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    1. PRÊTRE##


PRÊTRE. LE NOM

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i, ."> ; v, i i ;, :  ; i. etc., el c’esl en ce sens, comme antitype du prêtre mosaïque, que Jésus Christ est appelé lepeuç par l’auteur de L’épître aux Hébreux, vii, 11 ; x, 21. Ce terme n’intéresse pas le presbytérat chrétien. Le mot prêtre indique à lui seul son équivalent grec, jrpeo Jûrepoç. Or. dans les écrits du ie siècle, il est fait assez, fréquemment mention des Tcpsati’JTepo’., comme ordre spécial dans l’Église. O sont les anciens ». Pour éviter toute équivoque, nous traduirons constamment -zz<-, ’j’j~zç.<j’. par « presbytres ».

1. Dans l’Église de Jérusalem.

« Les disciples résolurent d’envoyer… des aumônes aux frères qui habitaient dans la Judée ; ce qu’ils firent… les envoyant aux presbytres par les mains de Barnabe et de Saul. » Act., xi, 30. « Paul et Barnabe s’étant fortement élevés contre eux (les judaïsants), il fut résolu que Paul et Barnabe et quelques-uns d’entre les autres iraient à Jérusalem vers les apôtres et les presbytres pour cette question… Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l’Église, par les apôtres et les presbytres… Les apôtres et les presbytres s’assemblèrent donc pour examiner cette question. » Ibid., xv, 2, 4, 6. « Il plut aux apôtres et aux presbytres, avec toute l’Eglise, de choisir quelques-uns d’entre eux et de les envoyer, avec Paul et Barnabe, à Antioche…, écrivant par eux : « Les apôtres et les presbytres frères, aux « frères d’entre les gentils…, salut. » Ibid., xv, 22, 23. « Paul parcourait la Syrie et la Cilicie, confirmant les Églises, et leur ordonnant de garder les préceptes des apôtres et des presbytres. » Ibid., xv, 41, Vulgate. « Or, en allant par les villes, Paul et Timothée leur recommandaient d’observer les décisions qui avaient été prises par les apôtres et les presbytres qui étaient à Jérusalem. » Ibid., xvi, 4. « Le jour suivant, Paul entrait avec nous chez Jacques et tous les presbytres s’assemblèrent. » Ibid., xxr, 18.

2. Dans l’épître de saint Jacques adressée aux judéochrétiens dispersés. — « Quelqu’un parmi vous est-il malade ? qu’il appelle les presbytres de l’Église, et qu’ils prient sur lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur. » Jac, v, 14.

3. Dans les Églises fondées par Paul et Barnabe.

-Après avoir ordonné des presbytres en chaque Église, et avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur. » Ibid., xiv, 22.

4. A Éphèse.

« Or, de Milet envoyant à Éphèse, il convoqua les presbytres de l’Église. » Ibid., xx, 17. « Ne néglige pas la grâce qui est en toi, qui t’a été donnée par une prophétie avec l’imposition des mains des presbytres. » I Tim., iv, 14. « Que les presbytres qui gouvernent bien soient regardés comme dignes d’un double honneur, surtout ceux qui s’appliquent à la parole et à l’enseignement… Ne reçois pas d’accusation contre un presbytre, si ce n’est devant deux ou trois témoins. » Ibid., v, 17, 19.

5. En Crète.

« Si je t’ai laissé en Crète, c’est pour que tu établisses les choses qui manquent et que tu constitues des presbytres dans chaque ville, ainsi que je te l’ai prescrit. » Tit., i, 5.

G. Saint Pierre aux chrétiens d’Asie Mineure. — « Je conjure les presbytres qui sont parmi vous, moi presbytre avec eux et témoin des souffrances du Christ… : paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié… Vous aussi, jeunes gens, sovez soumis aux presbytres. I Pet., v, 1, 5.

