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    1. PSAUMES’M Vlil##


PSAUMES’M Vlil. DES. AUTKUUS

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lient les tihes des psaumes (comme les mois sur les Instruments à cordes plaies à la fin du cantique d’Haba< ne, iii, 19) el également le mot séldh qui se trouve dans

39 psaumes, soit a l’intérieur, soit a la liii, en tout 71 lois, et dans le cantique (Il [abacuc, iii, 3, 9, 13 : le sens de (< mot paraît être pause : nous reviendrons plus loin.

Faut-il accorder tout crédit aux mentions d’auteurs que nous ont gardées les litres et considérer chacun de us psaumes comme ayant été composé indubitablement par l’auteur cité dans la suscription’.'

l’as nécessairement, encore qu’une présomption existe toujours en faveur du nom inscrit en tête d’un psaume : mais on n’aboutira à une certitude que si d’autres indices, pris de l’ordre externe ou tirés de la critique interne, viennent s’ajouter a cette, suscription, dont il liait retenir la valeur jusqu’à preuve du contraire, à moins que l’on n’ait des arguments sérieux pour la mettre en doute.

Par le tableau que nous avons dressé au début du paragraphe, l’on voit qu’une grande partie du psautier, dans son état actuel, présente le nom de David comme auteur ; ceci justifie l’appellation sous laquelle le décret promulgué par le concile de Trente, dans sa session du 8 avril 1540, sur les écrits canoniques a désigné le psautier : Psalierium Davidicum 150 psalmonun, cf. Denz-Bannvv., Enchiridion, n. 781. Mais la discussion qui eut lieu à cette occasion montre bien que les Pères du concile n’ont pas voulu affirmer que tout le psautier était de David, mais qu’en raison du nombre de psaumes attribués à David on pouvait donner au psautier le nom de « davidique ».

Que David ait composé des psaumes, il n’y a rien d’étonnant ; on sait par la sainte Ecriture que David, dès son jeune âge, était doué d’un véritable talent musical, I Reg., xvi, 18-23 ; xviii, 10, qu’il avait organise autour de l’arche le service religieux avec danses et compositions religieuses, Il Reg., vi, 5-16 ; I Par., xv, 28 ; Esd., iii, 10 ; Neh., xii. 24, 36 ; l’on nous apprend qu’à l’occasion de la mort de Saiil et de Jonathas David avait composé une élégie qui nous a été conservée, f I Reg., i, 19-27, et que la mort d’Abner lui avait inspiré un chant funèbre, II Reg., ni, 33-34. C’est la raison pour laquelle le plus ancien des prophètes d’Israël, Amos, vi, 5, avait gardé de David l’image d’un musicien :

Ils folâtrent au son de la harpe ; Comme David, ils ont inventé des instruments de musique.

Vers la fin de sa vie, David compose un cantique, fi Reg., xxii, qui est reproduit, à quelques variantes près, dans le ps. xviii, et les dernières paroles qu’il prononce avant de mourir ont l’allure d’unpoème primitif. II Reg., xxiii, 1-7.

Certains critiques ont voulu rejeter l’authenticité davidique des psaumes acrostiches xxv, xxxiv, et xxvii : apparemment nous avons là, en effet, un mode de composition trop artificiel pour qu’il remonte au temps de David même. Mais on ne saurait le conclure avec évidence.

D’autres ont vu dans les aramaïsmes des psaumes cm, cxxii, cxxxix, cxliv, une raison péremptoire pour en retirer la paternité à David. Est-ce suffisant ? Il est bien difficile, souvent, de se rendre compte si l’on se trouve en présence d’un véritable aramaïsme "ou d’une forme particulière de langage en usage dans telle ou telle région, ou d’une adaptation faite à une époque postérieure, ou même, comme dans le ps. ri, 12. d’une glose mal comprise.

Qu’on nous parle de temple déjà bâti, par exemple ps. v. 8 ; xxvii, 1, nous avons là un indice de composition postérieure à la construction du sanctuaire salomonien, mais cet indice devrait être corroboré par d’autres constatations pour que nous puissions affirmer avec certitude que le psaume ne peut être attribué a David.

