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    1. RÉSURRECTION##


RÉSURRECTION. DOCTRINE CATHOLIQUE

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rant) surrecturos nos credichair aérienne ou toute autre mus, sed in ista, qua oivimus, chair (dissemblable), mais eonsislimus et mooemur. dans cette chair même, dans (Denz.-Bannw., n. 287.) laquelle nous vivons, nous

sommes constitués et nous nous mouvons.

4. Symbole de saint Léon IX à Pierre d’Anlioche (1053).

Credo etiam veram resurJe crois aussi la véritable

rectionem ejusdem carnis, résurrection de cette même

qaam nunc gestn, et vitam chair que je porte présente reternam. (Denz.-Bannw., ment et la vie éternelle, n. 317.)

5. Profession de foi imposée aux Vaudois par Innocent III (1208).

Corde credimus et orc conNous croyons de coeur et

fitemur hujus carnis, quant confessons de bouche la r< gestamus, et non alterius resurrection de cette chair

surrectionem. (Denz.-Bannw. même que nous portons el

n. -127.) non d’une autre.

G. I Ve concile du Lalran (1215).

… qui mîmes cum suis pro- … qui tous ressusciteront priis resurgenteorporibus qust avec leurs propres corps, nunc gestanl, ut recipiant seceux-là mômes qu’ils portent cundum opéra sua, sive bona présentement, afin de recefuerint sive mala. (Denz.- voir chacun selon ses œuvres, Bannw., n. 420.) soit qu’elles aient été bonnes,

soit qu’elles aient été mauvaises.

7. Profession de foi de Michel Paléologue (IIe concile de Lyon) (1274), texte repris par Benoît XII, bulle « Bencdictus Deus » (1336).

Omnes hommes ante triTous les hommes compa bunal Christi cum suis cor/ioraîtront au tribunal du Christ

ribus comparebunt. (Denz.- avec leurs corps. Bannw., n. 464, 531.)

De ces professions de foi, il convient de rapprocher l’anathématisme 5 de la lettre de Justinien au patriarche Menas, voir ici, t. xi, col. 1578 : « Quiconque dit ou pense que, lors de la résurrection, les corps humains ressusciteront en forme de sphère et sans ressemblance avec celui que nous avons, qu’il soit anathème. » Denz.-Bannw., n. 207. Sur la valeur doctrinale à accorder à ces anathématismes, voir Origénisme, t. xi, col. 1578.

Les trois vérités explicitement proposées par ces documents s’imposent donc comme dogmes de foi. Mais une conclusion doctrinale — vérité catholique, quoique non définie — s’en dégage aussi : c’est que tous les hommes ressusciteront simultanément, que la mort n’aura plus de prise sur eux et que, par conséquent, les corps de tous les hommes, élus et damnés, seront incorruptibles. Quant aux prérogatives des corps glorieux, voir t. iii, col. 1879 sq.

II. D’APRES LES REGULA FIDEI DANS L’EGLISE ANCIENNE. —

Les documents du magistère sont complétés par les requise fidei proposées par les anciens auteurs ecelésiasl iques.

1° Règle de. saint I renée. — xal àvaa-rîjaat tcSctocv aàpxa Trâm^ç àvOpwrîÔTTjToç … Cont. hær., t. I, c. ix, n. I, dax13lïahn, Bibliolhek der Symbole und Glau bensregeln, lïreslau, 1897, p. 6.

…rursus venturus est in gloria l’atris ad resuscitandam omnem carnem… Cont. hær., 1. 11(, c. xvi, n.."), i lalm, p. 7.

2° Règle de Terlullien. - …oenlurum cum claritale ad sumendos sanctos in vita œlernse et promissorum cselesliuni fructum et ad profanos judicandos igni perpetuo, farta utriusque partis resuscilatione cum carnis restitutione. De prsescript., c. xiii, Hahn, p. 9.

…venturum judteare vivos et mortuos per carnis etiam resurrectlonem. De virg.’"L. c. t, Hahn, p. 10.

Règle d’Origine.

…serf et quia erit tempus

nsurreciionis morluorum, cum corpus hoc, <iu<, il mine

in corruplione seminatur, surgel in incorruptione et quod seminatur in ignominia, surgel in gloria (I Cor., xv, 42 sq.). De princ., t. I, præf., n. 5, Hahn, p. 12.

