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2745 RIVET DE LA GRANGE (ANTOINE) RIVIÈRE (BON-ERANÇOIS) 2 746

D’après Dreux du Ravier, Rivet a laissé en manuscrit une Analyse d’un mémoire présenté à l’assemblée du clergé, sur la Constitution du 7 septembre 1713, pour savoir s’il est à propos de se contenter d’explications pour la recevoir, et Lettre d’un théologien à un religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, sur la signature du Formulaire contre les cinq propositions attribuées à Jansénius, datée du 22 mai 1723. D’après le même auteur, Rivet aurait publié une Lettre à Notre Saint Père le pape Innocent XIII et une Lettre d’un ami de France à un pasteur du diocèse d’Utrecht, sur ce qui est dit de dom Thierry de Viaixiies, dans les Nouvelles Ecclésiastiques du 16 décembre 1735, à l’article Utrecht, lettre datée du 29 mars 1738.

Rivet est un des principaux collaborateurs qui ont composé le célèbre Nécrologe de Port-Royal des Champs, Ordre de Cileaux. Institut du Saint-Sacrement, qui contient les éloges historiques, avec les épitaphes, des fondateurs et bienfaiteurs de ce monastère et des autres personnes de distinction qui l’ont obligé par leurs services, honoré d’une affection particulière, illustré par la profession monastique, édifié par leurs pénitences et leur piété, sanctifié par leur mort ou par leur sépulture, Amsterdam, 1723, in-4°. Cet ouvrage fut l’occasion de l’exil de dom Rivet.

Mais l’ouvrage capital de Rivet est l’Histoire littéraire de la France, où l’on traite de l’origine et du progrès, de la décadence et du rétablissement des sciences parmi les Gaulois et parmi les Français… Le premier volume parut en 1733 ; en tête de chaque volume, il y a un Discours dans lequel Rivet donne une vue d’ensemble sur la période étudiée et des Avertissements qui sont destinés à corriger les erreurs ou les omissions des volumes précédents ; on a pu dire que ce sont de précieux essais de critique littéraire où sont discutées les opinions. Rivet avait achevé le t. ix, lorsqu’il mourut ; ce volume contenait le début du xii° siècle. Voici le contenu de chacun des volumes parus sous sa responsabilité. Le t. i (1733), renferme les quatre premiers siècles (Mémoires de Trévoux, nov. 1733, p. 1977 sq.) ; t. n (1735), comprend le ve siècle (Mém. de Trévoux, févr. 1735, ]). 197-219. et mars, p. 428-447) ; t. m (1735), comprend les vie et viie siècles (Mém. de Trévoux, oct. 173(1, p. 2184-2208, et nov., p. 2401-2411) ; t. rv(1738), comprend le viiie siècle et le début du ixe siècle (Mém. de Trévoux, nov. 1738, p. 2133-21(15, et nov. 1738, p. 23582389) ; t. v (1740), comprend la suite du i.xe siècle (Mém. de Trévoux, sept. 1741, p. 1(179-1720. et janv. 1712. p. 59-100) ; t. vi (1742), comprend le Xe siècle (Mém. de Trévoux, janv. 1743, p. 109-141) ; t. vu ( 1746), comprend les 68 premières années du xie siècle ( Mém. de Trévoux, oct. 174(1, p. 222(1-2248 et nov. 174(1, p. 2384-2415) ; t. vin (1748), comprend la fin du XIe siècle (Mém. de Trévoux, sept. 1718, p. 1813-1810) ; t. ix (1750), comprend le début du xiie siècle (Mém. de Trévoux, mars 1 751, p. 687-708, -et oct. 1751, p. 2141-2163). Les t. x, xi etxii, parus en 175(1, 1759 et 17(13, sont l'œuvre des bénédictins et, en particulier, de dom Clémence ; ils s’arrêtent à l’an 1167. Le travail resta interrompu jusqu’en 1807 ; à cette date, une commission nommée par l’Institut reprit l'œuvre et le t. xiii parut en 1814, rédigé par de Pastoret, Brial et Daunou. De nombreux savants : Victor Le Clerc, Littré, Paulin Paris, B. Hauréau, Léopold Delisle, Gaston Paris… ont continué le travail, qui constitue une mine inépuisable de renseignements sur la littérature profane et religieuse, ainsi que sur les écrivains eux-mêmes et leurs ouvrages. Le t. xxv, publié en 1869, aborde l’histoire du xive siècle : les volumes contemporains sont beaucoup plus détaillés : ainsi les t. xxv à xxxv ne comprennent que les années 1300 à 1340. Une table générale des quinze premiers volumes fut publiée en 1874, par Camille Rivain ; c’est une sorte de dictionnaire abrégé de l’his toire littéraire de la France pour la période antérieure au xine siècle ; les t. v à xv ne sont plus au point aujourd’hui, à cause des nombreuses découvertes qui ont été faites depuis leur publication. Dans la Revue de France, juin 1923, p. 528-551, Ch. V. Langlois raconte comment, après une longue interruption (1763-1807), s’est poursuivie la publication de cet admirable travail entrepris par dom Rivet.

