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PSAUMES LIVRE DES LES SANCTIONS

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une communauté qui s’oppose à la caste des méchants. Cette dernière thèse commande toute la première p ir Oc de l’ouvrage d’Is Loeb, I." littérature despauorts j.’ci Bible, Paris, 1892, el il f.mt constamment réa contre un esprit systématique qui dirige toute la discussion et en fausse les nombreuses données et les multiples renseignements Pourtant Loeb écrit, p 7 : misère tlu pauvre ». on le sait. est m >i( lé roi-llo el moitié Bctlve… Dans s. » misère et dans les souffrances qu’il endure de la part du méchant, il j a beaucoup d’illusion. Ir mal dont il souffre est a m titié imaginaire, un nul de poète, où il entre une forte dose de convention. > Cette constatation aurait dû garder l’auteur d’une systématisation qui nuit gravement a son >s< M Causse, Les pauvres d’Israël, Strasbourg, p. li>", proteste contre ces réflexions de Loeb : - souffrances de la pauvreté, même sous le ciel palestinien, ne sont pas nécessairement des fictions littéraires. D’accord. Mais il nous paraît que e’est une faute de perspective que de vouloir centrer toute la pieté juive du psautier sur une conception des i p. m ». Le psautier est le livre du fidèle, bien plus que le livre des pauvres. conçus comme un groupement. bien que le fidèle soit parfois réduit, par les procédés malhonnêtes des méchants, à la plus extrême pauvreté, t qu’il puisse être Jeté dans nn état lamentable de prostration par la considération de ses péchés. Je ne citerai qu’un exemple de ce gauchissement pratiqué par M Causse. Dans le chapitre qui concerne la communauté des pauvres (rien ne permet de traduire ainsi mblée dont il est parle, ps. xxii, 23 ; xxxv. 18 ; xi., 10-11), M. Causse écrit, p. 105 : « Il est seulement vrai que les pauvres dispersés dans le pays ivent unis par des liens très étroits. Ils sont une famille spirituelle. Ils souffrent ensemble et ils luttent ensemble pour le triomphe de la loi de Dieu. Ils consent la douceur infinie de l’union des âmes, l’union dans le culte et dans l’aspiration. » Et l’auteur cite a l’appui le ps. cxxxiii, dont nous pouvons donner la traduction critique suivante :

Voici, qu’elle est bonne et qu’elle est agréable La cohabitation des frères [].

comme une huile délicieuse sur la tête’Qui* descend sur la barbe.

if comme’la barbe d’Aaron qui descend sur le bord de ses vêtements.

tst comme une rosée de l’Hermon qui descend sur les monts de sion.

r c’est l.i que Jahvé a envoyé La bénédiction [] pour toujours.

Ce petit morceau est tout à fait charmant. L’écrivain sacré a trouvé de jolies comparaisons pour chanter la cohabitation fraternelle. Il n’y a rien de plus el c’est déjà beaucoup. M. Causse (op. cit.) commente d’abord assez rigoureusement le texte, puis peu à peu reprend son idée de la communauté des’anâvtm, qu’on n’aperçoit pas du tout dans le psaume, a moins de supposerquetout fidèle est un’ânâo : « Dans les paroles de ce psaume s’exprime un sentiment d’une douceur infinie : la joie de la communion des saints. I n sentiment dont nous ne retrouvons l’équivalent dans aucune antiquité… Les anciens. Grecs et Latins, ont écrit des pages exquises sur l’amitié, l’amitié qui unit des ni rencontrées sur le chemin de la vie, et que rapprochent certaines affinités de pensée et une commune manière de sentir et de vouloir. Mais ici il ne pas de quelques âmes mises à ptrt, il s’agit de toute une communauté religieuse. Tous les’an h<tm se sentent unis, ils sont vraiment frères par l’esprit. Les pauvres s’aiment entre eux, que cett, . communauté ne

soit pas encore organisée, peu importe, le fondement

est pose ; c’est déjà l’esprit qui Inspirera les groupe

ments des premiers chrétiens, el plus tard les ordres monastiqu s. » (C’est nous qui soulignons.) Dans ce commentaire, par ailleurs si sympathique,

la seule chose que nous n’admettrons point, Ce sont les mots qui ont été mis eu Italique, OÙ l’on dépasse, nous

semble t 11, le sens du texte.

5. Sanctions. Même coupable, le fidèle n’a pas de raison de se décourager, pourvu qu’il se repente el revienne près de Dieu solliciter le pardon au nom de Jahvé. Ainsi que le dit une glose du ps. ciii, : t Jahvé ne sévit pas pour toujours, ni ne se facile a jamais. » Dieu est miséricordieux et compatissant :

Il ne nous traite pas selon nos péchés.

Et ne nous rétribue pas selon nos iniquités.

(. m. to.,

Quand il compare son sort à celui du méchant, le juste ne peut en éprouver que de la sécurité :

Les souffrances sont pour le méchant ; Mais celui qui se confie en Jahvé La miséricorde l’entourera.

(xx vu. 10.)

Eux’montent’|] des chevaux ;

Mais nous, ’nous sommes forts’au nom de Jahvé ( ].

Eux s’inclinent et tombent ;

Mais nous, nous restons debout et fermes, (xx, 8-9.)

Pourtant les méchants et les impies semblent prospérer. Mais ce n’est qu’un bonheur passager :

Ne crains pas lorsqu’un homme s’enrichit. Lorsque s’accrott l’honneur de sa maison ; Car à sa mort il n’emporte rien, Et son honneur ne descend pas derrière lui.

Oui, son âme pendant sa vie est’bénie’. Et on’la’loue, car elle’se’fait du bien. Elle entre dans la lignée de ses pères ; A. jamais ils ne reverront plus la lumière.

L’homme dans la splendeur’ne dure pas’Il est semblable aux bètes qui périssent, (xux, 17-21.)

C’est dans le même ordre d’idées que se mcul l’auteur du ps. xxx vii ; le contraste entre le bonheur stable du juste et la réussite momentanée du méchant est flagrant :

N’e t’irrite pas au sujet des méchants’Et’n’envie pas ceux qui font le mal ;

Car comme l’herbe bientôt ils seront fauchés.

Et comme la verdure du gazon ils se flétriront.

Confie-toi en Jahvé et fais le bien ; Habite le pays et pratique la fidélité. Alors tu auras tes délices en Jahvé, Et il te donnera ce que ton cœur désire.

Encore un peu de temps et le méchant n’est plus. Et tu regarderas sa place et il ne sera plus. Mais les malheureux posséderont le pays Et jouiront d’une grande paix.

Le peu du juste vaut mieux Que l’abondance de nombreux impies ; Car les bras des impies seront brisés ; Mais Jahvé soutient les justes.

J’ai été jeune et je suis devenu vieux. Et je n’ai pas vu le juste abandonné []. Chaque jour il est généreux et il prête Et sa postérité sera en bénédiction.

[(xxxvii, 1-4, 10-11, 1C>-17, 25-26.)

De ce psaume alphabétique, mais aux pensées larges et dans un style qui se déploie, on rapprochera le r>s. ï. xxiii, qui ne le cède au précédent ni en élévation d’esprit, ni en perspicacité d’observation.

En regard de cette description du bonheur évanes-