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giens, consacré d’ailleurs, en io qui regarde la messe, p.ir une décision officielle de l'Église, est que les suffrages offerts pour des défunts déterminés profitent « aux seules.'mus pour lesquelles les suffrages sont offerts, « .-.n l’application de ces biens dépend de l’Intention de celui qui les applique, et ces suffrages ne doivent pas être compares a la lumière d’une lampe, mais plutôt.i une somme d’argent payée par un homme pour un autre Bellarmln, o/>. cit., I. ii,

o wui. p. 1-7.

Sans limite, la charité qui unit les membres du corps mystique n’exclut personne du bénéfice des suffrages, mais dans l’application des suffrages Intervient un élément autre que la charité, V intention. Si l’intention doit ne pas contrarier la charité et, par conséquent, ne porter aucune exclusive, cependant elle

sutlit a diriger le suffrage en un sens détermine. Aussi la thèse catholique semble-t elle exactement formulée on tes tenues : Suflragia specialiter pra vaut defuncto fada, illi mugis muun céleris prosunt. Lépicier, op. cit., mi peut appliquer aux suffrages en général l’indication fournie par de V] dans la condamnation

de la proposition 30 du synode janséniste de Plstoie. Voir ce mot. t. . eol. J-l 1.

bi L’extension à plusieurs défunts. Do la doctrine qui a été exposée a l’article Ml ssi. t. x. eol. 1294 si[.,

on peut déduire avec certitude que l’extension à plusieurs défunts d’un même suffrage en diminue d’autant l’application a chacun d’eux, si la chose est vraie de la messe, dont la valeur est infinie, à plus forte raison sera-t-elle raie d’un suffrage de aleur finie, comme la prière, l 'indulgence, le mérite. Aussi SuareI. en cunolut-il que la même « ouvre satisfactoire exclusivement offerte a l’intention d’un défunt, ne peut profiter aux autres qu’a titre d’impétration ou de mérite de simple convenance. Op. cit., disp. XLVIII, sect. vi, n. 8.

c) L’infaillibilité de l’application. — A supposer qu’un défunt s.' trouve dans les conditions générales requises pour pouvoir profiter des suffrages, recevrat-il infailliblement l’effet du suffrage présenté a Dieu à son intention ?

Les théologiens se divisent sur ce mot infailliblement. Les uns, avec Suarez, répondent affirmativement. Op. cit.. disp. XLVIII, seet. vi, n. 6-7. Et le même auteur ajoute que les suffrages profitent aux défunts selon toute leur valeur. Ibid.. n. 8. On trouve un éeho de cette opinion chez I-épieier. op. cit.. p..SI I sq. Ce qu’on peut dire, c’est que les sulTrages sont Infailliblement présentés à Dieu et dans toute leur valeur. Mais comment Dieu les applique-t-il ? Q semble difficile de faire jouer ici une règle infaillible. C’est surtout à propos du fruit de la messe que la question se pose. lit la solution que nous apportions à cet aspect du problème (voir t. x. col. I2'.t.S et 1303) vaut à fortiori pour les suffrages autres que le sacrifice eucharistique. Les dispositions des défunts, en raison non seulement de leur charité présente, mais encore de leur attitude au cours « hla vie terrestre envers les autres membres du corps mystique et de leur soin a se procurer des suffrages après |, -ur mort. régleront les décisions divines a leur endroit. Cf. Salmanticenses, De eucharistia. disp. XIII, dub. vi ; Ch. Pesch, op. cit., t. ix, n 616.

Lst-il donc possible d'être jamais assuré de la libération d’une âme retenue au purgatoire ? La réponse ne peut-être que négative. Lépicier, op. cit.. p,

i tut tles indulgences plénières, en multiplia i permettant la pra tique du ' rien, n’a jamais entendu allir m r qu’u une.

