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REDERS — REFORME


intitulé : Ueber Aufklurung. Ob sie dem Staale, der Religion oder ùbcrhaupl gefâhrlich seg und segn kiinne. Ein Wort zur Beherzigung fur Regenlen, Staalsmânner und Priesler. Erstes Fragment, Berlin, 1788, qui eut jusqu’à quatre éditions, il traite trois questions : 1. Le progrès des lumières ( Aufklurung) constitue-t-il un besoin de l’intelligence humaine ? 2. Jusqu’où va ce progrès ? A-t-il, oui ou non, des limites ? 3. L’État gagne-t-il ou perd-il à ce progrès ? A ce premier Fragment fit suite un second qui eut jusqu’à trois éditions. Contre ces Fragmente parurent un certain nombre d’écrits, qui attaquaient et réfutaient les théories préconisées par A. Riem. Parmi eux l’Apologie de Norbert Renders occupe une place d’honneur. Dédiée au roi de Prusse, elle est sans conteste le plus copieux de ces écrits. Au début il y a deux entretiens : le premier entre Luther et Socin et le second entre Luther, Socin et Calvin. Dans le corps de l’ouvrage le P. Reders reprend la division du premier Fragment d’A. Riem. Il examine d’abord si Y Aufklurung constitue un besoin de l’intelligence humaine en 20 paragraphes, dans lequels il soumet à une critique serrée et réfute autant de thèses du Fragment. La seconde partie : Jusqu’où va Y Aufklàrung et a-t-elle des limites ou non ? est très brève et se réduit à l’exposé d’un seul sophisme. La troisième partie : L’État gagne-t-il ou perd-il au progrès des lumières ? est la plus longue et comprend 48 paragraphes. Le P. Reders s’y constitue le défenseur de l’Église catholique et de la liberté de conscience et s’efforce de détourner de l’Église toute contrainte et persécution sous n’importe quelle forme. Il refuse d’admettre que l’esprit de l’Église catholique ait produit l’Inquisition et considère les empereurs Constantin, Théodose et Justinien comme des souverains pieux, sages et justes, même quand ils ont sévi contre les hérétiques. Il reconnaît dans l’édit de Frédéric-Guillaume II le même zèle pour la religion qui remplit les empereurs mentionnés, et il loue le roi de ce qu’il a suivi leur exemple. Le P. Reders se révèle encore dans cet ouvrage bon juge des différences qui existent entre les doctrines catholiques et protestantes et il condamne sévèrement le déisme, le socinianisme et toute philosophie, qui refuse de se soumettre à la sainte Écriture et à l’Église. Il est animé envers ses adversaires d’une grande tolérance qui cherche à opérer l’union entre les différentes Églises, non par la force ou la violence, mais par le raisonnement.

H. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 547, lui attribue encore un ouvrage, dans lequel il aurait exposé la doctrine catholique sur les dix préceptes du décalogue et sur les sept sacrements et qui aurait été publié à Halberstadt, en 1787. G. Arndt ne mentionne toutefois pas cet écrit dans son article des Franzisk. Sludien, t. v, 1918, p. 117-130.

C. van Ess, Nnrberlus Reders, dans Gemeinniilzige Unlerhaltungen fur 1803, t. i, Halberstadt, 180.3, p. 170-173 ; J.G. Meusel, Lexikon derdeutschen Schriflsteller, l. xi, Leipzig, 1811 ; Wokor, Gcsclrirliir der norddeulschen Franxiskaner-Missionen der sâchsischen Ordensprovinz oom heiligen Krcuz, Fribourg-en-B., 1880, p. 105 ; P. Schla^cr, Totenbuch der sâchsischen r’ranziskaner-Ordensprmnnz vom lil. Kreuze, DUsseldorf, 1915, p. 12 ; If. Henke, Beurteilung aller Schriften, welche durch dos kônigl. preussische Religlonsedikl und durch andcre damit tusammenhUngende Religionsverfugungen ucranlatst stnd, Kicl, 1793, p. 201-207 et 222 ; Allgemeine deulsche Blogr., t. xxix, p. 756-757 ; II. Hurler, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 547 ; G. Arndt, Wissenschaftliche Tàtigkcit Im Franziskanerkloster zu Halberstadtum die Wende des

13. und 19. Jahrhunderls, dans Franzlskan. Sludien. t. v, 1018, p. 103-130.

