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I critures, spécialement des prophéties. Ibni… providence que se constituent les empires, ibid., . i, et cela dans une fin de justice, car il est Juste que les efïorts terrestres reçoivent une récomsi neque hune eis terrenam gloriam fXxrri.’<I. non redderetur mcrccs

rum, id est virtutibus quibus ad tantani gloriam pervtnire nilebantur. Et ainsi resplendit la justice de Dieu : non est quod de summi et veri Dei conquerantur runt mercedem suant. Ibid..,

i providence permet que des empereurs Indignes Montent sur le trône, c’est encore en vue d’une Dn de justice : les mauvais princes sont une punition aux uvals peuples. Ainsi se réalise la parole de l’Écri ture : Qui regnare [acit hominem hypoeritam prepler perversitalem popult. Ibid.. Y. i. La providence a accordé aux démons certains avan--. potiora corporum munera : agilité, rapidité, etc. afin <le nous faire mépriser cette partie de notre être par où les démons nous sont supérieurs et nous lier à la perfection morale, bouillis vitte, par où leur sommes supérieurs. Ibid.. VIII, xv. SI la providence déploie sur le Sinal des signes miraculeux et terribles de s.’puissance, c’est afin d’apprendre au peuple que la créature est au service du Créateur, Creatori strvire creaturam. Ibid.. X, xiii. Le siècles, lui aussi, est réglé par la providence, st pour amener à point nommé la promulgation L, X, xv. Puis nous voyons la providence établissant les lois de la nature et déterminant les causes pin siques : évidemment en vue de la production des effets émai anses, selon le jeu des lois établies. Ibid.,

. XVI.

Parfois, la providence et la grâce interviennent dans l’activité des êtres doués d’intelligence, et c’est pour les élever à l’ordre surnaturel et les conduire ad perfectionem tapientiee. Ibid., X, xxix.

La. providence trace aussi à l’humanité cette via

regalis qu’est la religion chrétienne, dans le dessein de

conduire l’àme a sa libération, via libcrandiv animée.

Ibid.. X. xxxii. Et, si la providence a doté la sainte

Écriture de la supériorité et de l’excellence qui sont les

est afin que les saints Livres jouissent d’une

autorité incontestable sur toutes les intelligences.

Ibid., XI. i. Si elle a permis la chute de l’ange et le

péché de l’homme, c’est qu’elle voulait en tirer le bien :

de illo bene fecil. De lien, contra manich., 1 t. xxviii, 42.

événements favorables, c’est pour

er les courages abattus ; si elle permet les adversi cer la justice. De cir. Dei. XVII,

XXIII. en a établi certains dans la

domination et d’autres dans la sujetii n. c’est en vue

du bien qui doit en résulter : la soumission à un vain fet préférable aux rigueurs et aux ven la Kucrre. Ibid.. X 1 1 1. n.

isme merveilleusement précis qui lu corps humain, la providence l’a prévu en ministerium animæ rationalis qu’il doit remplir. Ibid.. XXII, xxiv.

oit, saint Augustin semble avoir eu a cceur de incttn l’action de la providence en

relation avec une fin. Il est vrai que parfois cette fin lui t Lorsque, pur exemple, la providence

aux dénions la faculté d’exercer sur l’humanité ii souvent néfaste, elle ne nous en livre pas toujours la profonde et sûre raison. Ibid., VIII, II. xxiii, xxix. Mais, s’il n’arrive pas a sonder le rir la fin que poursuit la providence. Augustin n’en affirme pas moins la réalité, la pour inconnus que soient les dess ne sont jamais injustes ; œeuitiuùno judicio, ibid., III, i ; neque enim

propterca sunt ista qudlcia) tnjusta, qUia occulta.

