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REMI DE' GIROLAMI — REMI DE REIMS


Remigio Girolami, dans Memorie storiche, Florence, 17<S(), p. 157-267 ; B. Hauréau, Rémg de Florence, dans Histoire lillérairp de la France, t. xxvi, Paris, 1873, p. 556-558 ; G. Salvador ! et V. Fcderlci, / sermoni d’occasione, le sequenzee i rilmi di Remigio Girolami Fiorentino, dans Scrilti pari di ftlologia dedicall a Erneslo Monaci, Rome, 1912 ; J, Taurisano, deux articles dans Rosario. Memorie domenicane, Florence, 1913, p. 430-117, et 1915, p. 25 38 ; résumé dans S. Tommaso d’Aquino, Rome, 192 !, p. 139-115, où une monographie par A. Matmanefli est annoncée comme en préparation ; M. Grabmann, Fro Remigio de' Girolami, O.P., discepolo di S. Tomaso d’Aquinoe mæstro d ; Dante, dans Scaolu eattolica, t. lui, 1925, p. 267-281 et 347-368, avec en appendice les titres des chapitres pour les traités suivants : Quodlibeta, De modis rerum, Contra pesliferos (sir pour fidsos) Ecclesise prof essores ; mémoire de même titre, avec ce sous-titre : Die Wege non Thomas von Aqnin zu Dante, dans Deulsches Dante Jahrburh, t. ix, 1925, p. 1-35 ; résumé dans Mittelalterliches Geistesleben, t. 1, Munich, 1926, p. 361-369. - Ftudes spéciales de sa doctrine politique : M. Grabmann, Remigio de' Girolami non Florenz, dans Studien abcr den Einfluss der aristotelisehen Philosophie auf die M. A. Theorien iiher das Verhâllnis von Kirche and Slaat, Munich, 1934, p. 18-33 ; R. Egenter, Die soziale Leitidee im « Træiatus de hono communit des I’r. Remigins "on Florent, dans Scho* lastik, t. ix, 1934, p. 79-92. — Étude de sa théologie de la foi : M. Grabmann, Die Lehre von Glauben, Wissen und Glanbensivissenschafi bei Fra Remigio de' Girolami, dans Mittelalterliches Geislesleben, t. 11, 1936, p. 530-541.

J. Rivière. REMI DE LYON. — Rémi succéda à Amolon sur le siège archiépiscopal de Lyon, très probablement en 854. Il prit une part importante à la querelle prédestinatienne : toutefois les ouviages qui lui étaient jadis attribués doivent selon toute vraisemblance être restitués à Florus. Cf. dom Wilmart, Une lettre sans adresse écrite vers le milieu du / Xe siècle, dans Revue bénédictine, t. xlii, 1930, p. 149-162 ; et dom Cappuyns : Jean Scot Érigène, Louvain, 1933, p. 117. Il faudrait rectifier dans ce sens les indications de Migne au t. c.xxi, et de Hefclc-Leclercq, Histoire des conciles, t. iv. C’est sous sa direction que se tint le concile de Valence, en 855 ; il intervint activement aux conciles de Langres et de Savonnières en 859, de Thuzey en 800, qui mit fin à la querelle sans résoudreleproblème. Rémi n’a aucune sympathie pour la personne de Gottschalk, mais il estime qu’Hincmar s’est montré à son égard d’une excessive sévérité, et que, du point de vue doctrinal, qui dépasse de beaucoup la personne du moine rebelle, l’archevêque de Reims est infidèle à la pensée de saint Augustin sur la « double prédestination », des justes, au salut, des impies, non pas à leur péché, mais à la peine qu’ils méritent par leurs péchés.

Voir l’art. Pri destination, t.xii, col. 2916, 2922, 2926, 2929.

H. Peltier.

    1. REMI DE REIMS (SAINT)##


REMI DE REIMS (SAINT), évêque de cette ville de 459 à 533 environ. Saint Rémi tient une très grande place dans l’histoire de l'Église de France à cause du rôle qu’il a joué dans la conversion de Clovis, mais il ne compte pour ainsi dire pas dans l’histoire de la pensée chrétienne et de la théologie. On ne s’attendra donc pas à trouver ici une notice développée à son sujet. Nous possédons deux rédactions de la vie de saint Rémi, l’une fort courte, attribuée à tort à Fortunat, Mon. Germ. hist, , Auct. antiq., t. iv b, p. 64 ; l’autre beaucoup plus étendue, qui est l'œuvre d’Hincmar de Reims et dans laquelle les éléments légendaires tiennent une place des plus importantes, Mon. Germ. hisl., Script, merov., t. m. p. 210 (/'. /-., t. cxxv, col. 1129-1188). Flodoard dans son Historia Eccl. Rhemensis, 1. 10, /'. /… t. cxxxv, col. 43 sq., reproduit assez brièvement les récits qui circulaient de son temps.