A. Teetært.


REDN Juste, frère mineur réformé de la province de Saint-Léopold du Tyrol. Originaire de Brixen (Bressanone), il exerça pendant de longues années la

charge de lecteur de théologie et de droit canonique et fut élevé aussi à la dignité de provincial. Il mourut le 3 août 1728. Il est l’auteur d’un ouvrage canonique, qui, à plus d’un point de vue, se rapporte également à la théologie : Opus canonico-politicum de eleclione et eleclionis præside, in 1res tomos divisum ac ex principiis juris canonico-civilis, regularis et publici, slaluarii et consuetudinarii compositum, in obsequium ulriusque fori ecclesiaslici et polilici lam utile quam necessarium, nedum principibus et prælalis, illorumque subdilis, verum eliam causarum palronis, consiliariis, judicibus ecclesiaslicis, regularibus et sœcularibus, Augsbourg, 1720, 3 vol. in-fol., de lviii-309, xxviii-410, xx11336 p. Dans cet écrit la théologie est étroitement liée à la jurisprudence. L’autorité et les droits de l’Église y sont vigoureusement défendus, de même que le saint sacrifice de la messe et le culte très ancien des saints. Cet ouvrage contient aussi un Dialogue apologétique, divisé en douze titres supplémentaires, qui font suite à la section intitulée De objecto zeli in præside. Les autorités, sur lesquelles l’auteur s’appuie principalement, sont les déclarations des souverains pontifes, les décrets des conciles et la sainte Écriture.

H. Hurter, Nomenctalor, 3e éd., t. iv, col. 1201.

A. Teetært.


REETH (Gonsalve de), frère mineur capucin de la province belge. Né à Reeth (prov. d’Anvers) le 5 septembre 1855, il s’appelait dans le siècle François Rens. Il revêtit l’habit capucin le 25 septembre 1874, fut admis à la profession simple le 25 septembre 1875 et émit ses vœux solennels le 29 septembre 1878. Après son ordination sacerdotale (22 mai 1880), il fut successivement précepteur à Mons (1883-1885), lecteur de théologie dogmatique (1885-1886, 1888-1891), professeur à l’école séraphique (1886-1888). Il fut élu aussi définiteur (1888-1891) et deux fois ministre provincial (1891-1894 et 1897-1900). II exerça la charge de supérieur et celle de gardien du couvent de Verviers (18941897), celle de maître des novices (1900-1903). En 1903, il fut envoyé de nouveau à Verviers comme gardien, mais le 8 novembre de la même année, il partit comme missionnaire au Punjab (Indes anglaises), où, le 4 décembre 1903, il fut promu supérieur régulier de la mission et, le 5 février 1904, vicaire général du diocèse de Lahore. Après la mort de l’évêque, la Congrégation lui confia la charge d’administrateur apostolique du diocèse (fin 1904-janvier 1906). Le nouvel évêque retint le P. Gonsalve comme vicaire général jusqu’à sa rentrée en Belgique, au mois de juin 1920. Le P. Gonsalve resta désormais dans sa patrie, où il fut élu définiteur au chapitre provincial de 1928. Il mourut l’année d’après, le 24 avril 1929, au couvent d’Alost.

Promoteur zélé des études, il fonda en 1898 une maison à Louvain pour permettre à quelques étudiants capucins de suivre les cours aux diverses facultés de l’université. Il édita aussi un Manuale theologise dogmalicæ, Tournai, 1890, en deux vol. in-8° de 540 et 454 p. L’auteur y procède par questions et réponses en forme de catéchisme. Dans la composition de cet ouvrage, l’auteur s’inspire surtout des Insliluliones theologise dogmaticæ generalis seu fundamenlalis et des Institulion. es Iheologiæ theoreticæ seu dogmatico-polemicie, du P. Albert Knoll de Bolzano (Bozen), capucin comme lui.

Calai, prouincim lïclgicæ fr. min. capucc, Anvers, 1920, p. 36 ; Anvers, 1035, p. 112 ; Necrologium der Minderbroeders kapucijnen der bclgische Provincic van 1 maart 1882 loi 1 maart 1932, Anvers, 1932, p. 32-33.

A. Teetært.


RÉFORME. — Ce nom désigne en histoire la révolution protestante, tandis que le nom tout à fait impropre de contre-réforme est appliqué à la réforme