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RICCHINI (THOMAS ; — ricci (scipion ;


gieuse, il publia diverses biographies édifiantes et se fit l'éditeur de Moneta de Crémone : Patris Monctæ adversus Catharos et Valdenses libri V, Home, 1743, in-fol.

Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xi.u, 1863, col. 134 136.

M. -M. Gorce.

    1. RICCI Dominique##


1. RICCI Dominique, dominicain italien moins connu que le suivant son confrère, compatriote et contemporain Jacques Ricci. Il a laissé un ouvrage contre le quiétisme : Homo interior juxta Docloris angelici doctrinam necnon SS. Palrum exposilus, ad explodendos errores Michælis de Molinos damnalos an. MDCLXXXVII, part. I, II et III, Naples, 1709, ouvrage très peu répandu.

Quétif-Échard, Scriplores ordinis pra-dicatorum, t. ii, 1721, p. 774.

M. -M. Gorce.

    1. RICCI Jacques##


2. RICCI Jacques, dominicain italien, secrétaire de la Congrégation de l’Index, hagiographe, mort en 1703. Ne pas le confondre avec Dominique Ricci.

Quétif-Échard, Scriplores (.rdinis pnvdicatorum, t. ii, 1721, p. 762.

M. -M. Gorce.

    1. RICCI Joseph##


3. RICCI Joseph, jésuite, né à Lecce le 2 juillet 1650, admis dans la Compagnie le 23 mai 1665, enseigna trente-deux ans les belles-lettres et diverses sciences sacrées, dont pendant douze ans la théologie morale ; il fut recteur du collège Saint-Ignace de Naples et y mourut le 17 mars 1713.

Au moment où le P. Thyrse Gonzalez travaillait à convertir la Compagnie au probabiliorisme, le P. Ricci, professeur au collège de Naples, publia un ouvrage intitulé : Fundamentum theologiie moralis, seu de conscientia probabili… opus in quo samma concordia et doclrime uniformilas maxima inter omnes Doctores calholicos, tam probabilistas, quam pmbabiliorislas in assignanda proxima régula honeslatis et formanda conscientia in materia opinativa seu probabili, ob oculos proponitur, et solum rem esse cum novaloribus, Naples, 1702, 320 p., auxquelles il faut ajouter 20 p. de début. L’ouvrage était dédié au T. R. P. Thyrse Gonzalez, général de la Compagnie depuis 1 697 et qui devait mourir en 1705. Dans la Parenesis ad lectorem par Anniba ! de Philippis, le grand succès du Fundamentum theologiæ moralis, publié en 1694 parle P. Gonzalez, est signalé (voir dans ce Dictionnaire art. Gonzalez de Santalla, t. vi, col. 1491). Le P. Ricci, en deux dissertations, l’une sur les principes de la probabilité directe, l’autre sur ceux de la probabilité indirecte, s’efforce de montrer que les moralistes de la Compagnie sont en somme d’accord pour le fond et qu’entre doctrines du probabilisme simple et doctrines du probabiliorisme il n’y a guère que des différences d’expression ; au lieu de se disputer, il faut lutter contre le jansénisme (novatores). La thèse du P. Ricci est à rapprocher de celle que soutenait vers le même temps le P. Louis Vincent Mamiani délia Rovere, dans un ouvrage publié à Romee : i 1708 avec approbation du P. Tamburini. successeur du P. Gonzalez, et dédié à Clément XI (Concordia doctrime Probabilislarum cum doclrina Probabilioristarum).

Animés des meilleures intentions, les deux ouvrages, au point de vue doctrinal, semblent plus ingénieux que solides et en somme étaient favorables au probabiliorisme de Gonzalez ; ils ne paraissent, ni l’un ni l’autre, avoir eu grande influence, mais ils étaient à signaler comme tendance.

Sommervoi ; el, Bibliothèque de la ( omp. de Jésus, t.vi, col. 178.3 ; Harter, Nomenclator, 3° éd, t. iv, col. 957-958 ; DôUinger-Reusch, Geschichle der Moralstreiligkeiten, t. i, 1889, p. 258-259.

