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RICHARD DE SAINT-VICTOR

RICHELIEU

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sans exposé d’ensemble) ; Ottaviano, Rtccardodi San Villore. la alla, le opère, il pensiero, dans Memorie dellaR. Academia dei Lincei, Cl. di se. morale, t. iv, 1933, p. 411-541.

G. Fritz.

    1. RICHE Auguste##


RICHE Auguste, né le 1 er mars 1824, à Crécysur-Serre, au diocèse de Soissons, d’une famille profondément chrétienne, entra le 16 octobre 1843 au séminaire de philosophie à Issy, où il reçut la tonsure le 1 er juin 1844. Il retourna ensuite à Soissons, où il acheva ses études théologiques et fut ordonné prêtre en 1848. Son évêque le nomma aumônier militaire de la garnison de La Fore. Après dix années de ce ministère, il demanda a entrer dans la compagnie de Saint-Sulpice. Son année de Solitude achevée(1859-1860) il fut envoyé comme vicaire à la paroisse Saint-Sulpice, à laquelle il consacra le reste de sa vie, sauf le temps où il remplit avec zèle les fonctions d’aumônier militaire durant la guerre de 1870. Au retour il fut désigné pour préparer à la mort les soldats de la Commune pris les armes à la la main et condamnés par la cour martiale du Luxembourg. Parmi ceux qui acceptèrent les consolations de son ministère, il y en eut un qui l’avertit à temps de ce qui avait été préparé pour détruire Notre-Dame de Paris : ce qui permit d'éviter un désastre. A la paroisse, à côté des fonctions ordinaires communes à tous les vicaires, il eut à diriger plusieurs œuvres particulières, celle des Étudiants, l'œuvre des Familles, la confrérie de la sainte Vierge. Il fonda pour les étudiants la conférence Foucault, qui le mit en rapport intimes avec de nombreux jeunes gens et aussi avec des savants distingués, comme le docteur Auzoux, Frédéric Le Play et le célèbre centenaire, membre de l’Institut, Chevreul, qu’il ramena à la foi ou à la pratique religieuse. Il l’a raconté lui-même dans Quelques pages intimes sur M. Chevreul, Paris, 1889, in-8°, et dans Frédéric Le Play, Paris, 1891, in-8°, il a rapporté ses relations d’amitié avec cet illustre économiste et sa fin profondément chrétienne. Les six dernières années de la vie de M. Riche furent une longue épreuve et un martyre : réduit à l’inaction par la paralysie et offrant à Dieu au milieu de douleurs continuelles un perpétuel sacrifice avec résignation et générosité. Il mourut le6 mars 1892.

Ses premières publications furent des traductions. Au retour d’un voyage en Italie, à Assise, il publia : Fiorelti ou petites fleurs de saint François d’Assise, traduites de l’italien pour la première fois, 1847, in-18, traduction louée par Ozanam pour son exactitude et son élégance, elle eut six éditions ; De l’incendie du divin amour par saint Laurent Justinien, traduit du latin, 1849, in-18, deux éditions ; Le combat spirituel, traduction nouvelle précédée d’un exposé critique sur les traductions françaises publiées jusqu'à ce jour et augmentée de la Paix intérieure et d’un supplément au Combat spirituel, Paris, 1860, in-32. Son principal ouvrage fut une œuvre apologétique : Le catholicisme considéré dans ses rapports avec la société, œuvre dont Pie IX avait accepté la dédicace, Paris, 1866, in-8°, de plus de 500 pages, ouvrage loué par Mgr Dupanloup, Mgr Plantier et par Mgr Mercurelli, secrétaire de Sa Sainteté pour les lettres latines, qui souligne le plan général de l’ouvrage, son importance et son opportunité. Il y eut trois éditions ln-8°. Pour en répandre plus largement la doctrine il en monnaya le texte en dix petit s volumes in-18 qui sont autant de chapitres détachés de son grand ouvrage : Le dogme, le culte, le culte particulier de lu vierge Mûrie, les harmonies du culte de la sainte Vierge et la virginité, l’homme, la famille, l'Église dans su constitution et son influence, la société

