Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.2.djvu/667

Cette page n’a pas encore été corrigée

11 'il

RIVIÈRE (BON-FRANÇOIS)

RIVIUS (EUSTACHE'

2 748

disant de l’ordre des minimes, de dom Labat, bénédictin. La plus vive de ces attaques est celle du P. Lambert. Pelvert trouva un défenseur dans l’abbé Mey, qui donna des Observations sur la Lettre de M. L. (Larrière), puis de Nouvelles observations et la Lettre du R. P. ***, de l’ordre des minimes, à un docteur de Sorbonne, sur l'écrit « De l’immolation ». On a encore sur cette controverse le Vrai état de la dispute ou Lettre à un ecclésiastique sur la dispute au sujet du sacri fice, 12 février 1781, par l’avocat Le Paigc. Tous ces écrits sont anonymes. — 6° A ces écrits Pelvert répondit par la Défense de la Dissertation ou Réfutation de quatorze écrits, 1781, 3 vol., publiée seulement après la mort de l’auteur. — 7° Exposition succincte et comparaison de la doctrine des anciens et des nouveaux philosophes, 1787, 2 vol. ; à cet ouvrage Pelvert n’a pas mis la dernière main. — 8° Lettre à une religieuse sur la défense de lire les Réflexions morales et les Nouvelles ecclésiastiques, parue seulement en 1782 ; l’attribution à notre auteur n’est pas certaine.

Michaud, Bibliographie universelle, t. xxxiii, art. Plnwden (François), p. 532 ; t. xxxvi, art. Rivière, p. 85 ; et ici MESSE, t. x, col. 1217-1221 ; Plowden ( 1 rançois/, t.xii, col. 2106.

A. Michel.

    1. RIVIÈRE (Poiycarpe de LA)##


RIVIÈRE (Poiycarpe de LA), écrivain ascétique et historien. Selon toute probabilité, il naquit d’une famille noble propriétaire de la localité portant le nom de La Rivière, à Tence, dans l’ancien Velay, vers 1586, et passa son adolescence à la cour de la reine Marguerite de Valois, au château d’Usson, en qualité de page. Dégoûté du monde, il essaya de se faire jésuite et passa quelque temps dans un noviciat de la Compagnie. Au commencement de l’an 1608 il entra définitivement à la Grande Chartreuse et y fit ses vœux le 1 er mars 1609, âgé de vingt-trois ans. En 1616, le général de l’ordre l’envoya à la chartreuse de Lyon pour y exercer les fonctions de procureur. Il fut ensuite prieur de Sainte-Croix-en-Jarez (1618-1627), de la m dson de Bordeaux (1627-1629) et de celle de Bonpas (1631-1638), ainsi que covisiteur des provinces d’Aquitaine et de Provence. Le mauvais état de sa santé et les grandes recherches qu’il faisait à Avignon pour ses travaux historiques obligèrent le chapitre général de le décharger du priorat de Bonpas et de lui accorder des permissions extraordinaires, dont on n’a pas d’exemple dans l’ordre. Quelque temps après, il obtint encore d'êlre envoyé à la chartreuse de Moulins, où il séjourna dix mois, et, pendant ce temps, il fut presque toujours malade. Quand il fut guéri, il demanda l’autorisation de se rendre aux bains du Mont-Dore, ce qui lui fut accordé. A la fin du mois de septembre 1639, il partit avec un domestique d’un couvent de religieuses de Moulins, qui l’accompagna jusqu'à Clermont. Depuis, il est impossible de retrouver sa trace. Un voile mystérieux couvre encore les causes de sa disparition et l'époque de sa mort. Ses manuscrits furent vendus, vers 1719, à M. de Mazaugues, président au parlement d’Aix ; et plus tard Mgr d’Inguimbert, évêque de Carpentras, en fit l’acquisition. Aujourd’hui ils se I rouvent en partie à la bibliothèque publique de Carpentras, et en partie à la Méjane d’Aix.

Au sujet de ses œuvres historiques, toutes inédites, dom I'. de La Rivière a été différemment jugé. Sa bonne foi même a été révoquée eu doute. Ainsi, dans le t. xx des Analecta bollandiana, p. 105, il est apprécié fort sévèrement. D’autre pari A. Vachez, avocat à Lyon, dans son Histoire de lu chartreuse de Suinte C.roix-en Jarez, Lyon, L 904, trouve les accusations des bollan disîes « excessives » et demande, avec raison, que l’on tienne compte de l'époque "u vivait l’auteur et du défaut de critique qui ('tait (01111111111 à la plupart des lus toriens de son temps. « .Je redirai de lui, écrit ii, ce que j’ai dit. un jour, de lialuLe : il a pu être trompé, il n’a

jamais été lui-même un trompeur. » Op. cit., p. 286 et 296.

