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ZV vera < ! Li/>it pcrnilentia, x n.. ;. r. L, t. xi, col. 1 1J7… ; uo, 1 1 wii. 2. r. I.. t. ww iii, roi. 936 ; S Unbroisc Vmbrosiaster), In I Cor., iii, i'. L. t. wii, …iu-W-i.i-.iixl. niai., IV, 39, /'. L, I.i wii. col. 396 AB ; S. Basile, dans I.. / iturgie de

laiVnlecdte, _ éd., Venise, 1862, p. 375, 376 ; Liturgie des mori>. p. 407 : s. tirégoire de Nysse, De consolation » <i data aiiiniitrinrt posl marient, i'. ('.. t. ii, col. 97 C, 100 A : lie nwriitis. id., col. 524 B ; (Pseudo-Denys), Ebeftt. Mer., VII, I. P. <>'. t. m. col. 560 B ; S. Êplphane, ll.ir.. i, s, . t. mii. col. 513 B ; (Pseudo-Damascène), De (h gui in fUc dormieritnl, iii, 7'. (".. t. x, . col. l ! 19, cité pat saint Thomas, In ; » « Sent., dist. M V, q. u a. 1 ; Théodoret, In 1 Cor., iii, i'. G., t. i . col. 1 !.'>2. note 2 : * tuutlientinidouteuse).

le Mure d'Éphise (P. 0., p. 39-60). — Après avoir énoncé la doctrine des Grecs sur la vie d’outre-tombe, Marc reprend les trois arguments d'Écriture apportes par Cesarini. les doux premiers seraient étrangers à la question du purgatoire ; le troisième est inefficace et favorable à l’origénisme. Marc passe sous silence les arguments tirés de la tradition des Églises ; il discute les preuves tirées des témois patristiques et rejette le septième argument : la raison théologique. A son tour il prend l’offensive et énonce onze chefs d’argument. Ce mémoire de Mare fut repris dans le mémoire suivant, par Bessarion qui fusionne en une seule réponse la riposte de Marc et la sienne propre.

3° Mémoire de Bessarion (Mare et Bessarion fusionP. 0., p. 61-70). — L’inspiration en est plus chrétienne, et la forme plus courtoise. Document de première valeur, qui souligne les profonds malentendus de l’Orient et de l’Occident sur la question du purgatoire et qu’il faut examiner de près.

Les Grecs, déclare Bessarion, n’ont trouvé chez aucun de leurs docteurs une croyance à l’expiation temporaire accomplie, après cette vie, par le feu. D’autre part, ils admettent, selon l’enseignement de leurs docteurs, que les prières de l'Église sont utiles aux défunts. La controverse du purgatoire se ramène, pour Bessarion, à deux questions : 1. Y a-t-il, après cette vie, une rémission des péchés ? 2. S’il existe une rémission des péchés dans l’autre vie, comment s’accomplit-elle ? Est-ce par un pur elTct de la miséricorde divine, acquiesçant aux prières de l'Église ; est-ce par le moyen d’un châtiment ? Et, s’il s’agit d’un châtiment, de quel châtiment ? La captivité, la crainte, les ténèbres, l’ignorance, ou bien le feu, un feu réel et matériel ?

Sur ce dernier point la doctrine grecque est bien arrêtée : pas de feu matériel et temporaire. Si l’on admettait cette sorte de feu, on pourrait craindre de iser l’erreur origéniste qui nicl'éternitédes peines. Sur le premier point les Grecs admettent qu’après cette vie il y a place pour une rémission des fautes vénielles. Reste donc un unique point à débattre : comment s’accomplit cette rémission. Bessarion, sans apporter une solution complète, insiste surtout sur ce qui lui semble inadmissible dans l’enseignement des Latins touchant le feu purificateur.