7. Inscriptions de II et III Joa.

« l.e presbytie à la dame Électe… ; au très cher (laïus…

8. Épître de saint Clément aux Corinthiens.

i, 3 : énérez les presbytres qui sont parmi vous. » —

vi, 3 : « L’envie…, les factions, la sédition…, sont venues, ainsi… les jeunes (oï vfoi) se sont levés

contre les presbytres. » — xxi, G : Vénérons le Sei gneur Jésus…, respectons nos supérieurs, honorons les presbytres, élevons les jeunes yens dans la dfseiplin la crainte de Dieu. > - xuv, ", : Bienheureux les presbytres dont la course est ici-bas achevée ; ils ont obtenu une fin riche en mérites et en perfection : ils n’ont plus à craindre d’être expulsés de la place qui leur avait été assignée. - xi.vn, G : « Il est honteux, frères, et on rougit de l’apprendre ; oui, ce sont des choses indignes du nom de chrétien : l’Eglise de Corinthe si ferme et si ancienne, pour faire plaisir à une ou deux mauvaises têtes, s’est soulevée contre les presbytres. » — i.iv. 2 : « Celui qui est généreux dira : Si cette sédition a éclaté à mon occasion, je m’en irai où il vous plaira, et je ferai ce que la communauté voudra m’imposer ; mais il est nécessaire que le troupeau du Christ jouisse de la paix avec ses presbytres établis. » — lvii, 1 : « Vous donc qui avez jeté les semences de la révolte, soumettez-vous aux presbytres. »

9. Le Pasteur d’Hermas est le premier document qui parle des presbytres de Rome : « Les presbytres qui dirigent l’Église. » Vis., II, iv, 2, 3 ; III, i, 8.

Par lui-même, le mot presbytre ne peut fournir d’indication certaine sur le caractère sacré ou la fonction remplie dans l’Église par ceux qu’il désigne dans les textes précités. Pris adjectivement, il signifie âgé, ancien ; substantivement, vieillard. En ce sens originel, il est parfois employé dans le Nouveau Testament, par exemple, Luc, xv, 25 ; Act., ii, 17 ; I Tim., v, 5. Pris collectivement, les presbytres sont le collège des « anciens du peuple », corps d’autorités constituées et dont, en règle générale, les membres sont d’âge avancé : c’est la yzpyjesirx de Sparte, le senatus de Rome, les anciens d’Israël avant et après l’Exode, Ex., iii, 16 ; iv, 29, son sénat du temps des Macchabées, II Macch., i, 10 ; xi, 27. Pendant l’exil, le livre de Daniel, xiii, montre les « anciens » à Babylone dans l’exercice de leurs fonctions de juges. Dans l’Évangile, les zzzsa6’JT£pot désignent parfois les anciens, c’est-à-dire les grands ancêtres, les anciens docteurs de la Loi, les patriarches, les hommes illustres, dont la doctrine a créé la tradition. Matth., xv. 2 ; Marc, vii, 3, 5. Mais ce mot s’applique surtout à la classe des « anciens du peuple », assesseurs du grand sanhédrin, à côté des princes des prêtres et des scribes. Matth., xvi, 21 ; xxi, 23 ; xxvi, 47. 57 ; xxvii, 1, 3, 12, 20, 41 ; xxviii, 12, et passages parallèles chez Marc et Luc ; cf. Act., iv, 5, 8. Ils formaient partie intégrante du gouvernement national et le titre d’ancien était donné à des personnages jouissant d’une réelle autorité, à des chefs.

On voit par là qu’il est assez plausible de conclure que le mot -pro-oj-rïpoç dans le Nouveau Testament n’est grec que par la forme. Dans le sens qu’il y revêt, il est emprunté aux institutions judaïques : Dans son acception consacrée par l’usage juif à l’époque apostolique, r-.i-.rsZj-zprjç exprimait l’idée d’autorité, de supériorité, de quelque nature que ce soit. Les chrétiens de Jérusalem ont employé le nom pour désigner leurs chefs spirituels, leurs pasteurs ; bientôt les autres communautés leur ont emprunté cet usage, d’autant plus facilement que, dans la langue grecque aussi, comme le prouve la version des Septante, -szar’j-zfoz avait le même sens. Michiels, L’origine (/ ? l’épiscopat, Louvain, 1900. p. 167.

Plus ou moins vite, selon les régions, le titre d’évêque est réservé au dignitaire chef unique d’une Église, à celui qu’aujourd’hui encore nous nommons évêque. I.e mot -pso-oJ—pv. est réservé au simple prêtre, d’une façon absolument exclusive quand il est employé en opposition avec èrcfaxoTtot, bien que parfois, en un sens large, il se trouve encore appliqué aux évêques proprement dits. Voir art. Ignace d’Antoo-CHE (Saint), t. vii, col. 708 ; saint Denis do Corinthe