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PURGA rOIRl. FIN Dl L' f, l. P VI RISTIQUE

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grande encore que -.1 propre Iniquité. Mais, même si -.1 conversion lui rend la if (de la grâce), » n ne peut lui promettre d'échapper a toute peine, car il lui faudra auparavant être purifié dans le feu <lu purgatoire, qui reporte il.nis l’autre vie le fruit de la conversion. Bien que ce feu ne soit pas éternel, il es ! néanmoins remarquablement douloureux et la si uffrance qu’on endure par lui dépasse tout a 1 qu’on peu ! souffrir ici-bas. » N. 17. 18, P. / … t. i. col. 1 1 18.

1. Suint Grégoire le Grand. e, lui l'évolution de lu théologie >lu purgatoire est terminée. Ses œuvres fournissent sur le sujet une abondante littérature.

I, s ;., s posent directement la question : l’a util croire a un feu du purgatoire après la mort ? l.a réponse est nettement affirmative : il faut admettre un feu purificateur pour effacer les petites fautes. 1 a Vérité a déclaré que celui qui blasphémerait contre

rit-Saint ne verrait son péché remis ni en ce momie ni dans l’autre. Matth., xii. 31-32, nous laissant entendre que certaines fautes peinent être remises sur terre, d’autres même dans l’autre vie. Mais un tel traitement est réservé aux petits péchés ou aux péchés L.r.ies qui comportent une erreur d’ignorance. Cette croyance au purgatoire s’appuie également sur l’affirmation de s. im t Paul, 1 Cor., m. là. Gn

qu’il est difficile d’entendre ce feu du feu de la tribulation présente ; il s’agit donc n un feu purifica leurfutur. Celui-là sera sauvépar ce feu. qui aura édifié tar le fondement (du Christ i non du fer. île i airain ou du plomb, c’est-à-dire des péchés plus graves et doue une matière trop dure pour être fondue par le leu. mais du bois, du foin et de la paille, c’est-à-dire des péchés

s que le feu consume facilement. Dial., I. IV. wxix. /'. /… t. îxxvii. eol. 396. Plus loin saint

ire confirme son enseignement en rapportant une singulière complaisance certaines révélations

privées sur le sort d'âmes tourmentées dans le feu. où visiblement l’imagination se donne libre carrièn c. iv. eol. 120. On trouve également des allusions <lifeu du purgatoire. iotiis purgationis, dans l’Expositio in seplem psalmos ptenitentiales, i (ps. vi, l) et dans le commentaire sur le I" livre des Rois, c. H, n. 26, 27, deux œuvres attribuées a Grégoire le Grand, mais certainement apocryphes, /'. /…t. i xxix. col 123.

II est intéressant d’ailleurs de constater que, pour saint Grégoire, le fait de n'être point reunie à Dieu constitue déjà, pour l'âme séparée du corps, une sorte de châtiment : sunt quorumdam juslorum animai/ux a emlesli regno quibusdam adhuc mansionibus difjeruntur ; in quo dilationis damno quid aliud innuitur. niai quod de per/ecta justitia aliquid minus hnbuerunt ? Dial., I. IV. i. xxv. P. L.. t. i.xxvii. eol. 357. (.'est déjà, esquissi-e d’un mot. la distinction appliquée par la

postérieure aux peines du purgatoire, peine du dam et peine du

l 'autres questions subsidiaires sont agitées par

."ire : nous n’en retiendrons ici qu’une, qui prélude

aux investigations curieuses des théologiens : De quelle

nature sera ce feu purificateur ? Comment pnurra-t-il

s’alimenter ? Comment brùlera-t-il sans consumer ?

Pour Grégoire, le feu atteindra l'âme tout en brûlant

le corps lil s’agil évidemment du feu de l’enfer, mais

celui du purgatoire est de même naturel. Ce feu de la

rporel. sans quoi il ne serait pas un feu

Véritable. Mais H n’est allumé par aucune industrie

humaine et n’a pas besoin d'être alimenté par du bois.

une fois pour toutes par Dieu, il dure inextin le et n’a besoin d’aucun entretien pour conserver

toute s., ii ardeur. Moral.. I. XV, c. xxix : cf. c. i.xvi.

