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S — doule H > aune prudence de In vérité, l ne certaine diplomatie est souvent nécessaire dans noarap port-— avec autrui, de même que le ménagement <U">

nues et l’accommodation aux cas individuels, la prudence astucieuse, avec son art des faux Mmblants el « les procédés trompeurs, est blâmable et fautive

prudence à l’endroit des biens temporels.

— Il y a ites prudences excessives par la trop grande sollicitude qu’elles impliquent, surtout quand elles visent dis t>î » -M s relatifs, auxquels nous n’avons droit que dans une juste mesure et dont l’obtention est

. ut hors île nos prises, relie est la sollicitude Inquiète et affairée a l’endroit des biens temporels.

tes. nous avons un strict besoin des biens temporels pour sustenter notre ie. Rien de plus légitime que

uei : nous sommes en dépendance de ces biens pour vivre non seulement selon le strict nécessaire, mais encore selon les convenances de notre état de vie, de nos responsabilités et de nos charges, il nous les faut.atin de pouvoir remplir tous nos devoirs personnels, familiaux et sociaux. Nous devons être soucieux

ir ces linns en suffisance, de ne pas les laisser péricliter, de les accroître par tous Us moyens honnêtes qui les mèneront jusqu à la prospérité. Dans Usâmes swertesà la foi, qui savent que les biens éternels sont premièrement et définit ivement désirables, la prudence surnaturelle est obligée de se départir d’une excessive sollieitude a l’endroit des biens temporels. La sollicitude est une préoccupation de l’esprit qui s’absorbe dans la pensée de conquérir un bien ou de le conserver. préoccupation est d’autant plus inquiète que plus grande est la crainte de manquer ce bien ou de le perdre…ir. si l’on possède celui-ci dans la sécurité,

sairement la sollieitude doit diminuer, sinon

iser. Il suit de la que la sollicitude à l’endroit des nporelles peut être illicite d’une triple façon :

1. Tout d’abord, il y a excès lorsque s’affirme la cupation exclusive des valeurs matérielles, des rites humaines appréciées comme les seuls biens

valables, alors que Dieu et les réalites spirituelles apparaissent comme aussi peu dignes d’intérêt (pupossible. Dans ee rejet, explicite ou seulement inipli de la véritable fin dernière, nous retrouvons quelque chose du pèche de la « prudence de la chair », dont nous avons parlé plus haut. Tel est le cas. avec

nances individuelles bien diverses, de ces croj ants dont la foi morte « st s.uis influence sur leur vie morale. Continuellement oublieux de Dieu, ils ne

i que pour l’argent qu’ils gagnent et les richesses qu’ils amassent. Ce n’est qu’en face de la mort et

t la perte définitive de tout, qu’ils penseront élever leur espoir ers les realités éternelles.

2. I.i sollicitude des choses temporelles est encore illicite, quand la préoccupation de se les procurer est

point absorbante qu’elle ne laisse plus de place à la préoccupation des biens spirituels. Il s’agit ici d’un affairement intérieur, dans une pensée continuelt tendue et cupide, et non du manque de temps pour les pratiques religieuses de stricte nécessité. Il y — absorbé* s (harpie jour, du matin au t mémo le dimanche, par un labeur continu, el qui n’en sont pas moins fidèli s a Dieu et qui vivent de du ciel. Il a. au contraire, des vies désœuqui sont perpétuellement hantées de leurs proie leur lucre, des « uccèsdi b ois spéculations banitinuelle obsession, la conscience se d, — ! ’.. i mimer des biens surnaturels, du plus les apprécier a leur juste valeur. afin, la sollicitude à l’endroit des biens temporels’iritr quand, ayant apporté toute la diligence s procurer, on persiste, quoiqu’on les possède en suffisance, dans l’agitation et dans la

crainte continuelle de manquer du nécessaire. Dans cette Inquiétude apeurée, il j a un manque de posses

sion de soi-même et de ne raisonnable : les biens humains sont caducs ; autant ils sont diflciles à gagni i.

