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. est pas de Pierre Moghila, nous l’avons dit plus haut, que vient cette doctrine, mais de Mélèce Syrlgos, correcteur de l'œuvre de Moghila aux Conférences de Jassy, en 1642. De la pensée de ce théologien, l’un dos plus marquants du xii siècle, nous avons une autre source, a v.inoii son grand ouvrage Intitulé : i ; - : zzrn : l xïtï r « M XC vV'.v.crt y. xi èpOiT^OCWM TOÛ

publié par Dosithée de Jérusalem, a Buca rcst. en I69tt Dans cet écrit, Syrigos soutient, pour le tond, un enseignement Ident ique a celui de laCon/ession orthodoxe, mais il donne certaines précisions. C’est ainsi qu’il exclut du bénéfice des suffrages de l'Église les Infidèles, ceux qui sont m.. ris dans le désespoir, les grands scélérats. Avant le Jugement universel, « lit U, tous les péchés des défunts, a l’exception du péché contre le Saint-Esprit, peuvent être remis non par la pénitence ou la satisfaction des défunts eux-mêmes, mais soit parce que Unis bonnes œu res l’ont emporté, durant leur vie, sur leurs œuvres m m aises, soit parce que les saints et l'Église intercèdent pour eux. Si le pau re Lazare a ait Intercédé pour le mau ai » riche, il aurait été exaucé. Bien que tous ceux pour lesquels l'Église pritne soient pas délivrés des chaînes de l’enfer, tous du moins tirent dos suffrages profit et soulagement dans leurs tourment - M : TOÛTO Sebcvei Jtâç ovyxwpoûvTai ûraoM xôttowx -J.-iy.zrnj.x-x sic

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y, - Bucarest, 1690, p. 141 ; cf. p. 138-144.

Nous voilà certes loin de la doctrine catholique !

u moment où il publiait l’ou rage de Mélèce Sj rigos contre ('.vrille Lucar, c’est-à-dire en 1690, Dosithée, patriarche do Jérusalem, avait déjà changé de sentiment au sujet du purgatoire. Nous avons vu plus haut, col. 1334, que dans sa Confession de foi, rédigée au concile de Jérusalem en 1672, il avait nettement affirmé, à l’art 18, tout l’essentiel du dogme catholique. En 1690 il publia une nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée de cotte Confession en appendice à l’ouvrage do SyrigOS sous le titre : Ky/î'.p'.'V.v/ zt.vju-t rr, v y.x>.v.v.y.r, v fpevofoxfcucv, dans laquelle il abandonne — il nous en avertit lui-même — sa première opinion sur l’existence d’une troisième catégorie de défunts, morts dans la pénitence, mais n’ayant pas suffisamment satisfait ici-bas pour leurs pèches, pour embrasser la doctrine moine de Mélèce Syrigos et de la Confession orthodoxe, révisée par lui. Il ne se contente pas d’une simple affirmation, mais il justifie sa nouvelle position par de longues considérations, dont quelquesunes sont empruntées mot pour mot au premier dis cours de Marc d'Éphèse sur le purgatoire. 1 aitre la doctrine catholique et celle que, de son propre chef, il attribue maintenant à l'Église orthodoxe, il ne découvre pas moins de quatre différences. La première différence, dit-il. est que nous n’admettons pas un troisième lieu, séparé ou voisin de l’enfer, dont les anus puissent être délivrées, mais nous affirmons que cette rédemption s’opère parmi les habitants de l’enfer même, attendu qu’aucune sentence définitive n’a encore été portée par le Sauveur contre les réprouvés -.- : r -.z’i.v.x xod xocOoXqu àiroçaou ; TOÛ icur ? ; -. : « tard tûv faro6e6XT)pivû>v). La seconde différence est qu’il n’existe aucun feu purificateur en dehors de Dieu, qui est proprement par lui-même le feu purificateur opérant la parfaite rédemption ou rafraîchissement OU rémission et réconciliation des âmes. Ce que par métaphore qu’on peut donner le nom de purification. xtxSapoiç, a la tristesse et aux gémissements de ceux qui sont détenus en enfer. La troisième différence est la plus grave : répétant les paroles de Marc d'Éphèse, Dosithée déclare que les péchés véniels ne comptent pas après la mort. Dieu n’en tient nul compte, et ils n’entraînent aucun châtiment, aucune .peine pour les âmes des défunts qui les ont commis. Ces

