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PRÉVOSTIN DE CREMONE


de Trois-Fontaines, lut nommé chancelier en 1209, était encore mentionné comme canonial » Parisiensis dans un acte daté de septembre 120 !). Paris, lai. SS28, fol. 83 v ».

Après cela, Prévostin ne reparaît plus dans l’histoire. Son obituaire était lu à Saint-Martin-des-Champs le

25 février, et à Sainte-Geneviève le 20 février (Molinier, Obituaires de la province de Sens, l’aris, 1902). On peut donc supposer qu’il mourut le 25 ou le

26 février 1210, ou durant les années suivantes, car il est possible que, comme Pierre le Mangeur et Pierre le Chantre, il se soit réfugié dans l’obscurité et la vie retirée de quelque maison religieuse pour y finir en paix ses dernières années.

II. Œuvkks. Les ouvrages de Prévostin qui sont parvenus jusqu’à nous sont les suivants, dans leur ordre chronologique, autant qu’il est possible de les dater : l" Qaststiones maglstri Prsspositini canceUarii Parisiensis ; 2° Suinnui de peeniteniia injungenda secundum Prssposilinum ; 3° Summa de offlciis ; 1° Summa super Psalterium, collecta ex dittim tionibus Preepoêltini ; 5° Summa rouira hæreticos : 6° Summa Iheologica ; 7° Sermones,

1° Les Qu&ttionee magistri Prsspositini cancellarii Parisiensis nous sont parvenues dans un ms. unique, du xiii’siècle, Paris, bibl. MaLarinc, n. 170 s. L’ouvrage contient trois parties : d’abord une série d’env i ron cent cinquante Quteslione.s, puis un court traite / ;, peccalo orlginaU, ensuite quelque cinquante questions. Les séries de questions ne semblent pas appartenir a la même année, mais elles sont « l’un même cycle. Elles ressemblent, fond et forme, aux Qmestionu d’Eudes

(ou Odon) de Soissons, voir ici, t. XI, col. !) Il », et sont sans doute les Reportationes des questions disputées aux cours ou après les leçons de Prévostin sur quelque livre de la Bible ; cf. Lacombe et Landgraf, Thequees tlones of Stephen Longton, dant New scholastietsm, t. iv,

1930, n. 2. Elles portent le cachet du cercle de Maurice

de Sully, Pierre le Mangeur, Payen de Corbeil, ei discutent les questions théologiques en vogue vers 1180, dans une forme tellement embryonnaire qu’elles doivent être placées parmi les premières du genre. Comme dans toutes ces collections de questions, celles de Prévostin se suivent sans ordre OU à peu près. D’ailleurs cette attribution à l’revostin n’est pas sans soulever des donte.

2° Le ms. 1413 de la bibliothèque de Vienne contient

un texte mutilé, qui porte le litre : Summa de pirnilrntia injungenda srrundum l’nrpositinum : ce litre nous

lait penser que l’ouvrage est plutôt Inspiré de l’t < ostln

qu’écrit de sa main. Le court traité sur la pénitence a été compost’a la demande îles amis de l’auteur. comme nous le lisons dans sa préface, pour venir en aide aux curés surmenés et courts de théologie. Sa date de composition est Incertaine. Le Décret de Cra lien y esi cité d’une façon tellement archaïque que nous sommes porte à placer cette petite Somme vers la même époque que les Queestionee Prsepositlni. sinon avant. Elle se borne à quelques pages, mais nous appui te du neuf : l’auteur a perdu confiance dans le BJ slcine

de la pénitence tarifée en cela il n’est pas Innovateur mais il insiste sur l’obligation ilu eonlesseur de bien peser le physique et la mentalité de ses pénitents avant de fixer la pénitence. Il ajoute même qu’en certains cas il faut ((insulter médecin. La Summa en question est le premier d’une série de pet ils t rail es Muta pénitence, qui semblent avoir été très goûtés après la réforme du IVe concile du Lai ran. en 1215.

