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MH> IIH NCE. S. AUGUSTIN, i l fENSION

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« .Luil’ordre du bien, entre le 1 ii*-n Immuable et le bien

participé.

Kt. iio même que l’être créé el le bien participé ont véritablement de l’être et « lu bien, el cela dans la mesure même où Ils sont sous l’inQuence de l’Être et du Bien suprêmes, de même les causes créées seront d’autant plus et mieux de vraies causes efficientes qu’elles seront dans le rayonnement de la Cause suprême, qui leur communiquera leur vertu de causa. Or. ce rayonnement et cette Influence de la Cause suprême, de celui qui est proprement et premièrement Esprit de vie, s’étendent.1 tous les ordres de causes efflefa s t -t les pénètrent jusqu’au plus profond.

L’influx de la Cause suprême s’étend d’abord aux D eu en effet les assiste : creatorum tpiriluum poluntates bonas adjurai ; il les juge : tnalas judieat ; il les ordonne et les dispose : omnes ordinal ; il leur donne l’efficace selon son gré : quibusdam tribuit potestates. quibusdam non tribuit. Et la raison de cette Influence est que, sicut omnium naturarum creator est,

rtniti/n pottUalum dalor. Nous ne nous arrêtons pas ki su : ce grand sujet, qui a été traité a l’art. Pw mtATlON : La prédestination selon saint Augustin. Par le ministère îles volontés créées. Dieu exerce

son Influence et son action sur les corps : corpora igitur magis subjacent ooluntatibus : qUsedam nostris… quxdam angelorum ; sed omnia maxime Del voluntati subdita tant ; eui etiam voluntates cannes subjiciuntur ; quia non habent potestatem nisi quam Me concedit. Et

-tin de conclure : Causa ilaque reniai quxfacilnec fti : D ilia vero, et faciunt et fiunt : sieul sunt

omnes ereali spirilus, maxime ralionales. Ibid.

pplications du principe. — 1. La théorie : le mal et l’universalité de la providence. Optimisme d’Augustin. — L’existence <lu mal est un fait irrécusable, et ce fait pose un problème auquel on a parfois donné des réponses injurieuses a l’endroit de la providence. Et c’est là ce qui avait fait l’angoisse d’Augustin avant

aversion : Quie Ma lormenta parlUrientis cordis

qui gemitus ! Deus meus ! El ibi eranl aures tua,

nie me… Tu sciebas quid patiebar et nullus hominum. l’.onj s*., VI 1. vu. 2 ; car. ne pouvant se résoudre, iccuser Dieu et à charger la providence, Il ne pouvait cependant trouver la réponse à cette multitude de questions qui le pressaient de leurs difficultés : Unde igitur mihi maie pelle et bene nolle ?… Quis in me

isuit, et inseruit mihi plantarium amaritudinis ; civn Mus fierem a dulcissimo beo meof… Ubi ergo malum ? et unde et qua inrepsit ? Qux radix ejus et quod semen ejus ? Unde et malum ? An unde /ecit ca, materics aliqu i mala erat, et formavit alque ordinavil eam, sed reliquil aliquid in Ma quod in bmum non converleret ? Cur et hoc ? Conf., VII. v, 7.

ie que l’on imputât directement le mal à Dieu, soit qu’on lui reprochât de n’en avoir pas pré . univers, la providence se trouvait atteinte ; et, comme la solution en faveur était celle des manichéens

Dieu bon, n’ayant pu s’opposer a l’action du principe mauvais, a été contraint de créer la matière pour

indre cette action, et lui a abandonné le monde sensible — c’était surtout V universalité de lu providence qui se trouvait mise en question par le problème du mal.

-si. une (ois la lumière retrouvée, Augustin s’appliqu : ire la difficulté. Sa réponse tient en ces

deux formules i n’est pas l’auteur du mal.

b) Dans le plan providentiel, le mal est permis eu vue du triomphe du bien.

a) Dieu n’est pas l’auteur du mal. — C’est à cette tin trace, rapides et nettes, les grandes lianes d.- sa métaphysique du mal.

a. Qu’est-ce en effet qw / mal ? — Une privation, un non-étre. Contre Plotin, Hnnéades. Lvm, 3 et T. el contre les manichéens (cf. Cont. Julian. op. imp., III.

