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RESURRECTION DES MORTS

REUTER (JEAN

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citerait. Une des plus récentes publications s’efforce de montrer qu’il faut éviter les précisions : « Le Christ n’a pas jugé bon de nous laisser un enseignement précis sur le moment de la résurrection et sur la façon dont elle se produirait. Il lui a suffi d’affirmer la résurrection et, pour se faire comprendre de ses auditeurs, d’avoir recours à des paraboles et à des images, en se servant du langage de son époque… Ces expressions… ne doivent pas être prises à la lettre… « Edmond R[ochedieu], article Résurrection, dans Dictionnaire encyclopédique de la Bible d’Alexandre Westphal, t. ii, p. 562 a.

I. Données scriptcraires.

Fr. Schmid, Der UnsUrblichkeil und Aujerslehungsglaube in der Bibel, Brixen, 1902 ; A. Hudal, Texlkrilische und exegetische Bcmerkungen zu Job, XIX, 25 27, dans Bibliscbe Zeilschrift, t. xiv, 1917, p. 214 sq. ; G. Ricciotti, // libro di Giobbe ammette la risurrezione ? dans Sctiola catlolica, 1923, p. 775 sq. ; F. Ceuppens. De resurreclione morlnorum apud Job, XIX, 25-27, dans Angelicum, 1930, p. 433 sq. ; F. Nôtscher, Altorientalischer und alttestamentlischer Auferslehungsglaube, Wurtzbourg, 1926 ; E.-B. Allô, Saint Paul et la « double résurrection corporelle, dans Revue biblique, 1932, p. 187 sq. ; Première épilre aux Corintliiens, Paris, 1935, p. 400 sq. ; H. Molitor, Die Auferstehung der Cbristen und Nichlchristen nach dem hl. Paulus, Munster, 1933 ; H. Koffler, Vie Lehre des Barliebrieus von der Auferstehung der Leiber, Rome, 1932 ; F. Prat, La théologie de saint Paul, 17e édit., t. i, Paris, 1930, p. 157-167 ;.1. Bonsirven, Le judaïsme palestinien, t. i, Paris, 1935, p. 468-485 ; M.-.J. I.agrange, Le judaïsme avant Jésus-Christ, Paris, 1931, passim.

II. Les Pères.

J. Tixeront, Histoire des dogmes, passim ; L. Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vornicùnischen Zeit, Fribourg-en-B., 1896 ; Bardenhewer, Geschichte der allkirchlichen Literatur, Fribourg-en-Brisgau, 2e édit., 1913 ; J. Rivière, Saint Justin et les apologistes du second siècle, Paris, 1907 ; on trouve également des renseignements succincts dans J.-F. de Groot, S. J., Conspectus historiæ dogmalum, 2 vol., Rome, 1931, et dans Cayré, Précis de patrologic, 2 vol., Paris, 1927.

III. Les théologiens.

On devra consulter les Sententiaires dans leurs commentaires aux dist. XLIII-XLIV et les commentateurs de saint Thomas, sur la Somme théologique, III », q. lvi, et notamment Suarez, dans son De mgsteriis vitæ Christi, à cette question même, disp. l.

Les manuels De novissimis sont, de toute évidence, à consulter ; mais on se gardera, en général, d’adopter leurs cadres un peu arbitraires. Le volume du P. Segarra, De identilate corporis morlalis et corporis resurgentis, Madrid, 1929, est extrêmement précieux à consulter comme recueil documentaire ; mais c’est une œuvre de polémique.

Voir aussi J. Bautz, Die Lehre vorn Auferslehungslciben, Paderborn, 1877 ; A. Brinquart, La résurrection de la chair et les qualités des corps des élus, Paris, 1 899 ; L. Ghaudouard, La philosophie du dogme de la résurrection de la chair an IIe siècle, Paris, 1905 ; E. Schiltz, La résurrection des corps devant la raison, dans Nouvelle revue théologique, 1927, p. 273 sq., 339 sq. : A. d’Alès, art. Résurrection dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique.

A. Michel.

    1. RÉTICIUS##


RÉTICIUS, évêque d’Autun au commencement du ive siècle. Réticius est, à notre connaissance, le plus ancien évêque d’Autun sur qui nous ayons des renseignements assurés, car nous ne savons rien de précis sur saint Révérien (ou Riran), qui aurait soulfert, comme tous les martyrs bourguignons, au temps d’Aurélien.

