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QUATRE-TEMPS — QUERINI (JÉRÔME ;


quatre-temps tombe dans l’octave de la Conception de la bienheureuse Vierge Marie, la Sacré Congrégation des Rites se réserve de dire ce qu’il convient de faire à l’office et à la messe. N. 2319, ad 26um, 5 mai 1736. Le samedi des quatre-temps et le samedi Sitienles (samedi d’avant le dimanche de la Passion), la messe d’ordination, qui est de la férié, n’admet aucune mémoire de saints occurrents. N. 3642, ad 3um, 23 sept. 1883. Si une férié des quatre-temps tombe au jour octave de la Nativité de la bienheureuse vierge Marie, dans la messe conventuelle de la férié, il faut dire la préface de la férié. N. 128, 12 déc. 1626. Aux quatre-temps et aux vigiles de carême on ne doit pas omettre dans les cathédrales et les collégiales de dire la messe de la férié ou de la vigile si ce jour-là tombe une fête de saint double ou semi-double, ou une octave. La Sacrée Congrégation des Rites y est revenue plusieurs fois, n. 404. ad 3um, 525, ad 2um, 603, 925, 970, ad 4um, 1599, ad 3um, 1677, 1694, 22 août 1682.

Sur les textes des messes anciennes voir les sacramentaires léonien, gélasien, grégorien. Sur l’histoire et la pratique : dom Cabrol, art. Annonce des fêles, dans Dict. d’archéol., t. i, col. 2230 ; Duchesne, Les origines du cullc clirêlien, c. viii, § 2 ; Durand de Mende, Rational ou manuel des divins offices, t. VI, c. vi ; 1’. I.ejay, Reo. d’Iiist. et de liltér. relig., 1902, p. 301 ; Liturgia, 1930, Les quatre-temps ou les rogations, p. 022 ; A. Molien, I. « prière de l’Église, 2 vol. in-12, t. ii, l’aris, 1924, p. 25-33, 117-121, 272-278 ; 539-540, 580-589 ; dom Morin, L’origine des quatre-temps, dans Heu. bénéd., t. xiv, 1897, p. 336-346 ; Pascal, Origines et raison de la liturgie cath., éd. M igné, in-4°, 1844, col. 1066 ; Thomassin, Traité des jeûnes de l’Église, l" part., c. xviii ; Villien, Ilisl. des command. de l’Église, in-12, Paris, 1909, p. 216-220 ; Vacandard, art. Carême, ici, t. II, col. 17241750.

A. Molien.

QUÉRAS Mathurin (1614-1695), né à Sens le 1 er août 1614, fut docteur de Sorbonne ; très attaché au jansénisme, il fut un des approbateurs du livre célèbre d’Arnauld La fréquente communion ; en 1658, il ne voulut pas souscrire la censure portée contre Arnauld et il fut exclu de Sorbonne. L’archevêque de Sens, Gondrin, le nomma vicaire général et lui confia la direction de son séminaire en 1658. A la mort du prélat, en 1674, Quéras dut quitter le diocèse ; il se relira à Troyes, où il fut prieur de Saint-Quentin. Il mourut le 9 avril 1695.

Quéras a publié quelques écrits, parmi lesquels il faut citer celui qui a pour titre Éclaircissement de relie célèbre et importante question : Si le concile de Trente a décide ou déclaré que l’attrition conçue par la seule crainte des peines de l’enfer et sans aucun amour de Dieu soit une disposition suffisante pour recevoir la rémission des péchés et la grâce de la justification au sacrement de pénitence, Paris, 1683, in-8° ; Quéras répond que le concile n’a point résolu cette question. Quéras a encore l’ail un Recueil sommaire des jirincipales preuves de la dépendance des réguliers ; il a pris la part principale aux conférences ecclésiastiques de Sens en 1658 et en 1659 et dirigé M. Raugrand, qui a publié l’écrit intitulé Sancti Augustini doctrinse christianie praxis catechistica, Troyes, 1678, in-8°.

Iloerer, Nom), biog. gêner., t. xi.i, col. 304 ; Moréri, Grand dict. hist., t. viii, p. 071 ; Feller-Weiss, Riogr. univers., t. vu. p. 111 ; Richard et Giraud, Biblioth. sacrée, t. xx, p. / ! 27 ; Féret, La /acuité de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, Époque moderne, t. III, p. 242.

J. CARREYRE.

QUERBEUF (Yves-Mathurin-Marie Trèaudet de) (1726-1797), né à Landeriieau le 3 janvier 1726, entra chez les jésuites le 26 septembre 17 12. Il professa la philosophie en divers collèges, puis la logique à Paris en 1761. Il resta a Paris jusqu’à la Révolution.

puis il se retira en Angleterre et en Allemagne. Il mourut à Rrunswick en 1797.