Civile, les ordres religieux, l’art chrétien. Le volume et ces dix opuscules traduits en cinq langues, lurent

répandus à cent cinquante cinq mille exemplaires. Ses relations avec le docteur Auzoux ramenèrent à étudier les sciences naturelles et à publier : Les mer veilles de l'œil, étude religieuse d’analomie et de physiologie humaines, Paris, 1876, in-18 ; Les merveilles du cœur, étude religieuse d’analomie et de physiologie humaines, Paris, 1877, in-18, deux ouvrages qui ont mérité à l’auteur les plus flatteuses approbations. Dans le dernier, il traite déjà du Sacré-Cœur de Jésus. Ce fut le début d’une série d’ouvrages sur cette question. Le. cœur de l’homme et le Sacre-Cœur de Jésus, Paris, 1878, in-8°. A une critique du P. Ramière, publiée dans le Messager du Cœur de Jésus, en juillet 1878, M. Riche répondit par l’opuscule intitulé : Le cœur de l’homme et le Cœur de Jésus, réponse de M. l’abbé Riche au R. P. Ramière, Paris, 1898, in-8°. Ce premier ouvrage fut suivi rapidement de plusieurs autres dans le même ordre d’idées : Essai de psychologie sur le cerveau et sur le cœur,

1881, in-1 S ; Le sang de l’homme et le précieux sang de Jésus, 1883, in-12 ; La génération de la pensée et de la volonté, 1885, in-18 ; La face de l’homme et la sainte face de Jésus, 1888, in-12 ; Neuvaine à la sainte face de Jésus, 1889, in-16 : il traduisit la Neuvaine au Sacr.'-Cœur de Jésus par S. Alphonse de Liguori, en y ajoutant une introduction. Entre temps il publiait des ouvrages de nature différente, comme Le Docteur des nations ou la Somme de saint Paul en latin et en français,

1882, in-18 ; L’abbé Leseur, diacre de Saint-Sulpice, 1885, in-18 ; le Pater noster par un prêtre de Saint-Sulpice, Paris, 1890, in-18 ; Souffrances et consolations, dont la première édition en 1869 fut publiée sous le pseudonyme d’Auguste Wiseman et les deux autres sous son véritable nom en 1872 et en 1881 ; L’amitié parue en 1871, petit livre in-12, qui eut trois éditions et fut fort apprécié : Le livre de prières à l’usage des hommes, avec des explications et des maximes, Paris, 1873, in-32 ; Les derniers moments de M, Hamon, curé de SaintSulpice, 1875, in-12.

Notice nécrologique par M. Icard, 4 avril 1892 ; M. l’abbé Auguste Riche, par Gaston de Carné dans la Semaine religieuse de Paris, 19 mars 1892 ; L.Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, t. ii, p. 475-483.

E. Levesque.

    1. RICHELIEU (Armand-Jean du Plessis##


RICHELIEU (Armand-Jean du Plessis, cardinal de) (1585-1642), naquit à Paris, le 9 septembre 1585 ; il fit de brillantes études au Collège de Navarre et se distingua en particulier dans l'étude de la théologie. Il fut sacré évêque à Rome, le 17 avril 1607, par le cardinal de Givry et devint évêque de Luçon. Il acquit, de suite, la réputation de prédicateur et de théologien ; député aux États généraux de 1614, il y joua un rôle capital comme avocat du clergé et il attira l’attention de la reine mère, Marie de Médicis. Il devint grand aumônier de la cour, en 1615, et secrétaire d'État le 30 novembre 1616 ; désormais, il vécut presque toujours à la cour, sauf les années d’exil à Avignon. Il dirigea les affaires du royaume. Cardinal le 5 septembre 1622 ; il fut principal ministre d'État et chef des conseils, en 1624. Comme coadjuteur de l’abbé de Cluny, puis comme abbé de Cluny, à partir de 1627, il intervint dans la réforme des monastères bénédictins. Il mourut à Paris, le 4 décembre 1642, et fut enseveli dans la chapelle de la Sorbonne qu’il avait fait rebâtir.

Malgré ses fonctions absorbantes, Richelieu a compose des ouvrages importants, parmi lesquels on ne citera que les ouvrages qui regardent la théologie. Pour ses diocésains, Richelieu a composé des Ordonnances synodales, publiées à la suite d’une Brève et facile instruction pour les confesseurs de son grand vicaire J.-Il. de Flavigny, Fontenaꝟ. 1613, in-12. Comme ouvrage de controverse, il faut citer : Les principaux points de la foi catholique défendus contre l'écrit adressé au Roi pur les quatre ministres de Charenlon, Poitiers, 1617, in-12 ; Paris, 1617, 1629 ; Rouen, 1630 ; Paris, 1642, in-fol. ; traduit en latin par Rodolphe Gazilius,