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1I. !)

    1. PRÊTRE##


PRÊTRE. LA FONCTION

L50

Lôning abat tout d’abord les systèmes de Weingarten et de Hatch. Il montre que les institutions hiérarchiques de l'Église ne doivent rien aux institutions collégiales ou municipales de la société païenne et que l’assimilation des épiscopes aux ItcLoxot.oi îles inscriptions grecques est insoutenable. Il distingue i rois types d’organisation coexistant dans l'Église chrétienne à la lin de l'âge apostolique, et qui se seraient fusionnés selon l’idéal de saint Ignace d’Antioche dans la première moitié du ue siècle, in premier type est la communauté souveraine, élisanl le comité d'épiscopes qui l’administre : ceux-ci accaparent bientôt pour eux seuls le ministère de la parole et du culte, <|ui d’abord avait été exercé individuellement et librement. Le second type est la communauté dirigée / « / le presbyte niun, comité de presbytres Investis par l’imposition des id : i i n s reçue des presbyl res eux mêmes, ei auxquels appartiennent la parole, le culte, La discipline. Le troisième type est celui de la communauté à épiscopat unique, fondée sur le modèle de la chrétienté de Jérusalem, dont Jacques, puis Siméon, furent évêques.

En bref, i les résultats considérés comme les plus certains ei les mieux établis par les tenants des doctrl

nés évolut ionujsles. paraissent elle les suivants. La

fonction de l'éplscope dans les communautés élu (tien

nés ne fui pas une loin (ion doctrinale, mais une folie lion administrative au sens le plus large du mol. coin prenant la discipline, les linanees, le culte, les relations BVeC l’extérieur : c’est une fonction mal crie Ile, disciplinaire et locale. Identique a (die qu’exerçaient les adminisl râleurs dans les autres corporations du temps, dont l’organisation, malgré quelques diversités, était analogue à la const Itution municipale, et dont lessyna gogues en terre païenne n'étaient elles mêmes qu’une variété. Le ministère de / « parole était exercé par les « spirituels », par ceux qui él aient (loués des charismes. De là un double élément dans la vie BOCiale de pu

m i « i s disciples : l’organisation charismatique ou spirituelle, représentée par les prédicateurs itinérants, cl l’organisation administrative locale, celle 1 1 tendant a la constitution d’un gouvernement, On peut ajouter

une troisième organisation, celle de la direction ou de

la conduite des âmes, exercée par les anciens, les nota blés, les presbytres. Vers la tin du v siècle ou au cours (w n'. ces éléments se fusionnèrent en ui seul organisme eu faveur BUrtoul de rèTitoxoTcoç, qui obtint

ainsi le ministère de la parole et la direct ion. Michiels, Op. cil., p. I III 1 II.

(les conclusions oui été quelque peu Infirmées par

Solim. dans son Kirchenrecht. Dans ses fondements, il

pose eu principe que la théorie du droit divin pour le

pouvoir ecclésiastique est en contradiction avec l’essence même de l'Église, parce que l’organisation de

l'Église repose, non sur des principes de droit, mais sur

les charismes. L'Église a commencé par être in. nique : tout v était subordonné, librement, au (lia

risnie de la parole de Dieu. Il n’v avait ni supérieurs établis, ni souveraineté du peuple ; seule, la doctrine

dirigeait tout. La communauté approuvait les maîtres inspirés, ci l’imposition des mains confirmait leur charisme. L’organisât ion des communautés commença avec l’introduction du droit : la liturgie eucharistique lit la transition. En effet, le culte eucharistique est de sa nature lié avec l’administration de la propriété

collective, et il fallut qu’en l’absence de prophètes et (le docteurs, doues du charisme de la parole de Dieu.

lui établie, dans chaque communauté, une institution locale, pour parler au nom de Dieu, (.elle Institution esl l'épiscopat, qui lui ainsi originairement une fonction doctrinale. Le diaconat fournil les aides a i orxo7toç. Quant au presbytérat, c’est un simple titre honorifique, mérité par l’ancienneté, la notabilité ; c’est donc non une fonction, mais un rang. Les T7pe<j6û

Tepo ! ont les places d’honneur a la table eucharistique autour du liturge et forment son conseil, et ce conseil désigne "zr '.<-, / -.-.'. qui doit célébrer l’eucharistie. L'épltre de Clément aux (.orinl biens met le point linal a l'état charismatique et inaugure, à Rome, l'épiscopat

monarchique, résultai de l’aspiration vers Tordre et le

droit, notamment pour la liturgie eucharistique.

