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RIGAUD (EUDES) RIGOLEUC (JEAN
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anglais doivent être restitués, selon toute vraisemblance, à Eudes (ou Odon) de Châteauroux, voir ici, t. xi, col. 935. Pour ce qui est du Compendium pauperis, abrégé de théologie, il est de Jean Rigaud.

Les premiers travaux de prospection dans l'œuvre théologique d’Eudes Rigaud attestent, paraît-il, des qualités remarquables d’exposition théologique : Eudes apparaît comme l’un des bons représentants de l'école franciscaine parisienne à ses débuts ; il fait très bonne figure aux côtés d’Alexandre de Halès, Jean de La Rochelle, Jean de Parme, Guillaume de Méliton, qui tous préparent saint Ronaventure

V. Le Clerc, dans Histoire littéraire de la France, t. xxi, 1817, p. 616-628 ; R. Ménindrès, O. M., Eudes nigaud, sa famille, années de formation, premiers travaux, dans lie : ue d’histoire franciscaine, t. viii, 1931, p. 156-178 ; Sydney M. Brown, Notes biographiques sur Eudes Higaud (étudie surtout la carrière épiscopale !, dans Le Moyen Age, 1931, p. 167194. Sur la doctrine, voir les deux études de doni Lottin signalées dans le texte, qui renverront aux travaux de Pelster ; O. Lottin, Un commentaire sur les Sentences tributaire d’Odon Higaud, dans Recherches de théol. anc. et m"d., t. vii, 1935, p. 402 sq. G. Eng lhardt, Adam de Pateorumvilla. l’n maître proche d’Odon Rigaud, ibid., t. viii, 193 '>, p. ni sq.

É. Amann.
    1. RIGAUD Jean##


2. RIGAUD Jean, frère mineur, mort évêque de Tréguier (xive s.). Originaire du diocèse de Limoges, il entra, à une date qu’il est impossible de préciser, dans l’ordre des mineurs, vraisemblablement à Limoges. Il devint l’un des pénitenciers du pape et fut nommé par Jean XXII, le 21 février 1317, à l'évèché de Tréguier ; il mourut « en cour de Rome », c’est-à-dire à Avignon, avant le 16 septembre 1323, date à laquelle un successeur lui est donné. Cf. Eubel, Hierarchia caUiolica, t. i, p. 521. Rigaud a composé une Vie de saint An/oinc de Padoue, publiée en 1899 par le P. Ferdinand -Marie d’Araules, d’après le ms. de Rordeaux 270. Il s’est servi pour cela d’un remaniement, de 'a légende primitive, dû à Julien de Spire, mais qu’il a complété en utilisant des témoignages recueillis par lui-même, tant à Limoges, où le saint avait demeuré en 1226, qu'à d’autres endroits. Jean est aussi l’auteur d’une Formula confessionum, contenue en de nombreux mss., petit manuel offrant, à l’intention des confesseurs, le tableau des actes qui doivent précéder, accompagner ou suivre l’aveu des fautes ; cet opuscule se situe dans la série des Suranné confessorum, cf. ci-dessus, art. Pénitence, t. xii, col. 948. Il a été composé après 1 309 et certainement avant l’ouvrage suivant qui y renvoie. Le Compendium pauperis, qui est antérieur à 1311, conservé lui aussi par de nombreux mss., est un résumé de l’ensemble de la théologie, qui n’a rien de très original, l’auteur en convient lui-même ; en réalité c’est, pour une bonne part, un démarquage du Compendium de Hugues de Strasbourg, voir ci-dessous, l’art. Ripelin ; il faut ajouter d’ailleurs qu’un long appendice, presque aussi volumineux que le reste de l’ouvrage et qui a été parfois traité comme une œuvre à part, donne une série de canevas de sermons pour les dimanches et fêtes de l’année. Le Compendium, allégé de cet appendice, aurait été publié à Râle, chez Jacques de Pforslen, en 1501, par les soins de François Wiler, <>. M., qui le donna comme étant de saint Ronaventure. Voir Panzer, Annales typographici, t. VI, p. 175. Le Compendium pauperis mentionne à trois reprises une Exposilio missæ, composée par l’auteur. Elle n’a pas été encore identifiée.

Sbaralea, Supplementum ad scriptores O. S. F., Rome, 1806, p. 455-156 ; Ferdinand-Marie d’Araules, La 'ie de saint Antoine de Padoue /< « r Jean Rigauld, frère mineur, évéque de Tréguier, Bordeaux, 1899 ; X. Valois, article Jean Higaud, rrére mineur, dans Ilisl. tilt, de la France, t. xxxiv, 1914, p. 282-298. Voir aussi la bibliographie de l’art. Kipei.in (Hugues) ci-dessous, col. 2737.

