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PURGATOIRE. LES NÉGATIONS PROTESTANTES


dignis i >. - 1 1 1 1 < 1 1 1 î ; < tructibus <ic commissls sal isfecerinl el omissis ; c.iiin)i animas pœi uv purgatoriis [seu catharI ri iis, sic h i nobis [rater Joannes explanavil | post mortem purgari : el ad pæ n : is hujusmodi relevandas prodesse cis ndelium vivo mm suffragia, missarum scilicet sacriflcia, orationes el eleemosynas et alia pietatis officia, quæ a fidelibus pro aliis fidelibus fteri consueverunt secundum Ecclesias institut ;  !.

Illorum autem animas, <iui post sacrum baptisma nullain omnino peccati maculam incuirorunt.illas et lam, qu ; i' post contractant peccati maculam, vel in suis [manentes ! corporibus, vel eisdem exuta', prout superius dictum est, sunt purgatse, mox in csrlum recipi. « in un dignis pœnltentlæ tructibus de commissls satisfecei mi et omissis, eorum anim is pœnis purgatoriis posl mor tem purgari ; el ui a pœnis hujusmodl releoentur, prodesse iis ndelium vivorum suffragia, missarum scilicei sacriflcia, orationes et elee mosynæ et alla pietatis officia, quæ a fidelibus pro aliis fidelibus fteri consueveruni secundum Ecclesiæ ins lituta.

Illorum autem animas, qui in mortali peccato vel cum solo original] decedunt, mox in infernum descendere, pœnis tamen disparibus puniendas.

[llorumque animas, qui post baptismt susceptum nullain omnino peccati maculam lncurrerunt, illasetiam quæ post contractant peccati m iculam, vel in suis corporibus, vel eisdem exutæ corporibus, prout superius dictum est, sunt purgatse, in caslum mox recipi et intueri clore ipsum Deum trinum et unum.sieuti est, pro meritorum tamen diversitale alium alio perfectius.

Illorum autem anirms, qui in actuali mortali peccato vel solo originali decedunt, mox in infernum descendere, pœnis tamen disparibus puniendas.

A la profession de foi de Michel Paléologue, que les Grecs pouvaient difficilement rejeter, le concile de Florence, s’inspirant de la définition de Benoît XII et pour éliminer les tendances palamites de Marc d'Éphèse, ajoute simplement que les âmes justes, une fois entièrement purifiées, sont reçues immédiatement dans le ciel, pour y voir Dieu clairement, dans son unité et dans sa trinité. tel qu’il est, l’un plus parfaitement que l’autre selon la diversité de leurs mérites.

Deux points d’une importance capitale paraissent avoir été acquis. Les Latins semblent avoir découvert que les Grecs n’ont aucune objection de principe contre la prière pour les morts. Les Grecs constatent que l’origénisme n’existe pas en Occident, comme ils se l'étaient imaginé avec le feu du purgatoire.

Le terrain ainsi déblayé, les divisions n'étaient pas toutes supprimées. On les réduisit au minimum et, pour que l’union fût réalisable, on fit silence sur les questions secondaires où chaque Église avait son enseignement particulier. La nature des peines d’outretombe revêt des caractères fort différents selon qu’on la considère dans la doctrine ferme des Occidentaux touchant les rétributions immédiates après la mort, ou qu’on l’envisage dans l’eschatologie fuyante et compliquée des Orientaux. Le vice le plus profond du système exposé par Marc d'Éphèse est peut-être la confusion établie entre la coulpe et la peine. Outre que cette conception semble réduire la pénitence des péchés à une vulgaire liquidation de compte avec Dieu, on se demande ce que peut bien être, pour le péché moi tel, cette rémission qui ne remet qu'à moitié et qui laisse l'âme rentrée en grâce avec Dieu à moitié captive du mal ; pour le péché véniel, cette tare qui suit dans l’autre vie une âme qui cependant quitte ce monde avec la charité parfaite. Marc d'Éphèse a fait des prodiges de subtilité pour soutenir la thèse d’une satisfaction sacramentelle qui n’en est pas une.