Voir n 'les Indu

nt-Flour, sur l’ind I "autel pri ! 8 Juill. 1840, Indulgences, t. vii,

col. 1623 ; voir, sm l’efficacité du I rentain grégorien et

les interprétai ions abusives que l'Église a Voulu éliml

ner, Beringer, Les indulgences, Lrad. fr.. 1. 1, Paris, 1925,

n. ; » 77 : sur l’autel privilégié, ibid., n. 978 sq., et surtout n. 980. Il est interdit d’ajouter a l’inscription : autel

privilégié, qu’il est louable de conserver, une autre Ins criptlon indiquant que la célébration de la messe a cel autel délivre immédiatement et infailliblement l'âme

pour laquelle la messe est célébrée. Décret du 9 doc.

1606, Analecta ecclesiastica, vol. iii, fasc. ii, n. 7 7 ; t. I'. 160. L'âme est délivrée, si placuerii Deo. 8. Les suffrages communs. Restent les suffrages

communs, c’est-u-dire ceux que l'Église ou les fidèles

offrent à Dieu pour les défunts eu général, sans désl gnation de bénéficiaire particulier. Nous ignorons certes la loi qui préside à leur application. Cette loi cependant doit exister dans la sagesse et la justice divines : Dieu doit régler l’application d’après certaines dispositions qu’ont possédées les défunts au cours de leur vie mortelle, par exemple leur soin à gagner pour eux et pour d’autres des indulgences, leur dévotion envers la sainte Vierge, leur charité â l'égard d’autrui. etc. Aucune Injustice dans cette distribution Inégale puisque la charité des âmes est, d’une manière normale, la condition de la possibilité de leur soulagement, ('.'est toujours l’application du principe formulé par saint Augustin : non pro </uibus flunt, omnibus prosunt. sed lis tnntum quibus, <lum vivant. comparatur ut prosint. De cura pro mortuis gerenda, c. xviii, n. 22, /'. L.. t. xi. col. 609. Et puis, comme le déclare Ch. Pesch..)/). cit., t. ix. n. <>l(i : Il est impossible de savoir ce « pie Dieu décide pour chaque défunt en particulier puisqu’il s’agil ici de ses secrets desseins, i

I. Les cérémonies Itinéraires. Reprenant le thème souvent développé par les théologiens du Moyen Ane, Bellarmin termine son traité du purgatoire par la défense des cérémonies en usage pour la sépulture îles morts. Ces cérémonies sont anciennes et pieuses ; elles sont pleines d’utilité pour les lidèles qui les accomplissent : par elles est attestée la foi à l’i m mortalité de l’a me et à la résurrection du corps ; par elles la pensée de la mort reste présente aux vivants ; par elles la reconnaissance et l’affection des vivants est témoignée aux morts. Enfin ces cérémonies sont utiles aux morts euxmêmes puisqu’elles attirent à leurs âmes les prières des vivants.

Tel est le thème, emprunté iui-même àsaint Thomas, Suppl., q. i.xxi, a. Il et aux autres sententiaires (voir col. 1243) que développent les considérai ions des i héologiens modernes louchant l’utilité des cérémonies des obsèques et des divers rites funéraires. Tous rappellent l’assertion do saint Augustin : Ista omnia, id est curatio funeris, conditio sépultures, pompa exequiarum, magis sunt vivorum solatia, quam subsidia moriuorum. De cura…. c. iv. n. 6, P. L-, t. XL, col. 596. Toutefois, si ees cérémonies sont faites pour une fin dictée par l’esprit de foi, on doit dire avec Bellarmin qu’indirectement elles peuvent profiter aux défunts eux mêmes. Cf. Palmieri, np. ri’L, s. 32, p. 86 ; L. Rouzic, Le purgatoire, c. i : A. Molien, La prière pour les défunts.

Quant au détail des cérémonies funéraires, a leur signification, à leur origine, â leur utilité, au choix des jours consacrés au souvenir « b-s défunts, nous ne pouvons Ici que renvoyer le lecteur aux ouvrages spéciaux de litn

V. QUELQUES A8PB0TB 9ECOND AIRES DU PROBLÈME.

— On étudiera brièvement ce qui se rapporte au lieu du purgatoire, aux visions, aux ré élations privées concernanl le purgatoire, à la dévotion aux âmes du purgatoire, enfin à la prédication que l'Église demande des ciit.s relatives au purgatoire.

1° Le lieu du purgatoire. - Au Moyen Age, la foi au purgatoire, à l’enfer, au ciel se confond pour ainsi dire