Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 13.1.djvu/561

Cette page n’a pas encore été corrigée

1107

    1. PSAUMES LIVRE DES##


PSAUMES LIVRE DES. POÉSIE

L108

que le latin a rendu par ces mots : Increpa feras arun ilmis ; congregatio taurorum in vaccis populorum. i il autre psaume, d’allure très universaliste, a subi

lui aussi de ni mil ire il ses ail (’Talions : c’est leps. LXXXVII.

Une partie du titre est passée dans le psaume lui-même qui devra commencer par ces deux stiques :

Jahvé aime les portes de Slon

Plus que tontes les demeures de Jacob !

La finale du psaume, qui convie tous les peuples à clamer la maternité spirituelle de Sion, est devenue presque inintelligible dans notre texte actuel. Voir ci-dessous, col. 1132.

Ces remarques, auxquelles on pourrait en ajouter d’autres, peut-être moins significatives, mais assez nombreuses, ont poussé certains critiques a penser que le livre qui avait servi à reconstituer notre psautier actuel avait dû appartenir à un personnage à qui la persécution d’Antiochus Épiphane avait suggéré une très vive réaction contre les « nations ».

Quoi qu’il en soit de cette conjecture, on remarquera que le texte des Septante porte les mêmes altérations et que les gloses sont donc antérieures à la traduction alexandrine.

2. Les versions.

La traduction grecque dite des Septante a commencé par les cinq livres de la Loi, au iii c siècle avant Jésus-Christ. Elle s’est poursuivie par les autres livres. Le psautier ne semble pas avoir été traduit pour les Juifs égyptiens ou grecs avant le milieu du iie siècle avant Jésus-Christ. Comme toute traduction, celle-ci ajoute aux obscurités primitives du texte hébreu ses propres incorrections. Cependant elle permet de reconstituer à travers elle un texte plus -ancien que celui qui nous a été gardé par le texte massorétique : elle est donc d’un précieux secours, par les manuscrits dont le plus ancien remonte au ive siècle après Jésus-Christ, pour la critique textuelle du psautier. D’autres traductions grecques, comme celles d’Aquila, de Théodotion et de Symmaque, ont cherché à mieux rendre, suivant des principes très divers, le texte hébraïque.

La version syriaque dite Pesehito s’est faite sur le texte hébreu, mais en référence constante au texte grec des Septante et sous l’influence aussi d’un targum araméen ancien.

Cependant, le travail biblique le plus considérable fut sans contredit celui d’Origène dans ses Hexaples : il avait disposé en six colonnes parallèles (en marquant d’un astérisque ce que l’hébreu avait en plus de la version des Septante et d’un obèle les additions de la traduction grecque au texte hébraïque) l’hébreu original, le même texte transcrit en lettres grecques, le texte des Septante corrigé, les versions d’Aquila, de Symmaque et de Théodotion, enfin deux autres versions provenant d’un traducteur inconnu : la quinta et la zexia.

Une foule de traductions ont pris comme base le texte grec des Septante, sans même avoir recours souvent au texte hébraïque. C’est ainsi que l’ancienne version latine, en usage à la fin du ive siècle après Jésus-Christ, avait été faite sur la Bible alexandrine et en avait reproduit toutes les incorrections.

Avec son esprit critique extrêmement averti, saint Jérôme ne pouvait qu’être frappé d’un tel état de choses. A la demande du pape Damase, il entreprit à Rome, en 384, la révision de l’ancienne version latine : pour ce travail, qu’il exécuta avec une assez grande rapidité, il prit comme moyen de contrôle la version des Septante ; lui-même le déclare : Psalterium liomæ dudiim positus emendaram, et juxta Septuaginta interprètes, lieet cursim, magna illud ex parte correxeram, P. L., t. xxix, col. 117. Cette recension hiéronymienne de l’ancienne version latine du psautier d’après les Septante est désignée sous le nom de « psautier romain », ainsi dénommé parce qu’elle fut employée à Rome jusqu’à saint PieV. Ce texte a été maintenu dans le missel et dans une partie du bréviaire (par exemple l’invitatoire), ainsi que dans l’office capitulaire de Saint-Pierre. Il est dans P. /… t. xxix. col. 120-398.

