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RACINE (BONAVENTURE) — RADBERT (PASCHASE


RACINE Bonaventure (1708-1755), naquit à Chauny, diocèse de Noyon, le 25 novembre 1708 ; il lit ses premières études dans sa province, puis au Collège Mazarin, à Paris. Il s’adonna d’abord à l’enseignement et il devint principal au collège de Rabastens, diocèse d’Albi. Dénoncé pour ses opinions jansénistes, il se retira chez l'évêque de Montpellier, Colbert de Croissy, puis il vint à Paris, où il fut mêlé aux controverses du temps ; il fut appelant de la bulle par un acte du Il juillet 1731, et passa dans le diocèse d’Auxerre (1734) puis revint à Paris, où il mourut le 15 mai 1755.

Racine intervint dans les polémiques soulevées, en 1734, parmi les appelants, pour la question de la crainte et de la confiance et il publia, sur ce sujet, les écrits suivants : Simple exposé de ce qu’on doit penser sur la confiance et la crainte, in-12, 1734 ; Mémoire sur la confiance et la crainte et Suite du Mémoire sur la confiance, in-12, 1734 ; Instruction familière sur la confiance et l’espérance chrétienne, in-12, Paris, 1735 ; cet écrit eut plusieurs éditions. Mais l’ouvrage capital de Racine est V. Abrégé de l’histoire ecclésiastique, contenant les événements considérables de chaque siècle, avec des réflexions, 13 vol. in-12, Utrecht, 1748-1751. Les neuf premiers volumes ont une grande valeur, mais les derniers sont une apologie constante du jansénisme. On attribue à Troya d’Assigny les deux volumes in-12 qui sont la suite de cet Abrégé ; c’est un extrait du Journal de Dorsanne et des Nouvelles ecclésiastiques, tout à fait favorable au parti, mis à l’Index par un décret du 27 avril 1756.

Après la mort de Racine, Clémencet édita ses Œuvres posthumes comprenant un Abrégé de la vie de Racine, un Abrégé de l’histoire ecclésiastique avec des réflexions et l’Analyse du catéchisme historique et dogmatique sur les contestations qui divisent maintenant l'Église (Nouv. cccles. du 25 sept. 1759, p. 160). Rondet édita le Discours sur l’histoire universelle de l'Église, depuis l’origine du monde jusqu'à nous et sur chacun des dix-sept siècles depuis Jésus-Christ, avec une histoire abrégée de l’arianisme et du pélagianisme, 2 vol. in-8°, Cologne, 1759 ; le t. i er contient l’histoire universelle de l'Église et les réflexions sur les treize premiers siècles ; le t. n contient les réflexions sur les quatre derniers siècles, avec l’histoire abrégée de l’arianisme et du pélagianisme. Les Nouvelles ecclésiastiques du 2 octobre 1759, p. 163-164, protestent avec quelque vivacité contre les modifications importantes qui auraient été faites à l'œuvre de Racine.

Morcri, I.e grand dict. hist., 1759, t. IX, p. 15-16 ; Richard et Giraud, Bibl. sacrée, t. xx, p. 356-357 ; Ladvocat, Dict. hist. portatif, t. iii, p. 258-259 ; Barrai, Dicl. hist. critique, t. IV, p. 50-52 ; Nouvelles ecclésiastiques du 24 juill. 17.~>5, I ». 117-120 et du 3 déc. 1756, p. 108 ; Nécrologe des /dus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité du XVIIIe siècle, 1760, p. 337-338.

.1. Carreyre. RACON IS (Ange de), frère mineur capucin de la province de Paris, qu’il faut distinguer de son cousin germain Charles François d’Abra de Raconis (15901646), voir t. i cr, col. 93, qui fut évêque de Lavaur. Ange naquit vers 1567 au château de Raconis, près de Montfort-l’Amaury (Seine-et-Oise) de parents nobles appartenant à la religion réformée, de sorte qu’il fut élevé dans le calvinisme. Il en fut même un défenseur acharné dans sa jeunesse, jusque mis 1598. Il se convertit vers cette époque au catholicisme et ne se contenta pas d’abjurer le calvinisme, mais entra dans l’ordre des capucins, où il se signala par son zèle pour attirer les protestants dans l'Église catholique et combattre sans relâche les réformés dans ses sermons et ses écrits. Il mourul à Paris le 15 janvier 1637. Il laissa quelques ouvrages de controverse, qui lurent tous écrits en français. Nous n’avons toutefois pu

