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PROVIDENCE. rHÉOLOGIE. LES DONNÉES SCRIPT1 RAIRES 990

1 a raison paraît en i’t i < celle et : pour qui n’a pu arriver. ; l’idée explicite de création ea nihilo, l’action île Dieu ad ex/m est chose fort obscure au point de vue philosophique. Il a fallu du temps, même a la lumière révélation, pour ijiules théologiens arrivent à dire que cette action de Dieu ad extra est formellement immanente et virtuellement transitive, » i n"il peut avoir un iiaction divine, bien qu’elle soit elle même éternelle, ita ut sit novitas /, ' nooi nmnie « lit en substance saint l’homas, '., I. II. c. xxxv. et I », q. xxv, a. 1, ad : >"">. Il était iu>n moins diflicile de concevoir qu’une action divine prtt être libre, et même souverainement libre, que fût compromise pour cela V immutabilité divine, sans que cette action libre fût en Dieu quelque do contingent et de surajouté à son essence l’ont cela restait fort obscur et inexploré pour Aristote, bien une plusieurs principes formulés par lui continssent virtuellement la doctrine de la création et celle de la providence, comme le montre saint Thomas, 1*. q. liv, et q. i. a. 1. '-'..">. N’ayant pu l’idée explicite de création, il ne parvenait pas a evoir comment Dieu, dont la connaissance ne peut e ou dépendante a l'égard des choses, les con nait.

On se rend mieux compte des difficultés métaphysiques du problème, quand on lit. parmi les propositions condamnées de l’averroïsme latin, celles qui sont relatives à la création et à la providence. Voir Denifle latelain, Chartul. universitatis Paris., t. i. p. 5461s condamnées en 1277), ] rop. 58 : Quod Deus est causa necessaria prima intelligenliie : qua posila ponitur effectus et sunt simul duratione (id est ab acterr rop lô : Quod primum principiumnonesl

proprie co rum, nisi melaphorice, quia conser vât ea. id est. quia ni non i ss< ni ; — prop. 43 :

primum principium non potest esse causa diversorum faclorum hic inferius, nisi mediantibus aliis cauquod nutlum transmutons dirersimode transmutât, nisi transmututum. Voir aussi dans la Somme tl.éologique de saint Thomas, l a. q. xivi. a. 1. les objecire la création libre et non ab œterno ; ce sont celles qui étaient proposées par les averroïstes comme V'_er de Brabant, lesquels prétendaient s’apsur Aristotc. A es difficultés générales relatives à la liberté divine et a tout.- action divine ad extra s’ajoutent ici (elles qui touchent plus directement la providence infaillible, surtout telles qui sont relatives au libre arbitre de l’homme et (elles qui naissent a la vue du mal physique et du mal moral si fréquent ici-bas. Comme s’objecte saint Thomas. 1°. q. xxil, a. 2, objectio 2 : Omnis sapiens icludil dejectum et malum quantum pob his quorum curam gerit. Videmus autem nuitta mata in rebut esse. Aut igitur Deus non potest ea imperwn est omnipotens), aut non de omnibus curam habrt. s’il y a tant de mal dans le monde, n’est-ce ie que Dieu est impuissant a l’empêcher ou qu’il n’a pas sujn de toutes les choses particulières, mais seulement de l’application des lois générales de l’unr la difficulté qu’examine loneuement

On la trouve énoncée çà et la dans des livres inspirés, iment dans |- livre de.lob et dans il qui constate que l’innocent reste parfois sans défense en ieux et qui conclut pointant i bien fait et que l’homme 1 rains I lieu et obsci 1 1- que doit tout homme. Car

jugement, au sujet de

tout ce qui ii. soit mal. Eccl., xit,

sont manifestement ces difficultés qui oui con duit plusieurs philosophes a nier que la providence s'étende Infailliblement aux choses singulières, .i nos actes particuliers, il importe de relever spécialement

dans le Lémoi |nage de la révélation ce qui S’Oppi

cette conception erronée

lll Principaux enseignements qui x 1 1

OU 1 i ; oi V | DANS L'ÊCRITURI SUR LA PROVIDENCE.

