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IMïi l’i NC1 SON ROLE DANS LA Kl. Al ISATION

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m— modifient du tout au tout ; ou bien, nous espérons ne réalisation Facile, et voici qu’en cours d’exécution d’inattendues difficultés m— dressent, des complications mrgissent ; il faut donc parer, aviser, se unir, se reprendre, s’adapter. II*— II », q. xux, a 8.

Une question » pose a propos ti t — tous ces perfectionnements nécessaires.1 la rc.ilis.it ion des actions humaines ces précautionnements en vue de la bonne .lion sont ils efficaces ? Pouvons-nous toujours et une absolue garantie et certitude prévoir toutes stances, nous tenir suffisamment en garde toutes les difficultés qui peuvent survenir ? Won, ’iijours ; la p —rspicacité la plus éveillée peut être lue l’ont ee que la s. messe humaine peut prévoir ee qui normalement et commune meut est susceptible d’arriver. Mais, a (’encontre de prévision, il >.1 des difficultés inattendues, ve nant du hasard des choses, des volte-face des personnes qui. sans doute, surgissent rarement, mais n’en sont pas moins déconcertantes. Nous ne pouvons pas tout >r : ce n’est pas là un manque de prudence, mais une déficience qui tient a notre condition humaine. . nons-nous se reine me nt à ne pas toujours réussir, a nous tromper parfois. La prudence peut doue être défaillante vis a vis d’actions qui ont trait à des intérêts matériels ou vis-a-vis d’entreprises humaines ; peut-elle l’être dans l’ordre de la sanctification nielle ? Heureusement, le don de conseil vient en suppléance des incertitudes et des imprévisibles de prudence surnaturelle, et il vient, non seulement le conseil et le jugement, mais encore dans les îltes de la réalisation, nous faire réussir malgré nbarras survenus, pour qu’en toute hypothèse notre sanctification y trouve son profit et que notre salut n’en soit pas compromis. Le Saint-Esprit est tyant et circonspect a notre place : il nous met en garde contre les embûches qui entraveraient notre ité de servir Dieu.

l.a vertu de prudence est garantie en sa perfection par les autres vertus m traies. — Voilà donc les perfectionnements qui sont requis pour la prudence préceptive du côté de la raison. Que faudra-t-il du côté de la I ar. dans la phase de la réalisation, la volonté ivoir sa part et son rôle. La principale perfection qui lui est nécessaire, c’est son efficacité mêm. c’est-àforce d’application dans la mise i ivre des facultés qui accom « lissent nos actions. le vertueux, la volonté est tendue a aimer Dieu lui prouver son amour. Aussi, est-ce chez lui. et irtionnellement a la ferveur de sa charité, que se maximum l’énergie morale volontaire ; donne s. ( vigueur d’exécution et de motion te. lorsqu’elle bat son plein, a l’instant de ne sont pas seulement les perspicacités et — qui viennent de l’intelligence, mais son ri ; ie intime, c’est-à-dire la puissance Telle concentre et qu’il le déploie. C’est déjà ité. a l’état d’amour, fixée sur la liii, qui appli’! il a discerner les moyens d’action, a

le plus apte et enfin a ordonner la mise en Ile encore et surtout qui, touchant le but. appli force les facultés a l’action. La

irudence suppose l’amour de la fin, l’intenintention préside à toutes les

discernement et se retrouve, force

l’heure de l’a ement pratique du

n’est pas vertueux dans la m sure où l’on qu’il faut faire,

de la puissance d’amour que porte volonté verte ind cette puissance

Mit.— tension, comme dans la

ir Dieu, la prudence aura ellemaximum de rendement, Lu tin de compte,

la perfection de la volonté réalisatrice est en dépen

dance, dans la conscience surnaturelle, du degré de

charité et. dans la conscience naturelle, de la force des convictions morales

On voit maintenant ce que signifient les affirmations

SOUVent répétées par saint Thomas dans son traite de la prudence : I a Vertu île prudence suppose la volon te rectifiée. ou encore : Il ne lui appartient pas d’assigner aux vertus morales leur fln, mais elle a

besoin que ces clt Ils existent pour la perfection de

son discernement. ou enfin : Toutes les vertus mo

raies sont connexes

La prudence. « i l’état de Vertu, suppose la oloule

rectifiée, c’est a dire la volonté fermement résolue a l’accomplissement du bien, eu quelque action qui se présente. D’où peuvent venir cette plénitude, cet

unlversalisme et cette efficacité du vouloir ? si nous nous plaçons dans la conscience surnaturelle, nous dirons que les vertus théologales (el toul particulièrement la Charité pour Dieu quand elle est fervente) unifient et tendent tous Ks vouloirs vers l’observance Intégrale de la loi morale. Pour l’amour fort, il n’y a en ellel qu’une seule consigne valable : se dévouer a l’être aime et le servir « le toul son Cœur, de toute son

Intelligence et de toutes ses forces. La volonté finale

d’être entièrement soumis à Dieu, stimulée et nourrie par la charité, inclut donc la Volonté des fins vertueuses et. dans la mesure même de l’intensité de cil le charité, consacre leur étroite liaison. Lorsqu’on aime Dieu vrai ment, est-il possible de se livrer à la mortification et. en même temps, d’enfreindre les obligal ions de la jus tice et de la charité’fraternelle par la médisance et la calomnie ? Si cela arrive, cela prouva’que la charité

pour Dieu n’est guère vaillante et qu’elle n’est pas le premier mobile de la conscience. L’amour de Dieu. dans Tàme gouvernée par la grâce, est instigateur des désirs vertueux ; il les confirme et leur assure efficacité. Plus cette charité est intense, plus s’unifient ces désirs dans une impérieuse volonté d’être lidèle à Dieu en toute chose. L’est pourquoi nous disons que la charité surnaturelle implique les vertus morales infuses » et qu’en cette charité toutes ces vertus sont « connexes ». Dans la conscience incroyante ou dans la conscience a la foi « morte », nous n’avons pas cette armature de la charité et des vertus infuses ». Cependant, peuvent y exister, nous le savons, des convictions inorales et des dispositions vertueuses assez solides pour garantir une sérieuse droiture d’honnêteté. Ici encore, ces tendances vertueuses se renforcent mutuellement en s’uniliant dans une volonté décidée à accomplir le devoir partout où il se rencontre.

Ainsi donc, en toute conscience, les convictions morales et la bonne volonté du bien sont étayées par des tendances vertueuses déjà établies solidement. Le dis cernem ait moral ne peut avoir de clairvoyance habi tuelle que dans cette hypothèse : en d’autres termes, la vertu de prudence suppose les autres vertus. Je dis vertu « le prudence, c’est-à-dire sécurité d’un discernement qui s’exercera a tout coup pour le bien et ne se laissera point aveugler ni dévier par aucun courant passionnel adverse. Il y a des Hills habituellement peu vertueux, qui font parfois et même souvent acte de

vertu, aux instaiils ou ils ne sont point dominés par

leurs tendances vicieuses ; mais leur discernement est vite en déroute et abdique, quand leurs passions habituelles les talonnent et réclament leur assouvissement « oui uinier. Retenons « loue que la perfection du discei nement prudentiel n’est garantie que par l’as sèment v ri ueux.

El comment les vertus, une [ois stabilisées, contribueront-elles a la perfection « lu discernement ou, en d’autres termes, comment faciliteront-elles la lucidité et la fermeté « Tune vertueuse prudence ? De trois