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PRCn l l’I NCl Ml l ni o. ; i E, LA PREU l 1’RIOR1

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i ne action qui ne tendrai ! vers rien di" déterminé, M-r.iit elle même sans détermination, elle ne serait pas plus attraction que répulsion, vision qu’audition, di > : i que respiration. Il faut une raison spéciale pour que la cause efficiente (el toute cause efficiente) agisse M lieu de rester en repos, de ne pas agir, et pour qu’elle

ainsi plutôt qu’autrement, dans cette direction et dans ce sens plutôt que dans un autre. Cette raison pédale e>t la cause iin.de. la Bn, le bien qui convient à t et pour lequel d agit. C’est le principe de dualité, qui peut encore s’exprimer sous cette forme arls totélicienne très simple : /> itentia dicitur ad actum, la puissance (active ou passive) ne se conçoit que comme tièdement ordonnée à son aete ; elle est pour lui ne le relatif pour l’absolu ; le sens ( le la vue est pour voir, celui de l’ouïe pour entendre. Nous.nous longuement explique ailleurs le sens philosophique el la p.irtee de ce principe : cf. Le réalisme du principe de finalité. Pans. |

Objectera peut-être que nous ne voyons pas.1 quoi servent la vipère et plusieurs autres animaux nuisibles. Oui, la finalité externe de certains êtres nous ipe souvent, mais leur fin dite interne est é idente : nous voyons bien comment les organes de la vipère sont utiles.1 s. t nutrition, à sa conservation.

li /inutile de la nature est un fait évident, non pas pour nos sens qui n’atteignent que les phénomènes les. mais pour notre intelligence faite pour saisir l’être et les tire des choses. Pour elle, manifes tement, l’homme, non seulement voit parce qu’il a des c, mais il a des yeux pour voir : l’œil est pour voir, l’oreille pour entendre, la tendance pour le but visé. Comment de ce fait de l’existence de l’ordre du le, de la finalité de la nature pouvons-nous nous élever à la certitude de l’existence de la providence ? — I ir ce principe : « Le. êtres qui ne possèdent pas l’intellie ne peuvent tendre vers une fin que s’ils sont une cause intelligente, comme la flèche par l’archir. C’est ainsi que saint Thomas a formulé ce principe. I ». q. 11. a. 3, "> ft via. Plus simplement : « un moyen ne peut être ordonné a une fin que par une intelligence ordonnatrice ».

Aristote, qui a si bien montré l’existence de la finalité de la nature et la nécessité du principe de finalité : ît a^it pour une lin. ne dit presque rien de la nécessite de recourir à une intelligence ordonnatrice, Test quand il fait l’éloge d’Anaxagore, Met., I. I. c. 111, et dans quelques autres endroits fort obscurs. Sa réserve s’explique, croyons-nous, par les difficultés Métaphysiques dont nous avons parlé ci-dessus, col. 988.

Pourquoi une intelligence ordonnatrice est-elle’Parce que la fin. qui détermine la tendance

moyens, n’est autre que l’effet futur à réaliser.

on effet futur, qui n’a pas encore d’existence

actuelle, doit, pour déterminer la tendance, être déjà

rit en quelque manière et ne peut l’être que dans

un être connaiS aul n’a jamais connu la fin pour laquelle l’œil

Le, on ne peut dire que l’œil est fait pour voir. Si

nul n’a jamais connu la fin de l’action du poumon, on

ne peut dire que cette action est pour renouveler le

au contact de l’oxygène de l’air.

— pourquoi faut-il une intelligence ordonnatrice ?

