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RADBERT (PASCHASE


verus sanguis ejus. P. L., t. cxx, col. 890 B. Nous avons un autre document dans la lettre à Frudegard, qui sera analysée plus loin ; mais aussi, dans des additions fort intéressantes au texte du De corpore et sanguine Doinini et qui constituent réellement une troisième édition. Les éditeurs bénédictins ne pouvaient pas ne pas le remarquer, et ils ont soin de le signaler en note. Cf. P. L., col. 1283, 1294, 1298, 1318, 1339, 1346.

5° Epistola ad Frudegardum de corpore et sanguine Domini (ibid., col. 1351-1360). — La lettre à Frudegard est postérieure aux derniers chapitres du Commentaire sur saint Matthieu auquel elle renvoie ; elle est donc tout à fait de la fin de la vie de Radbert. Frudegard, moine de Corvey avait écrit à Radbert pour lui soumettre quelques dillicultés au sujet de la façon oV>nt il présentait le mystère eucharistique. Peut-on dire réellement que nous recevons dans l’eucharistie la même chair du Christ qui est née de la vierge Marie, qui a souffert sur la croix ? Frudegard se déclare tout disposé à le croire, mais il a entendu dire que c'était là une théorie audacieuse, contraire à la tradition et tout particulièrement à la doctrine de saint Augustin, lequel condamne avec indignation le réalisme grossier des gens de Capharnaùm. Radbert répond en renouvelant les précisions qu’il a données dans son traité. Beaucoup, dit-il, lisent Augustin, qui ne le comprennent pas. Augustin ne veut pas dire que le Christ n’est pas réellement présent, mais seulement, qu’il n’y est pas d’une manière charnelle ; le Christ est présent dans l’eucharistie à la manière des esprits, corpus (Christi) non comunpitur, quia spiritale est. Col. 1356B. L’explication du fait, Radbert l’emprunte à Fauste de Riez cité sous le nom d’Eusèbe d'Émèse : le Christ, prêtre invisible, change ces créatures visibles que sont le pain et le vin en la substance de son corps et de son sang par la puissance de sa parole, Invisibilis saccrdos, visibiles creaturas in substantiam corporis et sanguinis sui verbo suo sécréta potestate convertit. Col. 1354 B.

Le texte de Sirmond, reproduit par Migne, est incomplet. Dom "Wilmart, donne dans les Analecla Reginensia, Città del Vaticano, 1933, p. 267-278, un long passage que Sirmond n’a pas connu.

6° De fide, spe et carilate libri III (ibid., col. 13871490). — Ce sont des considérations sur les vertus théologales, composées à la demande de Warin pour l’instruction des novices de Corvey : un livre est consacré à chacune d’elles.

7° De parlu Virginis (ibid., col. 1307-1386). — Vers 850-855, une opinion étrange s'était répandue en Allemagne, sur la virginité in partu de Marie. Pour respecter la virginité de sa mère, le Christ aurait quitté le sein de celle-ci, non pas pet viam naturæ, mais d’une manière anormale et tout à fait prodigieuse. Ratramne, un des moines de Corbie, persuadé que si on laissait s’accréditer cette erreur, le dogme de l’incarnation et de la vérité de l’humanité de.Jésus en subirait une atteinte, s’efforça de démontrer que, le Christ étant réellement homme, il s’en suivait que sa naissance s'était produite dans les conditions ordinaires ; la virginité de Marie étant sauve en ce sens que, après comme avant la naissance de.Jésus, vinun mm cogno vit. Cette thèse ne satisfit point Paschase Radbert. M répondit à Ratramne par un traite, dédié à des religieuses et dans lequel il établit que.Marie a été vierge non seulement dans la conception de son lils. mais encore dans l’enfantement lui-même ; ainsi la naissance de.Jésus est réellement miraculeuse comme sa conception ; elle ne l’est pas cependant de la manière que disent les Germains combattus par Ratramne ; le Christ, en effet, a quitté le sein de sa mère par les oics naturelles, mais clauso utero, sans rompre la

virginité de sa mère. Ratramne n’est pas nommé dans la réplique de Radbert, mais il est évident qu’elle est dirigée contre lui. Cf. Dom Cappuyns, Jean Scot Érigène, Louvain, 1933, p. 101.

