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REGALADO (PIERRE ;

REGGIO (MARCHESINUS DE)

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D’après G. H. Sbaralea, il aurait composé un Compendium vitæ magistri B. Pétri de Villacreces ; une Expositio régulée fratrum minorum ; des Constitution.es, ritus et leges pro reformatis cœnobiis de Aquileria et de Abrojo ; des Exercitia vitæ activée et contemplativee alumnorum cœnobiorum de Aquileria et de Abrojo ; un Opusculum de arbore vitæ sm de SS. Cruce, dont plusieurs extraits ont été publiés par Emmanuel Manzaval, dans Historia de las heroicas virtudes de San Pedro Regalado, Valladolid, 1684 ; plusieurs lettres.

L. Wadding, Annales minorum, t. JEU, Quaracchi, 1932, an. 1448, n. ii-xviii, p. 3-9 ; an. 1456, n. clviii-ccv, p. 513546 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ordinis minorum, t. ii, Rome, 1921, p. 362 ; Acta sanct., mart. t. iii, col. 850-870 ; Arthur de Munster, Mattgrologium franche, Paris, 1653, p. 141 : Berguin, Saint Pierre Régalai, prêtre de l’ordre des frères mineurs de l’observance, restaurateur de la discipline régulière en Espagne, Périgueux, 1898 ; surtout Louis Carriôn, O. F. M., Historia documentada del conuento « Domus Dei » de La Aguilcra, Madrid, 1930, où l’on peut trouver une bibliographie très riche sur saint Pierre Regalado.

Am. Teetært.

    1. REGGIO (Bernardin de)##


REGGIO (Bernardin de), frère mineur capucin de la primitive province de Calabre. Né vers 1476 à Reggio en Calabre de la noble famille Molizzi, il entra de bonne heure chez les frères mineurs de l’observance avec le P. Louis Comi, également de Reggio, dont il devint le compagnon inséparable. Ayant terminé ses études, pendant lesquelles il avait suivi à Brescia les leçons du célèbre théologien scotiste, François Lychet, qui devint général de l’ordre en 1518, le P. Bernardin fut envoyé à l’université de Paris. Il y conquit brillamment le grade de docteur en théologie et, revenu dans son pays, il s’y acquit bientôt par son enseignement une grande réputation. A cause de l’acuité de son génie, l'étendue de ses connaissances et sa grande éloquence dans ses disputes avec ses adversaires, il fut surnommé Giorgio, par allusion au savant François-Georges Zorsi, frère mineur, qui était célèbre dans toute l’Italie. Ce nom lui est resté dans la suite.

Le P. Bernardin ne fut pas moins zélé pour l’observance parfaite de la règle. Sous le généralat du P. Lychet, il commença avec le P. Louis Comi et d’autres religieux de sa province à mener une vie plus austère et plus conforme à l’idéal de saint François et devint l'âme d’un mouvement de réforme au sein de l’ordre des frères mineurs de l’observance. Sous le généralat du P. François des Anges, on leur accorda trois maisons et les partisans de la réforme furent appelés du nom de récollets. Mais le général suivant, Paul de Parme, ordonna que tous les religieux, qui avaient été autorisés à vivre dans des maisons de récollection, fussent distribués dans divers couvents et obligés à mener la vie des autres frères. Les PP. Bernardin et Louis ne perdirent cependant pas courage et, ayant obtenu l’ermitage de Saint-Ange du Val de Tucia, ils résolurent de demander la permission au Saint-Siège de suivre la vie érémitique sous la juridiction de l'évêque. Dans ce but le P. Bernardin de Reggio et le P. Antoine de Randolis vinrent à Rome en août 1529 et obtinrent du grand pénitencier un bref qui les autorisait à vivre dans l’ermitage de Saint-Ange, avec dix ou douze frères, sous la juridiction épiscopale. Pendant leur séjour à Rome, les deux Pères calabrais eurent une entrevue avec Louis de Fossombrone, vicaire général des capucins, dont la réforme avait été approuvée par le pape l’année précédente, en 1528. A leur demande les PP. Bernardin et Antoine, ainsi que les autres récollets de Calabre, furent admis dans l’ordre des capucins, à la condition toutefois que ces derniers consentiraient librement à ratifier cette incorporation. Le P. Louis de Fossombrone les autorisa en même temps à assembler un chapitre et à élire un provincial, auquel il donnait les facultés de commissaire général, avec pleins pouvoirs de recevoir tous ceux qui se présenteraient à lui et pour bâtir des couvents.

