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RELIGION — RELIGION (VERTU DE ;

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Sociologie.

1. Exposé. —  E. Durkheim (1858-1917),

Lu détermination du fait moral, dans Bulletin de la Société française de philosophie, avril et mai 1906 ; La définition des phénomènes religieux, dans Année sociologique, t. ii, 1898 ; Les form"s élémentaires de la vie religieuse, Paris, 1912 ; H. Hubert et M. Mauss, Mélanges il' histoire des religions, Paris, 1909. — 2. Critique. — - S. Deploige, Les conflits de la morale et de la sociologie, Paris, 1912 ; Critiques des membres de la Société française de philosophie, dans le Bulletin de cette société : avril et mai 1906, mars 1913 ; A. Loisy, Sociologie et religion, dans Revu* d’histoire et de littérature religieuse, 1913, p. 75 sq., article « fortement pensé », dit le P. Pinard de La Boullaye (op. cit., t. r, p. 483, note 4) ; G. Michelet, art. Religion, dans le Dictionnaire apologétique…, 1922 ; G. Richard. L’athéisme dogmatique en sociologie religieuse. Sociologie religieuse et morale sociologique, dans Revue d’histoire el de philosophie religieuses (organe de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, t. iii, 1923, p. 125-137, 229-201 ; t. v, 1925, p. 244-261 ; O. Habert, L'école sociologique et les origines de la morale, Paris, 1923 ; Entretiens de Juilly, iii, 1931 ; Divers, Comment juger la sociologie contemporaine ? Marseille, Publiroc ; Roger Bastide, Éléments de sociologie religieuse, collection Armand Colin, Paris, 1935, l’auteur fait une large place à l’inlluence de la société en matière religieuse, mais sans admettre toutes les idées de Durkheim.

Visent à la fois Durkheim et Lévy-Bruhl :

Raoul Allier, La psychologie de la conversion chez les peuples non civilises, Paris, 1925 ; du même, Les non-civilisés el nous, Paris, 1927 ; O. Lerov, La raison primitive, Paris, 1927.

Sur la mentalité primitive, voir également : Divers, L'àme des peuples à èoangèliser. Compte rendu de la sixième semaine de musicologie de 1928, Louvain, 1929 ; Paul Descamps, Élal social des peuples sauvages, Paris, 1930, point de vue de l'école de la science sociale.

7° Les idées du P. Schmidl. — Cf. ci-dessus, col. 2225.

III. Psychologie.

1° En général. —  H. Pinard de La

Boullaye, op. cit., t. i, c. ix, et t. ii, c. vu ; Léonce de Grandmaison, La religion personnelle, Paris, 1927 ; F. Heiler, La Prière, trad. de l’allemand, Paris, 1931. Depuis la publication de ce livre, M. Heiler est revenu au catholicisme qu’il avait quitté pour le protestantisme ; Revue des sciences philosophiques et théologiques, Paris, Bulletins de philosophie, psychologie religieuse.

Sur la mystique.

.1. Pacheu, L’expérience mystique et 1'aclivilé subconsciente, Paris, 1911 ; M. de Montmorand, Psychologie des mystiques catholiques orthodoxes, Paris, 1920 ; T. Maréchal, Etudes sur la psychologie des mystiques, Bruges, 1921 ; Roger Bastide, Les problèmes de la vie mystique, Paris, 1931 ; et ici l’art. Mystique.

3°.Sur divers points. - G. Rabeau, La philosophie religieuse d" Mac-Schder, dans Vie intellectuelle, février 1929 ; La psychologie religieuse de Karl Girgensohn, dans lie spiriluelle, juillet et septembre 1933.

IV. Les religions.

1° Histoire des religions en général. — 1. Catholiques. —.1. Bricout, Où en est l’histoire des religions'.' Paris. 1911-1912, en collaboration ; J. Huby, Christus. Manuel d’histoire des religions, en collaboration, 2e édit. Paris. 1916 ; Piétro Tacchi Venturi, Sloriadelle Religioni, en collaboration, t. i, Turin, 1934. - 2° Son catholiques. — .1. Hastings, Encyclopœdia of Religion and Elhics, Edimbourg, 12 vol., 1908-1921 (collaborateurs catholiques et non catholiques) ; Nathan Sôderblom, Manuel d’histoire des religions (Manuel de L. P. Tiele, revu et augmenté), édit. française par W. Corswant, Paris, 1925 ; Chantepie de La Saussaye, Lehrbuch der Religionsgeschichle, 4e édit., en 2 vol., par A. Bertholet et F. Lehmann, Tubingue, 1925 ; G. Clemen, Les religions du monde, en collaboration, trad. de l’allemand par J. Marty, Paria, 1930. La première édition allemande est de 1921.

