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IMîoYl m i I rHÉOLOGIE. LE PROBLÈME l » l’Ml.

nus

contradiction.1 soutenir que le créateur de la liberté, plus intime ù elle qu’elle mime, peut la mouvoir infailli blement à se déterminer librement. S’il en était autre ment, ce qu’il a de meilleur dans l’acte salutaire, sa détermination libre, échapperai !.1 la causalité divine, contrairement.1 ce que itit saint Paul : Qui est ce qui U distingue ? Qu’as tu que tu ne l’aies reçu) 1 Cor, ,

Infaillibilité n’est pas nécessité, du moins nécessité

av (nécessitas consequentis), niais seulemenl nécessite conditionnelle (nécessitas consequentiee). Nous (lisons couramment : J’irai nous voir demain Infailliblement <>u s.ms manquer, et nous ai 1 omplis

librement ce que nous avons décidé d’avance. Pourquoi Dieu ne pourrait-il nous faire accomplir librement ce qu’il a décidé lui-même de toute éternité ? Comme le remarque Bossuet : Quoi de plus absurde que de ilirt que l’exercice du libre arbitre n’est pas, .1 cause que Dieu ont qu’il soit. Traite du libre arbitre, c. vin. En d’autres termes : quoi de plus absurde nue de dire que l’actualisation du libre arbitre le détruit. Cf. art. Pm motion, > VII, col. 67 sq.

IX. La Proyidenci iiii mal.- Cette question a etr trait » e plus haut à des points de Mies divers à l’art. Mal, a l’art. Pri destination, i ù nous avons parlé de la réprobation, col. 3007, :.0Kî sq.. sous un autre aspect a l’art. Promotion, §VIII : I.a prémotion physique il l’acte physique du péché, col. 71-7<>. où nous avons

ne les principales difficultés de ce problème. De plus, au cours même du présent article, dans la partie relative. ! saint Augustin, a été exposée la solution que celui-ci donne au problème du mal et qui a été accep ar la théologie postérieure. Pour ne pas répéter ce qui a été dit plus haut, nous soulignerons seulement ld ce qu’il y a de plus important dans l’enseignement de la théologie sur ce point.

mal comme tel n’est pas quelque chose de positif.

la privation d’un bien, privatio boni debiti ; ainsi,

ité ou même l’obésité, l’hypertrophie d’un organe sont la privation d’un bien. Cf. Saint Thomas, I a. q. xi. vin. a. 1. Cette privation est parfois inconest le cas d’une maladie que l’on porte en soi sans le savoir : elle peut aussi être consciente : elle produit alors assez souvent la douleur ; la douleur n’est pas a proprement parler le mal dont on souffre, mais elle est un mouvement de la sensibilité ou de la volonté qui provient d’un mal présent et perçu. tint Thomas. DU », q. xxxv, a. 1 et 2. Ainsi, la vive douleur de la perte d’un bien montre la bonté de la nature, ibid., a. 1, ad :.um, et elle peut être très utile pour se défendre contre le mal senti. De même, la douleur du péché, loin d’être le péché, est sainte : elle fait partie de la contrition. Il ne faut donc confondre

i douleur ni le mal physique, ni le mal moral ou

péché, dont le désordre comme tel n’est pas quelque

d< positif, mais une privation de l’ordre qui

t exister en nos actes.

1° Dieu ne veut le mol physique que d’une façon tout

accidentelle, parce qu’il veut un bien supérieur dont ce

mal est la condition : ainsi, d’une façon accidentelle,

it la mort de certains animaux pour la v ie du lion,

tains maux physiques comme occasion d’exercer

de patience, de ernstance, de longanimité,

de miséricorde à l’égard iu

in affligé II veut aussi certains maux comme pour rétablir l’ordre de la justice. 1 rit Thomas. I ». q. xix. a. 9. I.t’ « relation divine nous dit que l’homme n’aurait

>nnu la douleur et la mort s’il n’avait pas péché, et la vie des s a i n t s nous montre que la douleur est puriii. comme un moyen de nous

lOUX-mémeS, de nous élever (les biens sen sibles. auxquels nous pourrions nous arrêter, aux biens

de l’ordre rationnel qu’estlment l’honnête homme el

le vi. u philos, , plie, de nous élever enfin <le ees Im.ii supérieurs.1 d’autres qui les dépassent encore, a ceux de l’ordre surnaturel ou de la grâce qui est en nous le germe de la vie éternelle, (.t. Imitation de Jésus christ, 1. u. c u : / 1/ voie royale de’</ croix. On voit par là

l’utilité de la douleur, suite du mal pbv sique. I >ieu II s veut de façon toul accidentelle en vue d’un bien supé rieur. Cf. A. Zacchi, 0. P., Il problemu drl dolort, Home 1927.