Éloge de dom Rivet, en tête du t. ix de l’Histoire littéraire de la France, p. xxiii-xxxviii, par dom Taillandier ; cet éloge a été abrégé par Moréri, Le grand dictionnaire historique, 1759, t. ix, p. 220-222 ; Tassin, Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, Bruxelles, 1770, in-4°, p.6516(><> ; La bibliothèque générale îles écrivains de l’ordre de SaintBenoît, t. il (1777), p. 470-488, reproduit à peu près le texte de Tassin ; Dreux du Radier, Bibliothèque historique et critique du Poitou, t. v, p. 1-18, et Histoire littéraire du Poitou, t. ii, p. 384-386.

J. Carreyre.

    1. RIVIÈRE Bon-François##


RIVIÈRE Bon-François, théologien appelant, connu sous le nom de Pelvert. Né à Rouen, 5 août 1714, il étudia d’abord chez les jésuites de cette ville, ensuite à l’université de Paris. Il entra dans une communauté de clercs formée sur la paroisse Saint-Germain-1'Auxerrois et fut attiré à Troyes par l'évêque Rossuet, qui lui procura des bénéfices, l’admit aux ordres et en fit même, pendant quelque temps, un professeur de théologie dans son séminaire. Le successeur de Hossuet fut Poucet de La Rivière qui congédia Pelvert. Le prêtre congédié se retira d’abord dans la communauté de Saint-Josse à Paris, puis alla demeurer avec l’abbé MénildrieU. Son refus de signer le Formulaire l’empêcha d’exercer le saint ministère. Il mourut a Paris, le 18 janvier 1781, ayant publié un assez grand nombre d'écrits, qui ont tous paru anonymes.

Ces écrits sont : 1° Dissertations théologiques et canoniques sur l’approbation nécessaire pour administrer le sacrement de pénitence, 1755. — 2° Dénonciation de la doctrine des ci-devant soi-disant jésuites, aux archevêques et évêqucs. 1767. 3° Deux Lettres sur la distinction de religion naturelle et de religion révélée et sur les opinions théologiques, 1769 ; à ces Lettres, Pelvert en ajouta successivement trois autres, l’une en 1770. en réponse à une critique des deux premières, par un docteur de la faculté : une autre, la même année, sur l’ouvrage de Maleville intitulé Examen approfondi des difficultés de Rousseau contre la religion chrétienne, et enfin une dernière lettre, en réponse à un écrit d’un docteur contre la troisième ; les cinq lettres réunies en deux volumes. — 4° Six Lettres d’un théologien où l’on examine la doctrine de quelques écrivains modernes contre les incrédules, 1776. 2 vol. ; ces lettres, dirigées contre quatre anciens jésuites, se terminent par une dissertation sur la croyance des simples. — 5° Dissertation sur la nature et l’essence du sacrifice de la messe, voir ici Messe, t. x, col. 1218, et Pi.owden, t.xii, col. 2407. Pelvert fut blâmé par ses amis d’avoir attaqué Plowden. Voici la liste des écrits alors dirigés contre Pelvert : Lettre d’un théologien, 19 octobre 1788, par Jean-Pierre Mon, ex-dominicain, connu sous le nom de Dumont ; les trois Lettres à un ami de province, par Jabineau, 1779 ; Observations et aveux sur les opinions et les démarches de l’auteur des cartons, Réponse de l’ami de province, Réponse à l’auteur de la dissertation, trois écrits du P. Lambert, 1779 ; Entretien d’Eusèbe et de Théophile sur le sacrifice de lu messe, Lettre à l’auteur de la Dissertation, Réponse aux observations, trois brochures de Larrière ; Éclaircissements pacifiques sur l’essence et les différentes parties du sacrifice de Jésus-Christ, ou Lettre d’un prieur à l’abbesse, 28 août et 31 octobre 1779, par l’abbé Boulliette, chanoine d’Auxcrre ; Lettre d’un ami à l’auteur de la Dissertation, par Joseph Massillon, neveu de l'évêque ; De l’immolation de Jésus-Christ dans le sacrifice de la messe, 1778, et Lettre à M. l’abbé ***, soi-