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due de peines ultra terrestres subies par les Ames non encore totalement purifiées de la dette « le peine.nia chée aux péchés pardonnes ; utilité des suffrages des vivants pour le soulagement « les défunts, et prlnclpalement de l’oblation du sacrifice eucharistique. Il 3 a un purgatoire, . ! it notre décret, et les âmes qui j -ont détenues sont secourues par les suffrages des Bdèles et surtout par I.- saint sacrifice iio la messe.

. ;. Prescriptions disciplinaires. — Cette doctrine aine du purgatoire, qui se réduit essentiellement a ces deux points, devra être prêchée partout avec lèle ; les chrétiens devront on être instruits, - attacher et la croire. Les évoques devront veiller a ce qu’il en soit ainsi. Le concile n’exclut pas de renseignement les autres questions plus difficiles et subtiles, mais il ne veut pas qu’elles soient le thème des prédications populaires. Et la raison en est qu’elles ne présentent aucune utilité pour l'édification et qu’il n’en soit souvent aucun profit pour la pieté. Avec quelque apparence de verito il faut considérer comme inutiles les questions concernant le lieu du purgatoire, la nature, l’intensité et surtout la durée des peines « pie les.'unes y souillent. Ou. si l’on aborde ces questions devant un auditoire plus cultivé, qu’on le fasse avec toutes les nuances et les réserves voulues. L'état des âmes souillantes par rapport a leur salut éternel nous semble, au contraire, entrer dans I expose du dogme lui-même du purgatoire : le purgatoire, étant par définition un état essentiellement temporaire et préparatoire a la béatitude, ne saurait être exposé eu ses lignes essentielles sans qu’on atlirme en même temps l'état de sainteté des âmes qui expient et la certitude où elles sont de posséder un jour le bonheur céleste.

Les points incertains, par exemple les prétendues certitudes de libération des âmes grâce à l’application de certains suffrages, devront être éliminés. Les choses apparemment fausses, comme les récits d’apparitions qui ne seraient pas historiquement démontrées, seront impitoyablement passées sous silence. Enfin, tout ce qui pourrait scandaliser les fidèles, tout ce qui relèverait de la pure curiosité, tout ce qui touche à la superstition ou s’inspire de l’esprit de lucre, est d’avance condamné. C’est ainsi que, dans le décret disciplinaire De obsenumdis et erilandis in celebratione missarum (voir ici. t. x. col. 1139-11 111. le concile prescrit l’abolition d’un nombre déterminé de messes, célébrées par manière de superstition bien plutôt que par esprit de pitié véritable. Cône. Trid.. t. viii, p. '.103. Cette interdiction est précédée, dans le décret, de l’obligation < de n’introduire dans la célébration de la messe aucune pratique, cérémonie ou prière que celles approuvées par l'Église et reçues par un usage louable et répandu >. Les neuvaines pour les âmes du purgatoire ainsi que la célébration des trente messes _ riennes sont approuvées par l'Église, elles font donc ption à ces prohibitions portées par le concile. Il faut en dire autant de toute pratique de piété accomplie en faveur des Ames souffrantes, des | ; l que cette pratique est autorisée par l'Église,

La dernière partie du décret concerne les fondations de prières ou de messes en faveur des âmes du purgatoire. Le concile prescrit a ceux qui sont chargés de 1 - acquitter de le faire avec tout le s. in et toute la diligence possibles. Le can. 6 De reformatione de la xxii' session concède cependant à l'évêque un droit de commutation des dispositions testamentaires, - il v a des raisons graves. Ibul.. p.

5° Le magistère de l'Église nprrs. le concile de Trente. — 1. La profession de foi de Pie I V 1 1 ; >, 4, : Constanler teneo purgatorium esse, animasqiu ibi detenias fidelium sufjragiis juoari. Denz.-Bannw., n. 098.

2. Profession de foi de Grégoire XIII ( ! .). impoElle reprend le texte du coin île de

MCT. DE THSOL. CATHI

Florence (voir col. 1262) et la profession de loi de Pie iv. Denz.-Banrrw., n. 10s 1.