Saint Rémi naquit vers 137 à Laon d’une famille distinguée. A l’Age de vingt -deux ans, il fui élevé sur

le siège épiscopal de Reims, en remplacement de Bennagius. Il exerça ses fonctions, au dire de saint Grégoire de Tours, De gloria conf., 78, pendant soixante-dix ans ou davantage et il mourut vers 533, laissant après lui un très grand souvenir. Nous avons pourtant assez peu de détails précis sur son épiscopat. Vers 474, saint Sidoine Apollinaire lui adressa une lettre, Epist., ix, 7, dans laquelle il parle avec beaucoup d'éloges de ses declamalionum volumina ; aucune trace ne nous est restée de ces morceaux de rhétorique ou de ces sermons et les quatre lettres que nous avons de lui sont assez quelconques du point de vue littéraire.

De ces lettres, deux sont adressées à Clovis. La première est assez souvent datée de 481, date à laquelle Clovis devint roi des Francs à Tournai. Si cette date est exacte, la lettre exprime assez bien les sentiments qui pouvaient animer un évêque déjà avancé en âge et en expérience en présence d’un très jeune roi dont on cherchait à gagner la confiance. II s’y trouve un curieux mélange de familiarité et de respect qui ne laisse pas d'être assez touchant. Pourtant, il n’est pas exclu que la lettre soit plus tardive. Cf. A. Hauck, Kirchengeschichle Deutsc.hlands, 4e éd., Leipzig, 1904, t. 1, p. 595 sq. ; M.-M. Gorce, Clovis, Paris, 1935, p. 49 sq. La seconde est postérieure à la mort d’Alboflède, sœur de Clovis : elle exprime de pieuses condoléances pour le départ de la princesse qui est sans doute admise auprès de Dieu, mais aussi des encouragements au prince qui ne doit pas perdre de vue les hauts devoirs de sa charge royale.

On connaît par saint Grégoire de Tours, Histor. Francor., ii, 27, l'épisode célèbre du vase de Soissons : l’historien n’indique pas le nom de l'évêque qui aurait été mêlé à l’aventure ; mais Pseudo-Frédégaire, ni, 16, rattache cette histoire à saint Rémi de Reims, et la chose, sans être certaine, garde une assez haute vraisemblance. Par contre, on peut tenir pour assuré que saint R'-mi baptisa à Reims le roi Clovis le 25 décembre d’une année qui doit être 498 ou 499. Les tentatives faites pour rattacher le baptême de Clovis au sanctuaire de Saint-Martin de Tours se heurtent à des témoignages formels qu’on n’a pas le droit de rejeter. Voir en dernier lieu l'étude très détaillée de L. Lcvillain, La conversion et le baptême de Clovis, dans Bévue d’histoire de l' Église de France, t. xxi, 1935, p. 161-192. On peut croire que le rôle joué auprès du roi en cette circonstance par l'évêque de Reims fortifia son autorité et qu’il devint le conseiller ecclésiastique le plus écouté du monarque franc.

Des deux dernières lettres de saint Rcmi, l’une datée de 512 est adressée à trois évêques gaulois, Héraclius, Léon et Théodose, qui avaient blâmé leur collègue de Reims de sa sévérité à l'égard d’un prêtre coupable, Claudius, l’autre a pour destinataire l'évêque Falcon de Tongres-Mæstricht, qui avait inauguré son épiscopal eu s’annexant la paroisse de Mouzon. Cette lettre est sans doute de peu postérieure à la mort de Clovis (511) : à ce moment, Tongres était échue à Clotaire et Reims à Thierry : de là peut-être le conflit. I.. Duchesne, Fasies épiscnpaux de l’ancienne Gaule, I. iii, Paris, 1915, p. 189.

En dehors des quatre lettres dont nous avons parlé, nous connaissons par Hincmar trois vers que saint Rcmi aurait composés pour les faire graver sur un calice. Ce calice dit être vendu au temps même d’Hincmar, afin do racheter des captifs à la suite d’une invasion normande. Les vers de saint Rémi sont 1 : Il témoignage de sa foi à la présence réelle :

llauriat hinc populus vitam de sanguine sacro [njecto seternus quem tudit vulnere Christus RemigiuS reddit Domino sua vota sacerdos.

Il faut enfin ajouter qlie le testament de saint Rcmi