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L679 RASTIGNAC (LOUIS DE CHAPT DE) — RATHIER DE VÉRONE

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t. ix, 1919, p. 243-254, 373-381. Le cardinal de Rohan, qui mourut le 19 juillet 1749, avait critiqué les écrits de l’archevêque de Tours et rédigé un Examen théologique. Il y avait eu auparavant une Dénonciation à Nosseigneurs les cardinaux, archevêques et évêques du royaume de quelques propositions extraites des ouvrages de Mqr Louis Jacques de Chapt de Rastignac, archevêque de Tours et de Mgr François Filz.lames, évêque de Soissons : on dénonce trois propositions de Rastignac, dont l’une tirée de son discours à l’assemblée de 17 15, à propos du livre de M. Travers, intitulé : Les pouvoirs légitimes du clergé du second ordre, et les deux autres de V Instruction pastorale sur la communion.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxv, p. 219 ; Richard cl Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xx, p. 391-392 ; Feller, Dictionnaire, arl. Chapt, t. iii, p. 325-326 ; Nouvelles ecclésiastiques du 9 octobre 1750, p. 161-164 ; Gazier, Histoire

du mouvement janséniste, t. ii, p. 1(1 ; Picot, Mémoires pour

servir à l’histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle, t. IV, p. 22 1225.

.1. Carreyre. RATFORD (Jean de), frère mineur de la province anglaise (xive siècle). Originaire de Ratford (comté de Nottingham) ou de Radford (comté de Warwick), il fut le cinquante et unième lecteur des mineurs à Oxford. Dans le cod. 216, fol. 40 sq., de la bibl. Rodléienne d’Oxford sont conservées trois questions, qui portent en tête le nom de Ratford, à savoir : 1. An quilibel adullus teneatur laudare Deum ; 2. Ulrum ex sui meriti vel demeriti circumslantiis juste debeal augeri vel minui jxrna ; 3. Ulrum ad omnem aclum creaturæ ralionalis conr.urral necessario Dei efficientia spiritualis. Mais comme dans la liste des lecteurs de théologie de l’université d’Oxford il est fait mention aussi d’un Thomas Ratford, qui fut le soixante-troisième lecteur, il est difficile de déterminer si ces questions doivent être attribuées à Jean ou à Thomas de Ratford. Le nom Radford (Jean ou Thomas) se lit en marge du Commentarium in IIum Sent., q. v, d’Adam Wodham, dans le Vatic. lai. 1110, fol. 24 r°.

Thomas d’Eccleston, De adventu jr. minorum in Angliam, éd. A. G. Little, dans Coll. d'études et de docum. sur l’hisl, reliq. et litl. du Mouin Age, t. vu. Paris. 1909, p. 70 ; éd. .1. S. lîrewer, dans Monumenla franciscana, t. i, Londres, 1X58, p. 554 ; A. G. Little, The C-reg Friars in Oxford, Oxford, 1892, p. 169, 171 ; A. Pelzer, Codices Valicani laltni, t. i, 1°- part., Codices 679-1134, Home, 1931, p. 729.

A. Teetært. RATHIER DE VÉRONE, moine de Lobbes, évêque de Vérone, puis de Liège, puis de Vérone

(8877-974).

I. Vie.

C’est un véritable roman que la vie de ce personnage ; son existence se déroule à une des périodes les plus agitées de l’histoire de l’Occident ; par lis aspérités de son caractère, par son incapacité à se plier aux circonstances, Rathier, d’autre part, ajoute de nouvelles difficultés à celles que pouvaient lui créer les événements.

Il est né dans la région de Liège, sans que l’on puisse préciser exactement ni le lieu, ni la date. Cette dernière peut être lixée avec assez de vraisemblance aux alentours de 890. Offert tout jeune par ses parents à l’abbaye de Lobbes, sur la Sambre, il grandit dans un milieu monastique alors très vivant, et y acquiert une culture intellectuelle, qui le mettra hors pair parmi ses contemporains. C’esl en 92(5 que commence sa vie d’aventures. Ililduin, son abbé, débouté de lève ché de Liège auquel il était arrivé à se faire élire et même consacrer, part pour l’Italie, afin de tenter la fortune auprès du nouveau roi de Pavie, Hugues de Provence, (ils de Louis l’Aveugle. Rathier accompagne son abbé, lequel ne larda pas à recevoir du roi lève

