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    1. PRÊTRE##


PRÊTRE. LA FONCTION

I

ment, Perrone a repris cette opinion, dont il montre les avantages pour résoudre le>> difficultés. Theolagia, Tract, de ordine, c. iii, n. 102 104.

1) ; nis nu autre endroit du De ecclesiast. hierarchia, Petau reprend la question et se demande si ceux que

les (’pilics et les Arles nomment prêtres furent aussi

évêques. L. IV, passim, Après avoir allégué les passages du Nouveau Testament qui y ont trait, il donne comme probables deux opinions l.a première est celle qu’il a exposée au I. I. La seconde, fruit d’une étude plus approfondie, lui es ! fournie par les anciens écrivains : ah antiquis tradita. Elle semble suggérée, au moins en partie, par l’exégèse de Théodore de Mopsueste, voir Évêques, col. 1089 sq., et très certainement elle est inspirée par saint Jean Chrysostomc, saint Jérôme, Théodorel et l’AtnbrosiasIer, cités plus haut. Dans les Églises fondées par eux, les apôtres n’auraient tout d’abord établi que de simples prêtres de second ordre. lit ce sont ces prêtres qu’ils auraient nommés indifféremment 7tpeaoÛTepoi et ènianonoi, parce qu’au conseil de ces prêtres étaient confiés le gouvernement, la surveillance de ces Églises. Les fonctions sacrées, dont l’exercice requiert le pouvoir épiscopal, étaient remisesjusqu’à la visite del’Apôtre, quidemeurait pour ainsi dire l’évêque de ses Églises, ou jusqu’à la visite d’un de ses délégués, par exemple, Timothée ou Tite.

Les précisions apportées par Petau, sans être adoptées (exception faite pour sa première opinion pleinement acceptée par Perrone), ont certainement influencé les théologiens plus récents. On les trouve citées avec faveur par Mamachi, Originum et antiquitatum christianorum libri XX, Rome, 1752, 1. 1 V, c. iv, § 1, n 1 ; § 2, n. 1 ; par Noël Alexandre, Historia ecclesiastica, t. iv, Paris, 1699, diss. Xi.1., § 12 ; le Manuel biblique de Bacuez y fait certainement allusion, t. iv, Paris, 1896, n. 574. Sa deuxième opinion, en particulier (les épiscopespresbytres désignant des prêtres de second ordre et non des évêques proprement dits), se retrouve, à quelques nuances près, sous le couvert de Théodoret, dans le commentaire de Beelen sur les Actes des apôtres, xx, 28, et a inspiré Dôllinger, Christenthum und Kirche in der Zcit der Grundlegung, t. iii, Ratisbonne, 1860, § 1, n. 11-20. Mais c’est M. Michiels qui lui a donné récemment le meilleur relief, en comblant les lacunes qu’elle présentait encore.

Pour M. Michiels, il y a « surtout trois systèmes d’interprétation possibles. On peut maintenir la distinction originelle entre les deux titres (^psaoû-spoç et sniuy.onoç) et les fonctions correspondantes. Ou bien on peut admettre que chacun des noms n’exprime qu’une notion commune et générique, celle d’autorité, notion représentative de divers ordres, selon la détermination du contexte : ainsi, les anciens et les surveillants pourraient comprendre les évêques, les prêtres et les diacres. Enfin, on peut considérer les termes synonymes, réservés l’un et l’autre comme dénominations d’un seul et même degré de la hiérarchie, si bien qu’ils auraient été indifféremment employés l’un pour l’autre avec un sens très précis, les « anciens » étant partout identiques aux « surveillants ». « Cette dernière opinion, dit l’auteur, est la nôtre. » Op. cit., p. 210.

Les textes de l’âge apostolique prouvent à l’évidence la synonymie des deux termes. Car l’usage simultané des deux noms sous la plume d’un même auteur et dans une acception identique prouve surabondamment la synonymie. Cf. Act., xx, 17 et 28 ; I Tim., iii, 2 et v, 17 ; Tit., i, 5 et 7 ; I Pet., v, 1, 2 et 5 ; Clément de Rome, Ad Cor., xlii, 3 ; xliv, 6 ; liv, 2 ; lvii, 1. Mais à la synonymie des termes s’ajoute l’identité complète des fonctions « les anciens (npsGoÙTspoi) et les surveillants (èmaxoTTOt) sont les pasteurs du troupeau de Dieu (Act., xx, 17, 28 ; I Pet., v, 1, 2 ; Clément, Ad Cor., xlii, 3) ; ils dirigent les fidèles et gouvernent les

