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RENAUDOT (EUSÈRE) — RENÉ DE MODÈNE

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de La Haye, t. ix, x, et xi ; L’Europe savante, t. vi, x et xi ; Journal des savants, années 1689, 1700 à 1710 ; Le Mercure île France, janvier 1731 ; Cerveau, Nécrologedes pluscélèbres <léfenseurs et confesseurs de la vérité pendant le XVIIIe siècle, l r " part., 1760, p. r>9-61 ; Labelle, Xécrologe des appelants cl apposants à la bulle Unigenitus, s. 1., in-12, p. 140-154 ; Barrai, Dictionnaire littéraire et critique, t. iv, p. 91-94 ; I.advocat, Dictionnaire historique et bibliographique, t. iii, p. 283-284 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. v, p. 372374 ; Niceron, Mémoires pour servir « l’histoire des hommes illustres, t.xii, p. 25-29 ; llurt t, Nomenclator, t. iv, col. 974977 ; Kirchenlexicon, t. x, col. 1054-1055 ; A. Villien, L’abbé Eusèbe Renaudot, Essai sur sa vie et sur son œuvre liturgique, Paris, 1904, in-12.

J. Carreyre. RENÉ DE COLOGNE, frère mineur capucin de l’ancienne province rhénane. Entré dans l’ordre le 16 février 1087, il s’y distingua comme prédicateur et polémiste. Envoyé en Bohème avec le comte de Globen vers 1724 pour y prêcher la parole de Dieu, il mourut le 18 mars 1730 dans le château du comte. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont le principal est sans conteste : Refutatio Jubilœi lutherani, ubi latherana dogmata ut nova ideoque a Christi et Ecclesiæ doctrina aberrantia demonslrantur, Rastadt, 1717. Il édita au « i en langue allemande, du moins d’après Bernard de Bologne : Nemus spirituelle, Mayence, 1715 ; Liber precum prn plèbe rustica, ibid., 1715 ; Hisloria de locis nb prodigia insignioribus B. Virginis, ibid., 1716. Chargé par ses supérieurs de publier les écrits et extraits laissés par le célèbre capucin Martin de Cochem (r 1712), le P. René compléta et édita, à I >illingen, en 1715, le 1. IV de l’ouvrage du 1'. Martin : Bas auserlesene Hislorij-liuch. Il est l’auteur enfin de Marianischer Gnaden-Flusz, abgetheilt in 31 geislliche Bàchlein (îollund Mariam, die Himmels-Kônigin, nach dem Exempel der Heiligen, tâglich zu verehren, qui eut plusieurs éditions, dont la 2e à Mayence, en 1752, in-16, 144 p. ; puis en 1768, in-16, x-220 p. ; la 11', ibid., 1775, in-16, x-228 p.

Bernard de Bologne, Bibliolhcca scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747, p. 222-223 ; lliérothéc de Coblentz, Prootncia rhenana /r. min. c ipuccinorum a fundaltonis SUse primordiis usque ad an. 17.)0 in quinque libris fideli narralione vulgala, Heidelberg, 1750, p. 116 et 121 ; Hurtér, Nomenclator, 3° éd., t. iv, col. 1048 ; A. Jacobs, Die Rheinischen Kapuziner (1611-1725). Ein Beilrag zur Gesch. d. kathol. Rejorm, dans Reformationsgesch. Studien n. Texte, fasc. 62, Munster-en-W., 1933, p. 71, n. 97 ; le même, Toienbuch der Rheinisch-Weslfàlischen sowie der friiheren Rheinischen und Kôlnischen Kapu : inerprovinz, Limburg, 1933, p. 82 ;.1. Chr. Schulte, P. Martin von Cochem ( 11)34-17 v :). Sein l.cben and seine Schriften, Fribourgen-B., 1910, ]>. 90 et 119.

A. Teetært.

    1. RENÉ DE MODÈNE##


RENÉ DE MODÈNE, frère mineur capucin de la province de Bologne, qui se convertit du judaïsme au catholicisme. A son baptême, où il eut pour parrain César d’Esté, duc de Modène et de Beggio, il prit le nom de ce dernier. César, en y ajoutant celui de François. Le 1'. Bcné fut-il rabbin avant sa conversion, comme le soutiennent François de Modène, dans ses Annali dei cappuccini délia provincia di Lombardia, t. i, an. 1533-1634, édiles par le 1°. Cyrille Mussini de Bagno, Memorie storiche nui cappuccini Emiliant (1525-1629), 2'- éd., t. i, l’arme, 1912, p. 1 15-151, et le P. Maxime Bertani de Valence, dans ses Annali dell’ordine de’frali minori cappuccini, t. iii, 3e part., Milan, 1711, p. 39? Aucun document absolument précis, écrit le 1'. Edouard d’Alençon, ne vient confirmer la narration de nos chroniqueurs, mais tout ce que l’on sait de certain sur le 1'. René est plus que suffisant pour en tirer une conclusion affirmative. Voir Éludes franciscaines, t. xxix, 1913, p. 132-131. Après sa conversion, César-François se relira dans la maison d’un chevalier de la famille Carandini de Modène et là