Saint Jérôme, aux yeux de qui le texte hébraïque jouissait d’une incontestable supériorité ^ur la version des Septante, ne fut pas satisfait de ce premier travail. Pendant son séjour a Bethléem, vers : ’, HU, il n’eut pas de peine à écouter les doléances de Paule et d’Eustocbium et à se rendre à leurs prières ; afin de leur donner un texte plus correct, il fit une nouvelle révision du psautier, mais cette fois en prenant comme base les liera [îles d’Origène ; il utilisa les aster iques et lesobèles du savant alexandrin, usage critique déjà répandu de son temps pour les éditions d’ouvrages profanes, qu ; e signa et in Grsecorumlatinorumque poemaiibus inveniuntur. Ep.ci, 7, P.L., t.xxii, col. 840. L’astérisque indiquait les additions du texte hébraïque, l’obèle perçait comme d’un trait les additions de la version des Septante. C.etterévision.dont la diffusion se fit rapidement en (.aille, prit le nom de « psautier gallican. ("est le I sautier du bréviaire actuel et il a été inséré dansnotre Vulgate. Cependant, malgré les objurgations du solitaire de Bethléem, on oublia très vite la signification de ces astérisques et de ces obèles et les copistes les omirent dans leurs transcriptions. Saint Jérôme s’en est plaint à plusieurs reprises : Quæ signa dum per scriplorum negligentiam a plerisque quasi superflua relinquuntur, magnus in legendo error exoritur. Ibid., 55, col. 857. Cette erreur de lecture s’est accompagnée d’une confusion générale : El hinc apud vos, et apud plerosque error exoritur, qucd scriptorum negligentia, virgulis el usteriscis subtractis, distinclio universa confunditur. Ibid., 22, col. 844. Le texte du bréviaire et de la Vulgate ne représente donc plus qu’un texte hybride : ce n’est ni le texte hébreu, ni le texte grec qu’il nous offre dans sa traduction latine, mais un travail qui avait voulu être critique et que l’impéritie des copistes a radicalement faussé. Essai d’édition critique dans P. L., t. xxix, col. 119-397.

Après 390, saint Jérôme, toujours dominé par son idée de la « vérité hébraïque » et sollicité par Sophronius, se mit à une nouvelle traduction ; il essaya de suivre le plus littéralement possible l’hébreu. Cette version, que l’on désigne sous le nom de « psautier hébraïque » est de beaucoup supérieure aux deux précédentes révisions ; malheureusement, elle n’est pas entrée dans l’usage ecclésiastique : on la trouvera, P. L., t. xxviii, col. 1123-1240.

Poésie des psaumes.

Il ne nous est pas possible de traiter longuement de la poésie des psaumes. Le psautier n’est pas seul à nous offrir des chants poétiques. L’Ancien Testament nous a conservé de nombreux poèmes. Cf. A. Condamin, S. J., Poèmes de la Bible, Paris, 1933. La poésie des psaumes ne constitue pas un genre à part, mais rentre dans un genre plus général, que l’on a pu intituler : la poésie biblique, et celle-ci, à son tour, manifeste un état d’âme que l’on retrouve dans toute poésie. Cf. P. Dhorme. La poésie biblique (coll. » La vie chrétienne >). Paris, 1931.

Sur ce point tout le monde est d’accord. Mais les dissentiments entre exégètes commencent lorsqu’il faut déterminer la forme même suivant laquelle ont été conçus les psaumes : métrique et strophique. L’on trouvera toutes les indications voulues dans le commentaire de P. Dhorme sur le livre de Job : c. xi. Mètres et strophes, p. c.xi.iv sq.. et dans l’ouvrage déjà cité d’A. Condamin.

L’un des procédés de composition, que l’on discerne dans tout poème hébraïque, et notamment dans les psaumes, c’est le parallélisme des membres, sous ses espèces diverses : synonymique, antithétique et synthé-