Epist., cri. tu. El Augustin aime a répéter les paro les de L’Apôtre : Inserutabilia sunt judieia e/tu </ investi ga biles vite ejtis. D’ailleurs, cette Impuissance dans laquelle nous

laisse la providence eu face de ses desseins a elle aussi une /in : briser notre orgueil, nous ramener a l’humilité et taire monter a nos lèvres l’acte de foi humble et

confiante en la prov Idence. Cf. De civ. Dei, il. vu ; XI,

wii : XII, i.

L’action de la providence sur l’univers n’est donc

pas aveugle ; elle a une fin en vue. et c’est pour cela

quon peut la définir une action gubernal i ace.

b) Augustin, d’ailleurs, le déclare en propres tennis. — Le rôle de la prov idence est en effet de régir, diriger, administrer, gouverner l’univers : l’roridentia ejus (Dei i. ijua mundum quod condidii régit. De civ. Dei, I. xxxvi. Providentiel siunini Dci…, non fortuila tenicrilatc. EU (, ni R inundiis. Ibid., IX, xiii. …lùtmque (mundum) ipse providentissimus (Deus) administre ! *, ibiil., XVIII, xi. i ; usque ad passerum administratiomem. sicut Dominas m Evangelio dicit, providentia pertendente alque veniente. De divers, quasi., q. un, ’j. Quid ergo absurdius… quant eam funiversilatem rerumj væuam nutu et rbgiminb providentiel ? Et ce texte ne fait que reprendre l’idée développée dans le contexte, où l’action de Dieu est nommée en propres ternies : gubernalio. De Cen. ad liti., Y, xxii, 43 ; cf. De lib. arb., 111, xvii, 45. A propos de l’arche de Noé, Augustin va même jusqu’à faire jouer à la providence le rôle de pilote : magis divina / rovidenlia quant liun.ana prudeniia nalantem e. berkbt ne inclinât ubicuntque naufragiurn. De civ. Dei, XV, xxvii. Et il faut noter que dans la pensée d’Augustin ce rôle de pilote ne reste pas limité a l’arche de Xoé : cette arche, en effet, il la désigne quelques lignes plus loin comme la figure de l’Église, de la cité de Dieu. C’est donc envers l’Église tout entière que la providence joue ce rôle de pilote, et, comme l’univers doit contribuer de diverses manières à la constitution de la cité de Dieu, cette action gubernatrice s’étendra à l’univers tout entier.

Enfin, dans une formule plus précise et qui ressemble presque a une définition, Augustin résume sa pensée sur le rôle et la nature de la providence quand il dit que « c’est sous l’action et l’influence de la providence divine que les créatures tendent vers cette fin que comporte la notion du gouvernement de l’univers, in eunt divina providentia Icndenles exilum quem ratio gubernandæ universitalis incluait. De civ. Dei, XII, iv.

La providence est donc bien l’action gubernatrice que Dieu exerce sur l’univers.

3. L’action gubernatrice de. la providence relève de l’activité ad extra de la Trinité. — a) Elle relève de la Trinité. — L’activité de Dieu relative aux créatures, leur production dans l’être et leur organisation harmonie use. est l’œuvre commune des trois personnes : Ab hoc summa et sequaliter et immulabiliter bona Trinilate creata sunt omnia, et nec summe nec œqualiter, nec immulabiliter bona, sed tamen bona, etiam singula ; simut vero universel, valde bona, quia ex omnibus consista universitalis admirabilis pulchriludo. Enchir., 10.

Ce texte, qui à proprement parler n’attribue strictement à la Trinité que la création et l’organisation de l’univers, convient cependant à la providence. C’est qu’Augustin continue à réunir les concepts de création et de providence. La preuve en est que cette admirabilis pulchriludo universitalis, qu’il attribue ici à la Trinité créatrice, nous l’avons vue tout à l’heure lui servir d’argument pour prouver la providence à la suite des platoniciens : c’est donc que création et providence relèvent du même principe. Et la Trinité, qui n’est désignée ici que comme principe créateur, est aussi principe provident.