P. !.. t. lxxvi. col. 1094.1915 1916. Quant à l'âme

ons qu’elle est saisie par le feu.

dans le tourment du feu et en le voyant

et en le sentant. Dial., 1. IV. e. xxix. /'.L. I. i x II, eol. 365. Ce n’est pas seulement en oant le feu. mais

en expérimentant son ardeur que l’Ame souffre, sotumoidendo, sedeiiamexperiendo. D’ailleurs, ! îrégi glisse rapidement sur le problème, car il conclut aussitôt : > Si le diable et ses anges, Incorporels qu’ils sont

doivent être tort lires par un leu corporel, quoi d'étOl liant que les aines axant délie réunies a leurs C0

puissent sentir les tourments corporels ? iCol, 368.

.">. Les docteur* espagnols de L'époque font écho saint Grégoire.

Saint Falon, évêque de Saragosse, reprend l’interprétation île i Cor., m. 15, favorable au feu du purga toire. tout en concédant que l’expression ignis désigne Ici le feu de la conflagration, il rappelle l’exégèse apportée par saint Grégoire : les péchés légers seuls

sont désignés par le bois, le loin, la paille ; car. pOU

symboliser les | échés gi a es. il faudrait prendre le ter,

l’airain, le plomb. Enfin, dernière précision, qui est in écho de la doctrine di' saint Augustin, lie prolil, l’on

du feu purificateur que ceux qui l 'auront mérité pendant leur vie mortelle. Sent., I. N. c. xxi, /'. L., i. i xw col. 975 UU.

Saint Isidore de Séville s'étend assez longuement sur la nécessité morale d’un purgatoire. Plusieurs textes scripturaires indiquent que seuls entreront direct*

ment dans le royaume des civux ceux qui auront souffert Ici bas. cf. Matth., . 3 ; v, 1°. ou auxquels aui été appliqué le pouvoir de lier et de délier. Matth.. xviii. 18. Donc ceux qui. sans se séparer du Christ, se seronl quelque peu éloignés de lui (longiuscule) devront a ant d’entendre la sentence du juge, venite bem dicti, être purifiés. Il y aura donc une purification dans l’au-delà, cf. Marc m. 29, une sorte de baptême par le feu. Matth. iii, 11. Isidore applique la première partie de LUC, III, 17. à l'épreuve du purgatoire, insistant sur la différence du baptême par le leu et de la combustion par le feu : aliud est enim if/ne baptizari, aliud igné coniburi inexstinguibili. Le feu de la géhenne ne Matth., v. 22, n’est que le feu du purgatoire, celui dont parle saint Paul, I Cor., iii, 1°>. De ordine ereaturarum. c. xi. /'. L.. t. ixxxiii, col. 947-918. Interprétant comme Grégoire le bois, le foin, la paille des péchés légers, crimina non principalia, quæ non multum nocent, Isidon nous donne de ces péchés un certain nombre d’exemples colères, négligences dans la prière, paroles inutiles. usage immodéré du mariage, gourmandise, levers tardifs., tc. Ibid., n. 1 l.col. 19. Notre auteur se demande si les pénitents qui reçoivent la réconciliation à l’article de la mort, reçoivent alors la pleine rémission de leurfautes, de telle sorte qu’ils soient dispensés de passer par le feu purificateur. Ipse scil. répond-il, gui, renés et corda conspiciens, pœnitentiæ dignitatem considérai. Ibid.. n. 12, col. 949 C. Enfin, la peine du purgatoire est une peine plus grave, plus acerbe, plus longue que n’importe quelle peine qu’on puisse concevoir SUT terre. Ibid., n. 12. col. 950 A.

Julien de Tolède reprend pour son compte celle dei nière assertion, mais il se réfère à Augustin. Il invoque l’autorité de saint Grégoire pour affirmer l’existence d’un feu purificateur des fautes légères avant le [uge ment. A la suite d’Augustin, il distingue donc entre le feu de l’enfer, réservé a ceux à qui le Christ dira : Retirez-vous de moi, maudits, dans le leu éternel. et le fin du purgatoire, créé pour ceux qu’il doit sauver. L’autorité d' Augustin l’incite aussi a confesser que i i feu du purgatoire existera avant le jugement Henni i i précédera cet autre feu dans lequel les Impies eronl plongés par le jugement du Christ. Il est peut être encore plus intéressant de souligner la différence dan l’intensité et la durée des peines du purgatoire : puio quod sicui non omnes reprobi, qui m selernum i§ damnandi sunt , una eademqm supplicii qualitate ardi