Selon saint Grégoire de Tours, De gloria conf., 73, Réticius aurait commence par être marié, avec une femme aussi vertueuse que lui. Les deux époux auraient vécu plusieurs années ensemble, en pratiquant la continence et en s’exercant sans cesse a la charité et aux bonnes œuvres. L'épouse de Kéticius serait morte la première, après avoir supplié son mari de se faire enterrer dans le tombeau où elle allait elle-même être déposée ; et le narrateur ajoute qu'à la mort de Réticius, lorsqu’on voulut en effet mettre son corps auprès de celui de sa femme, ce dernier fit quelques mouvements comme pour laisser de la place au mari qui venait la rejoindre.

Après son veuvage, Réticius fut appelé au gouvernement de l'Église d’Autun, et il joua un rôle important dans les affaires religieuses au commencement du ive siècle. Constantin le convoqua au concile de Rome (313) qui devait juger les donaf istes ; et saint Augustin, Contra Julian. pelag., i, iii, 7, dit que les actes de ce concile font assez voir qu’il avait eu une grande autorité dans l'Église durant son épiscopat. Il l’appelle ailleurs un homme de Dieu et il le cite, contre les pélaLiiens, parmi les tenants de la doctrine du péché originel. F.n 314, Réticius prit encore part au concile d’Arles ; cf. Optât de Milève, De schismate donatist., i, 20. S. Augustin, Opus imperfect. contra Julian., t. I, 55 ; et il en souscrivit les actes.

Saint Jérôme, De vir. ill., 82, le cite au nombre des écrivains : il lui attribue un volumineux ouvrage contre les novatiens et un commentaire sur le Cantique des Cantiques. Il semble d’ailleurs avoir changé d’opinions sur la valeur du commentaire ; car après l’avoir demandé avec ardeur à Rufin pour pouvoir en prendre copie, Epist., v, il écrit à Marcella que ce n’est pas un livre fait pour des personnes aussi savantes qu’elle et que l’auteur y fait paraître plus d'éloquence que d'érudition. Réticius, ajoute-t-il, n’a pas eu soin de s’instruire assez par la fréquentation des juifs et par la lecture des commentateurs anciens, en particulier par celle d’Origène. Epist., xxxvii. Il ne nous est pas possible de vérifier la valeur de ce jugement, car le commentaire de Réticius sur le Cantique est aujourd’hui perdu. Il existait encore au xiie siècle : Rérenger en cite un fragment dans son Apologie d’Abélard, P. L., t. clxxviii, col. 1864. Le traité Contre les novatiens a lui aussi disparu, à l’exception d’une phrase sur le péché originel que rapporte saint Augustin, Contra Julian., i, iii, 7.

Ti’lemont, mémoires, t. VI, p. 27-29. Histoire littéraire de la France, t. i />, Paris, 1733, p. 59-63.

G. Rardy.

    1. REUTER Jean##


REUTER Jean, jésuite, néle 13 octobre 1680 dans le Luxembourg, à Schimpach, commune d’OberWampach. Entré dans la Compagnie le 22 mai 1706, il enseigna les humanités et la philosophie, puis, pendant huit ans, la théologie morale à l’université de Trêves. Il fut socius du P. provincial, recteur du collège de Trêves de 1735 à 1738 et du séminaire de 1738 à 1711. Il mourut à Trêves, le 21 janvier 1762, laissant la réputation d’un religieux savant et austère, en même temps que charitable.

Le brillant enseignement de théologie morale, que donna le P. Reuter, a été reproduit ou résumé par lui en deux ouvrages, non moins favorablement accueillis :

1. Theologia moralis quadripartila, incipientibus accommodata et in ailla theologica S. J. Treviris publiée exposita a R. P. Joanne Reuter, ejusdem socictatis, SS. Theologiæ doctore in universitate Trevircnsi et professore publico, nunc in usum et ulililalem plurium typis data, cum prxvia analgsi doctrinæ moralis a Sede apostolica reprobatip…, Cologne, 1750, 4 vol. petit in-8°, 7 11, 708, 748, 761 p. ; Bonn, 1751 et 1768, in-12. Dans une 2e édition de Cologne, 1756, à la fin de chaque volume prennent place des cas de conscience, appropries à la matière (cf. infra). Comme l’auteur le dit dans la dédicace à dom Léopold Camp, abbé cistercien d’Himmerod, et dans la préface, il a voulu donner un traité scolaire et pratique, tenant le milieu entre les grands ouvrages très étendus, facilement verbeux, et les résumés trop étriqués. De fait, la Theologia moralis quadripartita vaut par la clarté et la netteté de ses exposés, la précision de ses conclusions, l’ordre excellent de ses divisions (chaque volume porte une numérotation continue)- En tête de l’ouvrage, sous le titre : Analysis doctrines moralis reprobalæ, est placée une explication des diverses propositions morales condamnées par