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l’I i ; t, rOl RE. Il i ONCILE DE II RENCE

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rection générale qui il< 1 1 Bxer leur sorti Quant aux âmes de la catégorie moyenne, mu lesquelles porte la controverse, quel est leur sort ? Subissent elles une peine ? Quelle peine ? Esl ce simplement le délai d’attente ? Est-ce une douleur sensible ? S’il d’un tourment proprement dit. en quoi cont-il ? Après Uur purification, ces Ames sont elles enlevées au ciel ? Sur tous ces points, les Latins attendent la réponse des Grecs

_'. Le second point est relatif a la purification par le feu. Les Grecs craignent que la croyance au feu temporaire ne provoque, chei tes chrétiens, l’hérésie de ï'apocatastase finale. Crainte peu justifiée, en réalité, et qui doit dispar Itre devant l’enseignement clair et positif des saints, devanl la coutume ancienne de l'Église catholique. Les saints Pères ont puisé leur enseignement du teu purificateur dans la sainte Écri turc et ils ont affirmé le feu temporaire sans détriment du feu éternel, le feu temporaire pour lestacheslégères, le feu éternel pour les péchés graves. L'Église romaine a toujours tenu la doctrine du feu purificateur sans pour autant tomber dans l’hérésie origéniste, qu’elle réprouve et qui d’ailleurs est presque Inconnue en Occident. Bien plus, la doctrine du feu purificateur, loin d’engendrer le relâchement, provoque la ferv » ur : la perspective d’un feu temporaire après cette vie émeut les fidèles bien plus que la perspective d’une relégation en un lieu Inconnu. En publiant la doctrine du feu du purgatoire, les saints Pères savaient qu’ils encourageaient beaucoup d’oeuvres pieuses, et le saint sacrifiée de la messe, et les aumônes, et les prières, en faveur des Ames du purgatoire.

1 nplus [es textes patristiques invoqués démontrent bien la vérité de renseignement des Latins. L’orateur Cherche surtout à donner une pleine valeur en faveur du purgatoire à l’autorité de Grégoire de Nysse, dont les écrits ont été proclamés exempts d’erreurs par le V" concile. Dans le temps même où l’on brûlait les eerits d’Origène, on conservait et honorait ceux de - lire. Les Grecs parlent d’interpolations origénistes : si de telles interpolations s'étaient produites avant le concile, le concile les aurait dénoncées. Après le concile, elles n’auraient pu se produire par des mains origénistes ni aux fins de l’origénisme. De fait on trouve donc, (liez saint Grégoire, l’enseignement des Latins sur le feu du purgatoire. Quant aux Pères latins, saint imustin en particulier, comment rejeter leur autorité? Les Grecs ne peuvent ignorer un enseignement consigné dans des écrits universellement connus et vénérés, L'Église romaine a toujours su garder la voir de la vérité entre des erreurs extrêmes et opposées ; ici encore elle a su rejeter Ï'apocatastase origéniste sans pour cela méconnaître la réalité des peines temporaires. Ouant a saint Grégoire, dont les écrits ont été traduits en « rec par le pape Zacharie, il s’est exprimé sur le feu du purgatoire avec une netteté parfaite. et les Grecs n’ont pu s’y méprendre. Un dogme si auto-i ancien dans l'Église catholique, ne saurait être remis en question.

Les Grecs prétendent que le texte du II « livre des Machabées et que Matth., xii. 32, ne concernent aucune peine purifiante et qu’il n’y est question que d’une rémission et absolution des péchés. Or il faut, dans tout péché, distinguer la coulpe et la peine ; la coulpe une fois remise, reste la peine à expier. La répon - ne marque pas assez clairement auquel des deux éléments correspondent la rémission et l’absolution du péché dans l’autre vie. Dans l’autre vie, l'âme n’est plus capable de détestation du péché ni de contrition : donc la rémission ou l’absolution dont parlent les Grecs ne peuvent s’appliquer qu'à la peine, stipulée par l'Écriture. Deut., xxv, 2 : II P.eg., xii, 13. Cet textes marquent le lien qui rattache la coulpe a la

peine. Quand donc on dit que les prières « le ri

obtiennent la rémission du péché, il s’agit non de la coulpe. mais de la peine. Donc, avant de recevoir, en vertu des suffrages îles iants, rémission de leurs pèches, les.'unes des défunts étaient sous le coup île

certaines peines, i : i. entre aul res moyens pré us par la justice divine pour l 'accomplissement de ces peines, il tant compter le feu corporel ci temporaire du purga

toile.