On laissa tomber toutes ces divergences, et, ayant nettement séparé la cause du feu du purgatoire de celle du purgatoire lui-même, l’accord se lit sans peine. La doctrine du purgatoire est un dogme de l'Église ; la

docl i me du feu demeure, après les discussions de Ferrare, ce qu’elle étail auparavant : une croyance respectable, mais avec ce caractère nouveau que lui confère le concile de Florence, c’est que proposée à la sanction du magistère, celui-ci s’esl refusé à la consacrer.

VI. La controverse protestante et le concile dj Trente. - Nous n’avons pas voulu interrompre l’exposé de la controverse avec les Orientaux avant qu’elle soit close, officiellement du moins, par la définilion du concile de Florence. Il nous faut maintenant, jeiani un regard sur l’Occident, rappeler que, bien avant ce concile, l’Occident lui-même avait été troublé par la négation du purgatoire, ou, plus exactement, cette négation se greffait sur une hérésie plus vaste, dont elle n'était qu’un aspect secondaire.

Au iii c - siècle, les cathares (albigeois) avaient été entraînés, par leur morale singulière, à la négation du purgatoire. On sait que, pour ces néo-manichéens, la vie spirituelle ne peut exister ici-bas. l'âme étant prisonnière en un corps qui est l'œuvre de Satan. Le bonheur n’est possible qu'à la délivrance de l'âme, après la mort. Puisque le règne de Satan est limité à ce monde, l’enfer n’existe pas : toutes les âmes finalement doivent revenir à Dieu, mais après une série d'épreuves, de purifications. Et c’est sur terre que les âmes doivent se purifier pour être dignes de Dieu ; d’où il suit que les âmes imparfaites reprennent un nouveau corps et une nouvelle existence en vue d’une purification plus complète. Pas de place, en un tel système, pour un purgatoire. Pas de prière non plus pour l'âme des morts puisqu’il n’y a pas d’expiation dans un purgatoire et que les morts ou bien sont unis à Dieu ou revivent sur terre sous une nouvelle forme. Voir Albigeois, dans Dict. d’hist. et de géogr. eccl., t. î, col. 1626, 1631. Dans sa condamnation de l’hérésie des albigeois, l'Église s’est contentée de formules générales et n’a pas envisagé directement la négation du purgatoire.

La position des vaudois (tout à fait distincts au début des cathares) est assez peu cohérente : au début ils rejettent moins le purgatoire et la prière pour les morts que certains trafics pécuniaires dont ces dogmes sont trop facilement l’occasion.

Il est à remarquer que plus tard Wiclef et Hus, qui, tout autant que les vaudois et les albigeois, préludent aux négations protestantes, n’ont pas osé attaquer directement le dogme du purgatoire, tant la crainte était grande de s’aliéner l’esprit des masses. Néanmoins, Wiclef attaque déjà les indulgences, cf. prop. 42, Denz.-Bannw., n. 622 ; Hus lui fait écho, prop. 8, ibid., n. 634, et le concile de Constance impose à leurs partisans deux interrogations sur ce point. N. 26, 27, ibid., n. 676, 677. La négation du purgatoire pourrait être déduite de la négation des indulgences.

Mais ce sont les réformateurs du xvie siècle qui osèrent ouvertement contredire une croyance et des pratiques si populaires. Luther y mit d’abord quelque réserve ; Calvin brusqua l’offensive. On fera d’abord l’exposé des négations protestantes ; ensuite on retracera la riposte catholique du côté des théologiens et enfin on exposera la doctrine du concile de Trente.

I. EXPOSÉ DES NÉGATIONS PROTESTANTES. — 1° Genèse et évolution de la pensée luthérienne.


1. Dans ses thèses du 31 octobre 1517. Luther combat les indulgences, mais non encore le purgatoire. Toutefois il parle de l'état des âmes souffrantes en des termes qui sont contraires aux données traditionnelles : il veut détruire le lien qui pourrait les unir aux vivants. Les âmes des mourants paient toute leur dette par la mort ; le droit canonique ne les atteint pas. et elles ont droit à la remise de leurs fautes, th. xiii ; la conscience de leur imperfection morale et de ce qui manque à leur charité comporte une grave