Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

177

    1. PRIÈRE##


PRIÈRE. NATURE

178

1930 p 337-344. H. Hremond répond catégoriquement non. « Méditer n’est pas prier, dit expressément saint François de Sales. [Aucune référence ! Dans le Traité de l’amour de Dieu, 1. VI. c il. la méditation est cependant désignée comme le « premier degré de lorai. son ou théologie mystique ».] Et plus philosophiquement Mgr Paulot. Pesez, je vous prie, tous les mots de ce texte Chaque opération, envisagée dans son point de vue formel, est exclusive de l’autre. Une méditation formelle n’est pas une prière formelle. Quand on médite, on ne prie pas ; quand on prie, on ne médite pas. Raisonner explicitement et prier explicitement sont deux choses inconciliables dans le même instant.. Hist. litt…, t. viii, p 362-363 ; cf. Introd. à la philosophie de la prière, n 66 note : « la méditation n’est pas tant l’oraison que l’introduction à l’oraison », [citation, d’ailleurs, inexacte de Lchodey, Les noies de fora, son mentale, p 131 qui avait écrit « l’introductrice de l’oraison

Ce n’est pas l’avis du P. de Guiberl : « N’est-il pas un peu exagéré de ne faire commencer réellement I orafson qu’au moment où la volonté échauffée prend Burnaturcllement contact par l’affection avec le Bien divinl Les actes, même discursifs, de l’intelligence, précédés d’actes préliminaires de prière fervente, .lien liant avec l’aide de Dieu à mieux comprendre ventes ou mystères, ne sont-ils pas déjà une vrai.- oraison7° Rev d’ascét. et de my st., 1920, p. 184, note.. La m< Mon, dans l’oraison mentale discursive, n’est pas une simple préparation ou prélude, mais une partie de cette oraison môme. » // « ., 1930, p. 342. Il est vrai que, sous ce mot « ..raison., le P. de (.uibert ne nul pas exactement ce que Hremond met sous le mol I puisque, pour lui, l’oraison n’est une prière <|U. au | sens général d’élévation de l’âme è Dieu en vue de le mieux servir en se sanctifiant soi même, . P. 341 I I i Saint Thomas dislingue nettement la méditation de la prière : « Le mot de contemplatio, dit-il, s emploie parfois en un sens strict pour l’acte de l’Intelligence

méditant les choses divines… Il s’emploie aussi de façon plus générale pour tOUt acte par lequel I aine, se séparant des affaires extérieures, s’occupe uniquement de Dieu ; ce qui peut arriver de deux manières : ou quand l’homme.route Dieu qui lui parle dans I Ecriture sainte, Ce qui se Tait par la lectioi OU quand lui même parle à Dieu, ce qui a lieu dans VoratlO. Quant B la meditatio, elle est, par rapport aux deux autres parties, comme un iul eruiediaire : car. nous servant de ce que Dieu nous d’il dans l’I’aiiture. nous nous mettons, grâce à la méditation, en sa présence par la peu

sée et l’atïectlon ; et lui étant ainsi présents ou l ayant

présent, nous pouvons lui parler par la prière (oratio) ; et c’est pourquoi I [ugues de Saint-Victor, dans le pas

sage cité | De modo orandi, c. i Est ce bien là que saint Thomas a trouve cette division de la contemplation.

J’ai beau relire ce chapitre, je ne l’y trouve pas |. dis tiuuue trois parties dans la contemplation : la lecture, la méditation et la prière (oratio) Mais, l ne s ensuit pas que celle Ci doive être un acte produit par le don de Sagesse, bien que cette sagesse, par la méditation, pieparc la voie à la prière. In P..Se/1L.dist. W.qiv. a 1, qu. 2. ad 1 "". Ce texte se passe de commentaire : encore que, par la méditation, nous nous mettions en présence de Dieu (ci præsentamur ; prtesentali ei vel prœsentem eum habentes) par la pensée et l’affection, la méditation n’est pourtant pas encore la prière, quj consiste à parler à Dieu : elle n’en est que la préparation ou le prélude : pour parler à quelqu’un, il teut évidemment d’abord se trouver en sa présence, se présenter à lui. Simulions, en passant, ce texte d’Hugues de Saint-Victor sur la nécessite de la méditation pour la prière : Sic ergo orationi sancta meditatio necessarta est, ut omnino perfecta esse oratio nequeat, si eam meditatio non comiletur aut prsecedat, Loc. cit.

