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PS U M ES LIVRE DES. LA Loi

! L32

Jusqu’à toi vient toute chair, ’A cause’des Iniquités. Nos transgressions pèsent sur Toi, tu les pardonnes.

(i.x, 2-4.)

.l’entrerai dans la maison avec des holocaustes ;

J’acquitterai envers toi mes voeux.

Pour lesquels mes lèvres se sont ouvertes

Et que ma bouche a prononcés dans ma détresse.

.l’apporterai des brebis grasses en holocaustes [],

.l’offrirai le bœuf et les boucs.

[(lxvi, 13-15 ; cf. lvt, 13 ; cxvi, 12-14, 17-19.)

C’est d’ailleurs l’ordre formel du psalmiste :

Donnez à Jahvé

La gloire de son nom ;

Apportez l’offrande

Et venez à ses parvis. (xevi, 8.)

Cependant il est indéniable que Jahvé réclame impérieusement le culte intérieur avant le culte extérieur. Une religion qui ne se traduirait que par des rites sacrificiels n’aurait pas sa faveur. Ce que Jahvé exige de ses fidèles, c’est, d’une part, l’adoration etlalouange et, d’autre part, la contrition et l’humilité du cœur en même temps que la pureté et l’innocence de l’âme. Voici trois beaux textes qui apportent sur ce sujet toute la clarté désirable. Dans le premier, Jahvé s’adresse à son peuple :

Ce n’est pas à cause de tes sacrifices que je te reprends ; Car tes holocaustes sont toujours devant moi. Je ne prends pas de ta maison le jeune taureau, Ni de tes bercails les boucs.

Car à moi sont tous les animaux de la forêt, Toutes les bêtes des’montagnes’par milliers. Je connais tous les oiseaux’des cieux’, Et ce qui se meut dans les champs m’appartient.

Si j’avais faim, je ne te le dirais pas ; Car à moi est le monde et tout ce qu’il contient. Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ?

Offre à Dieu le sacrifice de louange

Et accomplis tes vceux envers le Très-Haut.

Et appelle-moi au jour de la détresse,

Je te délivrerai et tu me glorifieras. (i., 8-15.)

Par réaction contre une religion trop ritualiste et trop matérialiste, l’auteur du Miserere accentue davantage le sentiment intérieur qui doit animer le fidèle et fait écho à plusieurs diatribes des prophètes contre un culte sacrificiel sans âme et sans esprit :

Tu ne te plais pas au sacrifice []

Et si j’offre l’holocauste, tu ne l’accueilles pas.

(] Le cœur contrit et humilié, ’Jahvé’, tu ne le dédaignes pas.J (u, 19.)

Une glose a fort bien compris ce que voulait le psalmiste. Elle commente de la manière suivante : « Les sacrifices de Dieu, c’est un esprit contrit. » Voilà ce que Jahvé accepte favorablement, voilà à quoi il se plaît.

Le troisième texte se meut dans une atmosphère plus calme et plus irénique. Il spécifie quelles sont les conditions pour être admis dans le Temple et y goûter les joies spirituelles de" l’amitié et de la contemplation divines :

Qui gravira la montagne de Jahve.l

Et qui se tiendra dans sa demeure sainte ?

Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur,

Qui ne porte point son âme vers le mal []. (xxiv, 3-4.)

Le ps. xv, qui est à rattacher directement au ps. xxiv, ne fait que préciser en quoi consistent ces conditions : innocence et pureté de cœur ; cf. aussi ps. xxvi, 5-6.

N’était-il pas possible de trouver en d’autres peuples qu’en Israël cet appel vers Jahvé et ces conditions de

vie pure de tout mal et capable de tout bien ? L’auteur du ps. lxxxmi a cru à cette possibilité ; cette idée l’exalte et il voit en pensée une multitude de peuples se rattachant à Jahvé. Le centre du culte étant à Jérusalem, il a comj osé un chant dithyrambique pour célébrer ce qu’on peut appeler. i ans aucune exagération, la maternité spirituelle de Sion ; on v perçoit cet enthousiasme uni versai iste que nous avons constaté dans le ps. lxmii et, malheureusement, comme dans ce dernier psaume un glossateur nationaliste et particulariste a apporté detels changements par quelques retouches textuelles que le chant en est devenu très difficile à comprendre. En voici un essai de restitution :

Jahvé aime les portes de Sion Plus que toutes les tentes de Jacob. On rapporte de toi des merveilles. Ville de Dieu.

Je compte Hahab et Babel Parmi ceux qui’connaissent Jahvé’La Philistie, Tyr, avec Coush. Ils sont nés, chacun, là.

A Sion ils disent : ’Maman’, Car chacun y est né []. Jahvé enregistre par écrit [] : Celui-ci est né là.

2. La Loi.

Avoir les mains innocentes et le cœur pur et ne point porter son âme vers le mal, qu’est-ce autre chose dans le concret que pratiquer la Loi qui a été donnée à Jacob et établie en Israël, ps. lxxviii, 5 ?

Pour célébrer la beauté de cette Loi, l’auteur sacré lui a consacré tout un psaume de 176 versets, psaume alphabétique, merveilleusement composé au point de vue technique, dont chacune des vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu commence successivement huit versets, voirF. Zorell, S. J., Textkritisches zum 119. (118.) Psalm, dans Biblica, 1923, p. 375-380. Tout y est dit avec une plénitude et une variété qui prouve dans son auteur un véritable artiste.

A côté de ce long poème didactique, le psautier contient un chant délicieux dans sa brièveté :

La loi de Jahvé est parfaite ; Elle recrée l’âme. L’enseignement de Jahvé est sûr ; Il instruit l’ignorant.

Les préceptes de Jahvé sont droits ; Ils réjouissent le cœur ; Le commandement de Jahvé est clair ; Il illumine les yeux.

La crainte de Jahvé est pure ; Elle demeure à jamais. Les jugements de Jahvé sont vérité ; Ils sont tous équitables.

Ils sont plus précieux que l’or Et que beaucoup de métal fin. Et ils sont plus doux que le miel Et que le produit des rayons.

Aussi ton serviteur s’y attache ; A les garder il y a grand profit. Les erreurs qui les fera remarquer ?’1 Purifie-moi de celle que j’ignore. ixix, S-13.1

C’est un vrai bonheur que de méditer jour et nuit sur la loi de Jahvé, ps. i, 2. L’homme qui s’y prête,

Il sera comme un arbre planté

Auprès des.cours d’eau,

Qui donne son fruit en son temps

Et dont le feuillage ne se flétrit point.

Tout ce qu’il fait il réussira. (l, 3-4.)

Ici encore, il s’agit bien plus de culte intérieur, de culte en esprit et en vérité, que de pratiques extérieures.