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PROVIDENCE. PÈRES GRECS, LES ( ^.PPADOCIENS

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col 9 1° ; 6 7. col, 12 D 16 C. Au point de vue positif. Athanase marque que Dieu est le maître souverain de tontes choses, ibid., 29, col. 57 B, et qu’il prend un soin cl de l’âme raisonnable. Ibid., 35, col. 69 B. In quoique l’homme ne puisse ni voir ni comprendre la nature divine du Créateur, il peut, « le quelque façon, le connaître par ses œm res ; ainsi, sans olr Phidias, on peu ! reconnaître sa main dans la disposition et les proportions que manifestent ses ouvrages. Ibid. Toul cela. en somme, n’est pas particulier à Athanase, mais loi iité de l’adversaire d’Arius se marque mieux dans la mention continuelle qu’il fait du Verbe divin dans l’œuvre do la création et du gouvernement divin. me conclusion d’un long discours sur l’ordre du monde, l’harmonie de ses parties, l’équilibre qui règne entre les éléments contraires dont il est composé, Athanase affirme que, si cet ordre, cette harmonie, cet équilibre, dénotent l’unité du Maître de toutes choses, Ibid., 39, col. 77 B-80 B, ils démontrent aussi que tout a ete fait et « me tout est dirigé par le Verbe, sagesse éternelle du l’ère. Ibid.. 1°. col. 80 li SI H. l.e LogOS, raison, mesure, harmonie, conduit la création et lui communique lumière, bonté et beauté.’Toutes les

t bonnes dans la mesure où elles sont à

l’image de Pieu. ibid.. I. col. 11. dont le Verbe est l’image parfaite. Mais, plus que toute créature privée île raison, l’homme est fait à l’image de Dieu, donc par le Verbe. Ibid., 8, col. 16 1) ; 34, col. 68 D-69 A. Telle i raison pour laquelle Dieu prend un soin particulier des hommes et leur a envoyé son Verbe, afin qu’il reparer et parfaire cette similitude divine que le péché avait détruite. <>r. de incarnat., 7, P. G., xs. col. 108 D-109 A. Telles sont les notions fondamentales de la théologie d’Athanase ; telles il les a exposé dans l’ouvrage de jeunesse qui a été cité, telles il les reprendra plus tard, inlassablement, dans cette affirmation de la divinité du Verbe incarné qui sera l’œuvre de sa vie.

IV. Les Cappadociens.

1° L’enseignement de saint Basile sur la providence est nettement adapté aux fins pratiques de son ministère pastoral.

Il ne s’attache pas a combattre les opinions des phi dont les doctrines, opposées les unes aux

autres, se détruisent mutuellement de façon suffisante.

In hexarm.. i. 2, P. (’, ., t. xxix. col. 8 A. Leur négation

de la providence provient de leur ignorance de Dieu

et d> divines. Ibid. Le Créateur gouverne

toutes choses - x >6epv(Sv tï a >/— avrx …olxovou.côv xà

--ov — il rend à chacun selon ses mérites ; en

douter, r’est i marcher selon le conseil des méchants ».

Iv. i. |. Bienheureux au contraire est l’homme qui n’a

aucune inquiétude au sujet de la providence de Dieu ;

il est semblable à ceux qui dorment tandis qu’un vent

favorable pousse leur navire au port. Ilom. in Psalm.,

i. 4.P. G., t. xxix. COl. 220 CD. Lorsque Basile Veut

donner quelque argument en faveur de l’existence delà

providence, il fait appel à des considérations familières

qui sauront toucher les populations agricoles de la

Cappadoce. A propos de ces paroles de la Genèse :

inaoit t’-rni hirbam virentem et facientem semen,

i. 11, il interroge son auditoire en ces termes : Si

la nourriture a été préparée pour le bétail, la notre ne

serai" digne des soins de la providence ? Celui

qui I ; bœufs et aux chevaux leur fourrage

'his forte raison, richesse et bien-être.

il qui nourrit tes troupeaux augmente d’autant les

pro ta vie. Qu’est-ce « loue que la

sinon la préparation de ta

propre sm D’autant qui beaucoup de plantes

nt aussi.-, l.i nourriture des hom In hexæm., v. 1. p. (, . t. xxix. col. 96 C.’"n peu plus loin, l’évéque d i tte en exemple le liL’uicr,

le f.uill.-. mt est néo la protec tion des fruits, tandis que les noix, dans leur rude

