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PUEBLA (ANTOINE DE LA) — PUENTE (LUIS DE LA)

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PUEBLA (Antoine de la) frère mineur capucin espagnol de la province de Castille. Il recul l’habit au couvent d’Alcala en 1676 et fut élevé au sacerdoce

en 168 :  ;, L’année suivante, il fut nommé secrétaire provincial et procureur. Dans la suite il exerça la charge de lecteur de philosophie ei « le théologie (1686-1693), fut gardien et définiteur provincial à différentes reprises et fui élu jusqu’à quatre fois provincial de Castille, en 1698, en 1700, en 1705 et en 1707. Il appartint aussi à la Suprême Inquisition, dans laquelle il exerça la fonction de qualificateur. La date de sa mort est inconnue, mais, dans les listes des supérieurs, son nom se rencontre pour la dernière fois en 1710, où il fut élu premier définiteur. Il est donc probable qu’il mourut peu après cette date. Il composa un traité de la doctrine chrétienne, intitulé Pan floreado, Valladolid, 1693, in-8°, 576 p., et un Opusculum juridicum dejwisdictione regulari ministri provincialis.

Bernard de Bologne, Bibliothcca scriplorum capuccinorum, Venise, 1747, p. 24 ; Martin de Torrecilla, Apologema, espejo il exceleneias de la serâ/ica religion de menores capuchinos, t. v, Madrid, 1701, p. 110 ; Erario divino de la sagrada religion de los jr. nien. capuchinos en la pmi’incia de Castilla, 3e part., Salamanque, 1900, p. 93-138 ; Bonaventure de Ciudad-Rodrigo, Estadistica gênerai de los fr. men. capuchinos de la proinneia de Castilla, Salamanque, 1910, p. 34 v ; André de Palazuelo, Vilalidad serà/ica, I rc sér., Madrid, 1931, p. 182 ; IIe sér., Madrid, 1931, p. 347.

A. Teetært.

PUENTE (Luis de la) ouïe vénérable Louis du Pont, S. J. — Né à Valladolid le. Il novembre 1554, il fut admis dans la Compagnie de Jésus le 2 septembre 1574 et fit son « troisième an » sous la conduite du P. Balthasar Alvarez. « Tour à tour professeur (de philosophie et de théologie), homme de gouvernement (recteur, préfet des études, visiteur), prédicateur, directeur spirituel, écrivain ascétique, il fut dans chacune des fonctions qu’il remplit un des jésuites les plus estimés de son temps. » Notice biographique, par le R. P. Ugarte, S. J., en tête de la nouvelle édition française des Méditations, Paris, 1932, p. xv, Il mourut à Valladolid le 16 février 1624. « Dès l’année qui suivit sa mort commencèrent les procès canoniques en vue de béatifier le serviteur de Dieu. Le 4 octobre 1667, Clément IX signait l’introduction de la cause. Pour la faire aboutir, Tyrse Gonzalez, Jean Tanner et Daniel Papebrock n’épargnèrent aucun effort. Le 5 octobre 1715, les écrits furent approuvés ; le 5 juillet 1759, Clément XIII proclama l’héroïcité des vertus du vénérable P. Luis de la Puente, à quoi Valladolid fit écho par des fêtes solennelles. Les miracles ne manquaient pas. L’examen en était commencé à Rome… Mais la cause du vénérable Père a naufragé, comme bien d’autres, dans la tempête qui, au xviiie siècle, engloutit la Compagnie de Jésus. » Dudon, Études, t. clxxxi (1925), p. 599-600.

Œuvres. — 1° Méditations sur les mystères de notre sainte foi, avec la pratique de l’oraison mentale, Valladolid, 1605, 2 vol. in-4°, de 823 et 964 p. « Elles eurent un tel succès qu’on dut en faire deux autres éditions en quatre ans. Six années après leur publication, on les avait traduites en latin, en français et en anglais. On les trouva bientôt dans presque toutes les langues d’Europe et même en arabe… On en a fait des extraits, des abrégés, des adaptations et l’on peut dire sans se tromper que tous les livres de méditations parus depuis se sont plus ou moins inspirés de l’œuvre du P. Dupont. » Notice biographique, p. xxii-xxiii. — 2° La guide spirituelle, où il est traite de l’oraison, méditation et contemplation ; des visites divines et grâces extraordinaires ; de la mortification et des œuvres gui l’accompagnent, Valladolid, 1609, in 4°, 909 p. « Dut être rééditée en 1614. Cet ouvrage, traduit en français, en allemand, en flamand, en italien et en latin, a été réédité à plusieurs

