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PRUDENCE. ^ « >N ROLE DANS I. RÉALISATION

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I « .-rt i K-. en Idées, en raisonnements et qui n’arrivenl l>. in.1 des jugements clairs, à des déterminations pré stint des Imaginatifs, qui manquent de ce sens Intérieur qu’on appelle le sens commun, faculté interne qui rassemble autour du même objet et lui restitue ordre et pertinence toutes les sensations qu’il nous.1 données. Ils ne savent pas appliquer Irais principes aux réalités vivantes et concrètes. Dans l’ordre pratique, nous trouvons les mêmes tempéra ments s’il >.i des hommes de bon sens et de |uge ment it ce ne sont pas nécessairement de savants il v en.i d’autres qui en manquent abso lumen t. Pour ce bon sens pratique et avisé dans la conduite morale, il faut, outre la finesse de l’esprit, une imagination bien assagie ; il f.mt surtout la paci fini vertueuse de la sensibilité, l’affranchissement passions, afin de pouvoir juger impartialement objectivement, et non pas dans le sens de ses amours, le ses utilités et de son intérêl mal q. i i. a. 3.

tains cas, d’allure exceptionnelle, réclament particulièrement eette perspicacité de l’esprit. Il > a des actions morales imposées obligatoirement par des lois >t dont il faut pourtant s’abstenir. D’autres fois, l’es prit doit prévaloir sur la lettre. Payer une dette, par pie, est une loi morale, et pourtant il faudra stenir de rendre à quelqu’un l’argent qui lui est dû, on sait qu’il l’utilisera pour trahir sa patrie. I n pareil cas, la prudence ordinaire ne suffit plus ; il faut une sagacité toute spéciale de bon sens pour ne pas t’en tenir à la loi commune, pour saisir et juger qu’une loi plus haute commande ici l’exception. Cette perspiti toute particulière des cas exceptionnels réclame une netteté, une rectitude de jugement tout a fait des. Le bon sens moral et le jugement perspicace peuvent être préparés et facilités par dheureu-.es pré isitions natives ; mai— l’éducation, la docilité et rience personnelle contribueront à l’affiner. Enfin, quelles que soient les prédispositions et l’édui. la prudence surnaturelle « infuse, ne l’oublions p., ., . donne a toute.’une de bonne volonté la bilité de ce jugement droit dans tout ce qui consanctification et le salut, mais seulement la tifleation et le salut individuels ; car la prudence infuse ne confère pas le bon sens ni le jugement tpicace dans les affaires de ce monde. 3° Ce qui nuit ù lu perfection du jugement.

— l’aide

prédispositions natives malheureuses, certains hommes n’ont pas de jugement et manquent de bon Cette déficience est plus ou moins accusée : elle rient d’une imagination désordonnée, d’une inattention habituelle au réel, d’un manque de contrôle et d’organisation des sensations, des idées et des souvenirs ; il peut y avoir aussi manque d’éducation et mution sur ce point, car on doit cultiver en soimême, pour son propre compte, ce bon sens moral, ce lent droit et perspicace : c’est l’instrument fécond de la moralité. Il faut s’habituer à juger avec rectitude, justesse et objectivité, en se rendant compte du pourquoi de toutes ses actions, ne laissant rien vie morale qui manque de clarté el de sine

Outre U — pn dispositions malheureuses et le manque ication, il peut avoir négligence fautive à ne pas loger et discerner comme il faut. On ne veuf pas faire’ion. on ne s’applique pas à juger correctement bjectivement. Cette inconsidération est la suite tte précipitation que nous avons vue tion du conseil. Ce n’est pas une excuse de d conséquences désastreuses d’une

n’a pas voulu

ru-r la peine d< r, de réfléchir,

ipte. Il I I. q. Mil..1. 1.

ad 2’’. Enfin, la cause de ce manque de jugement est le

plus SOUVent la passion, les tendances choisies, les

points de vue utilitaires, les inclinations pécheresses et vicieuses ; ces préjugés affectifs et ces prédétormlnations passionnelles ne portent pas a |uger dans le sens de la vertu, à écouter les réclamations de la conscience. On ne veui rien examiner, rien entendre ; on ne songe qu’à satisfaire ses Intérêts, à favoriser ce

qu’on aime, a se précipiter à la s. ihsl.nl de ses

convoitises. Nous étudierons plus loin ces défaillances

du discernement prudentiel « lui liennent à l’a pi loi i

et a l’aveuglement de la passion.

