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1641

RAGGI (JACQUES)

KAINIER DE PISE

L642

    1. RAGGI Jacques##


RAGGI Jacques, frère mineur capucin de la province de Gènes, frère du cardinal Octavien Raggi cl oncle du cardinal Laurent Raggi. Né à Gênes le 7 août 1593, il étudia la philosophie chez son frère le cardinal, jusqu'à ce qu'à l’exemple d’un autre de ses frères, le P. Marcel, il fut reçu dans l’ordre des capucins par le général Clément de Noto, qui l’envoya au noviciat de Saint-Barnabe à Gênes, où il prit l’habit le 17 avril 1617. Il fut à plusieurs reprises supérieur de différents couvents et, en 1653, il fit partie du définitoire provincial. Il publia De regimine reyularium, Lyon, 1647 ; Gênes, 1653, in-4°, 638 p. Cet ouvrage est divisé en deux centuries, dont la première (363 p.) comprend trois parties : in prima incommoda, quæ in regularium eleclionibus oriri possunt, nec usque in liane diem prælo subjecta, enucleaniur ; in secunda remédia assignantur ; in terlia nonnulla selecla elucidanliir ; la deuxième centurie a 13 traités (275 p.). La première édition porte le pseudonyme « Giragi ». Quand en 1657 la peste sévit à Gênes, le P.' Jacques s’offrit aussitôt pour soigner les malades, les assister et leur distribuer les secours de la religion. Dans l’exercice de cette œuvre de charité il contracta lui-même la maladie et mourut cette même année au couvent de la SS. Concezione. Pendant l'épidémie, il composa pour les confesseurs qui assistaient les pestiférés un ouvrage, dans lequel il leur donne des conseils pour se prémunir contre l’infection de la maladie : Monila necessaria con/essariis lempore pestis ad sacramentel ministranda, ne morbo afficiantur, in summum animarum bonum, Cènes, 1657. Il aurait rédigé encore plusieurs autres traités théologiques, principalement de morale, qui sont demeurés inachevés. Notons en tin que c’est à tort que L. Wadding et J.-H. Sbaralea affirment qu’il s’appelait François de son nom de religion et Jacques de son nom de baptême. C’est le contraire qui correspond à la vérité, puisque dans le siècle il s’appelait François et en religion Jacques.

L. Wadding, Scriptores ord. minorum, Rome, 1900, p. 92 ; .1. H. Sbaralea, Suppl. ad scriptores ord. minorum, t. l, Rome, 1908, p. 297-298 ; Bernard de Bologne, Bibl. scriplorum ord. min. eapuccinorum, Venise, 1747, p. 130 ; II. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 1206 ; Fr. Z. Molfino, I cappuccini Genovesi. Noie biograflche, Gênes, 1912, p. 5051, 239.

A. Teetært.

    1. RAGUSA Joseph##


RAGUSA Joseph, né à Giuliano (Sicile) en 1560, entra dans la Compagnie de Jésus en septembre 1575, enseigna les humanités et la philosophie à Paris, puis, pendant quatorze ans, la théologie scolastique à l’adoue, Messine et Païenne ; il mourut dans ce dernier collège le 25 septembre 1624, après y avoir rempli pendant huit ans la charge de préfet des études. Auprès de ses contemporains il jouit d’une haute réputation de science, de prudence et de piété.

Il publia un commentaire estimé et rare des questions de la Somme de saint Thomas concernant l’incarnation : Commentariorum ac dispulationum in terliam partem D. Thomæ tomus unus, sacra incarnali Yerbi myslcria perlractans, in-fol., Lyon, 1619 ; Commentariorum… traclatio poslerior, qum est de Christo Domino per se, hoc est de ejus unilate, of]icio, in-fol., Lyon, 1620. Il laissa en outre divers traités restés inédits : De juslificatione, De pœnilentia, De baptismo, De eucharislia, Commentaria in primam secundse, De natura et gratia, De sacramentis.

Sotwell, Bibl. scriptorum Soc. Jesu, 1676, p. 525 ; Mongitore, Bibl. Sicula, t. i, 1708, p. 400-401 ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vi, 1398 (1573 comme date de naissance est une faute d’impression) ; Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. iii, col. 646.