$ : Profession de loi </< Benoît i I t743 imp< aux Orientaux, Reprise des professions « le foi do Florence et de Trente. Denx, Bannw., n. 1468, 1473.

1. Condamnation par Pie VI de la proposition 12 du s node janséniste de Pistole, déclarant lamentable et illusoire l’application des indulgences aux défunts DenI. Bannw., n. 15 12.

.">. Déclaration de Léon XIII :

De plenitudlne Inflnltl splrttualls thesauii ad eus quoque dllectoa Ecclesite Blios, larglus quo flerl possii prodesse cupl unis, qui morte justorum obita de miltûa hujus vit » migra

runt euiu Signo lidei æ iuslic : c vltis inserli propagtni, ila

tamen m probibeantur Ingressu in œternam requiem usque dum divin » lustitbe ultrici pro contractia debitia ad minimum reddant quadrantem, Movemur autem tum pila catbolicorum otis… tum lacrimabili pœoarum quibus defunctorum animacruciantui atrocltate… sic oimlrum pise anima', in quibua noxarum reliquite terrlblli cruciatuum magnitudine eluuntur, peropportunum ac singulare Bola tiiun perciplent ex hostia salutari. l'.x litteria Qaod annloer sarius, die Paschatis isss, a l’occasion du Jubilé. Cavallera, n. 1463. Ct. Acta sanctæ Sedis, 1. x. p. 418.

II. L* SYNTHÈSE CATHOl tQl 1 dans la théologie posi n-.ini mini :. Depuis les définitions du concile de Trente, deux théologiens ont surtout contribué à donner à la théologie du purgatoire sa physionomie définitive, Bellarmin et Suarez. Ce n’est pas cependant aux détails mêmes que s’applique ce caractère défini tu* : des précisions exégétiques, amorcées pour une bonne part par Suarez, ont été apportées au sens des textes script oraircs ; aux xix' et xxe siècles, la critique a dû restituer certains documents patristiques à leurs véritables auteurs : la piété ou la curiosité des théologiens a soulevé, sans pouvoir d’ailleurs les résoudre sérieusement, plusieurs à-côté du problème traditionnel. Mais, en somme, le cadre et les solutions indiqués par Bellarmin et Suarez sont demeurés à la base des traités modernes J)c pargatorio.

Avec les théologiens posttridentins, nous ferons la synthèse de ce traité en étudiant : 1° l’existence du purgatoire ; 2° les peines ; 3° l'état des âmes ; 4° l’efficacité des sulïrages offerts pour les défunts ; 5° quelques aspects secondaires du problème.

1. L’EXISTENCE Dl PURGATOIRE.

Elle est considérée par tous comme un dogme de la foi. Elle est démontrée par l'Écriture, par la tradition, par la raison théologique. Enfin les apologistes font valoir l’accord de la doctrine catholique avec les exigences purement rationnelles ainsi que ses convenances morales.

La démonstration scripturaire.

Nous avons

reproduit, au début de cet article, les témoignages sur lesquels s’appuie Bellarmin pour démontrer, en prenant le contre-pied de la proposition 37 de Luther, l’existence du purgatoire. Bellarmin, Controversite, De purgatorio, dans Opéra, éd. Vives, I. m. p. 53 sq. On a noté que, pour conférer à la plupart des textes de l’Ancien Testament une valeur démonstrative, Bellarmin avait dû les faire escorter d’un imposant cortège d’interprétations patristiques qui en précisent le sens. J. de La Servière, La théologie de Bellarmin, Paris. 1908, p. 278.

Suarez suit de plus près le sens littéral des textes. De pmnitentia, disp. XI. Y. De purgatorio in génère, dans Opéra, éd. Vives, t. xxii, p. 879 sq. De l’Ancien Testament il ne retient comme texte vraiment probant que II Mac., xii. 12 sq. Les autres témoignages ou peuvent être discutés, ou n’apportent qu’une indication probable, ou encore doivent être abandonnés, lin Nouveau Testament certains textes lui paraissent discutables ou d’une valeur simplement probable : I Cor., x. 29 ; Luc, xvi, 9 ; d’autres sont démonstratifs : Mattli.. v. 26 ; xii. 32 ; d’autres enfin lui paraissent

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