    1. CLXXXIX)##


CLXXXIX), pour qui le niai est une nature, une soi le de

privation subsistante, Augustin ne cesse de répéter que

le in il n’est pas nue liai lire, une suhsl anee. ( u : n omnino

natura nulla sit malum, nomenque hoc non sit nist

PRIA vil. > BONI. De ew. Dei. l. XXII. Quid tSt aalem

aliud quod malum dicitur, nisi privatio boni ? Non eninx ulla substantia, dit-il à propos du mal physique. Enehtr., il. El encore : Mali nulla natura est ; sed amissio boni malt namen aecepit, De civ Dei, XI, ix ; et de nouveau : Malum illud, qtlod quærebam unde esset, non est substantia ; quia si SUbstantta effet bonum esset, (’.onL. VII, xii, 18, a Ici point que, considéré eu lui-même, on peut « lue du mal qu’il n’existe pas, el qu’il a besoin, pour être, du sujet qu’il vicie, el qui. pOUT Cette raison, est lion : esse vitium et non noerre. non potest, Unde colligitur. quamvts non possit riliiun nocere incommutabili bono, non tamen potest nocere nisi bono ; quia non inesl nisi ubi noeet. Hoc etiam isto modo did potest : Vitium esse nec in summo posse bono, nec nisi in aliquo bono. Sola ergo bona alicubi, esse passant ; sola mala nusquam : quoniam natura, etiam Ma qux ex malx ooluntatis vitio vittata sunt, in quantum vitialæ sunt, mala sunt ; in quantum aalem natura sunt, bonæ sunt. De civ. Dei, XII. m. Nous oicidoncrex eu us à l’équation bicn = étrc, qui par opposition des contraires donne : mal = non-être. Encore un peu, et Augustin nous dirait que le mal est un accident : Non ulla substantia. serf carnis substantia vitium est vulnus nul morbus (mal physique) ; cum caro sit substantia, profecto aliquod bontim, cui accidunt isla mala : id est privaliones ejus boni quod dicitur sanilas. EncJiir., II. Il le dira même formellement à la fin de sa vie : Ipsum vitium non substantif accidens, sed subslanliam (manichœi) pillant esse. Op. imp.. III, clxxxix.

Le mal n’est pas une substance, une nature : il n’est qu’un accident, et encore par manière de privation : voilà ce qui fonde ce que l’on pourrait appeler l’optimisme métaphysique de saint Augustin. L’accident, en effet, a toujours besoin de son sujet ; dès lors, le mal aura, lui aussi, toujours besoin du bien, et il ne pourra jamais être tellement puissant qu’il triomphe totalement du bien, car alors il se détruirait lui-même en détruisant le sujet sans lequel il ne serait rien. Le bien subsistera donc autant que l’être et il triomphera toujours du mal. Et Augustin revient sur cette conséquence avec une satisfaction visible. En 400 : Si autem omni bono privabuntur, omnino non erunl, Confess. VII, xii, X ; en 10$1-$205 : Corruptio si onmem modum, omnem speciem. omnem ordinem rebus corruplibilibus auferal, nulla natura remanebil. Ac per hoc, omnis natura qux corrumpi non potest, summum bonum est, sicut Deus est. Omnis aulern natura qux corrumpi potest, etiam ipsa aliquod bonum est ; non enim posset ei nocere corruptio, nisi adimendo et minuendo quod bonum est, De nat. boni, 4 ; en 418-419 : Si bonx (naturx) non essent, cis vilia nocere non possent… Quod si omnino desit (bonum) nihil boni adimendo non nocel, ac per hoc nec vitium est. Nom esse vitium et non nocere non potest. De civ. Dei, XII. m. Voir aussi les très explicites développements de VEnchiridion. 12. l.’i. 1 I.

b. Cause déficiente du mal moral. — Saint Augustin distingue naturellement le mal physique du mal moral ; il compare souvent le péché a la maladie et à la mort et voit dans la souffrance une occasion de mérite. Le mal physique peut être produit par l’influence positive d’une cause perturbatrice : ainsi, le feu détruit une maison..Mais le mal moral étant une défaillance de l’action volontaire, il ne peut avoir une cause vraiment efficiente. Le mal moral est du par conséquent à une cause efficiente qui défaut dans la production de son effet, et en cela elle n’est pas efficiente. Augustin le dit expressément à propos de la chute des an IIujus mnlx voluntatis causa c/Jiciens, si quxratur, nihil