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PURGATOIRE. ÊGL. GRÉCO-RUSSE. LES ADVERSAIRES

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M>it en l’autre. Nectaire Képhalas, dans son opuscule -, -.i. Athènes, 18912, ». 28-30, admet t. uit du purgatoire catholique, le fen non excepté ; mais ee feu, il ne veul pas qu’on l’appelle KaBatpTucov purl heateur. nais xoXdtÇov, rqitûpTjTtxov, punltlf.ven geur. Plusieurs catéchismes grecs actuellement en usage, notamment celui de l’archimandrite C < Kol

dakis, , c.TT'.tv.x.r xiTr/rnu. Athènes,

1908, p. 18 ni aussi très explicites sur 1 Vxis

tence d’un état Intermédiaire : celui des défunts morts dans la pénitence et la grâce de Dieu avant d’avoir fourni une satisfaction suffisante pour leurs péchés, ou char ge a de péchés véniels non remis Ici bas. A ceux là profitent les suffrages de I 'Église.

III. Les adversaires de doqmi catholique. Bien que favorable dans son ensemble à la doctrine catholique « lu purgatoire, l’ancienne tradition byzan Une renfermait cependant certains éléments obscurs el équivoques, susceptibles d'être Interprétés dans un sens nettement contraire a cette doctrine. On a vu plus haut. col. 1245, le pseudo-Damascène et Théophylacte enseigner assez clairement que des défunts chargés de péchés graves niai-- non endurcis dan-- le mal axaient chance d'être déli> rés de leurs tourments avant le juge ment dernier. l-'.t il ne s’agit pas la de ces délivrances miraculeuses et tout a fait exceptionnelles que les théologiens orientaux, depuis le liant Moyen-Age, ont toujours admis <t admettent encore mit la foi des vieilles légendes de rtajan et de Falconilla, mais bien do l’efficacité courante des suffrages des vivants pour les morts. Ces données troubles de l’ancienne tradition, des polémistes, adversaires du purgatoire latin et ouverts a l’influence de la théologie protestante, s’en sont emparés a part ir du w i siècle, et l’on a vu alors apparaître dans l'Église gréco-russe de véritables négateurs

du dogme catholique. Ceux-là ne rejettent pas seulement le mot de purgatoire, mais la doctrine qu’il similitic. Ils n’en veulent pas seulement au feu purificateur et au troisième lieu, mais à l'état intermédiaire luimême. Ils ne connaissent que deux catégories de

défunts : les élus et les damnes, et deux séjours d’outre-tomhe : le ciel et l’enfer. Seulement d’après eux. d’après la plupart du moins, l’enfer n’est pas encore définitivement fermé : on peut en sortir avant le jugement dernier. Sollicite par les prières de l'Église et les bonnes (vuvres des vivants. Dieu, dans sa miséricorde. non seulement initiée les tourments des damnés, mais il en délivre régulièrement un grand nombre. Quiconque n’est pas mort endurci dans le mal. quiconque n’a pas commis le péché contre le Saint-Esprit, c’està-dire quelques-uns de ces grands forfaits qui découragent la miséricorde divine, peut espérer sortir d’une prison qui est. de sa nature, éternelle. C’est ainsi qu’en combattant le dogme catholique du purgatoire on arrive a transformer en purgatoire une bonne partie de l’enfer. Les théologiens de cette catégorie ne manquent pas dans l'Église gréco-russe, de nos jours surtout, et. chose.uissi grave qu’inattendue, ils peuvent légitimement invoquer l’autorité d’un document dogmatique officiel. le plus officiel sans doute qu’ail promulgué l'Épais le concile de Florence et auquel un Grand nombre accordent une v aleur égale à celle des aneiens conciles œcuméniques : nous voulons parler de la Confeuion orthodoxe dr l'Église orientale, autrement dite | me de l’ierrc Moghilcu

1° Le premier t héologien moderne qui ail sapé par la le dogme du purgatoire, au point de n’en rien lais Subsister, est le patriarche d’Alexandrie. Mélècc Pigas i+ 1601), farouche polémiste an t i papiste, qui travailla de tout son pouvoir a empêcher l’union des Buthenes a 1 ! tholîque, union qui fut réalisée

au synode ii, - lirest (1595). Dans une espèce de caté chisme dialogué, publié pour la première fois a Vilna,

en 1596, sous le titre d"<)p8680Çoe, SiSetoxaXla, Mélèce

fait sienne la docl ri ne protestante sur la satisfaction de

JésUS Christ, satisfaction totale et plenicre qui exclut toute satisfaction secondaire fournie par le pécheur