4° Règle d’après les Constitutions apostoliques : ’AvàoTacw yh/eGQa.1 ôp.oXoyoij(i.ev Sixalwv te xal àSixcùv xal p.(.cT0a7TO§oaîav. L. VI, c. xi, Hahn, p. 14. — D’après la Didascalie : àvàcraCTiv TCic-reûeiv xal xplenv xal àvratzôSocsiv 7rpoa80xàv. L. VI, c. xiv, Hahn, p. 15.

Règle de Nouai ien.

…Qui dum in eadem

substanlia corporis in qua moritur, resuscitatur, ipsius corporis vulneribus comprobatur, etiam resurrectionis nostræ leges in sua carne monslravil, qui corpus, quod ex nobis habuit, in sua resurrectione restiluit. De Trinitate, c. x. — Qui, id agens in nobis, ad œlernilalem el ad resurrectionem immorlalitalis corpora noslra producat… Erudientur enim in Ma et per ipsum corpora noslra ad immorlalitatem proficere. Id., c. xxx. Cf. L. P. Caspari, Ungedruckle, unbcachlcle und wenig beachtete Quellen zur Geschichle des Taufsymbols und der Glaubensregel, t. iii, Christiania, 1875, p. 463-465. Voir A. d’Alès, La théologie de Nooalicn, Paris, 1925, p. 135-137.

Règle d’Aphraate.

…l’on croit à la résurrection

des morts. Hom. i, fin, Hahn, 21.

Ces règles de foi, si simples dans leur expression, ne font que résumer et proposer très brièvement les points <le foi qu’a iixés le magistère.


II. La croyance a la résurrection de la chair dans l’Écriture.

I. ancien testament. —

La croyance à la résurrection de la chair n’est pas propre au Nouveau Testament. On en trouve déjà, en effet, des indications très nettes avant Jésus-Christ. Sans doute, les plus anciens livres de l’Ancien Testament sont muets sur l’idée d’une résurrection corporelle après la mort. L’idée contraire est même assez communément exprimée, non par opposition à l’idée d’une résurrection future, mais pour constater que la mort est sans retour possible à la vie présente : « L’homme se couche (dans le tombeau) et ne se relève pas » Job, xiv, 12 ; cf. Ps., xl, 9 ; Amos, viii, 14. Cette phrase semble avoir été une sorte d’adage courant et la traduction populaire de la loi universelle de mort portée par Dieu contre l’humanité pécheresse en Adam. Cf. Gen., iii, 19.

On ne peut nier cependant qu’une certaine notion de la vie éternelle de Dieu transparaît déjà dans certains psaumes, ici simple étincelle, là lumière plus allirmée, comme un aspect confus de la résurrection des justes. Cf. ps., xlviii (xlix), 15 (d’après les corrections de Duhm) ; ps., xv (xvi), 8-11, Lagrange, Le judaïsme avant Jésus-Christ, p. 348-349.

Toutefois, à partir d’une certaine époque, sous l’influence sans doute d’antiques traditions, l’idée d’une résurrection future s’éveille dans la mentalité juive. On assiste à une évolution analogue à celle qui s’est produite au sujet de la croyance à l’immortalité de l’âme ou aux sanctions ultraterrestres. Il semble bien d’ailleurs qu’on doive rejeter ici toute influence étrangère sur la religion juive, notamment l’influence de la religion mazdéenne. Le parsisme, en effet, enseigne l’apocatastase de tous, ce qui est entièrement étranger à Israël qui ne reconnaît que la résurrection des justes. Cf. Is., lxvi, 24 ; Dan., xii, 2 ; au temps de Jésus encore, les pharisiens limitaient la résurrection aux justes (cf. Mattli., XXII, 23 ; Marc, XII, 18 ; Luc, xx, 27 ; Ael., xxiii, N) el ils pensaient que les mauvais seraient éternellement punis (cf. Is., lxvi, 24 ; Dan., xii, 3 ; Judith, xvi, 18, Marc, ix, 47). De même, le dieu chananéen de la végétation qui ressuscite n’exerça aucune inlluence sur Israël, car cette résurrection n’a pas le caractère moral de la résurrection enseignée dans la période postexilienne. Il convient donc de chercher l’idée de la résurrection dans la propre évo-