Le texte donné par Migne d’après L. d’Achery est très incomplet. Il figura longtempsen effet, parmi les œuvres de saint Hildefonse et entièrement bouleversé.

8° Exposilio in psalmum XLIV (ibid., col. 993-1060).

— Cet interminable commentaire du Psaume Eruclavil fut composé à la même époque que le De partu Virginis. La préface fait corps avec le début du 1. I : on y trouve des pensées analogues à celles qui sont exprimées dans les préfaces des 1. IV à VIII du Commentaire sur saint Matthieu. Ces trois ouvrages ont été composés dans la dernière partie de la vie de Radbert. Il s’agit moins ici d’un commentaire proprement dit que d’une suite d'élévations sur la vie religieuse des monia les. L'œuvre est dédiée aux mêmes religieuses à qui était adressé le De partu Virginis.

9° Œuvres mariâtes. — Dom Lambot, dans Revue bénédictine, avril et juillet 1934, a attiré l’attention sur les œuvres mariales de Paschase Radbert, jusqu’ici à peu près insoupçonnées ; il y a sans doute de ce côté des découvertes intéressantes à faire. Le travail de dom Lambot permet de considérer comme acquise l’attribution à Radbert d’une Homélie sur l’Assomption publiée parmi les œuvres de saint Jérôme, P. L., t. xxx, col. 126-147, et de l’Historia de ortu sanctse Mariæ, un des remaniements latins du Protévangile de Jacques, qui figure également parmi les œuvres de Jérôme, ibid., col. 308-315. Voir aussi É. Amann, Le Protévangile de Jacques et ses remaniements latins, Paris, 1910. Peut-être faudrait-il également attribuer à Radbert le Sermon sur l’Assomption donné parmi les œuvres de saint Augustin, P. L., t. xl, col. 1141. En examinant avec soin les homélies attribuées à saint Hildefonse et qui ont déjà servi à reconstituer le De ortu, on trouverait sans doute de quoi compléter le texte incomplet de cette œuvre et d’autres développements de Radbert sur l’assomption.

10° Exposilio in Lamenlalioncs Jeremise (ibid., col. 1059-1256). — Ce commentaire est considéré comme le dernier ouvrage de Radbert. Dans sa dédicace au moine Odilmann, il dit qu’il s’est déterminé à expliquer les Lamentations dans la persuasion qu’il pourrait y apprendre à pleurer ses misères, accrues avec l'âge, avec autant de douleur que le prophète pleurait celles des autres. Son commentaire est à la fois littéral, Jérémie annonçant la ruine de l’ancienne Jérusalem, et mystique, puisque l’on peut faire l’application de ce que dit le prophète aux malheurs de l'Église de Jésus-Christ en général et aux épreuves que doit subir chacune des âmes chrétiennes en particulier.

11° De passione sanctorum Ruflni et Valcrii (ibid., col. 1489-1508). — Étant abbé, Radbert eut l’occasion de visiter une des terres de l’abbaye à Bazoches dans le Soissonnais. Les habitants le prièrent de reviser le texte des actes de leurs saints patrons Rufin et Valère, martyrs. Radberl rétablit le texte, mais ne se livra à aucun travail de critique, et cet ouvrage est sans intérêt.

12° De benediclionibus palriarcharum. — Dom Blanchard propose, dans Revue bénédictine, juilletoctobre 1911, p. 125, d’attribuer à Radbert un Liber Rodberti abbatis. de benediclionibus palriarcharum, qui existe dans un manuscrit du xii siècle conservé dans la bibliothèque de l'évêché de Portsmouth. L’argumentation de l’auteur rend vraisemblable cette attribution.

III. La théologie eucharistique » k RAniiEiir,

— A propos des différentes œuvres de Radbert, nous avons indiqué les problèmes théologiques qui l’ont