reprises dans différents pays… C’est peut-être cet ouvrage qui a le plus contribué a mettre le P. Dupont au premier rang des grands maîtres de la mystique catholique. Notice biographique, p. xxiii. - 3. De l<i perfection du chrétien dons tous les étals, l vol. in-4°, de 850 à 900 p., parus, les deux premiers a Valladolid en 1612 et 1613 ; les autres, a Pampelune, en 1616. Il a été traduit en français, en italien, en allemand, en arabe et en latin. » Notice biographique, p. xxiii. On en a fait aussi des éditions partielles, en particulier celle du traité De la perfection chrétienne d<ms l’état ecclésiastique. — 4° Vie du P. Balthasar Alvarez, religieux de la Compagnie de Jésus, .Madrid, 1615. Cf. Dudon, Les leçons d’oraison du P. Ballhazar Alvarez, dans la Revue d’ascétique et de mystique, 1021, p. 36-57 ; II. Breinond, La condamnai ion de Ballhazar Alvurez, dans La métaphysique des saints, t. ii, p. 228-269. — 5° Expositio morulis et mystica i : i Canticum canticorum, continens exhurlationcs sive sermones de omnibus christ iante religionis mysteriis atque virtutibus, Cologne, 1622, « 2 vol. in-fol., avec un total de 2 602 col. ». Notice biographique, p. xxiv.

Œuvres posthumes. — 1° Directoire spirituel pour la confession, la communion et le sacrifice de la messe, Séville, 1625. — 2° Vie merveilleuse de la vénérable vierge Marine de Escobar, ~Slaùvû, 1665. Marine d’Escobar étant morte en 1633, cette Vie merveilleuse n’est pas l’œuvre du seul P. du Pont : Sotwel en attribue la continuation à Michel Orenna, qui succéda au P. du Pont dans la direction de Marine ; Sommervogel, au P. Pinto Ramirez. L’attitude du P. du Pont à l’égard de Marine ayant soulevé des objections lors du procès de béatification, Tanner le défendit par sa Dissertatio parœnctico-apologetica in Vilam mirabilem et cœlesles revelaliones ven. virginis Marines de Escobar, Prague, 1672, et Naples, 1690, adressée au P. Melchior Hanel, qui avait traduit en latin la Vie merveilleuse, la première partie en 1672 et la seconde en 1688 ; et par la Prudentia eximii ascetæ ven. Patris Lud de Ponte, in examinandis et approbandis ven. virginis Marinæ de Scobar divinis revclationibus relucens, et vindicata, Prague, 1698. « C’est que Marina n’est pas une voyante de tout repos. Pour elle, comme pour Marie d’Agréda, les écrits ont fait tort à l’héroïeité des vertus. Il n’est pas besoin de lire beaucoup de pages des deux in-folio où le P. du Pont et son successeur ont recueilli la vie et les visions de Marina, pour se rendre compte qu’une grande réserve s’impose… » Revue d’ascétique et de mystique, 1927, p. 86. — 3° Sentiments et avis spirituels du vénérable Père Luis de la Puente, opuscule publié par Gonzalez en 1671, d’après un manuscrit trouvé après la mort du P. du Pont, lequel avait pour titre Mémorial de algunos sentimientos y afectos buenos y mains… — 4° Trésor caché dans les infirmités et les souffrances, avec une pratique pour aider à bien mourir, publié à Séville en 1672 par Gonzalez. — 5° Le jardin du Christ eucharistique, édité à Séville en 1672. — 6° Lettres diverses. en particulier celle sur la communion fréquente. Cf. Revue d’ascétique et de mystique, 1933, p. 38. « A Luis de la Puente, doué d’une belle intelligence et longuement nourri de l’Écriture, des Pères et des grands théologiens, rien ne manquait pour être un maître dans la doctrine. Par l’étendue des lectures qu’il domine, par l’ampleur des analyses où il se complaît, par l’équilibre de son esprit, il rappelle Suarez. dont il avait été l’élève. Il enseigne plus qu’il n’exhorte. Kt. même quand il exhorte, il procède en homme de savoir. Ni cris ardents, ni effusions poétiques, ni mouvements impétueux. Une modestie et une surveillance de soi qui jamais ne s’abandonne arrêtent toute parole personnelle. Si nous n’avions du P. de la Puente que les Méditations, nous pourrions penser que peut-être les connaissances de ce docte spirituel sont purement