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QUESNEL. LES DERNIERS TEMPS DARNAULD

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d’Alet, Arnauld publia les Considérations sur les affaires de l'Église, qui doivent être proposées dans l’assemblée générale du clergé de France ; il défend les quatre articles de 1082 et conseille de recourir au besoin à un concile national pour sauvegarder les libertés de l'Église gallicane.

Arnauld et le jansénisme.

Les Œuvres d' Arnauld, t. xi, contiennent quelques écrits polémiques

qui se rapportent à des thèses jansénistes relatives à la hiérarchie ecclésiastique : Éclaircissements sur l’autorité des conciles généraux et des papes, ou explication du vrai sens de trois décrets des sessions IV et V du concile général de Constance contre la Dissertation de M. Srhelslrate sur les prétendus Actes publiés par le même auteur en 1683. Cet écrit, rédigé par Arnauld en 1084 pour justifier la déclaration du clergé de 1082, ne fut publié qu’en 17Il par Petitpied. — Jugement équitable sur la censure faite par une partie de la /acuité étroite de théologie de Louvain, en 1686, qui avait condamné la déclaration de 1682, et Défense du jugement équitable, juin 1087, où Arnauld discute les thèses de Steyært, lequel avait voulu justifier la censure de la faculté, dans des thèses soutenues à Louvain, le 20 mars 1087, sous le titre : Positions théologiques sur le pape et sur son autorité contre le Français médisant. Steyært répondit par des Positions ultérieures sur le pape et son autorité, auxquelles Arnauld répliqua par la Réponse aux positions ultérieures de Steyært, contenant la justification de la prééminence des conciles œcuméniques et la justification des évêques de droit divin.

Arnauld eut une nouvelle polémique avec Steyært, qui, en juillet 1690, avait écrit à l’archevêque de Cambrai au sujet de la conduite des prêtres de l’Oratoire. L'écrit d' Arnauld était intitulé Les difficultés proposées à M. Steyært, docteur et professeur en théologie de la faculté de Louvain, sur l’avis par lui donné à M. l’archevêque de Cambrai pour lui rendre compte de sa commission d’informer contre la doctrine et la conduite des prêtres de l’Oratoire de Mons en Hainaut, Cologne, 1 691, 2 vol. in-12. Dans cet écrit Arnauld revient sans cesse sur la question du Nouveau Testament de Mons, dont il défend la version : il attaque particulièrement Richard Simon, auquel il adressa directement une Dissertation critique touchant les exemplaires grecs sur lesquels M. Simon prétend que l’ancienne Vulgale a été faite et sur le jugement que l’on doit faire du fameux manuscrit de Bèze.

Cependant, du fond de son exil, Arnauld prenait directement la défense du jansénisme et des jansénistes, dans des écrits qui ne furent pour la plupart publiés que plus tard. Il rédigea alors un Projet de lettre au roi, pour lui adresser la justification de ceux qu’on décrie sous le nom de jansénistes, et de Très humbles remontrances au roi pour sa justification et pour celle de tous ceux qu’on décrie dans la pensée de Sa Majesté sous le nom de jansénistes. Ces deux écrits restés manuscrits furent trouvés parmi les papiers de Quesnel en 17(13 et ils ont été recueillis dans l’ouvrage intitulé Fantôme du jansénisme, ou justification des prétendus jansénistes, par le livre même d’un Savoyard, docteur de Sorbonne, leur nouvel accusateur, intitulé : « Les préjugés légitimes contre le jansénisme ». Ce dernier écrit avait été publié, en 1686, par l’abbé de Ville, fils d’un conseiller au Parlement de Savoie, et il s'était fort répandu en Hollande. Arnauld se retrouva encore en face de Steyært dans la question du formulaire.