É. Amann.
    1. RIGAUD Raymond##


3. RIGAUD Raymond, frère mineur (xiii a s.). La Chronique des XXIV généraux sigrale à deux reprises un Raymundus Rigaldi ; il est élu en 1279 au chapitre d’Agen comme ministre de la province d’Aquitaine ; en 1295, il est éîu une seconde fois à la même fonction par le chapitre de Rrive et meurt en 1296. Voir Anal, francise, t. iii, p. 373, 432. Par ailleurs on relève son nom dans le Carlulaire de V université de Paris, comme celui d’un des taxateurs de l’année 1287, Cartul., t. ii, n. 556, p. 30 ; Raymond y est donné comme maître en théologie II est donc pour lors aclu regens au couvent de Paris, et sa carrière universitaire se sitie vers les années 1280-1290 ; il a pu succéder à Richard de Mediavilla dans la chaire de théologie des franciscains. Le ms. 98, de la bibliothèque municipale de Todi contient de lui, fol. 1-51, une série de neuf quodlibet. lncipit : In noslra commuai dispulalione de quolibet, et, fol. 5171, une Qmvstio disputata. Il s’est conservé aussi de lui plusieurs sermons, n. 15 et 22 du ms. d’Erlangen 326.

Wadding, Scriptores O. M., Rome, 1806, p 206 ; Sbaralea, Supplementum, Home, 1806, p. 631 ; F. Glorieux, Répertoire des maîtres en théologie de Paris au XIIIe s., t. ii, 1934, p. 124 ; du même, La littérature quodlibéiique, t. ii, 1 9 t5, p. 240 s j ; V. Doucet Les neuf quodlibet de R. Rigauld dans la France franciscaine, 1. XIX. 193, p. l'2'> sq.

É. Amann.

RIGAULT Nicolas (1577-1654), né à Paris, en 1577, étudia chez les jésuites et se lit remarquer, dès son jeune âge, par une facilité extraordinaire ; il lit des études de droit et fut un grand ami du président De Thou. Il devint garde de la bibliothèque du roi en 161 1 et mourut à Toul en 1(15 1.

Il a publié des Exhortations chrétiennes, imitées des anciens Pères grecs et latins, Paris, 1620, in-12. Mais il est surtout connu pour ses éditions des Pères : Terlulliani libri IX ex codice Agobardi, emendali, cum observalionibus. Paris, 1628, in-8° ; Tcrlulliani opéra recensiia et illustrala twlis et indicibus algue glossario sermonis africani, Paris, 1634, Ln-fol. ; et 1611 : dans ses noies il souligne souvent les points contestables, plus ou moins favorables aux hérétiques ; ses idées parfois singulières le mirent en conflit avec plusieurs savants : ainsi il prétend qu’en cas de nécessité, un laïc a le droit de consacrer l’eucharistie ; il soutient que Jésus-Christ était dépourvu de tous les avantages de la nature et il fut attaqué, sur ce point, par le P. Vavasseur, Minuta Felicis Octai’ius ei Csecilii Cy priant De idelorum vanitate, Paris, 1613 et Lyon, 1652, in-4°..S'. Cijpriani Opéra. Paris, 1649, Ln-fol, ; Commodiani instruclioncs adoersus genliiim deos, Paris, 1650, in-4°.

Moréri, Le grand dictionnaire historique, t. ix, 1759, p. 207-208 ; K.chi Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, t. xvii, p. 226-227 ; Nieéron, Mémoires pour servir <i ['fusfoire des hommes illustres, t. xxi. p. 56-69 ; Hurler, Numenclator, 3 éd., t. iii, col. IÔ85-1088.

.1. Cahkeyhe.

    1. RIGOLEUC Jean##


RIGOLEUC Jean, jésuite français, né à Quinlin, dans le diocèse de Saint -Brieuc, le 2 1 décembre 1595. Entré au noviciat de Rouen en 1617, il enseigna les humanités au collège de Rennes ; son troisième an rie probation fait à Rouen sous la direction du P. Louis Lallemant, il fut missionnaire dans les diocèses de Vannes, Quimper et Orléans. Vers la fin de sa vie, il redevint professeur, enseigna la rhétorique à Quimper, puis la morale à Nanties, où il mourut en 1658.

Dans ses missions bretonnes, le P. Rigoleuc fut lf compagnon et l’auxiliaire aussi modeste que dévoué des PP. Maunoir et Iluby (cf. sur la méthode et le succès de ces missions Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux, t. v, p. 06 sq.). En spiritualité il est un des disciples du P. Louis Lallemant : moins célèbre que le P. J.-J. Surin, il est celui à qui nous devons surtout de connaître renseignement de ce