Nous nous plaçons moins ici au point de vue de l’exé

de. expose plus liant. qu'à celui du I hl

Aux v eux de ce dernier, lorsqu’il rapproche les textes

de l’Ancien i est anient relatifs à la providence, la doc trincquiv est contenue peut se résumer en (es points fondamentaux : la providence un iverselle et infaillible ordonne au bien toutes choses |usque dans les moindres

détails ; elle est pour nous ins manifeste, parfois éclatante, mais en certaines de ses voies elle demeure absolument insondable.

1° L’universalité de la providence et son extension à toutes choses si minimes qu’elles soient est clairement enseignée dans l’Ancien Testament. Le livre de la Sagesse l’affirme a plusieurs reprises ; il suffi) de rappeler ici les textes principaux : Dieu est le créateur des grands et des petits et il pi end soin des uns coin me des aut les. Sap., VI, 7. i l.a Sagesse atteint avec force d’une extrémité du monde a l’autre et dispose tout avec douceur. Ibid., viii, l. » Nous avez tout réglé, Seigneur, avec mesure, avec nombre et avec poids. Ibid., xi, 20. i Il n’v a | as d’autre Dieu que vous, qui prenez soin de toutes choses alin (le montrer que vous n’avez rendu aucun jugement injuste. » lbid., xii, 13. L’auteur de la Sagesse donne un exemple frappant, celui (ies hommes, qui, en cas de naufrage, confiant leur vie à un bois fragile, traversent les vagues sur un radeau et ((happent a la mort ». Ibid., xiv, 1-5. Mises dans leur contexte, ces simples paroles sur la confiance en Dieu de (eux que porte un radeau affirment plus clairement que toutes les œuvres de Platon et d’Aiis tote l’existence de la providence divine qui s'étend à toutes choses, si minimes qu’elles soient.

La même affirmation se trouve dans l’Ancien Testament chaque fois qu’il est question de la prière, car celle-ci se fonde sur la crojanec à la providence, elle la reconnaît pratiquement et elle coopère à son action, du fait que la volonté de celui qui prie se met à l’unisson de la volonté divine pour obtenir les dons de Dieu. C’est particulièrement frappant en certaines prières, comme (elle de Judith invoquant le Seigneur avant de se rendre au camp d’I lolophernc : « Assistez-moi, je vous prie, Seigneur, mon Dieu, secourez une veuve. Ces ! vous qui avez opéré les merveilles des temps anciens et qui avez formé le dessein de celles (fui ont suivi, el elles se sont accomplies i arce que vous l’avez voulu. Toutes i-os voies si ni tracées d’avance, et vous un : disposé ros jugements » ar votre prévision… Vous avez toujours eu pour agréable la prière des hommes humbles et doux. Dieu du (ici, créateur des eaux el Beigneur de toute la création, exaucez-moi, malheu reuse, qui vous supplie et qui mets ma confiance en votre miséricorde. Judith, ix. 1-17. Avec la providence, son universelle extension, la rectitude de ses voies est affirmée, ici et dans le contexte, la liberté de l'élection divine a L'égard du peuple on devra naître le Sauveur. Mais de quelle manière tout es choses ont-elles été ainsi ordonnées ?

2° L’infaillibilité de la providence à l'égard de tout << qui arme, mime à l'égard de nos actes h l>rrs présents et futurs, n’est pas moins clairement affirmée dans l’An cien Testament que son extension universelle, il faut surtout citer à ce sujet dans le livre d’Esther, xur, 9 c. iv i. la prière de Mardochée, qui implore le

secours de Dieu contre Aman et les ennemis du peuple

élu : Seigneur, Seigneur, roi tout-puissant, Je vous

invoque, cai toutes choses sont soumises ; i votre pou-