autant ils sont faciles a perdre. Mais, tout en veillant

avec soin aux causes réelles ou menaçantes de perle.

il ne faut pas en créer d’imaginaires et ainsi se toui menter a vide. Cet excès de trouble est, au surplus, un manque de confiance en la Providence Notre-Selgneur le réprouve en taisant valoir les bienfaits dont Dieu gratifie le corps et l’âme de l’homme

de la de la sollicitude que celui ci peut avoir, la prolec

lion que Dieu accorde aux animaux et aux plantes

qui se passent de toute aide humaine, enfin la l’rovi

deiicc qui ne manque jamais a personne. C’esl parce

qu’ils ne connaissent pas cette providence divine que

les hommes sans foi sont si fréquemment affairés à la poursuite des biens temporels. El c’est pourquoi M faut conclure, avec le Seigneur, que notre principale sollicitude doit se tourner vers les biens spirituels, avec la ferme espérance que le nécessaire ne nous manquera pas. si nous faisons, dans ce but, tout ce que nous devons. II>-II », q. i.v. a. (i.

i" Excès de sollicitude « l’endroit de l’avenir. — Saint Thomas cite encore un autre cas de prudence excessive : celle qui s’inquiéterait intempestivement des éventualités de l’avenir.

il n’y a pas d’œuvre vertueuse qui ne soit revêtue des circonstances qu’elle exige, et le discernement doit en avoir une connaissance exacte. Parmi les circonstances d’une action, il y a le temps opportun et précis, dans lequel elle doit se dérouler. A chaque affaire son temps et son opportunité. dit l’Ecclésiaste, el cela s’applique non seulement à Pauvre extérieure elle-même, mais encore à la sollieitude intérieure qui doit présider a l’ordonnance de cette œuvre. A chaque temps, doit donc s’adapter une sollicitude spéciale : en été, on doit prendre souci de la moisson et. en automne, de la vendange. Si. au temps d’été, on était déjà préoccupé de la vendange, ce serait une sollicitude de l’avenir véritablement excessive. Le Seigneur défend pareil excès quand il dit : Ne soyez pas en sollicitude de demain. car il ajoute : « Demain réclamera sa spéciale sollicitude ». c’est-à-dire celle qui suffira à l’attention de l’âme. A chaque jour suffit son mal

C’est-à-dire son pénible souci. II a —II ie. q. xv. a. 7.

Pourquoi la sollicitude île l’avenir doit —elle ainsi se limiter ? Tout d’abord, parce qu’il y a la une préoccupation inutile et donc déraisonnable : si elle porte silice qui. de l’avenir, est imprévisible, c’est une inquiétude en pure perte. 1 l’autre part, nos actions sont assez compliquées et assez enchevêtrées dans leurs circonstances Immédiates pour que nous leur donnions toute noire attention ; autrement, c’est risquer de mal faire ce qui nous incombe dans le lemps présent. Évidemment, il faut ici se tenir dans la juste mesure ; i 1 J a des choses que l’on doit opportunément prévoir ; la fourmi a raison de travailler en été pour se nourrir l’hiver. En somme, tout ce qui est normalement prévisible des événements futurs, même à longue échéance, doit retenir notre attention. I, ’excès est dans l’inquiétude agitée qui se nourrit de pures imaginations et d’hy pot h èses qui ne se rattachent a aucune réalité certaine ni même vraisemblable.

Ces fausses prudences, que nous venons d’analyser, font valoir, par contraste, a quoi tient la vertueuse prudence. Pelle ci ne consiste pas seulement dans un correct raisonnement : le prudent selon la chah i » l’astucieux sont d’excellents et avisés raisonneurs, mais ils raisonnent pour servir des fins illicites. W détachons jamais la prudence de sa base. <’des convictions morales, que son sagace discernement

s’emploie tout entier a servir. D’autre part, ce dlscer-