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REGINALD L’OMBRIEN — REG IN ALDUS


    1. REGINALD L’OMBRIEN##


REGINALD L’OMBRIEN, frère mineur de la province d’Ombrie de la fin du xiii c siècle. Il faut très probablement identifier ce Réginald avec un certain Raynaud, qui, d’après un document conservé dans les archives du monastère Sainte-Cécile à Città di Castello, et édité dans Arch. franc, hist., t. xxvi, 1933, p. 425-426, fut provincial d’Ombrie en 1299, ainsi qu’avec Monald de Todi, qui, d’après un historien très ancien, Augustin de Stronconio, dans son ouvrage Umbriaseraftca, dans Miscetlanea francescana, t. iii, 1888, p. 92, succéda en 1297 à Bonaventure de Monte d’Oglio, près de Borgo Santo Sepolcro, comme ministre provincial de l’Ombrie, et en 1300 céda de nouveau cet office au même Bonaventure. Ibid., p. 93. Nous savons par la Clironica XXIV generalium, dans Analecla franciscana, t. iii, 1897, p. 452, que le fr. Réginald de la province d’Assise prit en 1300 la succession de Gentile de Montefiore, élevé à la dignité cardinalice, comme lecteur du Sacré-Palais. Il mourut cependant peu après, puisque Fra Jacopone de Todi composa une satire sur lui après sa mort, l’y désignant du nom de Raynaud : Fraie Ranaldo, dove se' andalo ? — De quolibet si hai dispulalo ? On peut lire cette satire dans G. Ferri, Jacopone da Todi. La Laude secondo la stampa fwrenlina del 1490, Bari, 1915, p. 32. Or, Jacopone composa cette satire pendant qu’il était en prison, donc avant la fin de 1303. Selon L. Oliger, dans Arch. franc, hist., t. xxvi, 1933, p. 406, les variantes et les additions du ms. Magliabechiano II. VI. 63, comme par exemple : Mæstro in teologia, in corte di Roma lecloria, prouveraient à l'évidence qu’il faut identifier ce Raynaud attaqué par Jacopone avec le Réginald, lecteur et maître du Sacré-Palais. Voir B. Brugnoli, Le satire di Jacopone da Todi, Florence, 1914, p. 130. Il résulterait de ces mêmes variantes que Réginald ou Raynaud était natif de Todi, puisque Jacopone affirme qu’il fut son parrain au baptême et à la confirmation. S’il faut, de fait, identifier ces trois personnages, il s’ensuit que le fr. Réginald était originaire de Todi, fut provincial de l’Ombrie de 1297 à 1300, lecteur du Sacré-Palais en 1300 et mourut avant la fin de 1303. Il aurait composé un Commentarius in quatuor libros Sententiarum, resté inédit.

L. Wadding, Scriplores ord. min., Rome, 1006, p. 203 ; le même, Annales ord. min., t. v, an. 1208, n. iv, Quaracchi, 1931, p. 447 ; J. II. Sbaralea, Supplem. ad script, ord. min., Rome, 1806, p. 632 ; H. Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. ii, col. 302 ; L. Oliger, Acla Tifcrnensia ///' ordinis S. Francisci (1253-1300 et 1456-1599), dans Arch. franc, hist., t. xxvi, 1033, p. 405-408.

A. Teetært.

REG IN ALDUS Valerius ( Regnauld ou Regnaull Valére Réginald), jésuite français, né en 1543 à Usie, village du bailliage de Pontarlier, dans le diocèse de Besançon, en Franche-Comté. Ses parents, pauvres agriculteurs, lui firent étudier les premiers éléments des belles-lettres à Salins ; il continua ses études à Paris, où il se forma aux sciences sacrées sous Maldonat et Mariana. Entré dans la Compagnie de Jésus en 1573, (saint François de Sales rapporte dans sa correspondance, Œuvres, édit. d’Annecy, t. xxi, Lettres, vol. x, 1927, p. 7, une particularité de son admission), il enseigna avec grand éclat la philosophie à Bordeaux, aux débuts du collège, à Pont-à-Mousson (1578) et à Paris, puis la théologie morale pendant vingt ans au collège de Dôle. Cordara l’appelle vir inter eevi sut theologos nominatissimus et ajoute qu’en lui la piété était égale à la science et l’humilité à la doctrine. Hist. Societ. Jesu, part. VI, t. VIII, p. 439. Il mourut, en renom de saint clé, à Dôle, le 1 I mai 1023.