R. Brouillard.

4. RICCI Scipion (1741-1810) naquit à Florence le 9 janvier 1741 ; il était le neveu de Laurent de Ricci, général des jésuites, et fit ses premières études chez les jésuites de Florence ; il étudia la théologie chez les bénédictins de la même ville et s’initia aux doctrines de Port-Royal. Il embrassa l'état ecclésiastique : d’abord vicaire général de Florence, il devint évêque de Pistoie et Prato en 1780. Dès le début de son épiscopat, il se déclara en faveur des projets de réforme de Léopold II de Toscane et il approuva toutes les décisions prises par ce prince dans le domaine de l’administration, de la discipline ecclésiastique, pour le règh ment du culte et des cérémonies et même pour l’enseignement religieux dans les catéchismes et dans les écoles. Ces innovations d’ailleurs étaient en grande partie inspirées par Ricci lui-même. Conformément aux désirs de Léopold, Ricci réunit, le 18 septembre 1786, le concile de Pistoie, où les doctrines jansénistes furent proclamées, malgré l’opposition de plusieurs évêques. A la suite d’ordonnances épiscopales pour la suppression de pratiques regardées par l'évêque comme superstitieuses, une émeute éclata à Prato, en 1787 ; mais le duc de Toscane soutint Ricci. Une seconde émeute, le 21 avril 1790, obligea Ricci à donner sa démission, le 3 juin 1790 ; d’autre part, la bulle Auctorem fldei, le 28 août 1794, condamna les Actes du synode de Pistoie. Ricci fut emprisonné, lors de l’occupation de la Toscane par les Français, en 1799. Par un acte signé le 9 mai 1805, à Florence, Ricci se soumit à la condamnation portée contre lui ; mais de graves historiens ont mis en doute la sincérité de cette soumission. Voir art. Pistoie, t.xii, col. 2226-2230. Ricci mourut le 27 janvier 1810.

Ricci consacra toute son activité, qui fut très grande, à répandre dans son diocèse de Pistoie les réformes préconisées par les jansénistes. Dès le 6 octobre 1781, il traça un Règlement pour l'école de théologie du séminaire épiscopal de Prato, afin de préparer son clergé à le seconder dans son programme. On doit enseigner la théologie, en supprimant « toutes les spéculations inutiles et toutes les pointilleries dont plusieurs scolastiques ont étrangement défiguré la théologie ». Pour les questions controversées, le professeur doit se dépouiller de tout esprit de parti, de toute prévention pour une école particulière ; il rejettera toute opinion nouvelle et embrassera les sentiments qu’il trouvera le plus conformes à l’ancienne discipline de l'Église ; pour les questions de la prédestination et de la grâce, il se tiendra « éloigné du molinisme et de tous ces tempéraments inventés par une démangeaison d’innover, pour s’attacher à l’enseignement de saint Augustin sur ces matières, dans lequel l'Église a toujours reconnu sa doctrine ». Le séminaire durera quatre ans : il y aura deux leçons par jour, avec un programme bien déterminé, durant la troisième et la quatrième année, on exercera fréquemment les élèves « aux confessions sèches et imaginaires, afin qu’ils apprennent insensiblement la pratique nécessaire du tribunal de la pénitence ». La solution des cas de conscience sera publiée chaque année. Nouvelles ecclésiastiques du 12 novembre 1788, p. 183-184. En fait, Ricci fit imprimer un Abrégé des résolutions des cas de conscience, dressées dans son séminaire de Prato par le P. Bandini, moine observantin, professeur de théologie dans ce séminaire : on y trouve les thèses jansénistes touchant le rapport de toutes nos actions à Dieu comme fin dernière, sur la nécessité de la foi explicite aux mystères de la Trinité et de l’Incarnation pour être justifié. Nouv. eccl. du 21 août 1781, p. 135. Ricci fit aussi publier un Recueil d’opuscules concernant la religion en douze volumes, dont on trouvera l’analyse détaillée, ici même, t.xii, col. 2136-2139, et il rédigea lui-même quelques Instructions pastorales. Ibid., col. 2140-2143. Les prin-