il écrivit en latin un ouvrage Contra Judœos. Peu après, reçu chez les capucins, il fit profession au couvent de Bavenne en 1012. Ordonné prêtre, comme il possédait une instruction talmudique plus que commune, il fut chargé d’enseigner l’hébreu et des religieux des provinces voisines venaient suivre ses leçons. Plusieurs années après sa conversion, sur la demande du duc de Modène, il fut chargé par le tribunal de l’Inquisition de Modène de reviser les livres dont se servaient les Israélites du duché. Il faut toutefois restreindre l 'office de censeur, exercé par le P. René, aux seuls États du duc de Modène, et c’est une exagération du P. Maxime de Valence, op. cit., p. 40, et récemment encore d’A. Mercati, Noliziola su P. Renalo da Modena. dans BolletlilW francescano storico-bibliografico, t. i, 1930, p. 191, que de le montrer comme recevant ses fonctions du Tribunal suprême en Cour de Borne pour l’Italie entière. Le P. Bené affirme en effet lui-même dans la dédicace au duc César d’Esté de son Index varielatum expurgandarum, composé en 1626 : Cum ab officia Sanctissimse Inquisilionis Mutinas (sic te mandante Screnissime Princeps) mensibus elapsis mini demandatum fuerit onus recognoscendi libros Hebrseorum in tua ditione et dominio commoranlium. Ce texte est clair et rend superflu tout commentaire ultérieur. Que le P. Bené se soif acquitté avec zèle et prudence de ses fonctions de censeur, nous en avons un double témoignage. Le premier est une bible hébraïque enrichie de commentaires, conservée aujourd’hui à la bibliothèque Laurentienne de Florence. Montfaucon, dans sa Bibliolheca bibliothecarum manuscriplorum nova, ' Paris, 1730, 1. 1, p. 144, dit qu'à la fin du manuscrit on lit cette annotation : Alessandro Scipione reveditor. Ego F. Renalus a Mutina ordinis capuccinorum correxi, an. 1626 ; une main postérieure ajouta cette remarque : Isle fr. Renalus fuit neophylus, qui relicta judaïca superslitione, christianam religioncm suscepil, et una cum Abrahamo Jaghcl hebrœos codices mullos recensuit el expurgavil. Voir A. -M. Biscioni, Catalogus bibliolheca ; hebraicæ græcæ F’iorenlinæ, Florence, 1757, p. 160. .1. Bartolocci, cistercien, dans sa Bibliolheca rabbinica, t. iv, Rome, 1693, p. 78, affirme avoir vu un exemplaire imprimé du Séphcr Milzcvoth ghadol (Liber f/rteceplorum magnus) du rabbin Moses lien Jacobi Mikotzi, avec la mention de la revision faite par Abraham Jaghel en 1620 et par le P. René de Modène, capucin en 1626. L’autre témoignage est un ouvrage composé par le P. Bené de Modène en 1626 et conservé dans le ms. Barber, orient. 53 de la Bibl. Vaticane : Index varielatum mullarum expurgandarum a libris Hebrœorum, prsecipue in tribus glosis, nempe caldaica, hicrosolimitana ac babilonica, nec non in omnibus commentariis rabbinorum, collectas a R. P. F. Renalo sacerdote Mutinense ord. min. S. Francisci capucinorum, oceasione sumpla in diclorum librorum correctione fada. Aruw Domini 1626. Dans l'épitre dédicatoire au duc César d’Esté, le P. René dit avoir composé ce recueil pour rendre plus facile aux cathoI iques la connaissance des erreurs des Juifs, erreurs qui sont en contradiction avec la loi de Moïse elle-même, cl par suite, pour qu’il leur soit plus facile de les combat tic ; puis encore pour instruire les Juifs eux-mêmes cl enfin pour faciliter le travail aux correcteurs. Quant à l’auteur d’un ouvrage écrit en hébreu : Séphér Zikkuk, Liber purgalorius, quo nimirum supra 480 Ebrœoru/n libri a menais, erroribus et execralionibus in christianis conjectis expurgantur, conservé dans le ms, Yalic. liebr. 273, qui aurait été rédigé par un capucin à Mantouc en 1590 (ou 1090 d’après plusieurs historiens et d’après quelques catalogues des mss. hébraïques du Vatican) et qui par le P. Apollinaire de Valence est attribué au P. Bcné de Modène, lui-même, le P. Edouard d’Alençon démontre qu’aucun argument