Suarez est d’avis que l’oraison mentale, cet. exercice », op. cit., t. II, c. i, n. 5, tant recommande par tes Pères et les auteurs spirituels, comprend quatre actes successifs qui sont, d’après la Scala claustraitum cf ici t. M, art. GuiguL, col. 1966) : la leclio.U meditatio, Y oratio et la contemplatio ibid., c a, , m 2 Et voilà du coup la méditation tout a la fois distinguée de la prière au sens strict, qui est, pour Suarez, la prier, demande, et rangée parmi les. parties. intégrantes de l’oraison mentale ou prière au sens large Suarez accepte la définition qu’en donne la Scala. ; Meditatio est studiosa mentis aclio, occultæ veritalis notitiam ductu proprim raiionis investigans. ibid., n. 4. Mais ainsi entendue, la méditation n’est pas nécessairement une prière, même au sens large du mot. Pour qu elle le sort. lieux conditions sont nécessaires : Il faut d abord qu’elle procède ex afjectu orandi, id est colendi Deum per adm mentis. Ibid. Laméditation satisfera à première condition ; elle sera un hommage rendu à D îe u ^ deux manières : d’abord, wtendendo ipsarn meditalionem ut cultum quemdan, Del, en considérant !.. méditation elle même comme une sorte de culte ou d’hommage rendu à Dieu et en te voulant comme telle.

n, Pest elle pas, ., , elle., puisqu’elle s’appuie M, r la fo, s’exerce fréquemment par des a. tes de foi et qu,, ., p, i s’v passe n’a pas d’autre but que de soi, , ,

toujours davantage notre Intelligence à Dieu r& dément, en ordonnant.notre méditation au culte de Di eu c’est-à-dire en nous y proposant dexdter en

, 1(, us une plus grande estime de la globe et de te majesté divines, un plus fervent esprit de l>nr.- ….. dévotion plus ardente. Ibid I.a seconde condition requise pour que la méditation soit vraiment une prière, c’est qu’elle soit, , rat, que, c’est ad, re que le .ù, pour but d’exciter OU d’attiser en BOUS des senti

me „t, , parce que tel doit être te but de l’oraison men

taie ; autrement, elle ne serait pas un acte de religion

ou de charité, et par conséquent elle ne serait pas une

prière. ""<I. » ., ,, .,

Ces deux condltlpns m pour que te médita

Uon so, t une prière, Suarez les voit Indiquées dans la parole du ps. kviii ; Meditatio cordis nui in tuosemper. Bien que te méditation soit surtout œuvre d’intelligence, le psalmlste l’appelle méditation du cœur, quia et ex afjectu extre ei ad illum Un De plus la méditation doit se faire en p Dieu quia Iota débet re/erri ad cultum e/us.el

DOurOUOl tous les ailleurs spirituels cns,, .„ent qU, 1 faut commencer l’oraison mentale par se met ! présence de Dieu Ibid.

m p

„n acte qui procède de la vertu de religion CI i Thomas, Sum. theol., Il II M Lxxxiii, a.3 ; ln/1 Sent, dlst. XV, q. iv, a. I, qu. 2.

I, prière soil un acte de religion, i Ecriture l< marque dans cette parole du ps cxi. : Dirigatur oratio mea sicui incensum in eonspectu tuo. La raison le prouve par ce syllogisme : L’objet propre de te vertu de rei ï, on, c’est de rendre È Dieu le respect et I honneur

auxquels, 1 adroit, et donc tous les actes par lesquels On rend a Dieu ce respect appartiennent a la VeitU de

religion. Or, par te prière, on rend àDleu ce respect, en tant que par elle On se soumet., lui et nm pro avoir besoin de lui comme de l’auteur de tout bien Donc, manifestement, la prière relevée, , propre de la vert n de religion. Tel est l’enseignement de la somme Cf Catéchisme romain, part. IV, c. n. n. i..m pourrait objecter que « l’office de la religion pareil être de présenter a Dieu son culte et ses cérémonies et que la

prière ne paraît pas apporter quelque chose a Dieu. mais plutôt chercher à obtenir de lui quelque chose saint Thomas repond, tbtd., ad 3 ;  : » En priant [homme livre à Dieu son esprit, qu’il lui soumet paru