Pourquoi l’imagination ne suffit-elle pas ? Parce que

seule l’intelligence connaît l’être et les raisons d’être

des et donc la fin qui est la raison d’être des

Seule une intelligence peut voir que les ailes

ni faites pour le vol, le pied pour la

marche, et seule une intelligence a pu ordonner les

!. le pied à la marche, l’oreille à l’audition,

aimai tend - -rtainement par instinct vers un

luit, l’oiseau ramasse une paille pour faire son nid, mais comme le dtl saint Thomas. | « 1 T ». q, 1, a. 2. il connaît sensiblement la chose qui est tin, sans prier

voir en elle la raison de Bn : eognoscit rem qua al finis, ici non eognoscit rationem finis. L’abeille qui recueille

le sur îles QeurS pour faire du miel ignore « pie le miel

est la raison d’être de cette récolte. Seule l’intelligence atteint non pas seulement les qualités sensibles, cou

leur. sou. etc. mais l’être Intelligible et les raisons d’être des choses et de leurs actions.

Seule une Intelligence ordonnatrice a pu ordonner

dans les choses de la nature des mo eus ; i une fin, Sans elle, le plus sort du moins. Tordre du désordre,

Kant objecte : Cette preuve établit toul au plus l’existence d’une intelligence très puissante et très

étendue, mais non jias Infinie ; elle nous conduit à concevoir Dieu comme l’architecte du monde, et non comme le créateur ?

Il est facile de répondre : une intelligent finie OU

limitée, comme celle d’un ange si parfait qu’on le suppose, n’est pas la Pensée même, l’Intellection même, ni la Vérité même. Cf. saint Thomas. [a, q. liv, a. 1, 2, ; i. Or, une intelligence, qui n’est pas la vérité même toujours connue, est seulenient ordonnée à connaître la vérité. Et cette ordinal ion passive suppose une ordination active, qui ne peut provenir que de l’Intelligence suprême, qui est la Pensée même et la Vérité même.

Voilà le terme auquel aboutit notre preuve : une intelligence ordonnatrice souverainement parfaite qui est la Vérité même et donc l’Être même, puisque le vrai c’est l’être connu. C’est le Dieu de l’Écriture : Ego sum qui surn. C’est la Providence, ou raison suprême de l’ordre des choses, qui a ordonné toutes les créatures à leur fin et les dirige vers la fin dernière de l’univers, qui est la manifestation de la bonté divine.

Nous saisissons mieux maintenant le sens de la parole du psaume : Cmli enarrant gloriam Dei. L’ordre admirable du ciel étoile raconte et chante la gloire de Dieu, nous fait connaître son intelligence infinie. De cette preuve à posteriori de la Providence dérive la grande leçon morale exprimée confusément à la fin du livre de.lob et clairement dans le Sermon sur la montagne : S’il y a un pareil ordre dans le monde physique, à plus forte raison doit-il exister dans le monde moral, malgré les crimes que la justice humaine laisse impunis, comme elle laisse sans récompense bien des actes héroïques. S’il y a un ordre admirable dans le monde sensible, depuis la gravitation de l’atome ou des astres jusqu’aux merveilles de l’instinct des animaux, à combien plus forte raison doit-il y avoir de l’ordre dans la conduite de la Providence à l’égard des justes, même lorsqu’ils sont le plus éprouvés. « Regardez les oiseaux du ciel, il ne sèment ni ne moissonnent, le Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » Matth., vi, 26.

Y. Preuve quasi a priori de l’existence de la Providence, selon la déduction des attributs divins, a la lumière de l’enseignement de l’é-GLISE. — Après la preuve a posteriori de l’existence de la providence, il convient d’exposer celle quasi à priori qui, une fois admise l’existence de Dieu, cause première, procède par déduction de ce fine Dieu est une cause intelligente. C’est seulement une preuve quasi à priori, car la providence ne peut se déduire selon une nécessité absolue de la nature divine puisqu’elle suppose que Dieu a voulu très librement créer ; mais, cet acte libre suppose, il est facile de montrer que la providence doit exister, ou que Dieu doit ordonner toutes 1rs choses créées a une fin et gouverner le monde selon le plan providentiel. Nous proposerons cette preuve, comme il convient en théologie, a la lumière de l’enseignement de l’Église.

1° Enseignement de l’Église. Kappelons d’abord