A leur retour en Calabre, le P. Louis de Reggio approuva tout ce qu’avait fait le P. Bernardin, mais il pensa qu’il était sage de différer l’exécution du contrat passé entre son délégué et le P. Louis de Fossombrone. Les PP. Louis et Bernardin, ayant tenté en avril 1532 un dernier effort pour obtenir du général Paul de Parme la permission de vivre dans des maisons de récollection et ces tentatives ayant échoué, se décidèrent enfin à se joindre aux capucins, auxquels ils ne furent définitivement incorporés qu’en 1532, avec une trentaine d’autres frères. Le 28 mai 1532 ils s’assemblèrent et élurent à l’unanimité le P. Louis de Reggio comme provincial. Le P. Bernardin lui succéda comme vicaire provincial et mourut à Reggio le 21 décembre 1536, après avoir consacré ses meilleures forces à l’extension du jeune ordre capucin en Calabre et en Sicile.

Outre un certain nombre de traités de philosophie et de théologie, le P. Bernardin, fidèle disciple de Duns Scot dans son enseignement, composa, d’après L. Wadding, un Commentarius in librum primum scripti (Jxoniensis Joannis Duns Scoti, en trois vol. On lui doit aussi une traduction du grec en latin de la Vila S. Eliæ abbatis Bozzettæ ; Adnolationes in sacram divinam. Scripturam ; Conceplus quadragesimales ; une chronique de Reggio : Chronicon Rhegii. Les trois derniers ouvrages mentionnés étaient conservés jadis dans la bibliothèque des capucins de Gerace.

L. Wadding, Scriptores ord. min., Rome, 1906, p. 43 ; J. H. Sbaralea, Supplem. ad script, ord. min., t. l, Rome, 1908, p. 136 ; Rernard de Bologne, Bibl. scriplorum ord. min. cappuc, Venise, 1717, p. 47 ; François de Yicencc. Cli scrillori cappuccini Ctdtrftr., Catanzaro, 1914, p. 17-19 ; Z. Boverio, Annales ord. min. capucc, t. i, Lyon, 1632. p. 132-135, 178-179, 183-181, 226-232 ; Dominique de C.aylus. Ce que les capucins doivent au bienh. Matthieu de llasci et au P. Ludovic de Fossombrone, dans Études franciscaines. t. xxxviii, 1926, p. 600-608 ; Edouard d’Alençon, De capil. gêner, ord. min. capucc. 1535 celebrato et annn subseq. renovato nova et vêlera, dans Amdccta ord. min. capucc, t. xliii, 1927, p. 286, note 1.

A. Teetært.

    1. REGGIO (Marches inus de)##


REGGIO (Marches inus de), appelé aussi Jean Marchesinus, frère mineur de la fin du xme et du début du xive siècle. Originaire de Reggio en Emilie, il appartint à la province de Bologne et à la custodie de Ferrare des frères mineurs, d’après Bartl élemy de Pise, De conformilale, dans Analccla jranciscana, t. iv, Quaracchi, 1906, p. 523. D’après un document des archives du couvent Saint-François de Bologne (conservées maintenant aux Archives nationales, section Demanialc, à Bologne), Marchesinus fut lecteur à Imola en 1275, et dans un autre document du même fonds, il est désigné comme lecteur à Bologne. Voir Analecta franc, t. ix, Quaracchi, 1927, p. 58, n.158 ; p. 584, n. 1154. Marchesinus a acquis une célébrité peu ordinaire par un ouvrage intitulé Mammotrectus ou Mammolreplus et dénommé encore : Mammetraclus, Mamolreclus, Mamotraclus, Mammotreplon. D’après les auteurs ce titre devrait son origine ou à un texte de VEnarratio in Ps. XXX de saint Augustin où on lit : adhuc lacle vis nutriri, et fies mammolhreptus, quales dicuntur pueri, qui diu sugunt quod non decel, ou à un passage de Papias Grammaticus, qui écrit : Mammotrepti pueri dicuntur, qui diu sugunt quod non decel. Voir Du Cange, Gloss. ad scriptores mediæ et infimæ latin., t. iv, p. 362. C’est donc très à propos qu’E. Mangenot traduit ce titre par « Le nourrisson ». Le but de l’auteur était d’ailleurs d’expliquer aux jeunes clercs qui n'étaient point versés dans les sciences les mots et

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