retrouver le litre français que d’un seul : Réveilmalin catholique aux dévoués de la foi, Cæn, 1613, in-8°, conservé a la bibl. munie, de Colmar, dans lequel il s’elTorce de réveiller les catholiques endormis et les engage à défendre, leur foi contre les protestants. Une autre édition faite a Cæn, en 1621, in-4°, est signalée par Bernard de Pologne, J. II. Sbaralea et II. Hurter. Le P. Ange a composé encore les ouvrages suivants dont nous ne pouvons donner que les titres en latin : Calvinismus de lar valus, 2 vol. in-8°, Paris, 1627 (1629 d’après Bernard de Bologne) et 1630, dans lequel il dénonce les erreurs calvinistes ; Duo emblemata et figura' symboliese hæreticorum, in-4°, Paris, 1627 : Xurralio conversionis Joannis Rochetce in urbe Trecensi judicialium causarum palroni, in-8°, Troyes, 1633.

Bernard de Bologne, Bibl. scriplorum ord. min. capuccinorum, Venise, 17 17, p. 15-16 ; J. H. Sbaralea, Suppl. ad scriptores ord. minorum, t. i, Rome, 1908, p. 47 ; L. Moreri, Le grand dict. hist., t. vii, p. 331 ; II. Hurter, Nomenchdor, 3° éd., t. iii, col. 992 ; Roch de Césinale, Storia délie missioni dei cappuccini, t.n, Rome, 1872, p. 364-365. Dicl. de biogr. franc., t. i, col. 191.

A. Teetæht.

    1. RADBERT Paschase##


RADBERT Paschase, moine de Corbie, ixe siècle. — I. Sa personne. II. Son œuvre. III. Sa théologie eucharistique.

I. Sa personne.

Paschase naquit vers 790, sans doute dans la région de Soissons. Son vrai nom est Radbert, mais, comme les humanistes de son temps, il trouvait barbare ce nom germanique et prit un surnom latin, Paschasius. Alcuin, de même s'était appelé Albinus ; Raban était surnommé Maurus. Il devint moine, puis écolàtre à Corbie sous le gouvernement du grand abbé Adalhard. En 822, il accompagne en Saxe Adalhard et son frère Wala, et prend part à la fondation de Corvey, la Nouvelle-Corbie. En 844, il est abbé de Corbie. A ce titre, il assiste au concile de Paris, en 847, et il obtient de cette assemblée une confirmation des droits et privilèges de son abbaye. En 849, il est au synode de Quierzy, qui condamne Gottschalk. Vers 851, à la suite de difficultés assez obscures, il donne sa démission et se retire à Saint-Riquier. Plus tard, il revient à Corbie, comme simple moine, et y meurt vers 865.

Telle fut dans ses grandes lignes la vie de Paschase Radbert. Associé à la politique des deux frères, Adalhard et Wala, il fut leur ami et leur confident, mais il n’eut, personnellement qu’un rôle secondaire. Abbé, il n’eut pas le génie d’Adalhard, qui fut comme un second fondateur de l’abbaye de Corbie : il fut un moine purement et simplement ; c’est-à-dire un homme de prière et d'étude. Son activité est surtout d’ordre théologique, et dans ce domaine, il réussit à être plus personnel et original que la plupart de ses contemporains.

H. Son œuvre. — Une partie des ouvrages de Radbert a été insérée dans la Bibliothèque des Pères. Nous

devons à Sirm I le premier essai d'édition complète :

11118. in-fol., à Paris, chez Cramoisy. Migne, P. L., t. cxx, a repris cette édition et l’a complétée, mais sur bien des points cette publication laisse à désirer.

1° De viia sancti Adalhardi (P. L., t. cxx, col. 15071556). — Personne n'était plus qualifié que Radbert pour composer la vie du grand abbé, oncle de Charlemagne, qui jouit de son vivant et après sa mort d’un tel prestige. L'œuvre de Radbert est plutôt un panégyrique qu’une biographie : on y trouve à glaner quelques renseignements historiques, malheureusement noyés dans une prose assez diffuse. A la suite, de cette Vie, on lit dans les manuscrits, un poème, en forme d'églogue, dans laquelle C.orbie-la-Ncuve et Corbie l’Ancienne, sous les noms de Philis et de Galathée