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REGGIO (MARCHES. DE) — REGINALD (ANTONIN1


passages difficiles de la Bible, ainsi que ceux des leçons du bréviaire.

Cet ouvrage comprend trois parties, dont la première fournit l’explication des passages les plus difficiles de la Bible ; la seconde contient un certain nombre de dissertations : de orthographia, de accenlibus, de scplem feslis legis antiquæ, de vestibus sacerdotalibus, de inlerprelibus, de divinalione, de nominibus Dei apud Hebrœos, de modo exponendi sacrarn Scripluram, de qualitatibus sacrée Scripturse, de ejus dimensione et un Tractalus de quatluor synodis ; la troisième donne l’exposé des livres ecclésiastiques, surtout du bréviaire et traite : de responsoriis et anliphonis, de hymnis, de legendis sanctorum, de sermonibus et homiliis de commuai sanctorum et dominicalibus. A la fin il y a une Declaratio régulée S. Francisci. Voir A. Pelzer, Codices Valic. lalini, t. h a, Codices 679-1134, Rome, 1931, p. 619-620. Cet ouvrage a eu une remarquable diffusion, attestée par le nombre considérable des manuscrits, qui sont conservés dans presque toutes les bibliothèques de l’Europe et par les nombreuses éditions, qui en ont été faites aux xv « et xvr 3 siècles. On peut trouver une liste très incomplète des manuscrits dans J.-H. Sbaralea, Supplementum, t. ii, p. 205. Pour les éditions cf. L. Hain, Reperl. bibliographicum, t. na, Berlin, 1925, n. 10 551-10 574, p. 333-336. D’après, J.-J. Brunet, Manuel du libraire, t. iii, Berlin, 1922, col. 1352, l'édition de Mayence en 1470 devrait être considérée comme la plus ancienne, tandis que celle qui a été imprimée dans l’abbaye de Munster, en Argovie, par les soins de Helias Hélie dit de Loufîen, et qui est regardée généralement comme la première, devrait être placée à une date postérieure à 1470. D’après E. Mangenot cet ouvrage aurait été composé entre 1279 et 1312 ; voir Dicl. de la Bible, t. ii, col. 1422.

Après B. Bonelli, Prodromus ad opéra omnia S. Bonaventurse, Bassano, 1767, col. 531, n. 6-7 et col. 532, n. 8, les éditeurs des Opéra omnia de saint Bonaventure de Quaracchi allèguent quelques indices, qui confirmeraient la thèse, d’après laquelle il faudrait attribuer le Centiloquium à Marchesinus de Reggio et non à saint Bonaventure, comme le font la plupart des auteurs. Ce Centiloquium, qui a été publié parmi les ouvrages du Docteur séraphique dans toutes les éditions anciennes des écrits de saint Bonaventure, constitue un traité qui appartient au même genre littéraire et est de même nature que le Mammotreclus. Comme ce dernier, le Centiloquium est une compilation dans laquelle l’auteur se propose d’expliquer aux jeunes clercs, peu versés dans la théologie, les thèses et les questions difficiles de cette science. On y lit en effet dans le prologue : In adminiculum ilaque parvulorum rudis rogalus a rudibus rudem tractatum rtidibus compilaui, in quo rudiutn rudilas circa generalia theologiæ saltern ruditer polerit erudiri et ex lacté infantiæ ad cibum solidum, prsevia Dei gratia, cum sensus induslria præparari. Pour les mss., les éditions de cet ouvrage et les arguments favorables à l’attribution à Marchesinus de Reggio, voir Opéra omnia S. Bonaventurse, t. v, Quaracchi, 1891, Prolegomena, p. xlviii-xlix et lui.

Un recueil de sermons est attribué à Marchesinus dans le ms. 129 de la bibliothèque de Saint-Fortunat à Todi, sous le titre : Sermoncs fralris Marchesini super omnia fesla noslri kalendarii, id est ordinis fr. minorum. Voir Opéra omnia S. Bonavenlurx, t. v, Proleg., p. xlix. Une autre série de sermons, qui doivent être considérés probablement comme l'œuvre de Marchesinus, est conservée dans un manuscrit de la bibliothèque de Bamberg, où ils portent comme titre :.Sermoncs Mammotrccli super dominicas a 1 ' Aducnlus ad 24 <im posl Penlecoslen. Ces sermons débutent par les mots : Véniel desideratus… karissimi hodic incipimus

illud sacrum lempus et finissent : a quo ductu nos custodiat Christus Jésus. Voir Fr. Leitschuh, Kalalog der Handschriften der koniglichen Bibliothek zu Bamberg, t. i, Bamberg, 1895-1906, p. 739.