J.-P. Grausem.

    1. RAISCANI Jean##


RAISCANI Jean, jésuite hongrois. Né en 1670, il entra dans la Compagnie de Jésus en 1688 (un an après son frère Georges, auteur de plusieurs traités de vulgarisation philosophique et de spiritualité, 16691734) ; il enseigna la grammaire, les mathématiques, la philosophie et la théologie morale, fut recteur à Klausenbourg et à Kaschau et mourut à Tvrnau, le 12 mars 1733.

Nous avons de lui divers ouvrages d’apologétique et de controverse, en particulier : Ilinerarium athei ad verilatis viam deducti, Vienne, 1704 ; Opusculum de vera et falsa fidei régula, in quo ostenditur nihil posse fide divina credi… nisi ad Ecclesix sensum et traditionem recurratur, Kaschau, 1723, plusieurs fois réédité ; Peregrinus catholicus de peregrina unitaria religione discurrens. Kaschau, 1726 ; Signa Ecclesix seu via facilis in notiliam Ecclesix cathoUcæ perveniendi, Kaschau. 1728 : Fides salutaris soli religioni romanocàtholiçsç propria, Tvrnau, 1731.

Stôger, Scriptores prov. Auslriacæ soc. Jesu, 1856, p. 291 ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. VI, col. 14021404 ; Hurter. Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 1051-1052.

J.-P. Grausem.

    1. RAIIMIER DE LOMBARDIE##


RAIIMIER DE LOMBARDIE, dominicain, évêque de Maguelone qui mourut en 1249 pour avoir communié à sa messe avec une hostie qu’on avait empoisonnée à cette intention. Il ne faut pas le confondre avec deux autres « Rainier de Lombardie », tous deux dominicains comme lui : Rainier de Plaisance et Rainier de Pise, qui suivent.

Touron, llist. des hommes illustres de l’ordre de SaintDominique, t. i, 1743, p. 310-313 ; Gallia christ., t. VI, col. 7(17.

M. -M. GORCE.

    1. RAINIER DE PISE##


RAINIER DE PISE, très probablement dominicain qui vécut dans la première moitié du xive siècle. Il a laissé un ouvrage extrêmement important, sa Pantheologia. C’est un dictionnaire de théologie où les matières sont disposées par ordre alphabétique, traitées succinctement, mais assez à fond néanmoins, pour qu’apparaisse clairement la doctrine personnelle de l’auteur. Il ne suffit pas d’alléguer, comme on le fait habituellement, que Rainier s’est borné « au choix des auteurs les plus estimés et les plus recommandables par leur orthodoxie et la solidité de leur doctrine pour composer un seul ouvrage qui renfermât en abrégé tout ce qui se trouve répandu en une infinité d’autres ». Ce jugement superficiel est dû, sans doute, à une interprétation erronée du prologue du livre. En vérité, ce n’est pas seulement un dictionnaire de théologie, c’est un dictionnaire d’inspiration thomiste. Par la disposition des matières, il se trouve même que le dominicain Hainier de Pise est un témoin facile à consulter (plus facile à consulter par exemple que Capréolus, d’ailleurs plus tardif) sur l'état du thomisme, ou du moins d’une théologie traditionnelle, moins d’un siècle après saint Thomas, à une époque où le grand théologien était déjà canonisé par Jean XXII et, avant le succès de Scot parmi les franciscains, était considéré comme le premier des maîtres en théologie le doclor communis. Répandu peu à peu en copies manuscrites, la Panthéologie devint célèbre au xve siècle. Elle a été éditée plusieurs fois en incunables (1474, Nuremberg ; 1477 et 1486, Cologne). Le xvie siècle lui maintint sa faveur (rééditions en 1519, 1529, 1583). Au xviie siècle, elle n'était décidément plus au courant des nouveaux travaux des théologiens. Aussi Jean Nicolai qui la réédita, 3 in-fol., en 1655 (voir Nicolaï Jean) dut-il ajouter des développements sur diverses matières controversées depuis l’entrée dans la lice théologique des' jésuites et des jansénistes. Il n’en reste pas moins qu’en dehors de ces points spéciaux l’ouvrage médié-