écorce, n’ont pas besoin d’une semblable garantie. On

voit bien ainsi que rien n’est fait sans cause, ni pal hasard, mais est le produit d’une sagesse Infinie. Ibid.,

8, col. 112 D 113 a. iiieuis. a propos d’un verset du psaume < xi : Custodiens parvulos Dominus, Basile évoque L’existence de l’embryon dans le sein de sa mère ; dans un espace étroit, ténébreux et humide, il it comme un poisson plutôt que comme un homme et cependant il demeure sain ci sauf sous la garde d< 1 Heu, Hom. in Psalm., exiv, P. c, .. t. wix. col. 189 i > Dans le même esprit, d’une simplicité toute surnaturel relie, le saint éveque s’attaque aux objections qui courent parmi ses ouailles contre la providence de Dieu ; c’est le spectacle du juste tombe dans la misère tandis que le fripon s’enrichit. Hom. in Psalm., xi.mii 17, ibid., COl. 153 D 156 ; c’est la famine et la sécheresse qui désolent le pays, ce qui donne matière à une homélie. Hom. tempore famis </ siccitatis, I’. a., t. xxxi. col. 303-328 ; ce sont des deuils cruels en face desquels le grand evèqiie trouve des paroles de consolation empreintes des plus religieux sentiments de résigna tion et de soumission à la volonté de Dieu. Hpist., v, P. G., t. xxxii, col. 237-241 ; Epist, vi, ibid., col. 2 1 1 245. Basile saisit avec empressement toutes ces occasions pour affirmer que, si nous ne pouvons pas comprendre les desseins secrets du Créateur, nous devons néanmoins croire à sa sagesse et à sa bonté ; il ne veut que notre bien, et les épreuves qu’il nous envoie sont une condition de notre progrès. En somme, l’évéque de Césarée applique aux circonstances quotidiennes de la vie cette conception du rôle pédagogique de la providence que les Pères d’Alexandrie avaient développée sur un plan plus spéculatif. Cependant, Basile sait, lui aussi, s’élever à des considérations théoriques. Dans l’homélie qui a pour titre : « Dieu n’est pas l’auteur du mal », il prend vivement à partie les doctrines manichéennes en affirmant que le mal n’est pas une substance. Hom. « Quod Drus non est auctor malorum », 5, P. G., t. xx.xi, col. 311 C, qu’il n’a pas été créé par Dieu, qu’il est attribuable à la volonté perverse des anges, ibid., 8, col. 345 D-317, et des hommes. Ibid., 3, col. 332 D-333. Dans cette même homélie, Dieu est appelé : ô (ppdviuoc. x/xl aoepèç twv ^uywv obcovo|i.oç, « le prudent et sage économe des âmes ». Ibid., 5, col. 340 C. Tout cela conduit à la même conclusion : quand Basile parle de la providence, il envisage avant tout, comme Cyrille de Jérusalem. l’action toujours actuelle et toujours bienfaisante de Dieu sur le monde. 2° La pensée théologique de saint Grégoire de Xaxianze, plus fine et plus spéculative que celle de son ami Basile, se meut cependant dans un même cercle d’idées. Dans le discours sur le saint baptême, que l’on pense avoir été prononcé à Constant inople le 7 janvier 381, l’orateur fait mention de la providence divine dans la profession de foi qu’il propose à ses auditeurs. Après avoir confessé la Trinité, au nom de laquelle il a été baptisé, le Adèle doit croire que le monde visible et Invisible a été créé par Dieu ex nihilo et qu’il est « gouverné par la providence de celui qui l’a fait et le conduit vers un état meilleur. Le chrétien doit également rejeter les erreurs manichéennes, c’est-à-dire croire que le mal n’est pas une substance, qu’il n’a pas été créé par Dieu, qu’il provient de nos péchés et des œuvres du malin. Insanct. bapt., xi.v. P. a., t. xxxiii, COl. 12 1 A li. Dans le second des grands discours théologlques, prononcés également à Constantinople, l’é vêque, après avoir affirmé que la nature divine dépasse tout entendement créé et toute parole humaine, Orat. tlteol.. ii, 4, ibid., col. 29 C 31 A, enseigne que nous pouvons cependant connaître l’existence de Dieu. Ibid.. 5, col 32 C. En effet, Dieu est cause de la création et de la conservai Ion de toutes choses, rien ne peut