B. Bonelli, Prodromus, col. 692, donne encore à Marchesinus un Confessionale ou Summa confessionum, qui fut attribué quelquefois à saint Bonaventure et imprimé parmi ses écrits dans les éditions de Strasbourg, 1495, Venise, 1504 et 1564, ainsi que dans l'édition Vaticane. Contre cette assertion les éditeurs des Opéra omnia S. Bonaventurse de Quaracchi, t. x, dissert, i, p. 23, objectent que deux des plus anciens manuscrits de ce Confessionale l’attribuent à un autre auteur. Ainsi dans le ms. lat. 6023 de la Bayr. Staatsbibliothek de Munich on lit : Explicit liber Golini et dans le ms. 789 de la bibl. de Saint-Gall : Explicit libellus de simplici informalione simplicium sacerdolum in confessionibus audiendis ; nomine GoHinus, conscriplus et completus a fr. Ulrico de Ahusen, sacerdole ordinis S. Johannis sacrosanctse domus hospilalis Jerosolimitanse anno dominiese incarnalionis, 1000° 300° 15°, indiclionè 13, etc. Amen. Un exemplaire de ce Confessionale est aussi conservé dans le ms. 323 de la bibl. des chanoines réguliers de Saintvugustin de Klosterneuburg. Le prologue de cet écrit commence : In Dei labernaculo i. e. in sancta ecclesia et le texte lui-même : Sollicilus eliam sacerdos et termine : Non potest episcopus nec aliquis alius a papa dispensare. Cum… Voir sur cet ouvrage Opéra omnia S. Bonaventurse, t. viii, Prolegomena, p. exi et t. x, p. 23 ; H. Pfeifîer-B. Cernik, Calalogus codicum manu scriptorum, qui in Bibl. canonic. regul. S. Auguslini Clauslroneoburgi asservantur, t. ii, Klosterneuburg, 1931, n. 323.

Il est à noter enfin que le ms. 488 de la bibl. communale d’Assise contient deux traités, qui y sont attribués à Marchesinus, à savoir un Tractalus de p. mis peccatorum diversimode nuncupalis (fol. 3-43) et un Opus de viliis (fol. 59-130). A la fin du premier on lit : Explicit utile opus de pœnis peccalorum edilum a fr. Marchesino, lectore ordinis minorum, et au début du second : Incipit opus de viliis a fr. Marchesino compositum. Tandis que le Tractalus de pœnis peccalorum débute : Pena débita peccatori nunc censetur nomine perdilionis et termine : Non parcas tue verecundie et confusioni, ut Deus parcal tue malitie et transgressioni. Amen, l’Opus de viliis commence : De superbia est loquendum quantum ad causam defectivam. Oritur enim superbia ex stoliditate intellectus. La dernière colonne de ce traité au fol. 130 est illisible. Il semble d’ailleurs qu’il n’y est pas complet.

L. Waldin<?, Scriplores ord. min., Rome, 1906, p. 166 ; J. H. S’iaralea. Supplem. ad script, ont. min., t. ii, Rome, 1921, p. 2114-203 ; C. Outlin, Com-mni. do scriplor. ecctesiast., t. m. Leipzig, 1722, col. 2562-2563 ; H. Hurter.Norn » nc/afor, 3 « éd., t. ii, col. 414-415 ; S. Berger, La Bible au XVIe siècle, Paris, 1879, p. 15-28 ; le môme. De glossariis et compendiis exegi>licis quibusdam Medii Mn, Paris, 1879 ; L. Oliger, De bibl. S. Ludooici episc. Tolosani, dans Antonianum, t. vii, 1932, p. 49 !) ; A. Kleinhans, Dp studio sacr. Script, in ord. fr. min. sieculo XIII, ibid., p. 438-439.

A. Teetært.

REGINALD Antonin (1606-1676), dominicain, surnommé par plaisanterie « le fléau des ennemis de saint Thomas ». De son nom séculier Antoine Ravaille, né à Albi, entré dans l’ordre de Saint-Dominique à Avignon, religieux du couvent toulousain de SaintRomain, professeur de théologie à l’université, il remplit diverses charges à l’intérieur de son ordre. — I. Polémiques et écrits.

II. Théorie de la prédétermination physique.

I. Polémiques et écrits.

Dès 1631 au couvent de Toulouse il s'était fait remarquer par ses polémiques contre les Pères jésuites. Ayant converti à son