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RAPHAËL DE DIEPPE — RAPHAËL DE TUSCULUM


Christ, les apôtres et les saints Pères. Ainsi dans le premier traité il prouve que l'Église visible du Christ ne peut pas errer en matière de foi ; dans le deuxième il démontre la vérité du corps du Christ dans l’eucharistie ; dans le troisième la vérité de la transsubstantiation ; dans le quatrième la vérité du sacrifice de la messe ; dans le cinquième la vérité de la communion sous une espèce ; dans le sixième il prouve qu’on peut prier les anges et les saints ; dans le septième que l’on peut faire des images des saints ; dans le huitième que l’on peut honorer les images du Christ et des saints ; dans le neuvième qu’il y a un purgatoire ; dans le dixième il répond à plusieurs objections des adversaires touchant la défense de manger la chair en carême, de lire la Bible, au sujet de la coutume de dire les prières en latin, de la confession, des indulgences, du mérite des bonnes œuvres, des œuvres de subrogation, de la célébration des fêtes en dehors du dimanche, des pèlerinages. Quant à la méthode suivie par l’auteur dans la démonstration de ces vérités, il explique dans un premier chapitre la doctrine catholique en question, prouve dans trois chapitres suivants la doctrine exposée : 1. par la sainte Écriture ; 2. par les témoignages des Pères des cinq premiers siècles : 3. par la raison et, dans un dernier chapitre, il rapporte les théories des protestants et leurs objections contre la doctrine catholique ainsi que les réponses et les réfutations alléguées par les auteurs catholiques.

Dans la troisième partie, qui n’est pas du P. Raphaël et ne faisait point partie de l’ouvrage primitif, les éditeurs de la quatrième édition (1665) ont ajouté la profession de foi catholique de Pie IV et des textes des Pères des premiers siècles du christianisme, tout cela devant prouver que les articles de la profession de foi de Trente concordent avec l’enseignement du Christ, des apôtres et de la primitive Église.

La grande influence qu’a eue cet ouvrage et l’estime universelle dont il a joui s’expliquent du fait qu’il fut d’une grande utilité non seulement pour les catholiques, qui. dans la première partie, trouvaient des armes pour attaquer les hérétiques et, dans la deuxième, des moyens pour se défendre contre eux, mais aussi pour les réformés, qui, dans la première partie voyaient que leur religion est fausse et, dans la seconde, que l'Église romaine est la seule véritable Église de Dieu. Une traduction latine de cet ouvrage a paru, à Rouen et Paris, en 1645, 1652, 1661 et une version allemande des deux premières parties à Lintz, en 1738, in-4°, xii-173 et n-3Il p. ; LintzVienne. 1740, in-4°, xvi-173 et n-3Il p.

L. Wadding, Scriptores ord. minorum, Rome, 1906, p. 197 ; Bernard de Bologne, Bibl. scriptorum ord. min. capuccinorum, Venise, 1747, p. 220-221 ; H. Hurter, Nomenclatar, 3e éd., t. iii, col. 991 ; Roch de Cesinale, Storia délie missioni dei eappuecini, t. iii, Rome, 1873, p. 683-f » 85 ; .1. Renard, Les missions calhnliqnes aux Antilles, dans Rev. d’hisl. des missions, t. iii, 1933, p. 242-249. 407-418.

A. Teetært.

    1. RAPHAËL DE PORNAXIO##


3. RAPHAËL DE PORNAXIO, théologien et canoniste dominicain. — Originaire de Pornasio (Ligurie), où il dut naître vers la fin du xive siècle, il entra chez les dominicains de Gênes : d’où son surnom de (itnuensis. Maître en théologie et professeur, il jouit d’un crédit assez considérable pour être souvent consulté d’un peu partout. Le cardinal Jean de Casanova, par exemple, recourait à ses lumières sur les problèmes posés par le concile de Râle. Presque tous ses ouvrages doivent leur origine à ces sortes de consultations. De 1430 à 1450, il remplit les fonctions d’inquisiteur dans le territoire de Gênes et les Marches. Sa mort était autrefois approximativement fixée à 1465 ; M. Chevalier donne la date précise du 20 février 1467.