Dans tous ces systèmes (dont on voudra bien, en ce qui concerne leur thèse paralh le de l’origine de l'épiscopat. consulter les exposés a Évêques, col. 1694 sq.), dans toutes ces explications, il v a très certainement d’utiles et intéressantes observations de détail. Mais, du point de vue substantiel qui nous occupe — le caractère sacré (le la fonction des prcsbvtres - ces théories partent toutes du même préjugé protestant : l’absence d’un ministère sacré, d’institution divine, aux origines de l'Église. Or, quelle que soit la pari de

vérité a faire aux observations d’ordre secondaire.

l'étude objective des textes oblige a réprouve !

erreur fondamentale. Nous avons démontre, en effet, quc fout nu moins un certain nombre d’anciens > !

liaient tels et étaient constitués chefs dans les Églises

par l’imposition des mains, sorte de consécration donnée par les apôtres, leurs délégués ou leurs remplaçants, et que plusieurs (le leurs fonctions impliquaient un véritable pouvoir sacré. Ordri. col. 1215. <>n ne

conçoit pas. en effet, que, sans c.iraclci. sacré, les

i lise de Jérusalem aient été appelés par les apôtres au gouvernement, non seulement dis ( i plinaiic, mais encore doctrinal de I h- : lise. col. 1213. Cette impression devient une certitude dans l'épltre de Jacques, où les anciens de l'Église apparaissent comme îlot i s du pouvoir d’administrer it rite sacré, col 1213.

Dans l'Église d'Êphèse, les - il apparaissent

ce qu’ils sont a Jérusalem, recteurs de leur l

pasteurs des fidèles, intendants de Dieu et c’est.i eux

qu’il incombe de veiller sur le troupeau. Ils sont ident Iques au. col. i pastorales sont

plus explicites encore, puisqu’elles montrent les près Pvtns non seulement investis par les apôtres d’un

pouvoir gouvernemental ei doctrinal dans il

mais encore investis pal la I leinonic s.u rainent elle de liniposili les mai' s. col 1214. L’Imposition des

mains, eomiiie rite consécratolre des presbytres, est déjà signalée aux Actes, mv. 22 : col. 1240 1241. D ail leurs, l’identification absolue qu’on doit (un non seulement quant au nom. mais quant a la fonction, ivii les épiscopes, voii ci dessus, col. i 13 sq, reniot cet te conviction, surtout en raison de l’offrande eucharistique dont les épiscopes de l’epitre de ( liment et de

la Didacht sont i barges, col. 1219 1220.

. Vf a ta tous les presbytres étalent-ils investis d’un

pouvoir sacré? Les meilleurs critiques estiment que « la terminologie primitive n’est point rigoureuse, et (que) les institutions définitives ont pu être prép par des institutions transitoires Batiffol, La ! chie primitive, dans Éludes d’histoire et </ I lire. Paris, 1902, p. 258 Évidemment, d ne s’agit pas ici de supposer l’existence d’un presbytérat purement honorifique auquel aurait succédé un presbytérat

iuv est i de fond ions sacrées

Mais le mot presbvtic est certainement d’un sens originel plus vague et plus étendu que le mot épi SCOpe. Aussi, tout en concédant que, dans le lan

iu Nouveau Testament, presbytres et épiscopes sont

Synonymes, le tenue juif de presbytre correspondant

au terme grec d'épiscope, on doit reconnaître que le

premier est cep.iidanl plutôt honorifique, le second plutôt administratif. Cet le observât ion du P. de Snicdl le conduit a conclure que le t il re de presbv I re pouvait

s’appliquer a tous ceux qui étaient associés a la direction des Églises, ne fût ce qu'à titre honoraire de bienfaiteur, de prémices, de patron. Les épiscopes étaient