Un des fruits de ce brillant enseignement fut un grand ouvrage de pastorale et de casuistique penitentielles, publié en 1616 sous le titre : Praxis fori p.rni tientialis ad direclionem confessarii in usu sacri sui muneris… auctore P. Valerio Reginaldo, Burgundo Sequano, a Societale Jesu. Opus tam pœnitentibus quam confessariis utile, 2 vol. in-fol., 749 et 600+456 p., Lyon, 1616. L’ouvrage fut réédité dès les années suivantes à Mayence, 1617, Venise et Milan, 1619, Lyon,

1620, Cologne, 1622… Les rééditions postérieures de Cologne, 1642 et 1653, portent un titre légèrement modifié : Theologia moralis sive Praxis… et Theologia practica et moralis omnem fori pienilentialis praxim, duobus tomis, compleclens, etc. Il est divisé en 32 livres et comprend, outre l'étude de la pratique pénitentielle chez le confesseur et chez le pénitent, une casuistique théorique complète (morale générale, commandements, sacrements, peines ecclésiastiques). En 1621, un bénédictin, Ambroise de Rusconibus, en donna un résumé : Compendium in universam praxim fori pœnilenlialis Valerii Reginaldi, tom. iii, magno labore ac fuleli diligentia ad confessariorum utilitatem confectum, in-8°, Venise.

Six ans auparavant, le P. Reginaldus avait fait paraître un premier ouvrage, que la préface elle-même donne comme un extrait de la future Praxis : De prudentia et cœteris in confessario requisitis ad recte frucluoseque divini ministerii sui munera obeunda, Lyon, 1610. Ce petit in-8° de 491 pages présentait à peu de choses près dans ses 21 premiers chapitres le texte que l’on retrouvera dans les t. II, VII, VIII, XV delà Praxis ; le c. xxii et dernier résumait, en les abrégeant, divers développements du 1. I er. Le grand succès de cet ouvrage est attesté par les rééditions qui en furent tout de suite faites : Lyon, Rouen et Cologne, 1611, Rouen, 1612, Douai, 1626, etc. et par la traduction française parue en 1614 à Lyon, chez Jean Pillehotte, sous le titre savoureux de Traicté de la prud’hommie, discrétion et autres qualités requises au confesseur pour dignement s’acquiler de sa charge… (rééditions en 1619,

1621, à Rouen en 1625, 1634, — le titre devient : De la prudence des confesseurs et autres qualités requises au devoir de leur charge ; en 1621, le nom du traducteur est donné : Estienne la Planche Richette, chanoine de Grenoble).

Comme pendant à ce dernier ouvrage, Reginaldus publia, deux ans après la Praxis, une troisième œuvre consacrée aux devoirs des pénitents : Tractatusde officio pœnitentis in usu sacramenti pœnitentiie, in-12, 690 p., Lyon, 1618, et Mayence, 1619, 567 p. C’est encore la doctrine de la Praxis qui est présentée, mais ici, le plus souvent, sous une forme et selon une disposition nouvelles.

Cette même année, 1618, chez le même éditeur lyonnais, Horace Cardon, paraissait un quatrième ouvrage de Reginaldus : il était de petit format et de mince volume ; l’auteur y résumait et y complétait ses enseignements en les appliquant aux principales difficultés qui se rencontrent dans l’administration du sacrement de pénitence : Compendiaria praxis difficiliorum casuum in administratione sacramenti pivniteniiir crebro occurentium, in III parles distincla. Cet ouvrage casuistique fut réimprimé à Cologne, 1619 (130 p.) et 1622, Douai, 1625 et 1628 (360 p.), Rouen, 1628, Vilna, 1629, Paris, 1632, etc. Des traductions en parurent à Paris, 1623, (signée J. F. P. D. C), et Lyon, 1623 (par le R. P. carme Jaques Jacques). Jusqu'à sa mort l’auteur a perfectionné et complété ce petit volume : l'édition de Douai, 1625, présente dans la I re part., Dispositions du pénitent, 33 cas ou questions ; dans la IIe ' part., Préceptes du décalogue, 52, et dans la IIP, Sacrements, 40 ; les cas y sont suivis d’un Traclatus brevis dr modo qiio gerere se débet sacerdos cum agonizante et moribundo ; ce petit traité paraît être bien de Reginaldus lui-même, car il se trouve dans la traduction du P. Jacques, parue l’année même de la mort