Il reprend plusieurs arguments du mémoire de Cesarini. Les deux textes scripturaires, II Mac, xii, 46, et Mat th., xii, 32, visent bien une rémission de certains péchés dans l’autre vie, mais laissent intacte la question de la purification par le feu. Quant à I Cor., ni, 11-15, les Grecs l’expliquent conformément à l’interprétation de saint Jean Chrysostome, qui possède une autorité hors de pair, soit comme exégète, soit comme disciple passionné de saint Paul. La tradition de l'Église de Constantinople affirme que l’apôtre Paul vint en personne l’instruire : Proclus, disciple et successeur de Chrysostome, l’a contemplé de ses yeux dans une vision mystérieuse. Or, Chrysostome entend

ce texte du feu éternel qui conserve etne rend pas ses victimes, s.uiii Augustin, sans doute, a expliqué différemment ce texte ; mus, dans l’interprétation d’un

texte grec, l’opinion d’un l'ère grée tel que saint Chrysostome doit être préférée. Saint Augustin avait le SOUCl de confondre l’erreur de ceux qui, étendant ce

texte à toutes sortes de fautes, supprimaient en fait

l'éternité des peines de l’enfer. Il ne trouva rien de mieux que d’admettre Ici un feu temporaire. Il a pris le change sur le sens du mot o-coOrjo-eToa ; or, les Grecs savent que oco^eaOai, wcornpta, expriment simplement

la conservation d’un être. Ainsi l’ont entendu en cet

endroit Jean Chrysostome et tous les Pères grées. Pour dirimer la controverse, il suffit de se reporter aux Écritures, à Rom., xiii, 12, aux autres passages OÙ il est question du feu du jugement dernier, Dan., vii, 10 ; Ps., xlix, 1 ; xevi, 2 ; II Pelr, iii, 12, 15. Commentant le ps. xxviii, 7, Basile montre le feu allumé par la divine justice et produisant un double effet : d’une part, il fait resplendir les vertus des justes, d’autre part, il toiture les impies qui lui appartiennent pour toujours. Pour saint Paul, ce feu consumera les œuvres des impies, qui seront perdues ; mais l’impie sera réservé pour le châtiment éternel : o-coOïjæxai..

Quant aux textes des Pères, les uns, ceux qui affirment que la prière des vivants est utile aux trépassés pour la rémission de certaines fautes, sont reçus avec vénération par les Grecs. Mais ils ne prouvent pas le feu du purgatoire. Le texte de Théodoret est introuvable dans ses œuvres. Le seul qui soit vraiment favorable aux Latins est le texte de saint Grégoire de Nysse. Mieux aurait valu, pour l’honneur de ce Père, que son autorité fût passée sous silence, car ici Grégoire, quelle que soit sa sainteté, a participé à la faiblesse humaine et s’est trompé. A son époque, l'éternité des peines était encore une question sur laquelle l’enseignement de l'Église n'était pas fixé. Grégoire admet donc l’apocatastase des pécheurs, doctrine nettement origéniste. D’autres personnages, comme Irénée, Denys d’Alexandrie, ont erré aussi avec leur époque. Grégoire le Théologien (de Nazianze) ne dit-il pas lui-même, dans son discours sur le baptême, après diverses considérations sur le feu éternel : « A moins qu’on ne préfère une doctrine plus miséricordieuse et plus digne du souverain Juge. > Oral., xl, n. 36, P. G., t. xxxvi, col. 412. Mais le Ve concile œcuménique condamna cette erreur. Si Grégoire de Nysse a enseigné l’apocatastase, il a erré, et les Grecs aiment mieux s’attacher à l’enseignement de l'Église et à la règle des Écritures qu’aux assertions particulières de tel ou tel docteur. La distinction de deux châtiments et de deux feux n’est conforme ni à l'Écriture ni au Ve concile œcuménique.

Sans doute la purification par le feu se lit expressément chez saint Augustin, saint Ambroise, saint Grégoire-Dialogue ; mais ces auteurs latins, développant en latin des vues personnelles, ne s’expriment pas avec une parfaite clarté. Dans leur écrits connus en Orient, on ne trouve qu’une chose certaine : l’utilité pour les défunts des offices et prières de l'Église. II y a peu d’années que les œuvres d’Augustin et de Grégoire ont été traduites en grec ; comment les Grecs pourraient-ils connaître ce qu’ils n’ont jamais vu ni entendu ? D’ailleurs l’enseignement des Latins n’est qu’un enseignement de circonstance : désireux d'éliminer une erreur pernicieuse, la rémission finale de tous les péchés, ils se sont jetés dans la voie moyenne, accordant le moins pour ne pas céder le plus. Même en admettant leur parfaite sincérité, il faut s’en tenir à une doctrine contraire, qui découle avec certitude du texte de l’Apôtre, commenté par saint Chrysostome, et expliqué par tout le contexte.

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