VIII. LA PRUDENCl DANS LA PHAS] [HPÉRATIV1 mis

ri ilisations. Nous voici au troisième et dernier

stade du discernement de la prudence, celui des réalisations. Jusqu’à présent. a ec le conseil et le jugement, nous n’en sommes encore qu’aux intentions. Même la

conclusion volontaire du jugement, le choix, n’est

qu’une décision intérieure, une option de notre COH

science qui peut ainsi se formuler : Voilà ce qu’il faut

taire. Mais rien n’est encore l’ait, et il s’agil maintenant de passer à l’acte, c’est précisément cette phase

des réalisations que nous devons étudier.

V ce stade, s’affirme tout particulièrement la vertu de prudence dans son acte principal qui est d’intimer l’action, de commander la réalisation. La prudence. en effet, est noire raison appliquée à diriger notre action ; par conséquent, parmi les divers actes qu’elle déploie, le principal est celui qui aboutit à ce bul : agir. Le conseil explore et examine les différentes alternatives, les différents moyens d’accomplir l’action ; le jugement prononce, parmi ces moyens, lequel est le

plus apte et le plus réalisable, étant donnes le cas présent el ses circonstances. Le conseil et le jugement décident sans doute de l’action, mais d’une façon quasi spéculative et théorique. I.a preuve en est que, dans certains cas difficiles, où nous ne pouvons pas nous-mêmes juger, nous allons réclamer ce jugement à un bon conseiller, qui examine le cas en lui-même, en disserte spéculât iveinent et nous donne son avis, mais en se désintéressant ensuite de la réalisation qui nous incombe à nous seuls. Or, la raison pratique, que nous mettons en œuvre dans la prudence, doit aboutir nécessairement à la réalisation ; elle doit donc aller, au de la du conseil et du jugement, jusqu’au précepte ou intimation qui précisément ordonne cette mise à exécution. Le conseil et le consentement, le jugement et le choix, n’ont de raison d’être que pour faire agir. Un vertueux n’est vertueux que lorsqu’il pratique réellement la vertu. II’II 1, q. xi.vn. a. 8. A propos du précepte, nous allons suivre le même plan d’étude que pour les deux phases précédentes : décrire les deux éléments de la phase impérative. élément rationni I et élément volontaire : dire ce qui est requis pour leur perfectionnement et ce qui peut leur nuire.

1° Description de l’acte rationnel du pricejile. Dans cette phase du précepte, il est nécessaire de placer un acte de raison qui ordonne avec clairvoyance la mise à exécution de l’action idéalement conçue. C’est sous la poussée volontaire d’une fin à réaliser, d’un but à atteindre que l’esprit s’est appliqué a l’enquête des

moyens et qu’il a abouti à un jugement déterminatif ;

il faut aller plus loin, il faut réaliser. Or. pour cela, de grandes difficultés SOnl à vaincre : tant que l’on en reste à la résolution intérieure, on ne rencontre d’autre opposition a son vouloir que la volonté contraire ; mais, se met I re à 1’<euv re, c’est se renoncer, se meurtrir, c’est lutter, attaquer, défendre, couper, retrancher, peiner, travailler. La vertu commence par l’intention, mais elle ne donne sa preuve et ne s’achève que par les réalisai ions.

Dans les difficultés rebutantes de l’action, il v a

choc ; il faut donc y parer. Le précepte est ce verdict