3° La Summa contra htereticos est un des ouvrages les plus importants attribués à Prévostin. car il est une source unique ou presque pour l’histoire des pasa-’///, secte obscure, mais souvent mentionnée à la fin du xic siècle, voir i. xi. col. 2206. Malheureusement

l’attribution à Prévostin est assez peu solide. On ne connaissait autrefois qu’un ms., fragmentaire, attribut à G. Pergamensis, le ms. Q. 22. sup. de l’Ambrosiennc. à Milan, qui s’arrête juste au point OÙ les renseigin ments sur les pasagii commencent. Mgr Grabmann. signalé le même ouvrage dans le ms. 4 J4 de la biblio thèque de Douai, attribué, à la table des matières, d’une main contemporaine, à Prévostin. Il en existl deux autres mss., mais anonymes : Val. lai. 1304, fol. 101 V°-122v°, et Turin, bibl. nationale, D. Y. -’. tous deux du xiir siècle. Nous avons déjà parlé d «  l’attribution a G Pergamensis par le ms. de l’Ambro sienne. Deux mss. enfin, eux aussi du xiir siècle, Yul. Chisianus, A. V. ISS, loi. 28-74, et Prague, chapitri métropolitain, n. 627, attribuent l’oeuvre a un magistt

gallUS. Les raisons pour l’attribution a Prévostin N

réduisent a ceci : d’après Guillaume d’Auxerre, Prcv os

tin a fait (u ministère parmi les hérétiques : la table’! i m s. L/ de Douai attribue le traité a Pré vos ! in. c I curieux, l’exemplaire anonyme de Turin. /). V. placé entre deux collections « le sermons de Pfévo (’gaiement anonv nies.

Nous xcra-t il permis d’indiquer une piste à suivn le nom de Prévostin ne serait-il pas lui sobriquet Individuel plutôt qu’un nom de famille ? Est-ce <|ue magit

ter gallUS serait le même que PrsepoSjUÙiUS ? Il I I

Intéressant de noter que le seul maître cité par I.

Summa de [/ ; i nilrntia est un certain magislir i/ullus.

La question de l’authenticité de la Summa i

calharot doit attendre plus de lumière avant d’étri tranchée. Ce traité n’en reste pas moins un documei 1res important pour l’histoire des doctrines pas., nés et de l’apologcl ique Catholique contre eux. I" L’ouvrage de Prévostin qui eut le plus de SUi

et d’influence est sa Summa de offlciis, beaucoup plus

connue sous le nom de I Hirand de Meiide que sous celui

de Prévostin ; ce traité est en effet la source principal) du Rationate dloinorum offleiorum de Durand, le livr<

le plus populaire (pu ait jamais existe sur la UtU l.e br cjjicus de Prevoslin existe en cinq mss

Vil/bourg, Stlftsbibl., VI, î Londres, BriL Mu (/(/(I. IS98 et /v : ~’j. Assise, ’> (indiqué par le catalo gue de Mnzifltlntl comme la Somme théologiçut > i Klosterneuburg,

Cet OUVrage donne, en (plaire parties, lexplicatioi

du sens symbolique des offices de l’Église poui tout h cycle de l’année. Il est composé dans le même esprit qui les De offlciis d’Hugues de Saint-Victor, de Ruperl d< Tuy, de Pierre, chancelier de Chartres, que la Gemma

au mur d’I lonorius « l’A ut un. et Surtout que le D< 0/

d’Amalaire, dont ions ces auteurs dépendent. I

Amalaue qui, au i.v siècle, av ail déjà donné leur formi

classique a ces traités, en utilisant des morceaux choisis de saint Grégoire et de s. ont Augustin eonuni armature de son travail, et en développant et glosant les Interprétations symboliques que ces Pères avaient déjà esquissées. Prévostin reprit ce schéma et ci.

utilisa Tordre, mais ne s’est servi quc rarement du texte même. Tout autre a été la manière de Guillaumi

Durand : l’évêque de Mende a fait passer dans Kationulv de gros morceaux de l’ouv rage de l’rev os| in ; parfois on peu ! reconnaître une phrase de Prevoslin noyée dans (les considérations analogues de la plunu de Durand, parfois Durand copie page par

comme sii se sentait incapable d’améliorer sa source. La découverte de cette source de Guillaume Durand a

une importance historique ; certains faits mentionnes par Durand, comme la disparition de la péniti publique, l’origine des jubés, ne sont pas nouveaux « h : temps (le ce dernier puisqu’ils s, ’trouvent déjà dans l’u’iiv re (le Prévostin.

Il faut placer cette Suinina de ofli, îis avant ! 1 198, date assignée par nous -m commentaire de Pré-