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    1. PURGATOIRE##


PURGATOIRE. LE NOUVEAU TESTAMENT

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Pour expliquer l'évolution de la pensée juive, on trouve des raisons suffisantes dans lis propres prln s religieux d’Israèl L’individuulisme des derniers prophètes mt.uI ligerme de celle évolution. Voir cette cation dans Jlc.KMKNr, col. 17 H « - 1 7 1 7. Il s’a-il surtout du livre de Daniel, von Danii i. I. i. col. 74, et Juoemi-.nt, t. mu, col. itii. Cette explication de ii/ani mtrouve corroborée par celle du grand rabbin, M. v VYe II. pour qui les rémunérations promises par Moïse et les premiers prophètes étaient essen tièdement cvllectires et spirituelles, spirituelles et non futures et éternelles -. la Loi n’ayant pas pour but . t une telle rétribution. Le but de la Loi n’est (pumal inn d’un peuple saint, mode le pour les autres nations, dans ii- ulte à rendre à Dieu. La sanction vidonc ce l>ut primordial. Tant que le peuple --aura ecter et honorer son titre en marchant dans la voie qui lui est tracée, il trouvera sa légitime récora. dans l’ascenoant que lui assure l’intelligent et eer, iie du sacerdoce, et siu tout dans sa durée… Il possédera aussi les biens temporels, mai--… comme moyens, en tant qu’ils sont nécessaires à la sauvegarde itéréts spirituels. Voilà le premier idéal juif. Mais

nous allons entrer dans une phase nouvelle… De terrestre qu’a ete la rémunération, elle va devenir future et immortelle… Il importe de déterminer l’heure de la transformation… Elle s’est accomplie indubitablement lors du retour de la captivité, sous l’influence d’Esra et du grand synode… En ce qui concerne le rôle assigné à la rémunération future par le grand synode et ses continuateurs, nous ne croyons pas non ; tromper en l’attribuant à un genre de nécessité pareil à celui qui, plus lard, à l'époque de la dispersion, provoqua la conversion de la loi orale en loi écrite. // // aoa t urgence à mettre le dogme en harmonie arec la situation politique…

Les sécurité et de prospérité matérielle

lient un étrange contraste avec la réalité et ne

pouvaient plus dés lors constituer ce mobile puissant

qui remue et entraîne les masses… Le judaïsme, ses

dogmes, sa mission. Paris, 1869, t. IV, p. 204 sq.,

q.

C’est par un développement analogue qu’on peut expliquer la croyance exprimée au II' lire des Ma chabées : ce livre témoigne que la perspective des rémunérations futures, ouverte par Daniel, avait fini par prendre consjstance.au moins dans les meilleures du judaïsme.

illeurs, il n’est pas certain que les doctrines de

soient d’origine bien ancienne. Le P. Lagrange

5time plus récentes que le judaïsme, qui aurait au

traire influé s, ir elles. La religion des l’crsrs. dans

biblique, 1901, p. 203-212.

I l’autre part, ces affirmations des religions* rientales

u l’on croit retrouver quelque chose du dogme du

itoire doivent-elles nécessairement s’expliquer par

l’influence d’une doctrine révélée ? Rien n’est m uns

nce d’une purification d’outretombe se

te si spontanément à l’intelligence humaine que

ur ainsi dire naturellement conçue. La

ion est inséparable de la loi ; l’ordre doit être

li dans la mesure ou i ! a été [olé. Or, en ce monde

lablissement de l’ordre par la justice ne peut se

complètement. Il faut donc, dans l’autre vie, non

irict ion qui frappe a jamais le coupable

I impénitent, mais encore celle q, ii punit la

tic fautes qui, tout en lai

'u dans l'àme. y marquent néanmoins

dette envers la justice divine. Par les seules

ti Platon n'était-il pas parvenu à

- une purification dans l’au-delà pour les âmes

sont capables ? Voir plus loin. col. 1286. Quoi

inant que les religions anciennes se soient spon tanén onceptiona de ce genre7

.'..v reste t il aux Juifs de lu doctrine du i h livre des Mæhabéest Les livres postérieurs ne renfcrmenl plus aucune mention d’un ciat Intermédiaire entre ic

tic ! et l’enter. Sous rinlluence de la philosophie

grecque, le livre de la Sagesse ouvre des perspectives

assez nettes SUI la v ie lut are et les rclrihul ions i pi elle comporte pour les justes et pour les pécheurs, m. us il si point question d’une expiation imposée aux Justes avant leur entrée dans le bonheur, La littérature extracanonique, plus riche en détails suscepl ibles

de s. il isl.uie la curiosité humaine, ne conçoit pas de 1 1 lierai ion pour les pécheurs. Voir JuOBMUNT, col. 17 1'.)