3. lai troisième lieu, Turrecremata examine les

textes des l'èi es interprétant 1 (.or., ni. l.'i ].'>. Si les

Grecs ont une vénération méritée pour Chrysostome,

les Latins peux eut dire qu’AugUSt in ne le cède en rien a

Chrysostome. Les IV. v et VI* conciles attachèrent à son autorité le plus grand prix. Grande également est l’autorité de saint Grégoire : les Latins oui de quoi

répondre a la vision de ProcluS. la' bienheureux Thomas, exégète de saint Paul, tut. peu axant sa mort, favorise d’une apparition de l’Apôtre, qui le félicita d’avoir bien rendu le sens de ses épîtres et l’invita a le suix re dans la claire x Ision… Les l'ères latins d’ailleurs, comme les Latins eux-mêmes, connaissent la langue grecque et les doctrines des l'ères grecs. Mais les I.alins auraient-ils consenti à un moindre mal, le purgatoire, pour échappera un mal plus grand, la négation de l’en fer ? Saint Augustin est l’ennemi du mensonge ; il ne craint pas de dire que le texte de l’Apôtre relatif au feu du purgatoire n’a pas toujours été bien compris. Et il parle en public pour redresser cette erreur. Il n’y a donc pas à craindre qu’il ait voulu dissimuler la xerité par crainte d’un plus grand mal.

L’orateur passe ensuite au sens de I Cor., iii, 1 1-15. Tout d’abord il admet que l'Écriture puisse renfermer des sens multiples. Chrysostome en a exposé un ; Augustin, un autre. L’Apôtre parle ici de fondement et d'édifice. Les pécheurs obstinés, les infidèles, n'édifient rien sur le fondement qu’est le Christ. Sur ce fondement on ne peut appuyer qu’un édifice vivant, composé des pierres vivantes que sont les fidèles (cf. I Pet., ii, 5). Cela suppose la foi, la foi conjointe à la charité ; ce qui exclut le péché mortel. Les termes mêmes dont se sert l’apôtre excluent l’hypothèse de pécheurs bâtissant ici un édifice : il est question de bois, de paille, de foin, tous matériaux légers, et non de plomb ou de pierres, matériaux qui figureraient mieux les péchés mortels. Telle est la remarque de Grégoire et d’Augustin. Donc, pour édifier sur le fondement qu’est le Christ, il faut avoir au cœur la foi agissant par la charité.

L’Apôtre a-t-il en vue, comme le pensent les Grecs, le jour du jugement dernier ? Quand bien même ce serait exact, il ne s’ensuivrait pas qu’il parle de fautes mortelles, ni qu’il exclue l’idée d’une purification temporaire. Les Latins estiment qu’il ne s’agit pas seulement du jugement dernier, mais encore du jugement particulier. Le fleuve de feu dont parle I)aniel, x ii, 10, doit non seulement entraîner les méchants au supplice éternel, mais purifier les bons qui auraient encore quelque tache à consumer. L’interprétation des Grecs relative au jugement dernier peut donc être acceptée à condition d'être complétée par une autre interprétation relative au jugement particulier. Le mot <Jû)07)o - etoi, disent les Grecs, signifie conservation, permanence. Peut-être est-il bien osé pour lis Latins de les contredire ici ? Mais, dans l'Écriture on ne trouve ce mot qu’appliqué au bien et au salut. Dans lu même épître, on ]ieut citer i. 1K ; v, ô ; ix, 22. Voir aussi Acl., xvi, 30, 31. Si l’Apôtre a employé ici ce mot acû(WjæTai, C’est selon sa pensée connue par ailleurs. De plus la préposition <5'.à marque un passage, non une permanence : si l’interprétation des Grecs était la vraie, il eût fallu dire ftv irupi et non <51à 71upôç. Le mot ^r)(i.iwO^gzzv.'., disent encore les Grecs, ne saurait désigner une