ché de Vérone. Il est entendu d’ailleurs qu’au cas où l’on pourrait donner un archevêché à Hilduin, celui-ci résignerait son siège à Rathier. Ainsi fut fait en 931, Hilduin devient archevêque de Milan ; Rathier part pour Rome demander le pallium pour son ami au pape Jean XI (931-936) et pour l’intéresser en même temps à sa propre nomination. Il rapporte au roi Hugues une lettre de recommandation de Jean XI, qui prie le souverain de donner à Rathier le siège qu’il convoitait. Non sans peine, car il avait maintenant d’autres candidats, Hugues se décide pour Rathier qui dut être sacré en août 931. Ses tribulations allaient commencer.

Imposé au roi, il entre de plus en lutte avec lui pour des questions de redevances ecclésiastiques. La brouille est bientôt complète entre l'évêque et le souverain. Une occasion, dès 935, s’olïre à Hugues de se débarrasser de Rathier. Lors de l’expédition tentée sur l’Italie par le duc de Bavière, Arnulf, en 934, l'évêque de Vérone a paru favoriser l’envahisseur. Arnulf est battu ; Rathier expiera par une rude captivité, dans une tour aux environs de Pavie, sa félonie vraie ou prétendue. Il y reste deux ans, 935-937, et ne sortira de sa tour que pour être envoyé en exil à Côme. Ce n’est qu’en 939 que liberté complète lui est rendue. sans qu’il ait pourtant l’autorisation de rentrer à Vérone. Rathier songe alors à retourner à son couvent de Lobbes ; mais il s’arrête d’abord en Provence, où on lui aurait offert un évéché ou quelque bénéfice important. Après diverses pérégrinations, il est a Lobbes, en 946.

Il n’y resterait pas longtemps. Vers cette date en effet Hugues, dont la situation en Italie est de plus en plus ébranlée (il devra abandonner la partie en 947 ;, rappelle Rathier à Vérone pour l’opposer au puissant archevêque Manassé, qui tient entre ses mains les sièges les plus importants. Mais, durant ce deuxième séjour à Vérone, Rathier connaît des dillicultés bien pires encore que la première fois. Le comte Milon lui fait endurer des avanies qui font presque regretter à Rathier la tour de Pavie. Finalement le roi Lothaire, qui a remplacé Hugues son père, intime à l'évêque l’ordre de céder son siège à Manassé. Voici Rathier de nouveau sur les grands chemins. On le retrouve en 951 dans la suite de Liudolf, fils aîné du roi de Germanie, Othon I or, et duc de Souabe, alors que celui-ci. sans l’aveu de son père, lente un coup de main sur l’Italie du Nord. L’entreprise échoue ; ce n’est pas par ce moyen que Rathier pourra réoccuper le siège de Vérone. Il rentre donc à Lobbes pour la seconde fois vers la fin de 951. Au milieu de l’année suivante. la fortune lui sourit de nouveau. Othon l’appelle à la cour germanique ; bientôt il accompagne à Cologne le jeune frère du roi, qui est consacré archevêque de la capitale rhénane le 25 septembre 953. Le siège épiscopal de Liège est vacant ; Rathier y est installé. Il ne tardera pas à J rencontrer les mêmes oppositions qu'à Vérone. Dès Pâques 955. le comte de Hainaut fait nommer son neveu Baldric à la place de Rathier, qui se relire à Mayence. auprès du jeune archevêque Wilhelm : il a trouvé un protecteur désintéressé. Mais Lobbes l’attire une troisième fois ; on lui donne alors à gouverner l’abbaye d’Aulne, une filiale du monastère, où il passe quelques années de calme relatif.

Cependant, le roi Othon de Germanie a repris, à l'été de 961, la route de l’Italie. Hathier, qui n’a pas oublié les liens qui le rattachent à Vérone, est rétabli une troisième fois sur son siège par la grâce du futur empereur (Othon va être couronné à Rome par Jean XII, le 2 février 962). Assuré de la protection impériale, confiant dans les bonnes dispositions du souverain qui se pique de vouloir travailler à la réforme de l'Église, Patiner se croit en mesure d’appliquer