1750. D’après les rabbins, les païens qui ne doivent pas bene licier de la résurrecl ion sont envoyés a la géhenne dès leur mort. Ils v resteront éternellement. Quant aux

justes, ils triomphent dans le SChcOI de leurs adver

s. lires et ils v subissent, si c’est nécessaire, l'épreuvedu jeu purificateur. F. Weber, Jùtische Théologie, 2 éd.. Leipzig, 1897, p..iii- ; tr_>. 391-392. Par la suite, les Juifs assignèrent comme séjour aux âmes ni justes ni impies la géhenne supérieure. c’est-à dire les régions

les plus elev ces de l 'enter. I)ou/e mois de souffrances y pu ri liaient lis âmes avant qu’elles pussent être admises parmi les justes. Les prières des vivants les v aidaient : un lils devait prier pour son père défunt chaque jour pendant onze mois ; chaque sabbat, l’assemblée réci tait une prière solennelle nommée le i souvenir des âmes ». Cf. fken, Antiquitates hebraiese, Brème, 17 11. p. 614-615 ; Drach, De l’harmonie entre l'Église et la Synagogue, Paris. 1844, t. i. p. 16, et surtout Bonsirven, S..1., Le judaïsme palestinien au temps de Jésus Christ, t. i, Paris, 1935, c. vii, p. 322-340. Le P. Lagrange note cependant que la Tose/ta (sur cet écrit, voir du même auteur Le judaïsme avant Jésus-Christ, Paris, 1931, p. xvii attribue à Chammaï une doctrine bien proche de notre purgatoire, celle qui considère une classe intermédiaire entre la classe destinée à la vie éternelle et celle qui est destinée aux opprobres éternels, la classe qui doit passer par le feu el être purifiée comme l’argent, éprouvée comme l’or. Chammaï admettait ainsi un purgatoire, mais dont la vertu s’exerçait fort vite. Cf. Lagrange, op. cit., p. 361-362.

L'éternité des peines, affirmée par le Talmud, dans la Halaka comme dans ['Agada, est interprétée parles Juifs modernes avec de singuliers adoucissements. La purification de douze mois est accordée déjà dans la Mischna aux méch ; >nts sans distinction. Quant aux grands criminels, l'éternité de leurs peines tic doit être prise à la lettre que s’ils meurent absolument dans l’impénitente finale. D’ailleurs, il suffit d’avoir accompli pendant la vie, consciencieusement et religieusement, au me ins une prescription de la loi sacrée, pour être admis au bonheur. L’enfer des Juifs modernes devient en réalité un immense purgatoire. Cf. M. -A. Weill, op. cit., p. 595-596. D’ailleurs, déjà au temps de Jésus Christ, de nombreux rabbins avaient tendance à supprimer l'éternité de la géhenne. Cf. Bon sirven. op. cit.. c. xiii, p. 538-541.

II. DANS LL' NOUVEAU TESTAMENT. Dans son Dr purgatorio, Bellannin invoque neuf textes <v. Nouveau Testament en faveur de l’existence du purgatoire, t ne remarque préalable S’impose. Dans ces textes, il ne saurait être question de trouver un enseignement direct des expiations d’outre tombe. Ce qu’il faut reconnaître c’est que ces textes supposent l’existence du purga toire.

1° Muttli.. xiii. 31-32. -tTout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit n<- sera pas remis. El quiconque parlera contre

le lils de l’homme, cela lui sera remis ; mais celui qui parlera contre l’Esprit-Saint, cela ne lui sera pas remis. ni dans ce siècle, ni dans le (siècle) à venir. » I 'exprès ion : èv TOOTtp t<7) orUôvt signihe à coup sûr la vie pré