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peccadilles, dont nul mortel u est exempt, sont remises

généreusement par Dieu, à l’heure de la mort, en consl

délation du bien prépondérant qui se trouve dans les

âmes justes. S’il n’en était pas ainsi, nul ne monterait

au Ciel apus la mort. Ce sont donc les aines des pé

cheurs coupables de péchés mortels qui sont soula

et tirées de l’enfer par les prières de l'Église et les suffrages des vivants. La quatrième différence découle de la troisième et supprime l’autre raison d'être du put loue, a savoir la peine temporelle duo au péché déjà effacé par le repentir ou l’absolution sacerdotale, ceux « pu. prévenus par la mort, n’ont pu porter de dignes fruits de pénitence le Christ remet parfaitement tout pèche et toute peine, il les sanctifie, les glorifie et

leur donne la joie des bienheureux. Due que les péchés de ces hommes onl été remis et que la peine de leur poche demeure, c’est de la plaisanterie, c’est de la folie ; ce n’est pas l’affirmation de théologiens sains d’esprit. Ta Se XéYEiM bA tGv toioûtwv, 6ti 4<pe(0rj |ièv r, ipapria, [Ae|iâv7)xe à : ?, jtoivt] rcociÇdvTwv èorl y.x oùx. e3 çpovoûvTCùv, > Paroles de Marc d'Éphèse.

Nous confessons donc, conclut Dosithée, que ceux qui se sont repentis de leurs taules ne sont pas punis en enter, attendu que les fidèles ont leur séjour dans 11.

glise céleste des premiers nos. une ce soit au contraire

dans Tenler que sont punis les grands pèches et que ce soit de l’enfer que sont lires les pécheurs, c’est ce qui ressort de l’histoire des Machabées : FJepl twv xzyxXû>V 'j.^xp-f, J.y.-o>-' vîveaGai elç î50'j tt/j ts tii-imî'-xv y.x : d)v XÛTpuaiv >cal ini> -i, - [oroptaç tûv Wxy.y.xBaltùv qwelverai. ' : - ; /z ::Jâwj, p. 81-85. Quoiqu’ils se trouvent dans l’enfer proprement dit, les réprouves qui sont délivrés par les prières de l'Église ne souillent

pas la peine du feu. car, d’après Dosithée et beaucoup

d’autres théologiens orientaux, " le feu infernal n’entrera en action qu’après le jugement dernier. Les peines des réprouvés ne sont présentement que d’ordre moral :

tristesse, remets, remords de la conscience, emprisonnement, ténèbres, crainte, incertitude de l’avenir, voire la seule peine du dam. Si, comme xMélèce Syrigos, notre théologien paraît exclure la délivrance des désespérés et « les grands scélérats, il ajoute qu’au jour du jugement, Dieu, dans sa grande miséricorde, fera grâce à un grand nombre : 'Ev xxipw ttjç xptoswç, reoXXoùç zt.z’rrjz : 6 jroXuéXeoç 0eôç. Op. cit., p. 85.

Nous voilà donc bien renseignés sur l’ultime théologie de Dosithée. Ce qu’il importe de noter, c’est que sa rétractation n’a pas été remarquée dans l'Église ! gréco-russe. On s’en est tenu au texte de la première édition de sa Confession. C’est ce premier texte qui est considéré par beaucoup de théologiens dissidents i comme un livre symbolique de toute l'Église grécorusse, un document infaillible au même titre que les définitions des conciles œcuméniques. Et l’on constate ainsi que les deux Confessions de foi de l'Église grécorusse moderne, celle de Pierre Moghila et celle de Dosithée, ne représentent pas, pour tout leur contenu, la vraie pensée de leurs auteurs. Moghila a renié la sienne parce qu’elle avait été corrigée par un autre ; Dosithée a corrigé lui-même la sienne, mais on n’a pas tenu compte de ses corrections. Ce qui augmente notre étonnement, c’est que ces deux Confessions, dans le texte reçu de tous, se contredisent formellement sur la question du purgatoire.

La dernière opinion de Dosithée sur le sort des âmes après la mort n’attaque pas seulement le dogme du

elle ébranle aussi la doctrine sur le juge

ment particulier. Nous l’avons en effet entendu dire que le sort des réprouvés n’es ! pas définitivement fixé t le jugement général. Sur ce point spécial du jugement particulier, qui est intimement lié au dogme du purgatoire, le patriarche de réru ialem a eu des pré décesseurs et des disciples. Parmi les prédécesseurs, il