2° Chroniques d’histoire des religions dins : Revue des silences religieuses de la Faculté de théologie catholique de Strasbourg, par A. Vincent ; Revue des sciences philosophiques et théologiques des Dominicains du Saulchoir, par les PP. G. Barrais, E. B. Allô, etc. ; Recherches de science reliffieuse, des PP. jésuites, par les PP. Bouvier, Huby, Condamin, Mallon. etc. ; Revue apologéliqu-, chronique d’ethnologie, par Mgr A. Bros ; Revue d’histoire des religions depuis 1880. rationaliste.

Lu préhistoire.

T. Mainage, O. P., Les religions de l<i

préhistoire. Le paléolithique, Paris, 1921 ; Georges Goury, Origine el évolution de l’homme, Paris, 1927 ; L’Homme des rites lacustres, Paris, 1932 ; L. Capitan, La préhistoire, réédi tion par Michel Faguet, préface de l’abbé H. Breuil, Paris, 1931.

Comparaison des religions non-chrétiennes avec le christianisme et l’Ancien Testament.

1. Religions de l’Inde. —

E. B. Allô, O. P., Plaies d’Europe et Baumes du Gange, Éditions du Cerf, Juvisꝟ. 1931. — 2. Chine. — W. E. Soothill, Les trois religions de la Chine, Paris, 1934 (Trad. de l’anglais, conférences d’Oxford de 1921.) — 3. Perse. — M. J. Lagrange, Le Judaïsme, Paris, 1931. — 4. Religions de mystère. — E. Magnin, L'œuvre exégétique et historique du R. P. Lagrange, dans Cahiers de la nouvelle journée, fasc. 28, 1935. — 5. Islam.

Carra de Vaux, La doctrine de l’Islam, Paris,

1909 ; A. Vincent, Islam, Londres, Catholic Truth Society 1935. — 6. Judaïsme post-biblique. — A. Vincent, Le judaïsme, Paris, 1932.

E. Magnin.

    1. RELIGION (Vertu de)##


2. RELIGION (Vertu de). —Dans cet article nous ne considérons plus le sentiment religieux en tant qu'état psychologique, soit individuel, soit renforcé parle milieu social, qui a donné naissance aux diverses formes religieuses, longuement étudiées à l’article précédent. Ce sentiment religieux, nous le regardons en tant qu’il est l’un des ressorts, et non des moindres, de l’activité morale de l’homme. Si la vertu en effet doit se définir une disposition intérieure, ayant quelque stabilité, et qui rend aisé l’accomplissement d' « actes humains », il est clair que la religion est, en beaucoup d’hommes, une vertu. Nous considérons ici cette vertu au même titre que les autres dispositions morales, dont l'étude constitue la tâche de la théologie pratique. Comme les autres vertus morales, celle-ci existe à l'état d'ébauche en toute conscience humaine ; elle peut, en dehors même de la vraie religion, se développer, de manière à donner à telles ou telles âmes une armature intérieure qui soutient toute leur vie. C’est alors la vertu naturelle, la vertu morale de religion. Dans ce dictionnaire qui n’est point de philosophie, mais de théologie, nous n’avons point à nous arrêter à cette forme très respectable, mais incomplète. Nous considérons la vertu de religion en tant qu’elle est surélevée, dans le chrétien, par la vie de la grâce, en tant qu’elle est un organe de cette vie intérieure déposée en nous par la justification, à l'état de germe, s’il s’agit d’enfants régénérés par le baptême, à un état plus développé s’il s’agit d’adultes convertis. C’est de cette vertu surnaturelle de religion que saint Thomas a fait une étude extrêmement détaillée dans la Ila-II 86 de la Somme théologique, q. lxxxi-c. Il se trouve, d’ailleurs, que la plupart des questions qui s’y rapportent ont été ou seront traitées en détail à divers endroits de ce dictionnaire. Il ne nous reste plus qu'à donner ici le cadre qui permet de situer à la place convenable, dans la systématisation théologique, ces différents articles. I. Place du traité de la vertu de religion dans la systématisation. II. L’objet propre de cette vertu. Son sujet. III. Ses actes. IV. Les actes et les vices qui lui sont opposés.

I. Place du traité dans la systématisation théologique. - 1° Il pourrait sembler, de prime abord, que l'étude de la vertu de religion devraitvenir en tête d’une morale théologique et particulièrement d’une morale surnaturelle. Posée en effet la connaissance d’un Dieu, et d’un Dieu personnel, doué d’attributs moraux et tout particulièrement de puissance et de bonté, une disposition naît comme spontanément dans l'àme, faite à la fois de révérence, de crainte filiale et d’amour, qui n’est pas autre chose que la vertu de religion à l'état d'ébauche. Une analyse plus poussée de cette disposition y découvre un élément intellectuel : la connaissance de l’infinie supériorité de Dieu, un élément aussi qui relève de la volonté et de la sensibilité, que rend assez mal le mot de crainte révérentielle et qu’exprimerait au mieux, au dire de H. Bremond, le mot anglais mue. C’est cette disposition, dont les manifestations diverses constituent l'épanouisse-