Églises M Tim.. ni..", : v. 17 : Heb., XIII, 7. 17. 21 ; I Pet., v ; 1-5 ; I Thess., v, 12 ; Clément, xlii ; xliv ; lxiii, 1, et passim) ; ils sont les Intendants de Dieu (I Tim.. iii, ."> ; ’lit., i, 7 ; 1 Pet., ii, 25 ; v, I : Heb., XIII, 17), établis par L’Esprit-Saint (Act., xx, 28 ;. Dignitaires des communautés (PhiL, i, 1, et passim), ils exercent leur présidence sous le contrôle et l’autorité supérieure des apôtres (Act.j XV, 2 sq. : xx, 17 sq. : XXI, 18 ; I Tim., m. 1 sq. ; v, 17-22 : Tit., i, 5 sq. ; Clément, xlii, xliv). lui vertu de leur charge, ils enseignent la doctrine <le la foi (Act.. xv ; xx, 28-32 ; xxi, 25 ; 1 Tim.. iii, 2 ; v, 17 ; lit., i. : » ; 1 Thess., v. 12 ; Heb., xiii, 7 ; Clément, xlii, 3 ; Didachè, xv, 1) et offrent l’eucharistie (Clément, xi.iv. l ; Did., xiv-xv) ; ils ont droit au respect et à l’obéissance (passim », a l’entretien (I Tim., v, 17. 18) ; ils exercent un office, une fonction nommée soit XeiTOOpyta, so’t tmaxoicr, soit rôreoç (1 Tim., iii, 1 ; Clément, xliv) ; ils prennent part à l’imposition des mains (I Tim., iv, 14), mais il n’est ni dit ni supposé qu’ils aient le pouvoir d’instituer eux-mêmes d’autres ministres ; ils reçoivent leur institution des apôtres ou de leurs délégués ou de leurs successeurs (Act., xiv, 23 : xx, 28 ; I Tim., m ; v, 22 ; Tit., i, 5 ; Clément, xlii, xliv, 1, 2). Michiels, op. cit., p. 216. Le titre d’ « anciens. irpcoêurepoL, fut d’abord donné dans l’Église judéo-chrétienne de Jérusalem, transposition naturelle de l’expression « anciens du peuple » employée chez les Juifs pour désigner les assesseurs du grand sanhédrin, voir col. 140. Le titre d’épiscope, surveillant, fut donné d’abord dans les Églises des nations ; cf. Jacquier, Les Actes des apôtres, Paris, 1926, introduction, p. ccxvii. On sait qu’avant d’être adopté et consacré par la langue ecclésiastique, It1g-a.ot.oc, était un mot usité dans la langue grecque et servait à désigner, dans son acception générale, quiconque exerçait une charge publique, une fonction, une magistrature. Voir Évêques, col. 1658. Mais bientôt, en grec, dans la langue ecclésiastique, presbytre et épiscope furent employés indifféremment, le premier exprimant vraisemblablement plutôt la dignité ; le second, la fonction. Si l’on ne trouve pas accouplés les titres de presbytres et de diacres, mais bien d’épiscopes et de diacres (cf. Phil.. i. 1 ; I Tim., m ; Clément, xlii ; Did., xv), c’est vraisemblablement qu’il est plus naturel d’opposer au serviteur », le « préfet », l’ « intendant », que l’ « ancien ». Une dernière remarque relève que « nulle part ne se présente la mention simultanée des surveillants ( ; -ta ; ’.o-o’.). des anciens (7rpîo6’JT£poO et des diacres, comme de trois ordres chrétiens ». Michiels, op. cit, p. 217. On a constaté que, dans toute cette argumentation, les mots 7T-poïCTT3tp.£vot, « présidents », cf. I Thess., v, 12. 13, et de 7)yo’Jp.£voi, « dirigeants », cf. Heb., xiii, 7, 17, 24, et Clément Romain, i, 3 ; xxi, 6, sont supposés les équivalents de 7rp£(T6’JTSpo’. et d’ènloxoTOH. Voir Ordre, col. 1222-1223.

Pour que l’argumentation de M. Michiels soit pleinement concluante, il faut encore prouver que les personnages appelés presbytres ou épiscopes n’étaient point, au ie siècle, revêtus de la dignité que nous appelons aujourd’hui épiscopalc. L’auteur s’appuie d’abord sur le fait que la fonction caractéristique du pouvoir épiscopal est de conférer les ordres sacrés par l’imposition des mains. Or, nulle trace que les ènLaLoT.r, ’.-TipsCToÛTepot. du ie siècle aient eu ce pouvoir : I Tim., i, 1 1, indique simplement que le presbyterium a pris part à la liturgie de l’ordination ; mais seul l’Apôtre a le droit de consacrer ; cf. II Tim.. i, 6. Lue seconde caractéristique traditionnelle de l’épiscopat, c’est l’unité ; or, les textes du ie siècle parlent de plusieurs presbytres ou épiscopes dans la même communauté. Il y a un collège de pasteurs à la tête des Églises de Jérusalem (Act., xv, 2, 4 ; xvi. I ; xxi.tSÏ, d’Éphèse (Act., xx, l7,