Voici la liste chronologique des ouvrages imprimés et manuscrits du P. de La Rivière :

1° Récréations spirituelles sur l’amour divin et le bien des âmes, etc., Paris, 1617, 1619 et 1622, in-8°. L’auteur, dans cet ouvrage et dans plusieurs autres, a caché son nom dans cette anagramme : « J’ay de propre le ciel d’amour » ou « J’ay d’amour le ciel propre. » — 2° L'âme pénitente au pied de la croix, Lyon, 1618, in-16, 440 p. ; Lyon, 1625, in-24. — 3° L'éloquent amoureux ou saintes pensées sur le Cantique de Salomon, ouvrage imprimé dont l’auteur fait mention dans l’avertissement placé en tête du suivant. — 4° L’adieu au monde ou le mespris de ses vaines grandeurs et plaisirs périssables, Lyon, 1618, 1619, 1621, 1625 et 1631, in-8° ; Paris, 1631, in-8°.

— 5° Le mystère sacré de nostre Rédemption contenant en trois parties la mort et passion de Jésus-Christ, Lyon, 1620, 2 tomes in-8°, conservés à la bibliothèque municipale de Bordeaux ; Lyon, 1621-1623, 3 tomes in-8°.

— 6° Angélique. Des excellences et perfections immortelles de l'âme, Lyon, 1826, in-8°.

Mais dom Poiycarpe est surtout demeure célèbre par ses travaux historiques, restés d’ailleurs en grande partie inédits : Annales Ecclesiæ gallicanie seu noliliæ episcopatuum Gallise, inédit, entrepris pour compléter le Gallia christiana de Robert. — Annales Avenionensium episcoporum seu Annales Ecclesiæ, civitalis et comilalus Avenionensis, conservé en ms. à la bibliothèque de Carpentras, en 3 vol. in-fol., les deux premiers en latin, l’autre en français ; le catalogue des évêques d’Avignon depuis la fondation de cette Église jusqu'à l'établissement des papes en Avignon, publié par le Gallia christiana de Denys de Sainte-Marthe est tiré du ms. de dom Poiycarpe. — Annales episcoporum Diensium, ms., utilisé par les frères Sainte-Marthe et par Hauréau.

— Hisloria ordinis carlusiensis ou Annales carlusianorum, à laquelle le général de l’ordre refusa l’approbation ; elle est citée dans le Gallia christiana, Paris, 1656, t. ii, p. 364 ; t. iv, p. 970, et dans l'édit. de 1728, t. iv, col. 1077. — Catalogus priorum Majoris Cartusiæ Gratianopotitanæ, publié par Cl. Robert dans son Gallia christiana.

Dom Poiycarpe était en relations avec tout ce que la Provence comptait alors d'érudit, et spécialement avec Peiresc ; quelques-unes de ses lettres se trouvent au t. x de la correspondance de ce savant conservée à la bibliothèque d’Aix. Calai, gén. des mss. des biblioth. publ., t. xvi, p. 126. Plusieurs autres se trouvent à la bibliothèque d’Inguimbert à Carpentras.

Hoefer, Nouvelle Inographie générale, t. xxix, col. 616, à La Rivi re ; Vachez, La chartreuse de Sainte-Croix en Jarez, Lyon, 1904, et Le Christ d’ivoire, légende, Lyon, 1894 ; Mioche. I.a chartreuse du Port Sainte-Marie, Montreuil-sur-Mer, 1896, p. 564-560, 577-579 ; Bayle, Lom Poiycarpe de La Rioiire, dans Mémoires de l’Académie de Vauctuse, t. vii, 1888 ; le I'. Eus. Didier, Panégyrique de saint Agricol, Avignon, 1755 ; Bréghot Du Lut et l'éricaud, Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire, 1839.

S. Aiironr..

RIVIUS Eustache ou en flamand VAN DER RIVIEREN, dominicain né à Zichen en Brabant, mort à Louvain en 1538. Il a été, à Louvain, l’un des premiers à s'élever contre les doctrines de Luther au nom de l’orthodoxie catholique. Il serait intéressant de pouvoir dater exactement son opuscule Errorum Martini I.ulheii brevis eonfulatio, publié à Anvers. Un autre de ses écrits : SacTomenlorum brevis elucidaiio simulque nonnulla per> ersa Lutheri dogmata excludens, etc., fut publié en 1523. Bivius a aussi écrit Apologia proprielaiisin Erasmi Roterodami enchiridii canonem quinium, Anvers, 1531, in-.S".

Scriptores sancti ordinis » nvdic., t. il.

Quétif-Echard

1721, p. loi', .

M. -M. Gorge.