.">" Le Formulaire dans les Payslias. - En 1 660, l’université de Couvain avait adopté un formulaire qui condamnait les cinq propositions de.lansénius et elle promettait l’observation religieuse des constitutions d' Innocent X et d’Alexandre Y 1 1 ; mais les évêques n’en avaient pas exigé la signature, el beaucoup de

personnes ne souscrivirent point. Après la paix de Clément IX, qui, d’après les jansénistes, approuvait la distinction du fait et du droit et ne demandait que le silence respectueux sur le fait, beaucoup se persuadèrent qu’on pouvait signer le Formulaire, puisqu’on ne demandait point la croyance du fait. L’archevêque de Malines, Humbert de Précipiano, adversaire décidé du jansénisme, fit au formulaire d’Alexandre VII une addition qui exprimait formellement la croyance du fait. L’archevêque fit imprimer ce formulaire et en exigea la signature, en février 10 !)2, d’un prêtre de l’Oratoire cl d’un licencié de Louvain nommé à un bénéfice, et ensuite de tous ceux qui se présentèrent aux ordres. Le docteur Steyært, avec lequel Arnauld avait déjà eu quelques polémiques, appuyait l’archevêque. Aussitôt, Arnauld écrivit à Opstraët de Louvain pour lui demander de protester contre cette innovation, et à Du Vaucel, qui était à Home, pour engager le pape à ne pas tolérer cet abus. Lui-même rédigea de Courtes remarques sur le corollaire de la thèse de Steyært et publia V Histoire du formulaire et de la paix de Clément IX, 1092, pour montrer les maux provoqués en France par l’exaction de la signature du formulaire. La conclusion de ce travail résume les méfaits de cette signature : 1. faire passer pour hérétiques des théologiens très catholiques qui doutent seulement d’un fait du xviie siècle ; 2. opinion monstrueuse qu’un fait non révélé peut être un dogme de foi ; 3. hérésie nouvelle, à savoir que le pape a la même infaillibilité que JésusChrist, en décidant de ces sortes de faits ; 4. persécution inhumaine qui a atteint des religieuses d’une piété exemplaire, uniquement parce qu’elles ont voulu garder le silence, conforme à leur état, à l'égard d’une chose qu’elles n’ont point l’obligation de savoir et qu’elles sont incapables de juger ; 5. confusion à laquelle a été réduite l'Église de France et tristes suites pour les meilleurs évêques de France. Arnauld publia ensuite les Difficultés proposées à M. Steyært sur la déclaration de ce docteur en faveur du formulaire, 1092. Une requête fut adressée à l’archevêque de Malines et aux évêques de la province par des membres du clergé séculier et du clergé régulier encouragés par Arnauld. La supplique et une défense de la supplique furent répandues dans les Pays-Bas et envoyées à Rome, où, d’après les historiens jansénistes, elles furent approuvées, malgré l’opposition des jésuites ; défense fut faite à l’archevêque de Malines et aux évêques de la province de faire quelque innovation ; mais, disent-ils, l’internonce de Bruxelles à qui ces ordres furent envoyés les garda secrets pour avoir le temps de les faire révoquer. L’archevêque de Malines adressa une requête au pape, en déclarant que le formulaire, dont il exigeait la signature, n’innovait rien, car il n'était que l’exécution de la bulle d’Alexandre VII et que, d’ailleurs, la signature de ce formulaire était le moyen nécessaire pour rétablir dans les Pays-Ras l’honneur et l’autorité du Saint-Siège, qui commençai ! à y être fort déchus par les intrigues des jansénistes, lesquels deviendraient plus insolents si on l’obligeait à se rétracter ».

L’université de Louvain envoya a Rome le docteur Hennebel, qui fut chargé, par procuration, de demander le jugement du Saint-Siège sur le formulaire. qu’on déclarait inutile et même dangereux. Mais, en ce moment même, les jésuites étaient accusés de troubler la paix par leurs intrigues dans un écrit intitulé.lansenismus omnem destruens rcligionem. Arnauld répliqua par un nouvel écrit : Procès de calomnie, intenté devant le pape et les évêques, les princes cl les magistrats, par les nommés dans le placard intitulé « , /ansenismus omnem destruens rcligionem », contre les auteurs, les approbateurs et les fauteurs de ce placard. Liège, 1693, in-12. De leur côté, les théologiens de