Dès 1 470, le général de l’Ordre faisait réunir ses prin cipaux traités. Propriété de l'évêque de Toul, A. du Saussay, le manuscrit fut légué par sa nièce aux dominicains de Paris. Le contenu intégral n’en fut jamais publié ; mais un inventaire minutieux en est dressé dans Quétif-Échard, t. i, p. 831-834 ; cf. t. ii, p. 823. Cette collection comprenait trente opuscules ou lettres, la plupart de minime étendue, adressés, d’ordinaire sur leur demande, à divers correspondants. Les questions canoniques y tiennent une grande place, notamment celles de la propriété religieuse et de la pauvreté. Seul un Traclatus de pauperlale valde utilis a été imprimé de très bonne heure s. 1. n. d., ainsi que la première partie d’un autre intitulé : De commimi et proprio, Venise, 1503.

Parmi les plus notables de ceux qui traitent des matières théologiques, il faut signaler : n. 1-3 : De potestate concilii (au cardinal Jean de Casanova), suivi d’une première lîesponsio ad nationes Basileensis concilii et d’une autre où est résolue la question, alors actuelle, de savoir Quæ sit illa Ecclesia cui omnes fidèles obedire lenentur ; n. 8 : Traclatus de prærogalivis D.-N. J.-C. (aux chartreux), où l’auteur approuvait la pratique de ne pas célébrer liturgiquement d’autre conception que celle du Christ : à compléter par le n. 1 9 : Epislola de conceptione B. M. V. (à l'évêque et au chapitre d’Avignon) ; n. 10 : Rcgulse ad intelligentiam S. Scriptural (à son neveu étudiant) ; n. 25 : Traclatus nolabilis de /lagellis christianorum (aux dominicains d’Orient après la chute de Constantinople) ; n. 29 : De hærelicis post Christum (à un religieux inconnu), liste en 94 numéros qui se termine sur le nom de Michel de Césène ; n. 30 : Epislola ad nobilem quemdam de electionc divina.

Son contemporain R. Fazio, De viris illustribus, édit. Mehus, p. 42, faisait allusion à un traité apologétique où Raphaël montrait l’accord entre l'Évangile et les philosophes païens. Il s’agit d’un Liber de consonancia naturæ et graciæ, dédié au pape Nicolas V (1447-1455), qui n'était pas entré dans le corpus officiel de ses œuvres et ne devait être retrouvé que par L. Pastor dans le ms. 69 de la bibliothèque de Francfort, en attendant que M. Grabmann le signalât encore dans le ms. Cent. III 59 de Nuremberg. Cette découverte a valu au vieux maître dominicain un retour momentané d’attention, dont témoigne l'étude qui lui fut consacrée par K. Michel. Prenant pour base le texte même de l'Évangile d’après le Dialessaron du pseudo-Ammonius, Raphaël en rapproche des extraits pris dans divers auteurs profanes, avec parfois un bref commentaire destiné à établir le fait ou à préciser la nature de la convergence entre ce qu’il nomme lui-même la doctrina gracia ; et la doclrina naturæ. Ltout en vue de réagir contre ceux qui trouvaient excessive ou imprudente l’estime qu’on faisait alors des anciens. En même temps qu’il atteste l’humanisme et l'érudition de son auteur, l’ouvrage est un document de première main sur les remous provoqués par la Renaissance dans les milieux ecclésiastiques. De ce chef, cette compilation n’est pas sans offrir un certain intérêt de curiosité.

Quétir-l’xhard, Scriptores ord. prædic, Paris, 1719-1721 ; L. Pastor, Geschicbte der Pâpsle, t. i, 4e éd., Fribourg-en-B., 1901 ; M. Grabmann, Dii Geschichtr der scholastischen Méthode, t. u. Fribouin-en Br., 1911 ; K. Michel, ! ><r Liber de consonancia nature et qr, de des Raphaël von Pornaxio, Munster-en-W., 1915 (dans Cl. Bâumker, Bcitrâne zur Geschichte der Pliilos. des Miltelalters, t. xviii, fase. 1>.

J. Rivière.

    1. RAPHAËL DE TUSCULUM##


4. RAPHAËL DE TUSCULUM, frère mineur capucin de la province romaine, dans laquelle il exerça les charges de lecteur, définiteur et custode général. Il mourut à Albano le 20 avril 1730. Il est l’auteur de deiix ouvrages de théologie morale publiés après sa mort : Resolutiones praclico-morales in deçà-