Prétendre qu’un psaume rellete plus spécialement telle période plutôt que celle de David, pour quelques expressions assez générales, qu’on peut tout aussi bien invoquer en faveur d’une autre époque, c’est vouloir faire reposer sur une base assez fragile la datation d’un psaume. l J ar ailleurs, lorsque des pensées assez équivalentes se retrouvent dans un autre livre scripturaire, il est parfois malaisé de dire à qui revient la priorité de la citation.

IL n’est pas paradoxal de soutenir que la méthode, interne, appliquée sans aucune discrétion comme l’a fait souvent Cheyne, pourrait aboutir à dénier a David la composition de tous les psaumes qui lui sont attribués dans les titres. 1 ne extrême prudence est de rigueur en cette matière, surtout lorsque l’on considère ce fait que certains psaumes ont été souvent remaniés au cours des siècles et ont reçu des gloses parfois assez étendues.

Avec raison, la Commission biblique demande qu’on retienne comme étant de David les ps. ii, xvi, xviii, xxxii, lxix, ex. On y ajoutera aussi les ps. iii, iv.

VII-XIII, XV, XIX, XXIII, XXIV, XXIX, Ll, LXI, LXIV,

dont l’authenticité davidique ne peut être mise en doute par aucune raison valable, et si l’on veut bien prendre en considération que, dans le ps. li, les v. 20-21 sont une glose indubitable, on n’aura pas de peine à admettre que le psaume a pu fort bien être composé par David « lorsque Nathan, le prophète, vint vers lui. après qu’il fût allé vers Bethsabée ». ainsi que le titre l’indique.

A propos du ps. xc attribué à Moïse, saint Augustin écrit : Non enim credendum est ab ipso omnino Moyse isluin psulmum fuisse conscription, qui ullis ejus lilteris inditus non est, in quibus ejus cantica scripta sunt : sed alicujus signifteationis gratia tam magni meriti servi Dei nomen adhibitum est, ex quo dirigeretur legentis vel audienlis inlentio. In ps. LXXXIX enarr., 2, P. L., t. xxxvii, col. 1141.

Quant au ps. lxxii, saint Augustin fait cette remarque : In Salomonem quidem psalmi hujus titutus prœnolatur ; sed hœc in eo dicuntur, quæ non possunt illi Salomoni régi Israël secundum carnem, juxla ea quæ de illo sancta Scriptura loquitur convenire : Domino autem Christo aptissime possunt. Unde intelligitur etiam ipsum vocabulum Salomonis ad figuralam significationem adhibitum, ut in eo Christus accipiatur. In ps. l.xxi enarr., 1, t. XXX vi, col. 901. — C’est la même explication figurée que recherche saint Augustin pour le ps. cxx vii, après avoir fait la constatation suivante : Inter omnia cantica quibus est lilulus. C w ricuM c.kadl’um, isle psatmus aliquid amplius in tilulo accepit, quod addilum est, Salomonis. Sic enim prænolatur : canlicum graduum Salomonis. Itaque fait nos intentos inusilatior titutus cœteris. ut quæramus quare sil addilum Salomonis. In ps. CXXVi enarr., 1. t. XXX vii, col. 1667. — En ce qui regarde le ps. lxxii, il faut observer que les Septante ont traduit : « Pour Salomon », tandis que la version syriaque l’attribue à David. Quant au ps. cxxvii, le nom de Salomon manque dans le plus grand nombre des mss. grecs et latins.

Onze psaumes portent le nom des a fils de Coré ». Le P. Calés, qui a fait une étude très précise et très savante de ce petit psautier coraïte si divers dans ses sujets, se demande : El d’abord, qu’est-ce que les /ils de Coré ? — Les descendants du lévite ambitieux et jaloux qui, au désert, suscita une révolte contre Moïse et Aaron, parce qu’il ne voulait pas supporter leur autorité ni surtout reconnaître à ses cousins aaronides le privilège exclusif de la dignité sacerdotale. Sur la proposition de Moïse, les révoltés d’une part et d’autre part Aaron se rendirent à la porte du Tabernacle avec