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PRÉSANCTIFIÉS (MESSE DES


ancienne et remonte sûrement au delà du xve siècle. Cf. P. Dudon, dans fctudes, t. ccxi, 5 mai 1932, p. 257-271.

Les autres liturgies occidentales.

1. Milanaise ou

ambrosienne. — En dehors de la liturgie romaine, les autres liturgies occidentales n’ont pas eu de messe des présanctiflés propre. Ainsi, à.Milan, la liturgie ambrosienne ne possède aucune mention de cette liturgie et, d’ailleurs, elle n’a pas de messe le vendredi, durant tout le carême. Cf. Missale ambrosianum, édité par A. Ratti (actuellement S. S. l’ie XI) et M. Magistretti dans les Monumenta sacra et profana, t. iv, .Milan, 1

2. Mozarabe ou wisigothique.

En 1912, dom Férotin a édité à Paris le Liber mozarabicus sacramentorum dans le t. iv des Monumenta Ecclesise lilurgica ; le t. v de cette collection avait été publié par le même, en 190.’!, et avait pour titre Liber ordinum. Aucune mention de la messe des présanctiflés ne figure ni dans l’un ni dans l’autre. Le premier, p. 245, assigne deux messes au jeudi saint dont la seconde ad nonam (3 heures de l’après-midi) ; le samedi il n’y a de messe qu’en cas de nécessité. Le second, le Liber ordinum, p. 193-204, ne parle pour le vendredi saint « pie de l’adoration de la vraie croix, de l’homélie faite par l’évêque et de la réconciliation des pénitents. D’ailleurs, an vir siècle, les conciles d’Espagne supposent que la communion ne sera donnée que le dimanche de Pâques et interdisent la messe le vendredi saint. Cf. IV" (, :  ;  ::) et XYl’(693) concil inlede. dans Mansl, Concilia, t., col. 620 ; t. xii, col. 7(1.

I.e cardinal Ximeiièx fut le premier à introduire la messe des présanct ifiés dans la liturgie nui/arabe et il

adopta le texte romain. Quelques différences y furent introduites. Pas d’élévation, mais arrivé au panetn nostrum, le p être osiendat populo corpus m tuo loco super arum, comme cela se fait dans la liturgie by/an line ; la fraction est empruntée au rite de la messe mozarabe ordinaire : le célébrant divise l’hostie en neuf

parties, dépose le rci/nuin dans le calice et consomme

le gloria ; puis le reste par ordre. Cf. Missale mixtum secundum regulam beati Isodori dictum mozarabes,

i’. L., t. LXXXV, col. 43 I sq.

v. Conclusion. Au bout de cette étude, il est bon de jeter un coup d’œil rapide sur le chemin parcouru pour en avoir une vue d’ensemble

Sortie de la communion privée, la messe des présanctiflés a revétU une forme plus on moins solennelle selon les liturgies. Elle n’en demeura pas moins mie

communion extra missam. Toutes les Églises l’ont

possédée à un moment ou a un autre, dans leurs rites, les unes l’ont développée selon leur esprit propre M’a ni res l’ont adoptée telle quelle ; ainsi, la liturgie mo Larabe qui l’a prise an rite romain, t ne seule lit urgie y est restée tout a lait étrangère : la liturgie milanaise, qui a simplement conservé ses journées aliturglques. I.a raison d’être de ce rite a île exposée différemment, (’.’est pour procurer la communion aux fidèles

les jours aliturglques, (Ml Par 1 lebraus, en parlant de

cette institution établie par Sévère d’Antioche. D’au 1res disent qu’elle est une liturgie exclusivement réser

Vée au temps de carême, car la messe normale est une liturgie joyeuse et la joie est Incompatible avec les

grands jours de tristesse et surtout avec le vendredi

saint. Telle est la pensée des docteurs de l’Église

byzantine. Cette explication, en dernière an lyse

revient à la première. C’est a dire que la tristesse aurait introduit la journée aliturglque qui, à sou tour, réclama au moins la distribution de la sainte communion. I.a permission de dispenser le corps du Cbrisl aux fidèles rétablit au contraire une certaine solennité et partant une liturgie Joyeuse, dans ces jours aliturglques, dès l’origine.

Le renvoi de la célébration de ce rite à l’après-midi, en dépendance de l’office de none ou de vêpres, s’explique par la pensée de tous les anciens qui ne soutiraient pas de laisser rompre le jeûne par la réception de la communion.

Bien des choses ont été bouleversées dans cette institution : le jour, l’heure, la matière réservée, toutes circonstances accessoires, (’ne seule modification est vraiment importante : celle qui a supprimé la communion des assistants laquelle était la raison d’être de la liturgie en question. Actuellement, seul le rite byzantin distribue encore la communion a l’assemblée des fidèles Or, c’est principalement pour cela que les anciens avaient introduit ce rite : il s’agissait de distribuer la communion aux fidèles les jours aliturgiques. Toute cette solennité et la consignation du calice n’ont leur sens plein que lorsqu’à l’appel du célébrant : Sancta sanctis, le peuple ayant récité le Pater et incliné la tête s’approche de la table eucharistique pour s’unir au corps du Christ et participer au calice propitiatoire.

I. Textes m traductions. — 1° Rftei orientaux. Missale tgrtacum fuxta rilum Ecclesise Antlocheme nallonis Maronilarum, Rome, 1716 ; Liber oblaliont » ml u

M.e Antiochena Murnuiiiiruin, ’<.— (d.. Beyront Missale sgriacum juxla rltum Ecclesise Anli rorum.

Home, 1843 ; Missale juxla rilum EeclesUe aposlolU i Antlochenm Sgrorum, Sharfé (Mont-Liban), 1922 ; Servia de D messe selon le rite syrien, nouv. éd.. Mossoul, 1881 ; Service île In messe privée telon le rite tgrten, approuvé par s — G. I< patriarche d’Anttoche ; Calendarium ad usum MauslltensU Sgrorum, Mossoul, 1877 ; W, II. Codrii / llurgla prasanctiflcalorum sgriæa sancti loannts < stomi (texte syriaque et version latine), dans.s/iir/i c recerche intérim a S. Giovanni Crisoslomo i cura del comltato pi r il XV* cenlenarta délia sua morte, Rome, p. 719 729.

.1. ( ll.’ir. I.. ire rilUall i’l.

.-, 17. io (on y trouve une dissertation sur le ni iron iKoioicv ikj i. ;. saint i el usage dans l’Église grecque catholiqui orientale, ! 1904.

i r, aussi i. s re> ors < ii. es plu tludtes ; Orlens ehristlanus ; Hevut I. f’Orlent chrétli l’ai htman, Liturgies Eastern and Western, t. i. p, I" :

_ RlUa tdentaux. Vpa/i nmanum, i h

særamentarg, liber sacramentorum romans dited

bj II. A. Wilson, Oxford, 1894, p. 71-TS ; m

P. L., t. lxxtv, col. 1105 ; ’r — l’An goultme, éd. par dom P. Cagln. 191 I 1918.

Dom i érotln, i i i Iber mozarabi us rutn, dans

MonumenTa Eccleslat littvgiea, i. iv, Paris, 1912, i le liber ordinum. même collection, i., Paris, p. 193-204.

CI. Chevalier, Sacramentaln i i martyr* loge de l’abb

Satnl-Rimg, Paris, Il p. UT i ! 8 ; i Dut’<

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