pardonné pour les pèches commis après le baptême. I.a

pénitence sacramentelle imposée par le confesseur n’est en aucune façon vindicative, mais seulement pédagogique et prophylactique : "Ottou Sià -rîjç |j.eTavi'.xz èÇecXBlçdttOlV il fyjLfltprtttt, otYCTOtl --ïvtcoc Lal auvaçotvtÇeTau rà rïjç KoXàoea> ; … Où xoXaaiç t) icaiSela. 'Op0680Çoç oiSaaxaXCa, éd. de Jassꝟ. 1769, p. 310 sq. Après l’absolution sacramentelle, aucune peine temporelle satisfactoire ne reste à la charge du pécheur soit en ce monde, soit en 1 au I re. Marc d’Kphese

av.ut bien dit que la peine du pèche et ait toujours remise

avec la eoulpc. mais il n’avait pas exclu la peine elle même, qui pouvait être suliie. en ce monde du moins, avant l’absolution sacerdotale. Pigas, lui. est plus radl cal : il nie l’existence de toute peine temporelle pour le péché. sis veux, non seulement 1' épitimie sacra

mentelle, mais encore les épreuves de celle vie sont

dépourvues de tout caractère punitif et satisfactoire

pour le péché. 1 lieu ne les en v oie. ou ne les permet que pour nous préserver du péché, exercer noire vertu,

augmenter notre mérite. Cette doctrine, on le voit, sup prime la principale raison d'être du purgatoire. Ce

serait même la seule, s’il fallait en croire Pigas luimême, qui affirme a plusieurs reprises : l.e purgatoire des Latins est Introduit non pour remettre le péché : mais pour paver la dette du péché, les peines qui l’ex pieut… l.e purgatoire ignore la rémission (lu péché », Ta o"î rcoopYOCTopiov oùx sic, â7u6X’j<nv âp : apTÎx< ;, -/>.L' si ; &7?6Xumv èy.-lrszaq, à[xxpTlxç xtxl sùOjvcov xaî 7ro(.vô)V ô'.rrivsTO ! '. … "Atpeaiv à|i.xpTÎaç tÔ 7ToupyaTopi, ov àyvoct. Op. cil., p. 2915, 290. C’est oublier l’autre raison d'être du purgatoire, qui est le péché véniel non remis pendant la vie. Mais notre polémiste se taît sur les péchés véniels. Ou il les ignore et n’en a cure, ou il ne les distingue pas des péchés mortels, à l’exemple des réformés. Il déclare en effet, à un endroit, que tout péché mérite de soi une peine éternelle. Ibid., p. 252. Quant aux fruits de pénitence dont parle l'Écriture, il ne faut point y voir une compensation satisfactoire pour le péché, mais de simples indices d’un vrai repentir. Si donc un pécheur meurt le cœur contrit sans avoir eu le temps de fournir ces indices. Dieu lui accorde une pleine rémission de ses fautes à cause des mérites de Jésus-Christ, et il est en règle avec la justice divine : le ciel lui est ouvert. Quiconque, en effet, parvient au terme de la vie présente doit nécessairement aller ou dans le sein d’Abraham avec le pauvre I. a/are, ou descendre dans la géhenne avec le mauvais riche : 'Ertàv à ; ri>.', : èx&OTOU 'Ji’Lnr, . 7V-/--X7, --Lnr ïj jigTà Aa^àpo’j toû rcévnroç zlç xoLttouç 'A6pxà ; x -L-'/tpei.v, V-, ; z£7à toû 7cXoualou xx-rxcpépEaOxi eîç Y^ evvxv Ibid., p. 272. Après la mort, il n’y a pour les âmes cpie deux états et deux séjours. l.e purgatoire est superllu et seul l’origénisme et le paganisme. Il est super

flu, parce que ceux qui meurent dans la pénitence sont complètement purifiés par le san^ de Jésus Christ ci

n’ont besoin d’aucune autre purification. Il Origénise,

parce qu’il introduil des supplices purificateurs qui ne durent qu’un temps ci amènent l’apocatastase univer

selle. Il hellénise puisque PythagOre a connu une fable semblable. On peut même dire qu’il ju fiai se : les pli h i siens, en effet, posanl en principe qu’aucun lils dis ræl ne peut périr, livrent les pécheurs, après la moi I. a des tourments purificateurs : QapéXxOV loti, ttôC'.ttov, , : - -z/ : ".z : xocl èXXnvlÇec tô jroopY « Tàpiov. Ibid., p. 269. l’assaut aux textes script uraircs sur lesquels les

théologiens latins ont l’habitude d’appuyei la doctrine du purgatoire, le théologien grec trouve le moyen de

les tourner contre cette doctrine elle même. Dans le