2 8 Quant au mal mural ou nu péché, Dieu ne peut le vouloir en aucune façon, ni directe ni indirecte. — Il ne peut être cause directe du péché en > inclinant sa

volonté OU une volonté créée, car le péché provient de

ce qu’on s’écarte « le ce qui est ordonné par 1 >ieu Il ne

peut être non plus cause indirecte du péché par né^li gence à nous en préserver, connue le pilote est cause du naufrage lorsqu’il ne veille pas comme il le peut et le doit. Il arrive sans doute que Dieu n’accorde pas a Certains le secours qui les préserverait du péché, niais cela est conforme à l’ordre de sa sagesse et de sa jus tice : il n’est pas tenu, il ne se doit pas à lui-même de préserver de toute faute des créatures naturellement défectibles, et il peut permettre ou laisser arriver leur défaillance en vue d’un bien supérieur ; il permet ainsi le péché des persécuteurs pour manifester la constance

des martyrs. Cf. saint Thomas, l a. q. xxii. a. 2, ad

2 « m » f et I*- 1 la,, . IX xix. a. 1.

Comme il a été expliqué a l’art. Prémotion, col. 71 sq.. il faut, contre Calvin, distinguer la divine permission du péché (surtout du premier péché) et la soustraction divine de la grâce à la suite d’une faute. La seconde est une peine ; or, toute peine suppose une faute, et la faute ne se produirait pas si elle n’étail pas permise par Dieu. Cette divine permission du péché implique la non-consen al ion de telle liberté créée dans le bien ; cette non-conservation n’est pas un bien, mais elle n’est pas non plus un mal, car elle n’est pas la privation d’un bien qui nous serait dû, elle est seulemenl la négation d’un bien qui ne nous est pas dû. Tout philosophe connaît la différence qu’il y a entre la négation et la privation. Au contraire, la soustraction divine de la grâce est un mal (malum pam.se), la peine d’un péché, au moins d’un péché commencé. Cf. saint Thomas, I » -II », q. lxxix, a. 3.

Il y a certes ici un grand mystère et même beaucoup plus grand que celui de la conciliation de l’infaillibilité de la Providence avec la liberté de nos actes salutaires ; mais il importe de ne pas le déplacer. Il reste ici un clair obscur tel que nier ce qui est clair à cause de l’obscur serait mettre la contradiction à la place de l’obscurité. Il 3 a même ici deux principes absolument certains : d’une part. Dieu qui ne peut vouloir en aucune façon le péché, ne commande jamais l’impos sible ; le concile (le’1 lente l’affirme en citant saint Augustin contre les pseudo-réformateurs : Deus irnpossibilia non jubet. sed fubendo monet et facere quod possis et pelere quod non possis. Denz. Bannvv., n. 804. C’est ce qu’ont méconnu les jansénistes. Denz., n. 1092. —

I l’autre part, il est absolument incontestable que Dieu est l’auteur de tout bien, que son amour est cause de toute bonté créée, même de celle de notre bon consentement salutaire ; autrement, ce qu’il y a de meilleur

dans l’ordre créé échapperait à la causalité div ine.

II suit de la. comme le dit après saint Augustin, saint Thomas, I », q. xx. a. 3, que nul ne serait meilleui qu’un autre s’il n’était plus aimé par Dieu. C’esl le principe de prédilection qui contient virtuellement toute la doctrine de la prédestination et de la grâce efficace.

Cet deux principes, chacun pris à part, celui du salut possible a tous et celui de prédilection, sont incontestables ; mais comment se concilient ils intime-