Les œuvres du P. Querbeuf sont très variées. Nous retiendrons seulement : Mémoires pour servir à l’histoire de Louis, dauphin de France, Paris, 1777, 12 vol. in-8°,

— Lettres édifiantes et curieuses, écrites des missions étrangères, nouv. édit., Paris, 1780-1783, 26 vol. in-12. avec une dédicace au roi et une longue préface. C’est le P. Querbeuf qui a groupé les lettres d’après le pays d’origine : Mémoires du Levant, 1780, 5 vol. ; Mémoires d’Amérique, 1761, 4 vol. ; Mémoires des Indes, 1783, 6 vol., et Mémoires de la Chine et des pays voisins, 1783, 9 vol. De nouvelles éditions furent encore publiées : Toulouse, 1810, 26 vol. in-12 ; Lyon, 1819, 14 vol. in-8° (Ami de la religion et du roi, du 23 oct. 1819, t. xxi, p. 321-328) ; Paris, 1829-1832, 40 vol. in-12 ; Paris, 1838-1813, 4 vol. in-4°. Cette dernière édition a pour titre : Lettres édifiantes et curieuses concernant l’Asie, l’Afrique et l’Amérique, avec quelques relations nouvelles des missions et des notes géographiques et historiques, publiées sous la direction de M. L. Aimé-Martin. — Œuvres de Fr. de Salignac de la Mothe-Fénelon, Paris, 1787-1792, 9 vol., in-4° ; l’édition avait été commencée en 1785 par l’abbé Gillet et dirigée ensuite par le P. Querbeuf, reproduite en 1810 en 10 vol. in-8° et in-12, Paris, avec un Essai historique sur la personne et les écrits de Fénelon, par M. Chas, ancien avocat ; une nouvelle édition parut de 1809 à 1811, à Toulouse, en 19 vol. in-12. — Principes de MAI. Bossuet et Fénelon sur la souveraineté, tirés du 5e Avertissement sur les lettres de. M. Jurieu et d’un Essai sur le gouvernement civil, Paris, 1791, in-8°, réédités en 1797 sous le titre : La politique du vieux temps ou les principes de Bossuet et de Fénelon sur la souveraineté. — Histoire des controverses les plus mémorables, tirée des Livres saints, de l’Histoire ecclésiastique de M. Fleuri/ et de la vie des saints et des martyrs, traduit de l’anglais, Paris, 1792, in-8°.

Michaud, fiiogr. univers., t. xxxiv, p. 624-625 ; Iloefer, Nom ;, biogr. génér., t. xi.i, col. 304-305 ; Ouorard, La l-’rance littéraire, t. vii, p. 391 ; Caballero, Biblioth. scripl. Sociel. Jesu supplem., in-’., t. i, Rouen, 1814, p. 235 ; Miorccc de Kerdanet, Notices chronol. sur les théologiens, jurisconsultes, philosophes, artistes, littérateurs… de la Bretagne, depuis le convnenc. de l’ère chréi. jusqu’à nos jours, in-8°, Brest, 1818, p. 380 ; de Backer, Biblioth. des écrivains de la Compagnie de.Jésus, t. VI, p. 478-480 ; Sommervogel, Biblioth. de la Compagnie de Jésus, t. VI, col. 1335-1338.

J. CARREYRE.

    1. QUERINI Jérôme##


QUERINI Jérôme, en religion Ange-Marie,

bénédictin, évêque de Brescia, cardinal et bibliothécaire de l’Église romaine (1680-1755). Le cardinal Querini, esprit ouvert à toutes les curiosités, en relations épistolaires avec presque tous les gens de lettres de son temps, nous a très bien renseignés lui-même sur sa propre personne, ses études, ses goûts, toutes les occupations variées de sa longue carrière dans de très intéressants Mémoires qu’il a menés jusqu’en 1741, et que le P. Fréd. Sanvilale, S. J., a continués jusqu’à sa mort. Il a aussi laissé une immense cor respondance, dont il a publié aussi une partie impor tante C’est là que nous puiserons surtout les éléments de cette rapide notice. Il naquit le 30 mars 1680, d’une antique et illustre Camille de Venise. Son père, son aïeul, deux de ses frères furent provédileurs de Saint-Marc. Sa mère était une Giustiniani. A sept ans, il fui confié, avec son frère aîné, au collège des nobles de Saint-Antoine à Rrescia, dirigé par les jésuites, y til d’excellentes humanités, y prit un goût très vif des lettres, résista aux instances répétées de ses maîtres qui voulaient attirer à leur Société un sujet déjà brillant. Mais, justement « pour se vouer sans partage aux études savantes », Jérôme Querini, à 17 ans, embrassa